exo live du mercredi 4 janvier
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Ouaip, Yali, y m'a pas mis assez de contraintes !killgrieg a écrit:on est bon?
des échanges? du troc? des râleurs?
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
(pardon colombe)Sahkti a écrit:dis donc...killgrieg a écrit:moi je le suis kilis :))
Combien de signes cet exo?
comme vous le sentez pourvu que ce soit bon
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Un signe de croix pour porter chance et vla :-)killgrieg a écrit:(pardon colombe)Sahkti a écrit:dis donc...killgrieg a écrit:moi je le suis kilis :))
Combien de signes cet exo?
comme vous le sentez pourvu que ce soit bon
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Rentrée des écrits à quelle heure?
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
on y va!
rendez vous entre maintenant et 22h35 au plus tard
rendez vous entre maintenant et 22h35 au plus tard
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
et merci Aegis pour le "à la façon d'un auteur"
tu commences bien :))))
tu commences bien :))))
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
de rien killgrieg ;-)) lool
je me suis dit qu'un pastiche d'auteur c'était plus piquant qu'un pastiche de genre... m'enfin justement, ça te donne le droit de zapper les 5 mots à inclure, voire le "au bord du fleuve"
par contre, le "j'ai un rôti au four", ce serait bien de le garder!
je me suis dit qu'un pastiche d'auteur c'était plus piquant qu'un pastiche de genre... m'enfin justement, ça te donne le droit de zapper les 5 mots à inclure, voire le "au bord du fleuve"
par contre, le "j'ai un rôti au four", ce serait bien de le garder!
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Ah et puis, évidemment, l'auteur doit pouvoir être reconnu par les lecteurs... (c'est le principe de base du pastiche)
Re: exo live du mercredi 4 janvier
évidemment :))Aegis a écrit:Ah et puis, évidemment, l'auteur doit pouvoir être reconnu par les lecteurs... (c'est le principe de base du pastiche)
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Je sens qu'il y a des claviers qui frémissent en ce moment..... *rêveur*
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Sale temps pour Colombo!
Un jour spécial! Vraiment! On pouvait appeler ça un jour spécial! Ca faisait longtemps que sa femme ne l'avait plus invité comme ça, en rendez-vous. Rien qu'eux deux à une table de chef. Que voulez-vous, quand on s'appelle Colombo, l'emploi du temps est plutôt chargé. Le temps, on le passe plus à pourchasser des criminels de haut rang que dans les restaurants chics de la cité des anges. Et cette femme, si mystérieuse, qui après des années et des années de vie commune, parvenait encore à le surprendre. Un petit bristol parfumé d'odeurs délicates placé discrètement dans la poche droite de sa redingote. Il n'en fallait pas plus pour surprendre cet homme de loi.
Il devait se bichonner aujourd'hui, éliminer cette vilaine barbe de trois jours qui lui rendait la bobine mauvaise. Remplacer sa redingote beige par un smoking nickel. Et éviter de fumer le cigare car sa femme détestait les volutes cancéreuses, c'était notoire. Une seule chose ne changerait pas ce soir, sa petite Peugeot 403.
Et elle ne s'était pas foutu de lui. Le Carlton Plaza était réputé le meilleur restaurant de la ville. Ca le changerait de la cantine du commissariat et son infâme bouillie quotidienne. Mais qu'avait-elle à lui dire ? Ce n'était pourtant pas son anniversaire. Un deuxième voyage de noce! Ca devait être ça, ça faisait longtemps qu'ils parlaient du Sri Lanka. Les collègues pourraient enfin la faire leur vanne : Colombo au Sri Lanka!
A l'intérieur du restaurant, des garçons en haute livrée rivalisaient d'élégance et de politesse, pour servir des mets délicats et onctueux et des vins qui l'étaient tout autant. Arrivé au dessert, sa femme l'interrompit : "Chéri, je dois te dire quelque chose. Ca fait longtemps que je tergiverse mais là je te quitte. Je n'en peux plus de cette vie de ménagère désespérée, de ton boulot qui te prend tout ton temps. Ca fait trente ans que tu n'arrêtes pas de résoudre enquête sur enquête et tu n'es toujours qu'un simple lieutenant. Si c'est pas de la bêtise, ça! Et ta voiture d'un autre temps,… Non c'est fini, je n'en peux plus vraiment". Elle était digne malgré la gravité de la déclaration qu'elle venait de lui faire. Lui estomaqué, incrédule, ne savait pas ce qui lui tombait sur la tête. Sa femme, oui, sa femme ne pouvait pas avoir oublié des années d'un bonheur qu'il croyait réciproque en un instant.
Digne elle fit mine de s'en aller puis après avoir fait quelques mètres revint subrepticement sur ces pas jusqu'à la table où le lieutenant ne digérait toujours pas. "Au fait, avant que je n'oublie…" Petit temps d'arrêt pour bien réussir son effet. "Ca fait deux ans que j'ai un amant, je préfère être honnête avec toi…" Et cette fois, elle s'en alla , sans un regard, sans un geste.
Il était trop tard! C'était fini, elle était partie définitivement. Il ne pourrait plus jamais dire " Ah si vous connaissiez ma femme,…". Tristesse infinie. La nuit, il la passa au bar de l'hôtel, comme un boxeur vaincu après un combat, l'oeil hagard, se noyant dans des élixirs douteux sous fond de musiques mélancoliques. La nuit s'estompait à présent, l'aube gagnait, comme toujours. Il quitta l'hôtel et la pluie se mit à tomber, toutes les larmes qu'ils n'arrivait pas à verser. Non, jamais il n'oublierait… sa femme!
Nothingman- Nombre de messages : 747
Age : 44
Localisation : diabolo menthe
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Le texte ci-dessus découle des contraintes fixées par Kilis
Contraintes de Kilis :
Un thème : un sentiment de déception
Un style : au choix
Une situation : un rendez-vous
Une phrase clef : « Avant que je n’oublie… »
5 mots imposés : subrepticement, s’estomper, l’aube, la pluie, l’odeur.
Contraintes de Kilis :
Un thème : un sentiment de déception
Un style : au choix
Une situation : un rendez-vous
Une phrase clef : « Avant que je n’oublie… »
5 mots imposés : subrepticement, s’estomper, l’aube, la pluie, l’odeur.
Nothingman- Nombre de messages : 747
Age : 44
Localisation : diabolo menthe
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
J'ai hérité des contraintes de Nothingman que je reproduis ici:
Thème : spleen – blues- désespoir (appelez ça comme vous voudrez).
Style : humour noir -)
Personnage : un chanteur abandonné
Lieu : une croisière
Situation : un ange passe.
Expression : je veux un petit ricard dans un verre à ballon
Objets : un piano, une perruque
mots :
- religieux
- procrastination
- faune
- incarnation
- truffe
- Salut les amis, ici c'est C Jérôme, l'animateur de vos soirées les plus folles, un répertoire de plus de 400 chansons à votre service!
- Hé ho Coco, t'as bu ou bien? C Jérôme, ça fait des lunes qu'il suce les pissenlits par la racine, tu nous fais quoi là?
- Si je dis Claude Barzotti, ça va mieux?
- Non, trop de cadavres dans les placards de ce type, je veux pas d'ennuis avec les mères de famille moi!
- Joe Dassin?
- Bouffé des vers depuis vingt ans! Evite Mike Brandt aussi, si tu peux...
- Jean-Luc Lahaye?
- Ho put'... nooooon!
- T'es drôle Albert, tu me demandes d'être l'incarnation d'un chanteur abandonné par le public en pleine gloire et rien ne te convient. Faudrait savoir!
- Ouais mais bon, on sera à bord de "La Mer mouille", pas du "Doux repos". C'est pas une croisière de vioques avec service religieux, omelette à la truffe et dentier dans un gobelet effervescent! Y aura de la volaille, fraîche et pas encore atteinte de la grippe aviaire. Faut innover mon gars! Tu vas avoir de la faune là, de la flore, pas un groupement de macchabés en devenir.
Jean-Pierre se dirige vers le bar d'un air défait. Il ne se rend même pas compte de ce qu'il commande: " Je veux un petit ricard dans un verre à ballon". Ce boulot ne lui plaît pas, il le sait, il voulait dire non, refuser de faire le clown avec une perruque sur la tête devant un type coincé assis au piano, façon Clayderman. Tiens, Clayderman, pourquoi pas...? Non, il ne chante pas lui, il se contente de bousiller les arpèges.
Jean-Pierre soupire. Boulot de merde. Vie de merde. Pas sa faute tout de même si sa boîte a fermé six mois plus tôt et si sa femme s'est chopé une saloperie de cancer. Faut bien payer le loyer et les médics, trouver des petits boulots, éviter de jouer au con tout en ramassant un maximum de pognon avant qu'elle ne disparaisse. Déjà pour payer l'enterrement. Ça évitera à la belle-mère de la ramener et d'obtenir la garde des mômes. Saleté de bonne femme!
Un ange passe...
Jean-Pierre a le blues de sa vie d'avant. Adepte de la procrastination, il ne s'est jamais inquiété des lendemains qui déchantent, tout lui souriait, même Juliette quand il la croisait à la boulangerie. Ha Juliette... Il a fallu qu'elle épouse de balourd d'Etienne, comptable aux Assurances Réunies! Alors il s'est rabattu sur Annette. Ça finissait par les mêmes lettres, ça rimait avec trompette, avec banquette, avec levrette, mais aussi avec perpète et branlette. Hélas!
Un second ange passe... il semble courir après le premier.
Ce sera peut-être pas si mal finalement cette croisière sur la Manche. Albert a dit qu'il y aurait des filles, des jeunes en plus. L'occasion de faire une rencontre, peut-être deux, de bousculer des corps, de froisser des draps, de... flûte, de faire l'amour, tout bêtement! Annette, elle veut plus. Enfin elle peut plus il paraît, ça lui fait trop mal maintenant. Un mensonge sûrement. Encore un truc de bonne femme pour lui tourner le dos dans le lit. Le cancer, plus efficace que la migraine évidemment, on n'est pas dans son corps pour savoir si ça lui fait vraiment mal. Saleté de bonne femme aussi celle-là! Vivement qu'elle...
Une troisième ange passe, il rigole on dirait...
- Ho Jean-Pierre! Tu t'amènes? Qu'est-ce que tu fous?
- J'arrive, j'arrive... Hé! J'ai trouvé!
- Ha! Quoi?
- Kurt Cobain! Je vais faire Kurt Cobain!
- C'est pas le mec qui s'est explosé la tronche avec de la came ou un flingue?
- Si mais on s'en fout, les jeunettes l'adorent, même qu'on a fait un film sur lui, une réflexion métaphysique sur le vide intersidéral qui emplissait son esprit.
- Bordel Jean-Pierre, faut que t'arrêtes de picoler au pastis, ça te réussit pas. C'est pas la boum de fin d'année de la fille de Bernard-Henry Lévy que tu vas animer, c'est un bal de printemps, tu piges?
- Ben oui, mais un chanteur récent abandonné par son public je vois pas bien... Boy George? Framboisier?
- Mario, de la Star Ac'1, ça te branche pas?
Les trois anges vagabonds rappliquent en courant. Cette fois, pas de doute, ils ont vraiment l'air de se marrer. Alors que Jean-Pierre, pas du tout...
L'heure tourne. L'inspiration stagne. Albert enrage.
- Bon sang, j'aurais dû inviter Patrick Sébastien pour cette croisière, j'aurais eu tous les trouducs abandonnés pour le prix d'un seul ringard.
Jean-Pierre quitte la pièce. Il a remarqué un troupeau d'anges qui se bidonnent à l'avant du bateau. Qu'est-ce qu'ils racontent...
Another One Bites The Dust
- Albert, Albert! Je sais! Je vais pas imiter un mec abandonné par son public, je vais faire chanteur, carrément, un vrai!
- Ha...
- J'ai déjà un titre, un truc que j'ai écrit à la maison en pensant à Annette, j'ai les paroles et tout et tout!
- Dis voir...
- Je te survivrai!
- ....
Les anges courtisent le fou rire... Albert pas trop. Le reste de l'équipe, si.
- Et ton nom de scène, ça serait quoi?
- Ben le mien, pourquoi changer? T'as peur qu'on me prenne pour le frère de Frédéric François?!
Thème : spleen – blues- désespoir (appelez ça comme vous voudrez).
Style : humour noir -)
Personnage : un chanteur abandonné
Lieu : une croisière
Situation : un ange passe.
Expression : je veux un petit ricard dans un verre à ballon
Objets : un piano, une perruque
mots :
- religieux
- procrastination
- faune
- incarnation
- truffe
- Salut les amis, ici c'est C Jérôme, l'animateur de vos soirées les plus folles, un répertoire de plus de 400 chansons à votre service!
- Hé ho Coco, t'as bu ou bien? C Jérôme, ça fait des lunes qu'il suce les pissenlits par la racine, tu nous fais quoi là?
- Si je dis Claude Barzotti, ça va mieux?
- Non, trop de cadavres dans les placards de ce type, je veux pas d'ennuis avec les mères de famille moi!
- Joe Dassin?
- Bouffé des vers depuis vingt ans! Evite Mike Brandt aussi, si tu peux...
- Jean-Luc Lahaye?
- Ho put'... nooooon!
- T'es drôle Albert, tu me demandes d'être l'incarnation d'un chanteur abandonné par le public en pleine gloire et rien ne te convient. Faudrait savoir!
