On est tous coupable de quelque chose
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Sober
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On est tous coupable de quelque chose
J'ignore si c'est bon. Au début je voulais juste écrire un conte où tout le monde meurt, juste parce que. Et finalement il y a juste la fin qui me fait hésiter. Dites-moi ce que vous en pensez.
Rome ne s’est pas construite en un jour. Ça a pris au moins une semaine. C’est un dénommé Roger qui en était responsable. Architecte chevronné, il n’avait pas l’habitude du travail bâclé. La ville était trop bien pour l’Empire Romain, qui y a connu son fatidique déclin. Après ça, l’histoire s’embrouille. Les gens vont, les gens viennent, mais après toute cette agitation, Rome est toujours debout et la ville est plus en forme que jamais. Elle abrite les personnes les plus sages du monde, au nombre de sept. Les sept sages ont le pouvoir, grâce à leur raisonnement et leur logique, de créer la vie et de donner la mort. Ils déterminent qui est digne, en fonction d’une liste de commandements auxquels tous doivent se conformer. Tous ceux qui y dérogent sont « retirés » et sont alors remplacés par une autre entité qui est encore pure, jusqu’à ce qu’elle aussi ait envie d’avoir plus que ce qui lui est permis.
Martha a vu son mari se faire retirer il y a de cela plus d’un an. Pour compenser, on lui a donné en guise de remplacement un homme sans colonne, qui obéit aux commandements des sept sages à la lettre, jusqu’à la moindre virgule. Leurs enfants sont des robots qui ne remettent jamais en cause le bien-fondé des commandements qu’on leur fait réciter chaque jour à l’école.
La ville est grise, pleine de structures imposantes avec un riche passé, mais celui-ci ne représente plus rien pour ceux qui habitent ces lieux. Plus personne ne connaît personne, car les gens sont retirés et remplacés sans arrêt. Personne ne s’adresse donc la parole. Même les foyers sont remplis d’inconnus qui se regardent dans les yeux uniquement parce que les commandements le prescrivent.
Il n’y a qu’une maison colorée dans tout Rome. Celle-ci est habitée par des gens qui respectent les commandements. Ils estiment les sept sages, et ceux-ci leur rendent bien en les comblant de cadeaux et d’avantages sociaux. Par exemple, on leur a promis la vie éternelle et une balle de ficelle comme récompense pour leur fidélité. Ils se font donc un devoir d’éviter la tentation et de ne rien désirer.
Le ciel est étrangement couvert pour une journée d'été. Ce qui n'avait commencé que par quelques gouttes inoffensives s'est vite transformé en violent ouragan. Chacun blâme son prochain pour cette vengeance de la Nature. Exactement 40 jours et 40 nuits plus tard, Rome est inondée et ses habitants, tous noyés jusqu’au dernier. Même les sept sages n’ont pas pu y échapper. Tout est maintenant bleu. Bleu et uniforme. La perfection s’étend désormais jusqu’à l’horizon.
On est tous coupable de quelque chose
Rome ne s’est pas construite en un jour. Ça a pris au moins une semaine. C’est un dénommé Roger qui en était responsable. Architecte chevronné, il n’avait pas l’habitude du travail bâclé. La ville était trop bien pour l’Empire Romain, qui y a connu son fatidique déclin. Après ça, l’histoire s’embrouille. Les gens vont, les gens viennent, mais après toute cette agitation, Rome est toujours debout et la ville est plus en forme que jamais. Elle abrite les personnes les plus sages du monde, au nombre de sept. Les sept sages ont le pouvoir, grâce à leur raisonnement et leur logique, de créer la vie et de donner la mort. Ils déterminent qui est digne, en fonction d’une liste de commandements auxquels tous doivent se conformer. Tous ceux qui y dérogent sont « retirés » et sont alors remplacés par une autre entité qui est encore pure, jusqu’à ce qu’elle aussi ait envie d’avoir plus que ce qui lui est permis.