- Ouais mais bon, on sera à bord de "La Mer mouille", pas du "Doux repos". C'est pas une croisière de vioques avec service religieux, omelette à la truffe et dentier dans un gobelet effervescent! Y aura de la volaille, fraîche et pas encore atteinte de la grippe aviaire. Faut innover mon gars! Tu vas avoir de la faune là, de la flore, pas un groupement de macchabés en devenir.
Jean-Pierre se dirige vers le bar d'un air défait. Il ne se rend même pas compte de ce qu'il commande: " Je veux un petit ricard dans un verre à ballon". Ce boulot ne lui plaît pas, il le sait, il voulait dire non, refuser de faire le clown avec une perruque sur la tête devant un type coincé assis au piano, façon Clayderman. Tiens, Clayderman, pourquoi pas...? Non, il ne chante pas lui, il se contente de bousiller les arpèges.
Jean-Pierre soupire. Boulot de merde. Vie de merde. Pas sa faute tout de même si sa boîte a fermé six mois plus tôt et si sa femme s'est chopé une saloperie de cancer. Faut bien payer le loyer et les médics, trouver des petits boulots, éviter de jouer au con tout en ramassant un maximum de pognon avant qu'elle ne disparaisse. Déjà pour payer l'enterrement. Ça évitera à la belle-mère de la ramener et d'obtenir la garde des mômes. Saleté de bonne femme!
Un ange passe...
Jean-Pierre a le blues de sa vie d'avant. Adepte de la procrastination, il ne s'est jamais inquiété des lendemains qui déchantent, tout lui souriait, même Juliette quand il la croisait à la boulangerie. Ha Juliette... Il a fallu qu'elle épouse de balourd d'Etienne, comptable aux Assurances Réunies! Alors il s'est rabattu sur Annette. Ça finissait par les mêmes lettres, ça rimait avec trompette, avec banquette, avec levrette, mais aussi avec perpète et branlette. Hélas!
Un second ange passe... il semble courir après le premier.
Ce sera peut-être pas si mal finalement cette croisière sur la Manche. Albert a dit qu'il y aurait des filles, des jeunes en plus. L'occasion de faire une rencontre, peut-être deux, de bousculer des corps, de froisser des draps, de... flûte, de faire l'amour, tout bêtement! Annette, elle veut plus. Enfin elle peut plus il paraît, ça lui fait trop mal maintenant. Un mensonge sûrement. Encore un truc de bonne femme pour lui tourner le dos dans le lit. Le cancer, plus efficace que la migraine évidemment, on n'est pas dans son corps pour savoir si ça lui fait vraiment mal. Saleté de bonne femme aussi celle-là! Vivement qu'elle...
Une troisième ange passe, il rigole on dirait...
- Ho Jean-Pierre! Tu t'amènes? Qu'est-ce que tu fous?
- J'arrive, j'arrive... Hé! J'ai trouvé!
- Ha! Quoi?
- Kurt Cobain! Je vais faire Kurt Cobain!
- C'est pas le mec qui s'est explosé la tronche avec de la came ou un flingue?
- Si mais on s'en fout, les jeunettes l'adorent, même qu'on a fait un film sur lui, une réflexion métaphysique sur le vide intersidéral qui emplissait son esprit.
- Bordel Jean-Pierre, faut que t'arrêtes de picoler au pastis, ça te réussit pas. C'est pas la boum de fin d'année de la fille de Bernard-Henry Lévy que tu vas animer, c'est un bal de printemps, tu piges?
- Ben oui, mais un chanteur récent abandonné par son public je vois pas bien... Boy George? Framboisier?
- Mario, de la Star Ac'1, ça te branche pas?
Les trois anges vagabonds rappliquent en courant. Cette fois, pas de doute, ils ont vraiment l'air de se marrer. Alors que Jean-Pierre, pas du tout...
L'heure tourne. L'inspiration stagne. Albert enrage.
- Bon sang, j'aurais dû inviter Patrick Sébastien pour cette croisière, j'aurais eu tous les trouducs abandonnés pour le prix d'un seul ringard.
Jean-Pierre quitte la pièce. Il a remarqué un troupeau d'anges qui se bidonnent à l'avant du bateau. Qu'est-ce qu'ils racontent...
Another One Bites The Dust
- Albert, Albert! Je sais! Je vais pas imiter un mec abandonné par son public, je vais faire chanteur, carrément, un vrai!
- Ha...
- J'ai déjà un titre, un truc que j'ai écrit à la maison en pensant à Annette, j'ai les paroles et tout et tout!
- Dis voir...
- Je te survivrai!
- ....
Les anges courtisent le fou rire... Albert pas trop. Le reste de l'équipe, si.
- Et ton nom de scène, ça serait quoi?
- Ben le mien, pourquoi changer? T'as peur qu'on me prenne pour le frère de Frédéric François?!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
(Contraintes de Killgrieg)
Il regarda les arbres touffus, pensa aux étourneaux planqués, prêts à lâcher leurs fientes en quantité sur son bolide briqué mais s’avisant qu’un jupon sur jambes délicieusement galbées ondulait dans sa direction, il prit un air inspiré pour jeter un œil à sa Rolleigh. L’autre œil lorgnait à présent la croupe rebondie. C’est qu’il parvenait à faire deux choses en même temps, le bougre, et surtout ces deux choses-là.
La fille était superbe, voui, et la longue chevelure auburn s’harmoniserait farpaitement avec le cuir violet de la décapotable. Bordel, fallait qu’il trouve un truc, là, un truc pour l’aborder avant de la border.
L’urgence, sans doute, lui titilla le neurone et saisissant sa boîte de commande il se mit à jouer de l’ antenne érectile : Zzzzzouou… zzzzouou… zzzzouou.
Et ça n’a pas raté, en passant devant lui, la fille lui décocha un sourire magique, une flèche de son narquois :
— Mazette ! Vous l’avez bien dressé votre cobra !
Mais il ne comprit pas. Ce n’était pas un aigle.
Et il lâcha :
— Connasse !
C’est tout ce qui lui vint.
Ce n’était pas un aigle, ça non… ni même un aiglefin.
Non, pas fin. Fin.
Il regarda les arbres touffus, pensa aux étourneaux planqués, prêts à lâcher leurs fientes en quantité sur son bolide briqué mais s’avisant qu’un jupon sur jambes délicieusement galbées ondulait dans sa direction, il prit un air inspiré pour jeter un œil à sa Rolleigh. L’autre œil lorgnait à présent la croupe rebondie. C’est qu’il parvenait à faire deux choses en même temps, le bougre, et surtout ces deux choses-là.
La fille était superbe, voui, et la longue chevelure auburn s’harmoniserait farpaitement avec le cuir violet de la décapotable. Bordel, fallait qu’il trouve un truc, là, un truc pour l’aborder avant de la border.
L’urgence, sans doute, lui titilla le neurone et saisissant sa boîte de commande il se mit à jouer de l’ antenne érectile : Zzzzzouou… zzzzouou… zzzzouou.
Et ça n’a pas raté, en passant devant lui, la fille lui décocha un sourire magique, une flèche de son narquois :
— Mazette ! Vous l’avez bien dressé votre cobra !
Mais il ne comprit pas. Ce n’était pas un aigle.
Et il lâcha :
— Connasse !
C’est tout ce qui lui vint.
Ce n’était pas un aigle, ça non… ni même un aiglefin.
Non, pas fin. Fin.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Les contraintes de Sahkti :
Un thème: le sadisme
Un style: pratique
Une situation: dans une salle de bain
Une phrase clef: Another car? You wish!
5 mots imposés: abbaye - corbeau - gâteau - ciseaux – portefeuille
Fais moi mal baby
Je m’en souviendrais toute ma vie. Je fêtais mon anniversaire dans la salle principale d’une petite abbaye bourguignonne. Une vraie de vraie, avec des corbeaux dans le cloître, des bibles sur les étagères et des crucifix aux murs. Un truc austère quoi. C’est tout ce que j’avais trouvé et comme, de toutes manières, j’étais déjà déprimée à l’idée de franchir le cap des trente ans, j’étais plus à ça près.
J’avais invité une cinquantaine de personnes dont ma copine Jane qui venait d’Irlande ; elle avait eu la bonne idée de ramener son petit frère, Boby, dix-sept piges et autant de spots sur la tronche. Après un mètre de tequila et quelques centimètres de vodka, j’y voyais plus très clair. Boby s’est approché de moi et m’a glissé quelques mots à l’oreille :
- Euh noseurcariouwich ?
J’ai pas bien compris, l’anglais et moi ça a toujours fait trois, mais j’ai trouvé que ça sonnait comme une proposition indécente et j’ai dit oui. J’ai traîné Boby dans la salle de bain espérant trouver un bol de jouvence dans les bras de mon jeune Irlandais. J’ai déboutonné sa chemise, il a sorti une capote de son portefeuille et m’a dit :
- Fais moi mal Baby !
J’ai contenu un fou rire et commencé à dégraffer son pantalon. C’est là que j’ai vu son slip Mickey et j’ai tenu bon. J’ai continué à le déshabiller sans perdre mon sang froid, par égard pour sa dignité, mais il a insisté pour garder ses chaussettes. Me montrant le carrelage du doigt, il a dit « cold, very cold ». Devant tant d’esprit pratique, j’ai craqué et pouffé. Pendant dix bonnes minutes d’affilées je me suis tenue les intestins tellement je rigolais. Boby est resté stoïque. Il m’a même tendu une père de ciseaux et répété :
- Fais moi mal Baby !
Et ils ont commencé à chanter dans la pièce à coté, le traditionnel couplet d’anniversaire, avec le gâteau, les bougies et tout le tralalère; alors j’ai abandonné Boby et son slip Mickey pour aller ouvrir mes cadeaux. Au dessus du tas, y en avait un, tout petit, en forme de rien. J’ai ouvert ; une clé et un petit mot avec :
Another car, you wish ?
Un thème: le sadisme
Un style: pratique
Une situation: dans une salle de bain
Une phrase clef: Another car? You wish!
5 mots imposés: abbaye - corbeau - gâteau - ciseaux – portefeuille
Fais moi mal baby
Je m’en souviendrais toute ma vie. Je fêtais mon anniversaire dans la salle principale d’une petite abbaye bourguignonne. Une vraie de vraie, avec des corbeaux dans le cloître, des bibles sur les étagères et des crucifix aux murs. Un truc austère quoi. C’est tout ce que j’avais trouvé et comme, de toutes manières, j’étais déjà déprimée à l’idée de franchir le cap des trente ans, j’étais plus à ça près.
J’avais invité une cinquantaine de personnes dont ma copine Jane qui venait d’Irlande ; elle avait eu la bonne idée de ramener son petit frère, Boby, dix-sept piges et autant de spots sur la tronche. Après un mètre de tequila et quelques centimètres de vodka, j’y voyais plus très clair. Boby s’est approché de moi et m’a glissé quelques mots à l’oreille :
- Euh noseurcariouwich ?
J’ai pas bien compris, l’anglais et moi ça a toujours fait trois, mais j’ai trouvé que ça sonnait comme une proposition indécente et j’ai dit oui. J’ai traîné Boby dans la salle de bain espérant trouver un bol de jouvence dans les bras de mon jeune Irlandais. J’ai déboutonné sa chemise, il a sorti une capote de son portefeuille et m’a dit :
- Fais moi mal Baby !
J’ai contenu un fou rire et commencé à dégraffer son pantalon. C’est là que j’ai vu son slip Mickey et j’ai tenu bon. J’ai continué à le déshabiller sans perdre mon sang froid, par égard pour sa dignité, mais il a insisté pour garder ses chaussettes. Me montrant le carrelage du doigt, il a dit « cold, very cold ». Devant tant d’esprit pratique, j’ai craqué et pouffé. Pendant dix bonnes minutes d’affilées je me suis tenue les intestins tellement je rigolais. Boby est resté stoïque. Il m’a même tendu une père de ciseaux et répété :
- Fais moi mal Baby !
Et ils ont commencé à chanter dans la pièce à coté, le traditionnel couplet d’anniversaire, avec le gâteau, les bougies et tout le tralalère; alors j’ai abandonné Boby et son slip Mickey pour aller ouvrir mes cadeaux. Au dessus du tas, y en avait un, tout petit, en forme de rien. J’ai ouvert ; une clé et un petit mot avec :
Another car, you wish ?
Re: exo live du mercredi 4 janvier
.
Contraintes proposées par Krystelle :
Des personnages : une fille naïve et oncle Bob
Une situation : Un trajet en transport en commun
Une phrase : « Mademoiselle vous avez filé votre bas »
Mots imposés : Mouchoir, grincheux, pirouette, mal de mer, ronger.
Le vieil autobus brinqueballait depuis le village de Bouillante. C’était encore une de ces reliques des premiers âges de l’automobile. Un antique « Chausson » rafistolé, rongé de rouille, peint et repeint des centaines de fois. Il crachait une fumée noirâtre et il était surmonté d’une galerie surchargée de valises et autres caisses à claire-voie d’où sortaient des ailes de poules ou des queues d’animaux indéterminés. Bestioles bien vivantes si l’on en jugeait par les cris et piaillements divers qui accompagnaient le rythme joyeux des pistons en folie.
- J’ai le mal de mer… ça va pas du tout… je voudrais descendre…
L’oncle Bob entoura les épaules de sa nièce de son bras droit pour la réconforter :
- Allez, Choupinette, plus qu’une petite heure avant Trois-Rivières. Tu tiendras ? Tu as l’habitude pourtant !