Martha a vu son mari se faire retirer il y a de cela plus d’un an. Pour compenser, on lui a donné en guise de remplacement un homme sans colonne, qui obéit aux commandements des sept sages à la lettre, jusqu’à la moindre virgule. Leurs enfants sont des robots qui ne remettent jamais en cause le bien-fondé des commandements qu’on leur fait réciter chaque jour à l’école.
La ville est grise, pleine de structures imposantes avec un riche passé, mais celui-ci ne représente plus rien pour ceux qui habitent ces lieux. Plus personne ne connaît personne, car les gens sont retirés et remplacés sans arrêt. Personne ne s’adresse donc la parole. Même les foyers sont remplis d’inconnus qui se regardent dans les yeux uniquement parce que les commandements le prescrivent.
Il n’y a qu’une maison colorée dans tout Rome. Celle-ci est habitée par des gens qui respectent les commandements. Ils estiment les sept sages, et ceux-ci leur rendent bien en les comblant de cadeaux et d’avantages sociaux. Par exemple, on leur a promis la vie éternelle et une balle de ficelle comme récompense pour leur fidélité. Ils se font donc un devoir d’éviter la tentation et de ne rien désirer.
Le ciel est étrangement couvert pour une journée d'été. Ce qui n'avait commencé que par quelques gouttes inoffensives s'est vite transformé en violent ouragan. Chacun blâme son prochain pour cette vengeance de la Nature. Exactement 40 jours et 40 nuits plus tard, Rome est inondée et ses habitants, tous noyés jusqu’au dernier. Même les sept sages n’ont pas pu y échapper. Tout est maintenant bleu. Bleu et uniforme. La perfection s’étend désormais jusqu’à l’horizon.
Sober- Nombre de messages : 48
Age : 43
Localisation : Montréal, Canada
Date d'inscription : 16/09/2010
Re: On est tous coupable de quelque chose
Oui, j'aime bien. Disons que l'intérêt est maintenu par la curiosité d'avancer et de comprendre/découvrir ton univers, et aussi parce qu'on ne sait pas ou va le texte, les horizons demeurent ouverts. C'est bien écrit. Pas bateau, pas démonstratif, avec un bon swing.
Justement, question swing, la chute tombe un peu brutalement. Comme un coup d'accélération qui fait caler. Je vote pour l'idée et le sens de l'ensemble ceci dit.
Justement, question swing, la chute tombe un peu brutalement. Comme un coup d'accélération qui fait caler. Je vote pour l'idée et le sens de l'ensemble ceci dit.
Re: On est tous coupable de quelque chose
Je prends ce texte comme un canevas, vraiment intéressant, qui mériterait d'être développé en une narration, avec des personnages, une histoire...
Mes remarques :
« On est tous coupables (l’adjectif s’accorde avec le nombre réel de personnes représenté par « on ») de quelque chose »
« Rome est toujours debout et la ville est plus en forme que jamais » : la répétition se voit, je trouve
« Tous ceux qui y dérogent sont « retirés » et sont alors remplacés par une autre entité qui est encore pure, jusqu’à ce qu’elle aussi ait envie d’avoir plus que ce qui lui est permis » : attention à la sursaturation en verbes être
« on leur a promis la vie éternelle et une balle de ficelle comme récompense pour leur fidélité » : excellent !
Mes remarques :
« On est tous coupables (l’adjectif s’accorde avec le nombre réel de personnes représenté par « on ») de quelque chose »
« Rome est toujours debout et la ville est plus en forme que jamais » : la répétition se voit, je trouve
« Tous ceux qui y dérogent sont « retirés » et sont alors remplacés par une autre entité qui est encore pure, jusqu’à ce qu’elle aussi ait envie d’avoir plus que ce qui lui est permis » : attention à la sursaturation en verbes être
« on leur a promis la vie éternelle et une balle de ficelle comme récompense pour leur fidélité » : excellent !