- Tu parles ! Blurp ! Et après on prend le bateau pour les Saintes ! Blurp ! Non mais tu veux ma mort tonton Bob ! pleurnichait ladite Choupinette en tenant son mouchoir devant sa bouche.
- Tu sais bien que c’était indispensable, Bibichounette. Un jour ou l’autre il aurait fallu que tu le fasses ce trajet. Et puis quoi ! Après tout c’est toi qui le demandes depuis des années ! Non ? Pratiquement depuis que tu as 5 ou 6 ans ! Et tu en as 30, non ? Alors ! Il était temps que tu franchisses le pas.
- Je sais, blurp ! Oooooohh !…… Blurp !…
Tout juste le temps de se lever et de se jeter vers la fenêtre baissée du côté droit. La jeune femme se libéra enfin au milieu des éclats de rire des passagers les plus proches qui n’attendaient que ce signal pour s’en donner à cœur joie !
- Mademoiselle, vous avez filé votre bas je crois, lança un vieux à la peau aussi noire et ridée que ses cheveux étaient blancs et crépus.
- Merci, blurp, répondit la nièce en reprenant sa place auprès de tonton Bob.
En réalité l’heure passa plus vite que prévu. Le drôle de couple alla s’inscrire et s’embarquer pour la navette maritime qui partait 10 minutes plus tard. Les îles étaient bien visibles entre les deux bleus distincts de la mer et du ciel.
Les 12 km de trajet furent vite avalés. Le temps était si calme que la jeune femme ne ressentit plus de nausée et débarqua sur la terre ferme en pleine possession de ses moyens. Elle se surprit même à esquisser une petite pirouette en se dirigeant avec l’oncle Bob vers l’échoppe de location de scooters devant laquelle attendait déjà une dizaine de clients.
Ici c’est le moyen de locomotion idéal, pour les habitants eux-mêmes comme pour les touristes d’un jour tant les routes sont étroites ou encaissées, ou les deux ensemble !
L’engin démarra et oncle Bob se dirigea sans hésiter vers la grande bâtisse de style colonial qu’ils avaient déjà repérée depuis le port et qui abritait tous les services administratifs de l’île.
- Ca va ma Clopinette ? Pas trop de vent derrière ?
- Tout va bien, mais c’est pas loin. Je brûle d’impatience.
- Moi je brûle de chaleur tout court ouais ! On était mieux sur le bateau !
- Qu’est-ce que tu es grincheux ! Allez, gare-toi là, tu as vu l’écriteau : « Archives ». C’est là !
Quelques portes, quelques escaliers, des ventilateurs tournant lentement dans des couloirs surchauffés malgré les ouvertures sans fenêtres aux simples volets à claire-voie. Un bureau : « Service de recherches généalogiques ».
L’oncle toque et entre sans attendre de réponse.
Une grosse dame en sueur s’évente derrière un long comptoir blanc, affalée dans un fauteuil haut à bascule.
- Bonjour madame, risque Bob.
- Bonjour. Attendez s’il vous plaît, 9 minutes, j’ai ma pause.
- Euh… d’accord, mais… il n’y a personne d’autre ?
- Attendez, s’il vous plaît !
L’oncle Bob a l’habitude et ne se formalise pas. Mais la Choupinette-Bibichounette-Clopinette ne l’entend pas de cette oreille. L’éducation en métropole n’apprend pas aux gens à prendre la vie comme elle vient, à laisser du temps au temps, à profiter de l’instant qui passe… Elle trépigne.
Le tonton la retient, lui fait comprendre discrètement qu’il ne sert à rien, ici, aux Antilles, de bousculer l’ordre des choses. Il n’y a rien à y gagner. Au contraire.
- Votre nom s’il vous plaît ? C’est pour quelle demande ? s’enquiert enfin la grosse employée toujours aussi dégoulinante de sueur malgré le brasseur d’air au plafond.
- Nous avons écrit il y a 2 mois pour établir une ascendance pour ma nièce en ligne directe. Mademoiselle Plouhinec. On nous a informés par mail que les résultats étaient disponibles. Comme nous sommes en vacances au Gosier, on en profite pour passer.
- Le prénom s’il vous plaît ?
- Bécassine.
- Oui. Je vois, je vais vous chercher ça s’il vous plaît. Vous aviez demandé à remonter assez loin n’est-ce pas ?
- Au maximum oui.
- Voilà. Tout est là. On vous enverra la facture à domicile. Au revoir s’il vous plaît.
L’oncle remercie et le couple quitte la pièce, muni des précieux documents.
Bécassine Plouhinec n’y tient plus. Elle arrache des mains de Bob les feuillets qu’il consultait déjà et les dévore fébrilement.
- Youhouhouhouh !!! Youpiiiiiiiiiiiiiii !!! Je le savais !!! Regarde tonton ! Regarde !
- Quoi donc ma bombinette ?
- Mais je suis bretonne !!
- Eh, c’est pas un scoop ! Avec ce nom là !
- Oui, mais je suis bretonne par mon père et antillaise par ma mère ! Tu comprends ? Je ne les ai pas connus, et toi tu n’es pas mon vrai oncle, mais avec les papiers qu’on a retrouvés à l’époque de leur disparition, eh ben tu vois : mon père descendait de plusieurs générations de Bretons. Parce que apparemment la grande majorité de la population des Saintes descend de marins bretons ! Oh, je suis contente, contente, contente !
- Tant mieux, et en fait, pourquoi si contente ?
- Depuis le temps ! Tu te rends pas compte tonton ! T’as pas remarqué dans les rues tout à l’heure ? Je vais enfin pouvoir expliquer pourquoi je suis noire avec des cheveux crépus roux ! Géniaaaaaal !
.
.
Contraintes proposées par Krystelle :
Des personnages : une fille naïve et oncle Bob
Une situation : Un trajet en transport en commun
Une phrase : « Mademoiselle vous avez filé votre bas »
Mots imposés : Mouchoir, grincheux, pirouette, mal de mer, ronger.
Le vieil autobus brinqueballait depuis le village de Bouillante. C’était encore une de ces reliques des premiers âges de l’automobile. Un antique « Chausson » rafistolé, rongé de rouille, peint et repeint des centaines de fois. Il crachait une fumée noirâtre et il était surmonté d’une galerie surchargée de valises et autres caisses à claire-voie d’où sortaient des ailes de poules ou des queues d’animaux indéterminés. Bestioles bien vivantes si l’on en jugeait par les cris et piaillements divers qui accompagnaient le rythme joyeux des pistons en folie.
- J’ai le mal de mer… ça va pas du tout… je voudrais descendre…
L’oncle Bob entoura les épaules de sa nièce de son bras droit pour la réconforter :
- Allez, Choupinette, plus qu’une petite heure avant Trois-Rivières. Tu tiendras ? Tu as l’habitude pourtant !
- Tu parles ! Blurp ! Et après on prend le bateau pour les Saintes ! Blurp ! Non mais tu veux ma mort tonton Bob ! pleurnichait ladite Choupinette en tenant son mouchoir devant sa bouche.
- Tu sais bien que c’était indispensable, Bibichounette. Un jour ou l’autre il aurait fallu que tu le fasses ce trajet. Et puis quoi ! Après tout c’est toi qui le demandes depuis des années ! Non ? Pratiquement depuis que tu as 5 ou 6 ans ! Et tu en as 30, non ? Alors ! Il était temps que tu franchisses le pas.
- Je sais, blurp ! Oooooohh !…… Blurp !…
Tout juste le temps de se lever et de se jeter vers la fenêtre baissée du côté droit. La jeune femme se libéra enfin au milieu des éclats de rire des passagers les plus proches qui n’attendaient que ce signal pour s’en donner à cœur joie !
- Mademoiselle, vous avez filé votre bas je crois, lança un vieux à la peau aussi noire et ridée que ses cheveux étaient blancs et crépus.
- Merci, blurp, répondit la nièce en reprenant sa place auprès de tonton Bob.
En réalité l’heure passa plus vite que prévu. Le drôle de couple alla s’inscrire et s’embarquer pour la navette maritime qui partait 10 minutes plus tard. Les îles étaient bien visibles entre les deux bleus distincts de la mer et du ciel.
Les 12 km de trajet furent vite avalés. Le temps était si calme que la jeune femme ne ressentit plus de nausée et débarqua sur la terre ferme en pleine possession de ses moyens. Elle se surprit même à esquisser une petite pirouette en se dirigeant avec l’oncle Bob vers l’échoppe de location de scooters devant laquelle attendait déjà une dizaine de clients.
Ici c’est le moyen de locomotion idéal, pour les habitants eux-mêmes comme pour les touristes d’un jour tant les routes sont étroites ou encaissées, ou les deux ensemble !
L’engin démarra et oncle Bob se dirigea sans hésiter vers la grande bâtisse de style colonial qu’ils avaient déjà repérée depuis le port et qui abritait tous les services administratifs de l’île.
- Ca va ma Clopinette ? Pas trop de vent derrière ?
- Tout va bien, mais c’est pas loin. Je brûle d’impatience.
- Moi je brûle de chaleur tout court ouais ! On était mieux sur le bateau !
- Qu’est-ce que tu es grincheux ! Allez, gare-toi là, tu as vu l’écriteau : « Archives ». C’est là !
Quelques portes, quelques escaliers, des ventilateurs tournant lentement dans des couloirs surchauffés malgré les ouvertures sans fenêtres aux simples volets à claire-voie. Un bureau : « Service de recherches généalogiques ».
L’oncle toque et entre sans attendre de réponse.
Une grosse dame en sueur s’évente derrière un long comptoir blanc, affalée dans un fauteuil haut à bascule.
- Bonjour madame, risque Bob.
- Bonjour. Attendez s’il vous plaît, 9 minutes, j’ai ma pause.
- Euh… d’accord, mais… il n’y a personne d’autre ?
- Attendez, s’il vous plaît !
L’oncle Bob a l’habitude et ne se formalise pas. Mais la Choupinette-Bibichounette-Clopinette ne l’entend pas de cette oreille. L’éducation en métropole n’apprend pas aux gens à prendre la vie comme elle vient, à laisser du temps au temps, à profiter de l’instant qui passe… Elle trépigne.
Le tonton la retient, lui fait comprendre discrètement qu’il ne sert à rien, ici, aux Antilles, de bousculer l’ordre des choses. Il n’y a rien à y gagner. Au contraire.
- Votre nom s’il vous plaît ? C’est pour quelle demande ? s’enquiert enfin la grosse employée toujours aussi dégoulinante de sueur malgré le brasseur d’air au plafond.
- Nous avons écrit il y a 2 mois pour établir une ascendance pour ma nièce en ligne directe. Mademoiselle Plouhinec. On nous a informés par mail que les résultats étaient disponibles. Comme nous sommes en vacances au Gosier, on en profite pour passer.
- Le prénom s’il vous plaît ?
- Bécassine.
- Oui. Je vois, je vais vous chercher ça s’il vous plaît. Vous aviez demandé à remonter assez loin n’est-ce pas ?
- Au maximum oui.
- Voilà. Tout est là. On vous enverra la facture à domicile. Au revoir s’il vous plaît.
L’oncle remercie et le couple quitte la pièce, muni des précieux documents.
Bécassine Plouhinec n’y tient plus. Elle arrache des mains de Bob les feuillets qu’il consultait déjà et les dévore fébrilement.
- Youhouhouhouh !!! Youpiiiiiiiiiiiiiii !!! Je le savais !!! Regarde tonton ! Regarde !
- Quoi donc ma bombinette ?
- Mais je suis bretonne !!
- Eh, c’est pas un scoop ! Avec ce nom là !
- Oui, mais je suis bretonne par mon père et antillaise par ma mère ! Tu comprends ? Je ne les ai pas connus, et toi tu n’es pas mon vrai oncle, mais avec les papiers qu’on a retrouvés à l’époque de leur disparition, eh ben tu vois : mon père descendait de plusieurs générations de Bretons. Parce que apparemment la grande majorité de la population des Saintes descend de marins bretons ! Oh, je suis contente, contente, contente !
- Tant mieux, et en fait, pourquoi si contente ?
- Depuis le temps ! Tu te rends pas compte tonton ! T’as pas remarqué dans les rues tout à l’heure ? Je vais enfin pouvoir expliquer pourquoi je suis noire avec des cheveux crépus roux ! Géniaaaaaal !
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Les contraintes sont:
Thème: La vengeance
Style: Humoristique
Situation: L'arrivée du facteur
Expression: "L'Amour n'existe que par l'intérêt qu'on lui porte"
mots: Violette
Good Bye
Anarchiste
Mots Croisés
Lait
Ce n'est pas très réussi, et c'est plutôt cynique que humoristique, mais bon...