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: On est tous coupable de quelque chose
On dirait le début d'un roman futuriste, genre littéraire qui ne me tente pas du tout, mais j'ai trouvé ce petit texte agréable à lire.
Une suite ?
Une suite ?
Invité- Invité
Etrange...
Etrange, quoique sympathique car écrit dans une langue fluide. Reste à savoir quel est le message profond. Que la sagesse ne sert à rien ? Enfin, cette forme de sagesse ? De soumission ? Que Dame Nature se fout bien de nous, en définitive ?
Mystère...
Ubik.
Mystère...
Ubik.
Re: On est tous coupable de quelque chose
J'aime bien le ton du début. Après, je ne sais pas trop quoi en penser. Il manque un concept, je trouve. Continue sur ce fil, ça peut être intéressant.
Invité- Invité
Re: On est tous coupable de quelque chose
Une écriture très neutre pour quelque chose d'assez caricatural. Comme les commentateurs précédents, je ne pense pas que le texte se suffise à lui-même mais en l'état, ce n'est pas désagréable du tout. Juste, pour revenir à ma première observation, je me demande si ce ton détaché, désincarné, tiendrait la longueur.
Pour la fin, je trouve qu'elle rompt assez brutalement avec le paragraphe qui précède (peut-être est-ce d'ailleurs ce paragraphe qui fait figure d'incongru ?). Un peu gênée aussi par l'idée de juste rétribution, mais difficile de se prononcer plus fermement.
Pour la fin, je trouve qu'elle rompt assez brutalement avec le paragraphe qui précède (peut-être est-ce d'ailleurs ce paragraphe qui fait figure d'incongru ?). Un peu gênée aussi par l'idée de juste rétribution, mais difficile de se prononcer plus fermement.
Invité- Invité
Re: On est tous coupable de quelque chose
J'ai modifié beaucoup le texte. Des avis? Je ne suis pas sûr pour le temps de certains verbes. J'ai essayé de mettre ça au présent le plus possible, mais vers la fin, je trouvais ça difficile de garder ça au présent à cause de la direction dans laquelle j'ai orientée le texte.
Rome ne s’est pas construite en un jour. Ça a pris au moins une semaine. C’est un dénommé Roger qui en était responsable. Architecte chevronné, il n’avait pas l’habitude du travail bâclé. La ville était trop bien pour l’Empire Romain, qui y a connu son fatidique déclin. Après ça, l’histoire s’embrouille. Les gens vont, les gens viennent, mais après toute cette agitation, Rome est toujours debout, plus en forme que jamais. Elle abrite les personnes les plus sages du monde, au nombre de sept. Les sept sages ont le pouvoir, grâce à leur raisonnement et leur logique, de créer la vie et de donner la mort. Ils déterminent qui est digne, en fonction d’une liste de commandements auxquels tous doivent se conformer. Tous ceux qui y dérogent sont « retirés » et sont alors remplacés par une autre entité qui est encore pure, jusqu’à ce qu’elle aussi ait envie d’avoir plus que ce qui lui est permis.
Martha a vu son mari être envoyé se faire retirer il y a de cela plus d’un an. Pour compenser, on lui a donné en guise de remplacement un homme sans colonne, qui obéit aux commandements des sept sages à la lettre, jusqu’à la moindre virgule. Leurs enfants sont des robots qui ne remettent jamais en cause le bien-fondé des commandements qu’on leur fait réciter chaque jour à l’école.
La ville est grise, pleine de structures imposantes avec un riche passé, mais celui-ci ne représente plus rien pour ceux qui habitent ces lieux. Plus personne ne connaît personne, car les gens sont retirés et remplacés sans arrêt. Personne ne s’adresse donc la parole. Même les foyers sont remplis d’inconnus qui se regardent dans les yeux uniquement parce que les commandements le prescrivent.
Il n’y a qu’une maison colorée dans tout Rome. Celle-ci est habitée par des gens qui respectent les commandements. Ils estiment les sept sages, et ceux-ci leur rendent bien en les comblant de cadeaux et d’avantages sociaux. Par exemple, on leur a promis la vie éternelle et une balle de ficelle comme récompense pour leur fidélité. Ils se font donc un devoir d’éviter la tentation et de ne rien désirer.
Tout va pour le mieux à Rome. Ou du moins, c’est l’impression que tentent de donner les sept sages. C’est que voyez-vous, l’ordre établi dépend directement du conformisme de la population. Mais voilà, les gens se posent de plus en plus de questions, et les remplacements sont devenus de plus en plus fréquents. Autant de remplacements en aussi peu de temps a créé un individualisme peu commun chez les habitants. Plus les gens sont remplacés, moins ils ont de contacts avec les leurs et plus ils développent une pensée unique et une façon de voir le monde qui leur est propre. Même la petite maison colorée en a perdu ses couleurs vives.
Des années ont passé et la collectivité s’est effondrée pour faire place aux individus. Les remplacements ont cessé, car même si les gens voient maintenant leur univers d’un autre œil, ils sont rendus tellement individualistes qu’ils ne partagent avec personne leurs découvertes. Les sept sages n’y voient donc pas là une menace potentielle.
Des 5 millions d’individus initiaux, il n’en reste plus que cent. Les sept sages sont trop absorbés par leur propre existence pour en créer d’autres. Marty est un des survivants. Comme les autres, il a développé au fil des années une pensée unique, mais sa philosophie de vie est axée sur le collectivisme. Il est persuadé qu’un groupe d’individus est plus puissant que chaque individu du groupe. Il essaie depuis longtemps d’établir le contact avec ses voisins lointains qui habitent pourtant si près. Le secret des relations interpersonnelles s’est perdu avec ses ancêtres, mais il est bien décidé à le redécouvrir. En vue d’atteindre ce but, il a développé un robot qui ne sait dire que deux choses : « salut » et « comment allez-vous ? » Ridicule me direz-vous, mais lorsqu'on a oublié comment briser la glace, tous les moyens sont bons.
Le temps est venu de tester cette machine. Au début, les gens semblaient méfiants. La réaction fut tout de même meilleure que ce à quoi Marty s’attendait. Eux qui ne parlent à personne d’autre qu’eux-mêmes depuis une éternité ont finalement des contacts avec un autre être vivant, et même si cela se fait par l’intermédiaire d’une machine, c'est loin d’être déplaisant.
Après un bout de temps, tous les prétextes sont devenus bons pour adresser la parole à son prochain. Avoir quelque chose à dire n’est qu’un détail. La température est d’ailleurs un sujet de conversation populaire. Les sept sages se sont rendus compte de ce changement d’attitude collectif et ont décidé d’agir, mais trop tard. Les habitants de Rome représentent désormais un groupe d’individus, dont les idées uniques de chacun viennent compléter les idées des autres. Cette unicité fit peur aux sept sages, qui s'enfuirent dans la nuit.
L’histoire ne dit pas ce qui est arrivé aux sept sages, ou ce qu’ils sont devenus. Mais en leur absence, il n’y avait plus aucune règle dans la ville ; c’était l’anarchie. L’instigateur du renouveau des relations sociales a tenté d’établir une forme d’ordre, et il rédigea une liste de commandements. Au départ, les gens se moquaient bien de cette liste, qui venait brimer leurs libertés individuelles. Marty a donc dû employer la manière forte et tous ceux qui dérogeaient de ses commandements se voyaient retirés. L’ordre nouveau venait d’être instauré.