Les mains en éventail, elle scrutait son arrivée. Bientôt, il arriverait, et dans un grand sourire lui tendrait la lettre qu’elle attendait tant. Elle ne les comptait plus mais chacune revêtait, sans cesse, la même importance à ses yeux (qu’elle avait fort clairs, criants d’une innocence confinant à la naïveté). Cette fois, cependant, une larme de chaque côté embuait sa vue. Dans la précédente lettre, son fiancé lui annonçait leur rupture. Sans explication. Depuis, elle attendait, dans l’espoir d’un miracle…
La pluie était tombée toute la nuit ; les arbres en pleuraient encore et l’asphalte était rendu dangereusement glissant. De l’humidité, il y en avait jusque sur le visage en lame de couteau du Facteur… monté sur une bicyclette rouillée, suant et râlant, lui d’habitude si flegmatique. Enfin, il était arrivé à la dernière maison, cette foutue habitation coincée en haut d’une colline abrupte, au bout d’un sentier que la boue déformait autant qu’une grimace transforme en rictus le sourire de la boulangère lorsqu’on a quitté sa boutique. Encore quelques mètres, un virage, et la fin de la montée. Elle serait là, face à lui, cette masure imposante, dormant sous le gargouillis des gouttières trop pleines. Deux malheureuses enveloppes à jeter dans les mains tendues de la belle Anne(aux yeux si clairs et naïfs, à la douce chevelure, au sourire coquin, tout le portrait d’une Perrette et le Pot de Lait.) Et puis le retour. Mais…
Mais (il faut toujours un « mais », ça fait rebondir l’intrigue. En narratologie, on observe ces nœuds du texte, ces cellules fondamentales avec beaucoup d’attention.)
Mais le facteur tout soudain se sentit las. Ou flagada. Une soudaine mollesse lui grignotait le cœur et courait à travers ses muscles. De quoi tomber du vélo. De quoi foutre en l’air son arrivée, l’instant le plus important (c’était tout un métier d’apprendre à freiner le vélo, à tendre un pied, à le poser prestement, comme une plume, sur le bitume, à sortir délicatement le courrier adéquat, avec légèreté, avec dextérité, avec innocence surtout. Caresser un dernier instant le papier, penser à ceux qui l’avaient touché auparavant, imaginer les flots de mots répandus sur des morceaux de feuilles. Et peut être que dans une de ces lettres, un secret des plus essentiels pour l’humanité était inscrit et qu’il ne le savait pas, un secret profond et éclairant, le genre de phrases qui vous laisse pantois, vous fait oublier la lecture du quotidien sportif, vous fait chavirer vers d’autres cieux. Un secret écrit par une merveilleuse femme, éblouissante de beauté, un secret qui….)
Il chuta.
Heureusement, il n’avait plus de courrier sur lui. à part les trois dernières enveloppes, marquées désormais d’un sceau boueux.
La voiture de la Poste elle aussi était marquée de boue et, accessoirement, du sigle de la Poste, était partie tôt ce matin-là, emportant son chargement de courrier. Un intrus curieux, fouillant dans ces immenses sacs y aurait trouvé de quoi écrire le plus grand roman de gare du monde. Rien d’exceptionnel donc : des déclarations d’amour parfumées de fleurs, des faire-part de naissance, de décès et de mariage, beaucoup de factures, un journal intime, une lettre de démission, trois menaces de mort, une poignée de cartes postales bref, des fausses promesses et des vraies galères en perspectives pour chacun des foyers de la petite bourgade. Le facteur portait chaque jour un fardeau de plus en plus pesant. Tant de malheurs bruissaient dans ses sacs, sacoches, pour si peu de bonheurs. Sans parler des roquets hargneux, des lambeaux de jurons des mécontents (ceux qui ne recevaient pas de courrier, ou pas le bon, bref beaucoup de gens qui avaient la manie de ne pas vaquer à leurs occupations et préféraient se trouver pilepoil devant la boîte aux lettres au moment où il passait). Les soirs de déprimes, il se prenait à penser qu’il n’était qu’un rouage déversant une flopée de mauvaises nouvelles à des pauvres bougres qui ne le méritaient pas. Et chaque matin, il retournait réceptionner les nouveaux arrivages…Car ce facteur – appelons-le cordialement Patrick – avait décidé qu’il était en quelque sorte un bouc émissaire. Dans ses rêves, il se voyait le seul facteur de la Terre, adulé des foules après sa mort (enterré sous un monticule d’enveloppes), auréolé de la gloire du martyre. Lui aurait vraiment porté la douleur du genre humain sur son dos, dans ses sacs, dans ses sacoches, dans les colis bahutés dans le coffre de la voiture.
Ce matin-là, la fourgonnette n’avait pas démarré. Il y a des fois où des signes tentent de nous prévenir, de rompre notre élan avant qu’on aille se fracasser contre un mur. Patrick, lui, n’avait pas su entendre l’appel de la voiture. Enervé, après avoir en vain cherché la panne, du coffre il avait sorti la bicyclette de secours. Sa tournée prendrait beaucoup plus de temps. Il soupira, enfourcha sa monture de rechange et le mollet au taquet, il s’élança.
D’un geste, il se nettoya le visage puis se releva péniblement de la fange. A en croire la crispation de ses poings et l’hébétude de ses yeux, il hésitait entre rage et abattement. Il ne choisit pas, et opta pour la tangente car jamais un facteur ne désespère.
Une pulsion s’empara alors de lui. Il en avait marre de ce foutu métier de bouc émissaire. Tant qu’à faire, il préférait de loin devenir un bélier. Alors, en bon bélier qu’il était devenu, il fonça contre l’ennemi avec autant d’aveuglement que Don Quichotte face aux moulins. Il regarda les deux enveloppes. L’une sentait la confidence amoureuse, l’autre la facture. Il laissa intacte la seconde, ouvrit la première, la parcouru, la déchira et laissa tomber les morceaux dans le ruisseau marron qui flânait à ses pieds. Sa vengeance accomplie contre ces êtres ignobles qui se liguaient contre lui, qui l’obligeaient une fois encore à monter en haut de cette colline, son vélo d’une main, il se mit en marche, plus déterminé que jamais.
Lorsqu’elle le vit, elle comprit.
Elle comprit qu’il n’y avait toujours pas de lettre de lui.
Elle comprit que dans les mots croisés de l’amour, entre l’horizontal et la verticale, il fallait placer sinon le bon mot, du moins le bon homme. Car si l’amour n’existe que par l’intérêt qu’on lui porte, il suffit de déplacer cet intérêt vers le bon astre.
Elle comprit aussi son amour, ses rêves à tout vent.
Elle le trouva beau, dans son costume crasseux, déchiré au genou droit, épuisé, las et éreinté. Elle le trouva séduisant, sa bicyclette docilement l’accompagnant, dépenaillé, provocateur, la casquette de travers. Elle aima cet air d’anarchiste insolent (à lui qui goûtait sa vengeance).
Tout le charme d’un être présent fit succomber l’absent, l’odieux amant, le fiancé trompant et trompetant sous d’autres cieux plus cléments pour lui que pour elle. Elle aima son sourire railleur lorsqu’il lui tendit dans la seule enveloppe la vile facture (lui se gaussait), elle craqua devant l’insistance de son regard (il guettait les pleurs), et son « good bye » la fit fondre (il murmura un « baby » conclusif). Il avait tout d’un séducteur hollywodien refoulé.
Alors ce jour, du facteur chaque jour venu lui distribuer de tendres billets d’amour, elle tomba amoureuse.
Alors que le soleil faisait une percée, ses rayons vinrent se poser, à l’endroit où les morceaux déchirés de la lettre avaient été engloutis, dans la mare de boue, sur une tendre violette goûtant la fin de la pluie.
Thème: La vengeance
Style: Humoristique
Situation: L'arrivée du facteur
Expression: "L'Amour n'existe que par l'intérêt qu'on lui porte"
mots: Violette
Good Bye
Anarchiste
Mots Croisés
Lait
Ce n'est pas très réussi, et c'est plutôt cynique que humoristique, mais bon...
Les mains en éventail, elle scrutait son arrivée. Bientôt, il arriverait, et dans un grand sourire lui tendrait la lettre qu’elle attendait tant. Elle ne les comptait plus mais chacune revêtait, sans cesse, la même importance à ses yeux (qu’elle avait fort clairs, criants d’une innocence confinant à la naïveté). Cette fois, cependant, une larme de chaque côté embuait sa vue. Dans la précédente lettre, son fiancé lui annonçait leur rupture. Sans explication. Depuis, elle attendait, dans l’espoir d’un miracle…
La pluie était tombée toute la nuit ; les arbres en pleuraient encore et l’asphalte était rendu dangereusement glissant. De l’humidité, il y en avait jusque sur le visage en lame de couteau du Facteur… monté sur une bicyclette rouillée, suant et râlant, lui d’habitude si flegmatique. Enfin, il était arrivé à la dernière maison, cette foutue habitation coincée en haut d’une colline abrupte, au bout d’un sentier que la boue déformait autant qu’une grimace transforme en rictus le sourire de la boulangère lorsqu’on a quitté sa boutique. Encore quelques mètres, un virage, et la fin de la montée. Elle serait là, face à lui, cette masure imposante, dormant sous le gargouillis des gouttières trop pleines. Deux malheureuses enveloppes à jeter dans les mains tendues de la belle Anne(aux yeux si clairs et naïfs, à la douce chevelure, au sourire coquin, tout le portrait d’une Perrette et le Pot de Lait.) Et puis le retour. Mais…
Mais (il faut toujours un « mais », ça fait rebondir l’intrigue. En narratologie, on observe ces nœuds du texte, ces cellules fondamentales avec beaucoup d’attention.)
Mais le facteur tout soudain se sentit las. Ou flagada. Une soudaine mollesse lui grignotait le cœur et courait à travers ses muscles. De quoi tomber du vélo. De quoi foutre en l’air son arrivée, l’instant le plus important (c’était tout un métier d’apprendre à freiner le vélo, à tendre un pied, à le poser prestement, comme une plume, sur le bitume, à sortir délicatement le courrier adéquat, avec légèreté, avec dextérité, avec innocence surtout. Caresser un dernier instant le papier, penser à ceux qui l’avaient touché auparavant, imaginer les flots de mots répandus sur des morceaux de feuilles. Et peut être que dans une de ces lettres, un secret des plus essentiels pour l’humanité était inscrit et qu’il ne le savait pas, un secret profond et éclairant, le genre de phrases qui vous laisse pantois, vous fait oublier la lecture du quotidien sportif, vous fait chavirer vers d’autres cieux. Un secret écrit par une merveilleuse femme, éblouissante de beauté, un secret qui….)
Il chuta.
Heureusement, il n’avait plus de courrier sur lui. à part les trois dernières enveloppes, marquées désormais d’un sceau boueux.
La voiture de la Poste elle aussi était marquée de boue et, accessoirement, du sigle de la Poste, était partie tôt ce matin-là, emportant son chargement de courrier. Un intrus curieux, fouillant dans ces immenses sacs y aurait trouvé de quoi écrire le plus grand roman de gare du monde. Rien d’exceptionnel donc : des déclarations d’amour parfumées de fleurs, des faire-part de naissance, de décès et de mariage, beaucoup de factures, un journal intime, une lettre de démission, trois menaces de mort, une poignée de cartes postales bref, des fausses promesses et des vraies galères en perspectives pour chacun des foyers de la petite bourgade. Le facteur portait chaque jour un fardeau de plus en plus pesant. Tant de malheurs bruissaient dans ses sacs, sacoches, pour si peu de bonheurs. Sans parler des roquets hargneux, des lambeaux de jurons des mécontents (ceux qui ne recevaient pas de courrier, ou pas le bon, bref beaucoup de gens qui avaient la manie de ne pas vaquer à leurs occupations et préféraient se trouver pilepoil devant la boîte aux lettres au moment où il passait). Les soirs de déprimes, il se prenait à penser qu’il n’était qu’un rouage déversant une flopée de mauvaises nouvelles à des pauvres bougres qui ne le méritaient pas. Et chaque matin, il retournait réceptionner les nouveaux arrivages…Car ce facteur – appelons-le cordialement Patrick – avait décidé qu’il était en quelque sorte un bouc émissaire. Dans ses rêves, il se voyait le seul facteur de la Terre, adulé des foules après sa mort (enterré sous un monticule d’enveloppes), auréolé de la gloire du martyre. Lui aurait vraiment porté la douleur du genre humain sur son dos, dans ses sacs, dans ses sacoches, dans les colis bahutés dans le coffre de la voiture.
Ce matin-là, la fourgonnette n’avait pas démarré. Il y a des fois où des signes tentent de nous prévenir, de rompre notre élan avant qu’on aille se fracasser contre un mur. Patrick, lui, n’avait pas su entendre l’appel de la voiture. Enervé, après avoir en vain cherché la panne, du coffre il avait sorti la bicyclette de secours. Sa tournée prendrait beaucoup plus de temps. Il soupira, enfourcha sa monture de rechange et le mollet au taquet, il s’élança.
D’un geste, il se nettoya le visage puis se releva péniblement de la fange. A en croire la crispation de ses poings et l’hébétude de ses yeux, il hésitait entre rage et abattement. Il ne choisit pas, et opta pour la tangente car jamais un facteur ne désespère.
Une pulsion s’empara alors de lui. Il en avait marre de ce foutu métier de bouc émissaire. Tant qu’à faire, il préférait de loin devenir un bélier. Alors, en bon bélier qu’il était devenu, il fonça contre l’ennemi avec autant d’aveuglement que Don Quichotte face aux moulins. Il regarda les deux enveloppes. L’une sentait la confidence amoureuse, l’autre la facture. Il laissa intacte la seconde, ouvrit la première, la parcouru, la déchira et laissa tomber les morceaux dans le ruisseau marron qui flânait à ses pieds. Sa vengeance accomplie contre ces êtres ignobles qui se liguaient contre lui, qui l’obligeaient une fois encore à monter en haut de cette colline, son vélo d’une main, il se mit en marche, plus déterminé que jamais.
Lorsqu’elle le vit, elle comprit.
Elle comprit qu’il n’y avait toujours pas de lettre de lui.
Elle comprit que dans les mots croisés de l’amour, entre l’horizontal et la verticale, il fallait placer sinon le bon mot, du moins le bon homme. Car si l’amour n’existe que par l’intérêt qu’on lui porte, il suffit de déplacer cet intérêt vers le bon astre.
Elle comprit aussi son amour, ses rêves à tout vent.
Elle le trouva beau, dans son costume crasseux, déchiré au genou droit, épuisé, las et éreinté. Elle le trouva séduisant, sa bicyclette docilement l’accompagnant, dépenaillé, provocateur, la casquette de travers. Elle aima cet air d’anarchiste insolent (à lui qui goûtait sa vengeance).
Tout le charme d’un être présent fit succomber l’absent, l’odieux amant, le fiancé trompant et trompetant sous d’autres cieux plus cléments pour lui que pour elle. Elle aima son sourire railleur lorsqu’il lui tendit dans la seule enveloppe la vile facture (lui se gaussait), elle craqua devant l’insistance de son regard (il guettait les pleurs), et son « good bye » la fit fondre (il murmura un « baby » conclusif). Il avait tout d’un séducteur hollywodien refoulé.
Alors ce jour, du facteur chaque jour venu lui distribuer de tendres billets d’amour, elle tomba amoureuse.
Alors que le soleil faisait une percée, ses rayons vinrent se poser, à l’endroit où les morceaux déchirés de la lettre avaient été engloutis, dans la mare de boue, sur une tendre violette goûtant la fin de la pluie.
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Thème : huître et demie (et puis quoi encore Loup :-)
Style : tendance automne-hiver
Lieu : un cimetière, au petit matin
Personnages :
- un cadre sup’ en costar mais sans cravate
- une touriste japonaise
Les deux personnages ne se connaissent pas au début du récit.
Phrase clé :
« Vous allez rire, j’ai perdu les clés. »
Mots imposés :
Scaphandre
Carambolage
Subvention
Interdit
Crise
Instantané quelques part dans la brume
« Vous allez rire, j’ai perdu les clés. »
Marrant, à chaque fois qu’un type dit ça, personne se marre finalement.
Surtout dans un cimetière au petit matin.
Cimetière sans pleurs, sans grande tristesse des jours de mort, pas d’émotion, non, rien de tout ça, ici on cause perte de clé, entre les tombes et dans la brume.
« Forcement, c’est moins facile pour les trouver » dis un cadre supérieur l’air sur de lui à une touriste japonaise arrivée là on ne sait comment.
Elle s’est perdue sûrement
Lui fouille la brume, en costar mais sans cravate, genre beauté automne-hiver plongeant ses doigts dans la blanche éthérée
Elle est frêle, très belle, elle à froid, ne sait pas ce qu’elle fout là, s’est perdue donc, perdue dans la brume que lui fouille et refouille encore.
Flottent quelque croix sur ladite brume.
Et leurs visages au levé du jour
Elle dit « Scaphandre. Carambolage. Subvention. Interdit. Crise » parce que ce sont les premiers mots qui spontanément lui viennent sous la langue, la sienne. Une autre langue pour lui, il ne la comprend pas de toute façon, alors ces mots-là ou d’autres…
Il répète « Vous allez rire, j’ai perdu les clés. »
Elle ne rit pas bien sûr
Et lui jamais ne trouve ses clefs
Et la brume décore le paysage.
Style : tendance automne-hiver
Lieu : un cimetière, au petit matin
Personnages :
- un cadre sup’ en costar mais sans cravate
- une touriste japonaise
Les deux personnages ne se connaissent pas au début du récit.
Phrase clé :
« Vous allez rire, j’ai perdu les clés. »
Mots imposés :
Scaphandre
Carambolage
Subvention
Interdit
Crise
Instantané quelques part dans la brume
« Vous allez rire, j’ai perdu les clés. »
Marrant, à chaque fois qu’un type dit ça, personne se marre finalement.
Surtout dans un cimetière au petit matin.
Cimetière sans pleurs, sans grande tristesse des jours de mort, pas d’émotion, non, rien de tout ça, ici on cause perte de clé, entre les tombes et dans la brume.
« Forcement, c’est moins facile pour les trouver » dis un cadre supérieur l’air sur de lui à une touriste japonaise arrivée là on ne sait comment.
Elle s’est perdue sûrement
Lui fouille la brume, en costar mais sans cravate, genre beauté automne-hiver plongeant ses doigts dans la blanche éthérée
Elle est frêle, très belle, elle à froid, ne sait pas ce qu’elle fout là, s’est perdue donc, perdue dans la brume que lui fouille et refouille encore.
Flottent quelque croix sur ladite brume.
Et leurs visages au levé du jour
Elle dit « Scaphandre. Carambolage. Subvention. Interdit. Crise » parce que ce sont les premiers mots qui spontanément lui viennent sous la langue, la sienne. Une autre langue pour lui, il ne la comprend pas de toute façon, alors ces mots-là ou d’autres…
Il répète « Vous allez rire, j’ai perdu les clés. »
Elle ne rit pas bien sûr
Et lui jamais ne trouve ses clefs
Et la brume décore le paysage.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Contraintes proposées aimablement par Yali :
Un théme : l'amour
Un style : autofiction
Une situation : deux
Une phrase clé : « Tu sais que tu me débectes toi "
5 mots : zinc, doseur, poêle, Moleskine, voisine
* * *
- Tu sais que tu me débectes, toi ?
Elle est accoudée sur mon ventre, comme sur un zinc. Ses deux pommes d’amour me chatouillent un peu les côtes. C’est le quatrième sucre qu’elle met dans sa tasse de café. L’horreur. Elle sourit. Qu’elle me débecte ? Après ce qu’on vient de faire cette nuit ?
C’est bon de voir la lumière d’hiver à travers le rideau ; prendre le petit-déjeuner à presque midi. Je me suis levé pour faire le café, enfin… C’est tellement petit chez elle, la cuisine est au pied du lit. Avec sa machine-doseur, je suis sûr qu’avec un peu d’entraînement, je pourrais lui faire d’ici, son kawa. Gamin, à la fête foraine, j’étais fortiche quand j’envoyais les petits cerceaux autour des bouteilles pour gagner du mousseux ou une peluche. Avec un peu d’entraînement… Ca devrait revenir…
Elle laisse la tasse vide sur les draps. Le fond est plein de sucre à moitié cristallisé, marron et translucide. Dégueulasse. Elle se love comme une chatte autour de moi.
- Tu sais ce j’aime chez toi ?
- Non.
- Tes poils sont aussi chauds qu’un poêle.
Merde. Faut que je note ça. Mon Moleskine est resté dans la poche de ma veste. Il faudrait que je fasse le coup de la pêche au canard… Je lui dis. « T’es con », « je sais ». A la réflexion, on préfère se payer un dernier tour de grand-huit, au manège des enfants pas sages. Je crois qu’on invente même des positions non-répertoriée, mais là, je préfère ne pas prendre de notes...
Un dernier café. J’ai tenté le coup de la dosette depuis le lit, ça a foiré. Ca doit être la fébrilité. Elle s’est foutue de moi, gentiment. Puis je lui dis :
- Je vais devoir y aller, j’ai de la route.
- La prochaine fois, t’auras qu’à baiser ta voisine !
Elle fait semblant de bouder, mais quand je suis habillé, elle sort du lit et colle sa nudité indécente contre moi pour un dernier baiser silencieux.
Dans l’ascenseur je vérifie mes poches. Elle n’y a pas laissé de petit mot doux. Ca tombe bien. C’est comme ça que je les aime, les histoires d’amour : sans trop de sucre.
Un théme : l'amour
Un style : autofiction
Une situation : deux
Une phrase clé : « Tu sais que tu me débectes toi "
5 mots : zinc, doseur, poêle, Moleskine, voisine
* * *
- Tu sais que tu me débectes, toi ?
Elle est accoudée sur mon ventre, comme sur un zinc. Ses deux pommes d’amour me chatouillent un peu les côtes. C’est le quatrième sucre qu’elle met dans sa tasse de café. L’horreur. Elle sourit. Qu’elle me débecte ? Après ce qu’on vient de faire cette nuit ?
C’est bon de voir la lumière d’hiver à travers le rideau ; prendre le petit-déjeuner à presque midi. Je me suis levé pour faire le café, enfin… C’est tellement petit chez elle, la cuisine est au pied du lit. Avec sa machine-doseur, je suis sûr qu’avec un peu d’entraînement, je pourrais lui faire d’ici, son kawa. Gamin, à la fête foraine, j’étais fortiche quand j’envoyais les petits cerceaux autour des bouteilles pour gagner du mousseux ou une peluche. Avec un peu d’entraînement… Ca devrait revenir…
Elle laisse la tasse vide sur les draps. Le fond est plein de sucre à moitié cristallisé, marron et translucide. Dégueulasse. Elle se love comme une chatte autour de moi.
- Tu sais ce j’aime chez toi ?
- Non.
- Tes poils sont aussi chauds qu’un poêle.
Merde. Faut que je note ça. Mon Moleskine est resté dans la poche de ma veste. Il faudrait que je fasse le coup de la pêche au canard… Je lui dis. « T’es con », « je sais ». A la réflexion, on préfère se payer un dernier tour de grand-huit, au manège des enfants pas sages. Je crois qu’on invente même des positions non-répertoriée, mais là, je préfère ne pas prendre de notes...
Un dernier café. J’ai tenté le coup de la dosette depuis le lit, ça a foiré. Ca doit être la fébrilité. Elle s’est foutue de moi, gentiment. Puis je lui dis :
- Je vais devoir y aller, j’ai de la route.
- La prochaine fois, t’auras qu’à baiser ta voisine !
Elle fait semblant de bouder, mais quand je suis habillé, elle sort du lit et colle sa nudité indécente contre moi pour un dernier baiser silencieux.
Dans l’ascenseur je vérifie mes poches. Elle n’y a pas laissé de petit mot doux. Ca tombe bien. C’est comme ça que je les aime, les histoires d’amour : sans trop de sucre.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Suivant les contraintes de Mentor
Thème : La fête
Style : Argot humoristique (ou style habituel propre à l’auteur)
Situation : Tout se passe dans un long courrier
Phrase clé : « Peu m’en chaut ! »
Mots imposés : biniou – papaye - myriapode – lancinant – baba-au-rhum
Comment moi, Paulette Dubru, je m’retrouve installée là, coîncée entre une petite petasse, lecteur de MP3 scotché aux portugaises et un hublot graisseux ?
Longue histoire pour long courrier.
Vais tenter de vous la résumer mais m’est avis que je serai arrivée à destination avant la fin.
Et finalement, peu m’en chaud. C’est pas parce que je me promènerai nibards à l’air à Tahiti que je pourrai pas continuer à vous emmerder avec mon histoire.
Le 24 décembre dernier, je m’étais engagée comme plongeuse au Resto du Cœur.
De toute façon, je fais jamais que dalle au Réveillon de Noël, la buche me donne les boules et je sais jamais qu’en faire vu que le sapin est déjà décoré. Donc j’ai dit à Roger qu’on ferait une bonne action en allant leur donner un coup de main. En plus, pour les bénévoles c’est gratuit aussi, ce qui gâche rien. Faut dire que le local est en face de notre 20 m² et que j’avais vu sortir les poubelles l’année dernière après leur fête. Que de la vaisselle en carton. Et puis les dames patronesses, elles reprennent leurs plats sales chez elles. Elles ont peur qu’on leur pique les dorures en faisant la plonge, faut croire. Donc je savais que ça serait pas éreintant. Tout bénéfice. Donc Roger et moi, on commence par s’amuser comme deux vieux croutons de pain derrière une malle. On connaissait personne, enfin si, mais comme on n’est pas tout à fait du même monde- nous on a quand même 20 m²- on tenait pas à se lier. Déjà que le sapin prend de la place, si en plus il venait à l’idée de l’un de ces zozos de s’inviter après le souper, il allait falloir grimper aux branches. Donc, ça se passe pas terrible et Roger rouspète autant sur la bouffe qu’à la maison. Heureusement, vlà quelques gars qui s’amènent et qui commencent à jouer du biniou. Roger prétendait que c’était plus moche que la cabrette de son Auvergne natale mais moi je trouvais les types moins moches que lui. Le petit rouge aidant, vlà même qu’il m’invite à danser. Bon c’était pas une java lancinante mais j’étais sur le cul quand même. Enfin, façon de parler. Quoique ça glissait un peu à cause des retombées de graisses acides qui provenaient de la cuisine. Faut dire qu’à Noël, les hottes sont réquisitionnées et donc qu’y en avait pas. Bref, mon Roger, encore sous le coup de l’émotion –j’avais mis mon nouveau combiné Damart Sveltesse qui rehaussait pas mal mes roberts – me raccompagne. A peine assise, vlà Dédé un peu émèché et par le Damart alléché qui vient m’inviter à danser. Dédé il boite un peu, boit beaucoup et promène ses béquilles qu’il vente ou qu’il neige. Vlà mon Roger qui s’interpose et qui l’envoye valdinguer en le traitant de myriapode. C’est qu’il a son diplôme d’alcool primaire, Roger, des lettres et du vocabulaire –ça aide pour remplir les papiers pour la mutuelle- Mais myriapode, ça devait être vâchement insultant quand même. Faudra que j’aille lui dire un petit bonjour avant de rentrer à la casba à Dédé, que je me suis dite. Il a pas mérité ça. On allait entamer le dessert – un flan flasque comme de la fesse de japonnais mais orange fluo et parfum papaye, ça doit vouloir dire pépins en anglais- qu’on nous demande de faire silence. Z’allait procéder au tirage de la tombola. Nous on a fait semblant de pas entendre la dame patronesse qui essayait de nous refiler des billets à l’entrée. Donc on était pas trop intéressé. Alors j’en ai profité pour faire quand même un tour en cuisine histoire de me montrer. Un petit tour et puis me revla. Roger ne dit alors que le premier prix c’était un voyage à Tahiti, le billet 9, mais qu’il a pas été réclamé. C’est quand même con de partir avant le tirage quand on a douillé des billets. Mais bon, sont pas tous intelligents comme Roger. Ma voisine de table , une clodo qui passe l’hiver dans le petit parc en face de chez nous a gagné un grille-pain. Elle a plus qu’à se foutre la prise dans le nez. Y avait aussi des savons et des séances de banc solaire, des plateaux et des plantes vertes. Roger commencait à s’endormir sur la table mais j’avais pas envie de rentrer tout de suite. En plus les gars à la corne muse avaient repris leur instrument en bouche et savait jamais qu’on m’invite à danser. Comme les cavaliers accourraient pas au pas de charge, m’en suis allée voir après l’Dédé. Il était dans le même état que Roger, la tête entre les bras et ronflait à tout berzingue. Je l’ai secoué un peu. Histoire de voir si y avait vraiment plus une p’tite danse à en tirer, mais rien.