On est tous coupables de quelque chose
Rome ne s’est pas construite en un jour. Ça a pris au moins une semaine. C’est un dénommé Roger qui en était responsable. Architecte chevronné, il n’avait pas l’habitude du travail bâclé. La ville était trop bien pour l’Empire Romain, qui y a connu son fatidique déclin. Après ça, l’histoire s’embrouille. Les gens vont, les gens viennent, mais après toute cette agitation, Rome est toujours debout, plus en forme que jamais. Elle abrite les personnes les plus sages du monde, au nombre de sept. Les sept sages ont le pouvoir, grâce à leur raisonnement et leur logique, de créer la vie et de donner la mort. Ils déterminent qui est digne, en fonction d’une liste de commandements auxquels tous doivent se conformer. Tous ceux qui y dérogent sont « retirés » et sont alors remplacés par une autre entité qui est encore pure, jusqu’à ce qu’elle aussi ait envie d’avoir plus que ce qui lui est permis.
Martha a vu son mari être envoyé se faire retirer il y a de cela plus d’un an. Pour compenser, on lui a donné en guise de remplacement un homme sans colonne, qui obéit aux commandements des sept sages à la lettre, jusqu’à la moindre virgule. Leurs enfants sont des robots qui ne remettent jamais en cause le bien-fondé des commandements qu’on leur fait réciter chaque jour à l’école.
La ville est grise, pleine de structures imposantes avec un riche passé, mais celui-ci ne représente plus rien pour ceux qui habitent ces lieux. Plus personne ne connaît personne, car les gens sont retirés et remplacés sans arrêt. Personne ne s’adresse donc la parole. Même les foyers sont remplis d’inconnus qui se regardent dans les yeux uniquement parce que les commandements le prescrivent.
Il n’y a qu’une maison colorée dans tout Rome. Celle-ci est habitée par des gens qui respectent les commandements. Ils estiment les sept sages, et ceux-ci leur rendent bien en les comblant de cadeaux et d’avantages sociaux. Par exemple, on leur a promis la vie éternelle et une balle de ficelle comme récompense pour leur fidélité. Ils se font donc un devoir d’éviter la tentation et de ne rien désirer.
Tout va pour le mieux à Rome. Ou du moins, c’est l’impression que tentent de donner les sept sages. C’est que voyez-vous, l’ordre établi dépend directement du conformisme de la population. Mais voilà, les gens se posent de plus en plus de questions, et les remplacements sont devenus de plus en plus fréquents. Autant de remplacements en aussi peu de temps a créé un individualisme peu commun chez les habitants. Plus les gens sont remplacés, moins ils ont de contacts avec les leurs et plus ils développent une pensée unique et une façon de voir le monde qui leur est propre. Même la petite maison colorée en a perdu ses couleurs vives.
Des années ont passé et la collectivité s’est effondrée pour faire place aux individus. Les remplacements ont cessé, car même si les gens voient maintenant leur univers d’un autre œil, ils sont rendus tellement individualistes qu’ils ne partagent avec personne leurs découvertes. Les sept sages n’y voient donc pas là une menace potentielle.
Des 5 millions d’individus initiaux, il n’en reste plus que cent. Les sept sages sont trop absorbés par leur propre existence pour en créer d’autres. Marty est un des survivants. Comme les autres, il a développé au fil des années une pensée unique, mais sa philosophie de vie est axée sur le collectivisme. Il est persuadé qu’un groupe d’individus est plus puissant que chaque individu du groupe. Il essaie depuis longtemps d’établir le contact avec ses voisins lointains qui habitent pourtant si près. Le secret des relations interpersonnelles s’est perdu avec ses ancêtres, mais il est bien décidé à le redécouvrir. En vue d’atteindre ce but, il a développé un robot qui ne sait dire que deux choses : « salut » et « comment allez-vous ? » Ridicule me direz-vous, mais lorsqu'on a oublié comment briser la glace, tous les moyens sont bons.
Le temps est venu de tester cette machine. Au début, les gens semblaient méfiants. La réaction fut tout de même meilleure que ce à quoi Marty s’attendait. Eux qui ne parlent à personne d’autre qu’eux-mêmes depuis une éternité ont finalement des contacts avec un autre être vivant, et même si cela se fait par l’intermédiaire d’une machine, c'est loin d’être déplaisant.