Ah si quand même, il y avait le 9, un peu chiffonné qui s’est échappé de sa main.
- Baba-au-rhum, Madame ? Vous avez le temps, nous n’atterrirons que dans plusieurs heures
Putain, c’est pas le confort le combiné Damart pour faire pipi dans les waters des avions.
Thème : La fête
Style : Argot humoristique (ou style habituel propre à l’auteur)
Situation : Tout se passe dans un long courrier
Phrase clé : « Peu m’en chaut ! »
Mots imposés : biniou – papaye - myriapode – lancinant – baba-au-rhum
Comment moi, Paulette Dubru, je m’retrouve installée là, coîncée entre une petite petasse, lecteur de MP3 scotché aux portugaises et un hublot graisseux ?
Longue histoire pour long courrier.
Vais tenter de vous la résumer mais m’est avis que je serai arrivée à destination avant la fin.
Et finalement, peu m’en chaud. C’est pas parce que je me promènerai nibards à l’air à Tahiti que je pourrai pas continuer à vous emmerder avec mon histoire.
Le 24 décembre dernier, je m’étais engagée comme plongeuse au Resto du Cœur.
De toute façon, je fais jamais que dalle au Réveillon de Noël, la buche me donne les boules et je sais jamais qu’en faire vu que le sapin est déjà décoré. Donc j’ai dit à Roger qu’on ferait une bonne action en allant leur donner un coup de main. En plus, pour les bénévoles c’est gratuit aussi, ce qui gâche rien. Faut dire que le local est en face de notre 20 m² et que j’avais vu sortir les poubelles l’année dernière après leur fête. Que de la vaisselle en carton. Et puis les dames patronesses, elles reprennent leurs plats sales chez elles. Elles ont peur qu’on leur pique les dorures en faisant la plonge, faut croire. Donc je savais que ça serait pas éreintant. Tout bénéfice. Donc Roger et moi, on commence par s’amuser comme deux vieux croutons de pain derrière une malle. On connaissait personne, enfin si, mais comme on n’est pas tout à fait du même monde- nous on a quand même 20 m²- on tenait pas à se lier. Déjà que le sapin prend de la place, si en plus il venait à l’idée de l’un de ces zozos de s’inviter après le souper, il allait falloir grimper aux branches. Donc, ça se passe pas terrible et Roger rouspète autant sur la bouffe qu’à la maison. Heureusement, vlà quelques gars qui s’amènent et qui commencent à jouer du biniou. Roger prétendait que c’était plus moche que la cabrette de son Auvergne natale mais moi je trouvais les types moins moches que lui. Le petit rouge aidant, vlà même qu’il m’invite à danser. Bon c’était pas une java lancinante mais j’étais sur le cul quand même. Enfin, façon de parler. Quoique ça glissait un peu à cause des retombées de graisses acides qui provenaient de la cuisine. Faut dire qu’à Noël, les hottes sont réquisitionnées et donc qu’y en avait pas. Bref, mon Roger, encore sous le coup de l’émotion –j’avais mis mon nouveau combiné Damart Sveltesse qui rehaussait pas mal mes roberts – me raccompagne. A peine assise, vlà Dédé un peu émèché et par le Damart alléché qui vient m’inviter à danser. Dédé il boite un peu, boit beaucoup et promène ses béquilles qu’il vente ou qu’il neige. Vlà mon Roger qui s’interpose et qui l’envoye valdinguer en le traitant de myriapode. C’est qu’il a son diplôme d’alcool primaire, Roger, des lettres et du vocabulaire –ça aide pour remplir les papiers pour la mutuelle- Mais myriapode, ça devait être vâchement insultant quand même. Faudra que j’aille lui dire un petit bonjour avant de rentrer à la casba à Dédé, que je me suis dite. Il a pas mérité ça. On allait entamer le dessert – un flan flasque comme de la fesse de japonnais mais orange fluo et parfum papaye, ça doit vouloir dire pépins en anglais- qu’on nous demande de faire silence. Z’allait procéder au tirage de la tombola. Nous on a fait semblant de pas entendre la dame patronesse qui essayait de nous refiler des billets à l’entrée. Donc on était pas trop intéressé. Alors j’en ai profité pour faire quand même un tour en cuisine histoire de me montrer. Un petit tour et puis me revla. Roger ne dit alors que le premier prix c’était un voyage à Tahiti, le billet 9, mais qu’il a pas été réclamé. C’est quand même con de partir avant le tirage quand on a douillé des billets. Mais bon, sont pas tous intelligents comme Roger. Ma voisine de table , une clodo qui passe l’hiver dans le petit parc en face de chez nous a gagné un grille-pain. Elle a plus qu’à se foutre la prise dans le nez. Y avait aussi des savons et des séances de banc solaire, des plateaux et des plantes vertes. Roger commencait à s’endormir sur la table mais j’avais pas envie de rentrer tout de suite. En plus les gars à la corne muse avaient repris leur instrument en bouche et savait jamais qu’on m’invite à danser. Comme les cavaliers accourraient pas au pas de charge, m’en suis allée voir après l’Dédé. Il était dans le même état que Roger, la tête entre les bras et ronflait à tout berzingue. Je l’ai secoué un peu. Histoire de voir si y avait vraiment plus une p’tite danse à en tirer, mais rien.
Ah si quand même, il y avait le 9, un peu chiffonné qui s’est échappé de sa main.
- Baba-au-rhum, Madame ? Vous avez le temps, nous n’atterrirons que dans plusieurs heures
Putain, c’est pas le confort le combiné Damart pour faire pipi dans les waters des avions.
Zou- Nombre de messages : 5470
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
on en a perdu en chemin?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Un thème: la musique
Un style: pastiche d'un auteur (laissé au choix du volontaire)
Une situation: au bord d'un fleuve
Une phrase clef: "j'ai un rôti sur le feu" ;-)))))
5 mots imposés: chantilly - monnaie - mélodie - vacarme - embryon
Le gars tirait consciencieusement sur sa cigarette et me regarda comme une bagnole à cent mille dollars.
- J'ai un truc sur le nez ? un reste de chantilly ?
- Excusez-moi ! Je pensais à votre secrétaire et me demandais comment un mec comme vous pouvait garder longtemps un ange comme cette petite.
Ce type commençait à m'agacer ferme. Je regardais le ciel pour oublier un instant le larbin libidineux.
Le soleil couchant éclatait sur le fleuve en une magnifique gerbe de reflets mordorés. Un sentier rouge de feuilles d'automnes glissait doucement jusqu'aux eaux agitées par un bateau rapide. La quiétude fébrile des lieux me rendait la présence du type encore plus insupportable que le chuintement lubrique du vieil homme qu'il accompagnait.
Ils étaient apparus tous les deux, une demi-heure plus tôt, à la porte de mon bureau. Nancy, ma secrétaire, avait fait son numéro impromptu d'étirage de pull moulant qui m'avait en grande partie décidé à l'engager il y cinq ans de cela. Le larbin poussait le vieux sur une chaise roulante. Tous les deux passèrent la porte avec dans les yeux des flammes si vives que j'imaginais un moment que la bouteille d'oxygène du vieillard allait lui péter à la gueule. les talons de Nancy résonnaient dans le bureau comme tambour d'une symphonie wagnérienne et les deux hommes soufflaient si fort que je me crus un instant à Bayreuth moi qui n'avais jamais quitté Los Angeles. Avoir une secrétaire comme celle-là n'avait pas que des avantages, et, si je me servais souvent de ses charmes pour endormir le client au moment où il envoyait la monnaie, j'avais parfois du mal à obtenir un discours cohérent quand il commençait à me raconter l'histoire sur laquelle il me faudrait enquêter.
Sachant que je ne pourrais obtenir le meilleur de ces deux-là sans les éloigner de ma magnifique employée, je leur proposais de passer la baie vitrée avec moi et de continuer notre discussion dans le jardin, au bord du fleuve.
Le vieillard toussa dans son masque. Le vacarme me tira de la contemplation du fleuve qui s'estompait en accueillant la nuit. Le larbin essuya un glaire qui ressemblait à un embryon de poulet du masque tombé du visage livide, aussi accidenté que le grand canyon.
Je revins à nos moutons.
- Venez-en au fait, j'ai un rôti sur le feu, lançais-je avec une assurance telle que la piteuse qualité de ma répartie passa inaperçue.
L'homme hésita un instant et interrogea des yeux son patron asthmatique qui l'encouragea à poursuivre en secouant la tête.
- Voilà, Monsieur Mozart, ici présent, a une mélodie en tête qu'il n'arrive pas à retrouver.
- Et vous voulez que je la retrouve ?
- Nous avons pensé que vous pourriez peut-être vous glisser dans sa tête et obliger Monsieur Salieri à stopper ces humhumement sauvages pour troubler l'esprit de monsieur M. ici présent.
- Je ne suis pas armé pour ça.
Nancy apparu à ce moment-là et coupa court notre discussion qui devenait intéressante. Elle avait revêtu la blouse blanche qui la rendait plus attractive encore. Elle tira sur la chaise roulante de mon client et s'adressa à nous comme à des enfants turbulents.
- Philip, Frank, vous savez bien qu'il ne faut pas emmener Jacques près du fleuve. Je ne vais pas venir vous chercher tous les soirs. Si ça continue, je vais demander qu'on vous enferme dans vos chambres. Allez ! Le Docteur Sati vous attends pour la séance de thérapie collective.
J'adorais quand elle se mettait en colère et, si elle avait fait foirer par son caractère bon nombre de mes affaires, ses poumons gonflés de colères me faisaient oublier bien des choses.
Un style: pastiche d'un auteur (laissé au choix du volontaire)
Une situation: au bord d'un fleuve
Une phrase clef: "j'ai un rôti sur le feu" ;-)))))
5 mots imposés: chantilly - monnaie - mélodie - vacarme - embryon
Le gars tirait consciencieusement sur sa cigarette et me regarda comme une bagnole à cent mille dollars.
- J'ai un truc sur le nez ? un reste de chantilly ?
- Excusez-moi ! Je pensais à votre secrétaire et me demandais comment un mec comme vous pouvait garder longtemps un ange comme cette petite.
Ce type commençait à m'agacer ferme. Je regardais le ciel pour oublier un instant le larbin libidineux.
Le soleil couchant éclatait sur le fleuve en une magnifique gerbe de reflets mordorés. Un sentier rouge de feuilles d'automnes glissait doucement jusqu'aux eaux agitées par un bateau rapide. La quiétude fébrile des lieux me rendait la présence du type encore plus insupportable que le chuintement lubrique du vieil homme qu'il accompagnait.
Ils étaient apparus tous les deux, une demi-heure plus tôt, à la porte de mon bureau. Nancy, ma secrétaire, avait fait son numéro impromptu d'étirage de pull moulant qui m'avait en grande partie décidé à l'engager il y cinq ans de cela. Le larbin poussait le vieux sur une chaise roulante. Tous les deux passèrent la porte avec dans les yeux des flammes si vives que j'imaginais un moment que la bouteille d'oxygène du vieillard allait lui péter à la gueule. les talons de Nancy résonnaient dans le bureau comme tambour d'une symphonie wagnérienne et les deux hommes soufflaient si fort que je me crus un instant à Bayreuth moi qui n'avais jamais quitté Los Angeles. Avoir une secrétaire comme celle-là n'avait pas que des avantages, et, si je me servais souvent de ses charmes pour endormir le client au moment où il envoyait la monnaie, j'avais parfois du mal à obtenir un discours cohérent quand il commençait à me raconter l'histoire sur laquelle il me faudrait enquêter.
Sachant que je ne pourrais obtenir le meilleur de ces deux-là sans les éloigner de ma magnifique employée, je leur proposais de passer la baie vitrée avec moi et de continuer notre discussion dans le jardin, au bord du fleuve.
Le vieillard toussa dans son masque. Le vacarme me tira de la contemplation du fleuve qui s'estompait en accueillant la nuit. Le larbin essuya un glaire qui ressemblait à un embryon de poulet du masque tombé du visage livide, aussi accidenté que le grand canyon.
Je revins à nos moutons.
- Venez-en au fait, j'ai un rôti sur le feu, lançais-je avec une assurance telle que la piteuse qualité de ma répartie passa inaperçue.
L'homme hésita un instant et interrogea des yeux son patron asthmatique qui l'encouragea à poursuivre en secouant la tête.
- Voilà, Monsieur Mozart, ici présent, a une mélodie en tête qu'il n'arrive pas à retrouver.
- Et vous voulez que je la retrouve ?
- Nous avons pensé que vous pourriez peut-être vous glisser dans sa tête et obliger Monsieur Salieri à stopper ces humhumement sauvages pour troubler l'esprit de monsieur M. ici présent.
- Je ne suis pas armé pour ça.
Nancy apparu à ce moment-là et coupa court notre discussion qui devenait intéressante. Elle avait revêtu la blouse blanche qui la rendait plus attractive encore. Elle tira sur la chaise roulante de mon client et s'adressa à nous comme à des enfants turbulents.
- Philip, Frank, vous savez bien qu'il ne faut pas emmener Jacques près du fleuve. Je ne vais pas venir vous chercher tous les soirs. Si ça continue, je vais demander qu'on vous enferme dans vos chambres. Allez ! Le Docteur Sati vous attends pour la séance de thérapie collective.
J'adorais quand elle se mettait en colère et, si elle avait fait foirer par son caractère bon nombre de mes affaires, ses poumons gonflés de colères me faisaient oublier bien des choses.
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
pardon
contraintes de Aegis
(et j'ai piqué un peu de temps pour relire un peu mon auteur)
contraintes de Aegis
(et j'ai piqué un peu de temps pour relire un peu mon auteur)
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
comme d'hab plus la tête à lire ni à commenter ce soir
m'en vais m'coucher les neurones avec le bouquin que j'ai commencé pendant l'exo
ciao tout le monde
à demain
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grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
C'était vraiment bien sympa et comme formule j'aime beaucoup ! J'ai parcouru, bravo à tous, je posterai un commentaire pour chacun demain.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Nothingman: pas mal du tout !! Contraintes respectées et un humour que j’aime. Colombo au SriLanka ! :-))) Et sa femme, sa femme !! :-))). Et sa femme qui fait une fausse sortie, exactement comme lui dans chacune de ses enquêtes! C’est un peu triste évidemment, mais le pastiche est si visuel! Tu es doué Not!
Sahkti: jouissif ce texte. Très. Une foule de clins d’œil (clins d’yeux?!) par rapport au gotha du showbiz et un humour au langage imagé et truculent. Vraiment réussi. Notamment avec ces respirations dans le texte des anges qui passent, et repassent. Très bon.
Kilis: toujours tes jeux de mots bien trouvés, fins et à propos. Texte court, mais il se suffit à lui-même pour ce que tu voulais dire! Sympa.
Krystelle: pauvre Boby, laissé pour compte dans son slip Mickey sans doute trop étroit!… :-)). La contrainte de la phrase anglaise: excellent! J’ai cru à une simple pirouette alors que tu nous la ressers en toute fin de texte, et de façon magistrale. Bravo.
Aegis : Tu as beaucoup d’humour toi aussi. Et là, la contrainte humour ne semble pas forcer ta nature! Un peu de mal au début à suivre le facteur puis à le retrouver avec son pb de voiture. Mais après c’est bon, ça roule tout seul si j’ose dire. D’excellentes descriptions d’environnement et de la poésie. Très réussi aussi, un joli conte, merci.
Yali: encore ta manière de « détourner » les contraintes. Ca paraît facile, tu prends tous les mots ou phrases imposés, tu les lances comme ça sur le papier, et en fait, malgré la faible longueur du texte, tu réussis à monter un petit scénario qui se tient. Du grand art. J’ai pas trouvé le coup de « huître et demi », mais bon… A moins qu’il s’agisse d’une huître japonaise ?! :-) De la poésie aussi, jolie la dernière phrase.
Loup: « se payer un dernier tour de grand-huit, au manège des enfants pas sages », très beau! Une très jolie petite nouvelle dans une écriture parfaite et avec 2 personnages que tu as le temps de rendre attachants. Chapeau. Beaucoup aimé.
Zou: « vlà Dédé un peu émèché et par le Damart alléché qui vient m’inviter à danser …/… C’est qu’il a son diplôme d’alcool primaire, Roger » !!! Ca vaut bien Audiard ça, chapeau Zou!! Très réussi dans le genre argot-humour. Moi, j’aurais pas su! Tu as osé. Et le coup du long courrier, tu l’as habilement « détourné », mais ça reste honnête! :-))Impeccable.
Kill: « ses poumons gonflés de colère »… :-)). C’est qui ton fameux auteur alors? J’avoue que j’ai pas détecté. Je verrais bien tout ce texte débité par Guy Marchand en feuilleton télé, mais à part ça? ;-)
Voyons si les autres trouveront. Alors évidemment, cette contrainte de style efface ton style propre que j’apprécie tant d’habitude. Donc je le dis nettement: je ne suis pas emballé. Pour une fois hein? Je me permets de l’affirmer sans méchanceté aucune. Je n’ai pas été « subjugué » comme souvent avec tes trouvailles et ton style. Ce sera pour une prochaine fois ! ;-)
BONNE NUIT A TOUTES-TOUS ET A BIENTOT!
Merci Kill!
;-)
Sahkti: jouissif ce texte. Très. Une foule de clins d’œil (clins d’yeux?!) par rapport au gotha du showbiz et un humour au langage imagé et truculent. Vraiment réussi. Notamment avec ces respirations dans le texte des anges qui passent, et repassent. Très bon.
Kilis: toujours tes jeux de mots bien trouvés, fins et à propos. Texte court, mais il se suffit à lui-même pour ce que tu voulais dire! Sympa.
Krystelle: pauvre Boby, laissé pour compte dans son slip Mickey sans doute trop étroit!… :-)). La contrainte de la phrase anglaise: excellent! J’ai cru à une simple pirouette alors que tu nous la ressers en toute fin de texte, et de façon magistrale. Bravo.
Aegis : Tu as beaucoup d’humour toi aussi. Et là, la contrainte humour ne semble pas forcer ta nature! Un peu de mal au début à suivre le facteur puis à le retrouver avec son pb de voiture. Mais après c’est bon, ça roule tout seul si j’ose dire. D’excellentes descriptions d’environnement et de la poésie. Très réussi aussi, un joli conte, merci.
Yali: encore ta manière de « détourner » les contraintes. Ca paraît facile, tu prends tous les mots ou phrases imposés, tu les lances comme ça sur le papier, et en fait, malgré la faible longueur du texte, tu réussis à monter un petit scénario qui se tient. Du grand art. J’ai pas trouvé le coup de « huître et demi », mais bon… A moins qu’il s’agisse d’une huître japonaise ?! :-) De la poésie aussi, jolie la dernière phrase.
Loup: « se payer un dernier tour de grand-huit, au manège des enfants pas sages », très beau! Une très jolie petite nouvelle dans une écriture parfaite et avec 2 personnages que tu as le temps de rendre attachants. Chapeau. Beaucoup aimé.
Zou: « vlà Dédé un peu émèché et par le Damart alléché qui vient m’inviter à danser …/… C’est qu’il a son diplôme d’alcool primaire, Roger » !!! Ca vaut bien Audiard ça, chapeau Zou!! Très réussi dans le genre argot-humour. Moi, j’aurais pas su! Tu as osé. Et le coup du long courrier, tu l’as habilement « détourné », mais ça reste honnête! :-))Impeccable.
Kill: « ses poumons gonflés de colère »… :-)). C’est qui ton fameux auteur alors? J’avoue que j’ai pas détecté. Je verrais bien tout ce texte débité par Guy Marchand en feuilleton télé, mais à part ça? ;-)
Voyons si les autres trouveront. Alors évidemment, cette contrainte de style efface ton style propre que j’apprécie tant d’habitude. Donc je le dis nettement: je ne suis pas emballé. Pour une fois hein? Je me permets de l’affirmer sans méchanceté aucune. Je n’ai pas été « subjugué » comme souvent avec tes trouvailles et ton style. Ce sera pour une prochaine fois ! ;-)
BONNE NUIT A TOUTES-TOUS ET A BIENTOT!
Merci Kill!
;-)
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Merci ô grand Kill pour cette soirée et à demain tous. Douce nuit à vous.
Zou- Nombre de messages : 5470
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Nothingman: Tu avais des contraintes assez vagues et tu as réussi à en faire une histoire courte et forte qui tient bien la route. C'est touchant, triste et amusant à la fois, à l'image du personnage de Colombo. Une écriture fluide qui me plaît bien.
Krys: Un humour décalé... un peu à l'Irlandaise J'étais curieuse de voir ce que tu allais faire avec ces contraintes. Pauvre gars tout de même Et un anniversaire dans une abbaye, ça doit le faire!
Kilis: Suis malheureusement complètement passée à côté. Etait-ce trop éthéré ou elliptique pour moi cette fois, je ne sais pas, mais je n'ai rien ressenti du tout. Il y a des mots qui se croisent et s'enchaînent, mais je n'ai pas accroché, désolée.
Yali: Et hop, l'alignement des mots imposés pour détourner la contrainte! Une fois de plus, ça le fait, rien à redire, même si limite triche Je trouve ton texte joli, agréable, on dirait presque un film asiatique avec le temps qui s'écoule lentement mais il me manque tout de même un petit quelque chose pour être vraiment séduite.
Mentor: J'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers de ton texte, puis quand elle commence à expliquer le pourquoi des recherches généalogiques, j'ai décroché; j'ai ressenti comme une rupture avec le reste, pourtant bien écrit et posant une fois de plus une ambiance envoûtante. On sent que tu as ce pays dans la peau!
Aegis: Par moments, il se dégage quelques pointes d'humour un peu surréaliste mais dommage que cela n'explose pas vraiment. Sinon, j'aime bien l'idée et aussi l'humanité que tu donnes à ce facteur. De plus, tout cela est très visuel, la scène se déroule sous les yeux du lecteur.
Loup: Hahaha un régal! C'est bien écrit, sensible, humain, cynique aussi. Rien à redire, j'aime beaucoup!
Zou: Quel texte drôle et plein de gouaille! Contraintes bien respectées, c'est vivant et coloré, bravo! Un texte chaud dans tous les sens du terme.
Killgrieg: Bien écrit, rien à redire là-dessus à l'exception peut-être de quelques tournures qui me paraissent limite "lyriques", mais je sais pas, ça reste un peu trop froid à mes yeux, pas assez travaillé. Comme si le fait de vouloir à tout prix relire et t'inspirer t'avait emprisonné.
Krys: Un humour décalé... un peu à l'Irlandaise J'étais curieuse de voir ce que tu allais faire avec ces contraintes. Pauvre gars tout de même Et un anniversaire dans une abbaye, ça doit le faire!
Kilis: Suis malheureusement complètement passée à côté. Etait-ce trop éthéré ou elliptique pour moi cette fois, je ne sais pas, mais je n'ai rien ressenti du tout. Il y a des mots qui se croisent et s'enchaînent, mais je n'ai pas accroché, désolée.
Yali: Et hop, l'alignement des mots imposés pour détourner la contrainte! Une fois de plus, ça le fait, rien à redire, même si limite triche Je trouve ton texte joli, agréable, on dirait presque un film asiatique avec le temps qui s'écoule lentement mais il me manque tout de même un petit quelque chose pour être vraiment séduite.
Mentor: J'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers de ton texte, puis quand elle commence à expliquer le pourquoi des recherches généalogiques, j'ai décroché; j'ai ressenti comme une rupture avec le reste, pourtant bien écrit et posant une fois de plus une ambiance envoûtante. On sent que tu as ce pays dans la peau!
Aegis: Par moments, il se dégage quelques pointes d'humour un peu surréaliste mais dommage que cela n'explose pas vraiment. Sinon, j'aime bien l'idée et aussi l'humanité que tu donnes à ce facteur. De plus, tout cela est très visuel, la scène se déroule sous les yeux du lecteur.
Loup: Hahaha un régal! C'est bien écrit, sensible, humain, cynique aussi. Rien à redire, j'aime beaucoup!
Zou: Quel texte drôle et plein de gouaille! Contraintes bien respectées, c'est vivant et coloré, bravo! Un texte chaud dans tous les sens du terme.
Killgrieg: Bien écrit, rien à redire là-dessus à l'exception peut-être de quelques tournures qui me paraissent limite "lyriques", mais je sais pas, ça reste un peu trop froid à mes yeux, pas assez travaillé. Comme si le fait de vouloir à tout prix relire et t'inspirer t'avait emprisonné.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: exo live du mercredi 4 janvier
Nothingman : Ca pour une déception, c’est une déception (pas ton texte hein!). Colombo plaqué, fallait y penser. Tout est bien amené et les contraintes sont habilement placées.
Sahkti : Me plait bien ce texte. Les touches d’humour un peu noir lui donnent un coté à la fois vif et acerbe. Les anges qui se courent après j’ai trouvé ça très bon !
Kilis : Vraiment adroite la manière dont tu te sers des contraintes mais je regrette qu’elles n’y soient pas toutes. J’aime bien le côté un peu allusif et suggestif de tes tournures.
Mentor : J’aime bien l’histoire que tu as tissée autour de la fille naïve et tonton Bob. Je l’ai lu avec plaisir et attention. Mais encore une fois, je trouve que tu gagnerais en intensité en allégeant un peu.
Aegis : J’ai aimé ce facteur atypique, son fardeau et son coup de gueule. J’ai aimé aussi les clins d’oeils humoristiques qui rendent le texte frais et amusant. J’ai moins aimé la construction un peu fouillis (on s’y perd et ça alourdit la lecture) et les parenthèses du début (« il faut toujours un mais » …). Tu es parfois à la limite du « trop »..
Yali : Sacrées contraintes et tu ne t’en sors pas si mal. Rien que pour cette phrase, je te dis bravo: « Cimetière sans pleurs, sans grande tristesse des jours de mort, pas d’émotion, non, rien de tout ça, ici on cause perte de clé, entre les tombes et dans la brume. »
Loup : J’aime ces personnages que tu esquisses si bien en peu de lignes. Tu crées un univers très tendre qui me plaît. Le parallèle avec la fête foraine est intéressant mais je ne sais pas, je trouve qu’il tombe un peu à plat…
Zou : Les petites touches d’humour et le vocabulaire argotique donnent un aspect pétillant à ce texte. Ca reste dense, trop chargé pour que ce soit vraiment mordant.
Killgrieg : je n’ai pas reconnu l’auteur pastiché mais ça fait un peu ambiance underground américaine je trouve. J’ai plutôt bien accroché, sauf sur l’envolée poétique qui décidément ne te colle pas à la plume. Et la chute, savoureuse !
Encore une chouette soirée, merci à vous et à Kill surtout.
Sahkti : Me plait bien ce texte. Les touches d’humour un peu noir lui donnent un coté à la fois vif et acerbe. Les anges qui se courent après j’ai trouvé ça très bon !
Kilis : Vraiment adroite la manière dont tu te sers des contraintes mais je regrette qu’elles n’y soient pas toutes. J’aime bien le côté un peu allusif et suggestif de tes tournures.
Mentor : J’aime bien l’histoire que tu as tissée autour de la fille naïve et tonton Bob. Je l’ai lu avec plaisir et attention. Mais encore une fois, je trouve que tu gagnerais en intensité en allégeant un peu.
Aegis : J’ai aimé ce facteur atypique, son fardeau et son coup de gueule. J’ai aimé aussi les clins d’oeils humoristiques qui rendent le texte frais et amusant. J’ai moins aimé la construction un peu fouillis (on s’y perd et ça alourdit la lecture) et les parenthèses du début (« il faut toujours un mais » …). Tu es parfois à la limite du « trop »..
Yali : Sacrées contraintes et tu ne t’en sors pas si mal. Rien que pour cette phrase, je te dis bravo: « Cimetière sans pleurs, sans grande tristesse des jours de mort, pas d’émotion, non, rien de tout ça, ici on cause perte de clé, entre les tombes et dans la brume. »
Loup : J’aime ces personnages que tu esquisses si bien en peu de lignes. Tu crées un univers très tendre qui me plaît. Le parallèle avec la fête foraine est intéressant mais je ne sais pas, je trouve qu’il tombe un peu à plat…
Zou : Les petites touches d’humour et le vocabulaire argotique donnent un aspect pétillant à ce texte. Ca reste dense, trop chargé pour que ce soit vraiment mordant.
Killgrieg : je n’ai pas reconnu l’auteur pastiché mais ça fait un peu ambiance underground américaine je trouve. J’ai plutôt bien accroché, sauf sur l’envolée poétique qui décidément ne te colle pas à la plume. Et la chute, savoureuse !
Encore une chouette soirée, merci à vous et à Kill surtout.
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Kill, bravo pour le pastiche: tu le maîtrise très bien...
Après, je verrai bien Léo Malet, mais pas avec Nestor Burma, plutôt avec Andy Metal (à cause du Los Angeles)
Sinon, il y en a pas mal d'auteurs de polar américains (pour le héros détective, Sam Spade peut être)
Après, je verrai bien Léo Malet, mais pas avec Nestor Burma, plutôt avec Andy Metal (à cause du Los Angeles)
Sinon, il y en a pas mal d'auteurs de polar américains (pour le héros détective, Sam Spade peut être)
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Bah, je vois que je ne suis pas le seul à sécher sur l'auteur pastiché par Kill. Rassuré je suis...
;-)
;-)
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Allez, je me lance, tant pis si j'ai l'air ridicule, pour Kill, je pensais à Chandler.
Bon j'assume, car si c'est pas ça, évidemment le commentaire va paraître infiniment ridicule, mais bon :-)
Je trouve le pastiche excellent ! L'histoire racontée à la première personne, le détective un peu cabotin. Le vieux en fauteil. Le prénom Philip (Marlowe ?). Les dialogues, les descriptions toujours un peu "littéraire", notamment l'utilisation des adjectifs un peu précieux qui à mon sens fait un peu "daté" mais qui est parfaitement rendue ici. Bref, du grand art, même si on peut préférer le style de Killgrieg à celui de Chandler (c'est mon cas).
Allez ... Dîtes-moi que je me suis pas trop trompé ???
Bon j'assume, car si c'est pas ça, évidemment le commentaire va paraître infiniment ridicule, mais bon :-)
Je trouve le pastiche excellent ! L'histoire racontée à la première personne, le détective un peu cabotin. Le vieux en fauteil. Le prénom Philip (Marlowe ?). Les dialogues, les descriptions toujours un peu "littéraire", notamment l'utilisation des adjectifs un peu précieux qui à mon sens fait un peu "daté" mais qui est parfaitement rendue ici. Bref, du grand art, même si on peut préférer le style de Killgrieg à celui de Chandler (c'est mon cas).
Allez ... Dîtes-moi que je me suis pas trop trompé ???
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah vi, c'est une bonne idée ça "Chandler" ! c'est le nom que je cherchais!!!
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Sahkti : Que j'ai ri, mais que j'ai ri, une nuit a passé et le sourire y est encore! Tout y est : les contrainte, l'humour un peu vachard… C'est un véritable best of des chanteurs oubliés. Avec tous ceux que tu as cité , on peut facilement faire une compil détonante. Merci!
Kilis : Petit instant, plein d'humour. L'antenne érectile qui fait zouuu zoouuuu m'a bien fait sourire et la situation également. Reste peut –être que j'aurais voulu que ce soit un peu plus long mais ce n'était pas si facile avec les contraintes de phrases à placer en début et fin de texte…
Krys: Bien rigolé aussi avec ce texte-ci : "autant de spots sur la tronche", le "cold, very cold". Et pourtant le thème était très gonflé. Mais une fois de plus tu 'es tiré de toutes ces contraintes, Bien joué…
Mentor : Et ben dis donc, on peut dire que ça décoiffe cette aventure pleine d'humour. A peine s'installe t'on dans le bus qu'on est déjà en bateau et ainsi de suite. Peut-être aurais-tu gagné à poser l'une ou l'autre de ces ambiances. J'ai bien aimé cette chute surprenante aussi!
Aegis : Très bonne première. J'ai aimé les traits d'humour qui parcourent ton texte : le référence à la narratologie, ce facteur à bicyclette qu'on dirait tout droit sorti de "Jour de fête" de Tati,etc… La fin est très belle, poétique malgré le cynique de la situation. Par contre, c'est vrai que ton texte aurait gagné à être plus concis, il aurait été plus percutant encore! Bravo!
Yali : "Elle dit « Scaphandre. Carambolage. Subvention. Interdit. Crise » parce que ce sont les premiers mots qui spontanément lui viennent sous la langue, la sienne". C'est pas un peu simple, Yali ça dit!-) Par contre ce que j'aime dans ton et tes textes, c'est cette brièveté et cette folie. On frôle ici le surréalisme. Et le tout est très poétique je trouve…
Loup : "Tes poils sont aussi chauds qu’un poêle". J'ai failli m'étouffer de rire tellement cette expression tombe comme un cheveu dans la soupe ou un poil dans une tasse de café… Un texte génial. Ca paraît simple et pourtant et cette dernière phrase, excellente!
Zou : J'ai trouvé ton texte mordant. Tu as vraiment bien respecté la contrainte argotique. Quelques très bons passages : "si en plus il venait à l’idée de l’un de ces zozos de s’inviter après le souper, il allait falloir grimper aux branches", "Dédé il boite un peu, boit beaucoup", joli jeu de mot….
Killgrieg : Moi non plus, je n'ai pas détecté l'auteur pastiché, si ce n'est qu'à mon avis il serait bien américain… J'ai bien aimé mais moins que certaines de tes dernières performances. Moi aussi, je n'ai pas accroché au passage descriptif très lyrique du début du texte. Je trouve que ça en fait des tonnes, mais bon je suppose aussi que c'était pour respecter l'auteur auquel tu devais t'dentifier…-)
Merci Killgrieg pour cette bonne idée de contraintes tournantes…!!!
Kilis : Petit instant, plein d'humour. L'antenne érectile qui fait zouuu zoouuuu m'a bien fait sourire et la situation également. Reste peut –être que j'aurais voulu que ce soit un peu plus long mais ce n'était pas si facile avec les contraintes de phrases à placer en début et fin de texte…
Krys: Bien rigolé aussi avec ce texte-ci : "autant de spots sur la tronche", le "cold, very cold". Et pourtant le thème était très gonflé. Mais une fois de plus tu 'es tiré de toutes ces contraintes, Bien joué…
Mentor : Et ben dis donc, on peut dire que ça décoiffe cette aventure pleine d'humour. A peine s'installe t'on dans le bus qu'on est déjà en bateau et ainsi de suite. Peut-être aurais-tu gagné à poser l'une ou l'autre de ces ambiances. J'ai bien aimé cette chute surprenante aussi!
Aegis : Très bonne première. J'ai aimé les traits d'humour qui parcourent ton texte : le référence à la narratologie, ce facteur à bicyclette qu'on dirait tout droit sorti de "Jour de fête" de Tati,etc… La fin est très belle, poétique malgré le cynique de la situation. Par contre, c'est vrai que ton texte aurait gagné à être plus concis, il aurait été plus percutant encore! Bravo!
Yali : "Elle dit « Scaphandre. Carambolage. Subvention. Interdit. Crise » parce que ce sont les premiers mots qui spontanément lui viennent sous la langue, la sienne". C'est pas un peu simple, Yali ça dit!-) Par contre ce que j'aime dans ton et tes textes, c'est cette brièveté et cette folie. On frôle ici le surréalisme. Et le tout est très poétique je trouve…
Loup : "Tes poils sont aussi chauds qu’un poêle". J'ai failli m'étouffer de rire tellement cette expression tombe comme un cheveu dans la soupe ou un poil dans une tasse de café… Un texte génial. Ca paraît simple et pourtant et cette dernière phrase, excellente!
Zou : J'ai trouvé ton texte mordant. Tu as vraiment bien respecté la contrainte argotique. Quelques très bons passages : "si en plus il venait à l’idée de l’un de ces zozos de s’inviter après le souper, il allait falloir grimper aux branches", "Dédé il boite un peu, boit beaucoup", joli jeu de mot….
Killgrieg : Moi non plus, je n'ai pas détecté l'auteur pastiché, si ce n'est qu'à mon avis il serait bien américain… J'ai bien aimé mais moins que certaines de tes dernières performances. Moi aussi, je n'ai pas accroché au passage descriptif très lyrique du début du texte. Je trouve que ça en fait des tonnes, mais bon je suppose aussi que c'était pour respecter l'auteur auquel tu devais t'dentifier…-)
Merci Killgrieg pour cette bonne idée de contraintes tournantes…!!!
Nothingman- Nombre de messages : 747
Age : 44
Localisation : diabolo menthe
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Merci Killgrieg pour cette bonne idée de contraintes tournantes…!!!
On a fait une tournante?! :-)))
On a fait une tournante?! :-)))
Re: exo live du mercredi 4 janvier
mais! Où sont les modérateurs?mentor a écrit:Merci Killgrieg pour cette bonne idée de contraintes tournantes…!!!
On a fait une tournante?! :-)))
(loup, oui c'était une gauche tentative pour faire du chandler)
vais commenter maintenant
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
killgrieg, c'était une adroite tentative réussie pour faire du Chandler!!! ;-)))
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Yes!!!killgrieg a écrit:mais! Où sont les modérateurs?mentor a écrit:Merci Killgrieg pour cette bonne idée de contraintes tournantes…!!!
On a fait une tournante?! :-)))
(loup, oui c'était une gauche tentative pour faire du chandler)
vais commenter maintenant
Non, je trouve ça très très bon. J'ai relu deux pages ce matin, pour essayer de vérifier mon hypothèse, et je trouve que c'est exactement ça pour le style, y compris la "description lyrique".
Ben voilà, sinon j'avais commenté tout le monde et au dernier moment l'ordinateur m'a mangé mes commentaires, je recommence plus tard.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
celle là, tous les profs du monde la connaissent :)))Ben voilà, sinon j'avais commenté tout le monde et au dernier moment l'ordinateur m'a mangé mes commentaires, je recommence plus tard.
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: exo live du mercredi 4 janvier
Maître Pierre, votre sentence, elle mijote on dirait!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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