Après un bout de temps, tous les prétextes sont devenus bons pour adresser la parole à son prochain. Avoir quelque chose à dire n’est qu’un détail. La température est d’ailleurs un sujet de conversation populaire. Les sept sages se sont rendus compte de ce changement d’attitude collectif et ont décidé d’agir, mais trop tard. Les habitants de Rome représentent désormais un groupe d’individus, dont les idées uniques de chacun viennent compléter les idées des autres. Cette unicité fit peur aux sept sages, qui s'enfuirent dans la nuit.
L’histoire ne dit pas ce qui est arrivé aux sept sages, ou ce qu’ils sont devenus. Mais en leur absence, il n’y avait plus aucune règle dans la ville ; c’était l’anarchie. L’instigateur du renouveau des relations sociales a tenté d’établir une forme d’ordre, et il rédigea une liste de commandements. Au départ, les gens se moquaient bien de cette liste, qui venait brimer leurs libertés individuelles. Marty a donc dû employer la manière forte et tous ceux qui dérogeaient de ses commandements se voyaient retirés. L’ordre nouveau venait d’être instauré.
Sober- Nombre de messages : 48
Age : 43
Localisation : Montréal, Canada
Date d'inscription : 16/09/2010
Re: On est tous coupable de quelque chose
J'hésite entre les deux versions.
La première me semblait plus habile mais trop courte et la fin elliptique, la seconde est mieux développée mais il manque une fin pour que je puisse réellement juger et voir où tu veux en venir au final même si le "message" est plus clair.
En tout cas l'idée est intéressante et j'aime bien l'écriture, les temps ne m'ont pas choquée mais je ne suis pas spécialiste dans ce domaine, par contre, l'interpellation du lecteur est appuyée je trouve, comme si on était en train d'écouter un conteur, or le ton et la narration peuvent s'en passer à mon goût.
La première me semblait plus habile mais trop courte et la fin elliptique, la seconde est mieux développée mais il manque une fin pour que je puisse réellement juger et voir où tu veux en venir au final même si le "message" est plus clair.
En tout cas l'idée est intéressante et j'aime bien l'écriture, les temps ne m'ont pas choquée mais je ne suis pas spécialiste dans ce domaine, par contre, l'interpellation du lecteur est appuyée je trouve, comme si on était en train d'écouter un conteur, or le ton et la narration peuvent s'en passer à mon goût.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: On est tous coupable de quelque chose
Brrrrr, ça fait froid dans le dos !
Peut-être un peu trop explicatif du coup. Démontré, disséqué. Avec des maladresses dans l'expression(ex : "Martha a vu son mari être envoyé se faire retirer"). Entre les deux versions, le juste milieu ?
Peut-être un peu trop explicatif du coup. Démontré, disséqué. Avec des maladresses dans l'expression(ex : "Martha a vu son mari être envoyé se faire retirer"). Entre les deux versions, le juste milieu ?
Invité- Invité
Re: On est tous coupable de quelque chose
On est tous coupable, c'est de Sartre via ...
Le s à coupable n'est pas obligatoire.
Quant au texte, pas grand-chose à dire.
Sauf que Marty me fait penser à un héros des Monty python.
Le s à coupable n'est pas obligatoire.
Quant au texte, pas grand-chose à dire.
Sauf que Marty me fait penser à un héros des Monty python.
Re: On est tous coupable de quelque chose
Je commente la 2ème version
Cela commence comme la construction d’une cité virtuelle dans certains jeux vidéo. C’est d’ailleurs peut-être de cela qu’il s’agit.
Il y a une idée intéressante dans ce jeu de construction, mais « l’histoire s’embrouille » comme tu dis.
D’abord les « sept sages » : ils ne sont pas sages du tout, ces sages ! Il faudrait les désigner autrement. Ils sont plutôt des législateurs et des démiurges tout puissants, tyranniques, maîtres du jeu social. « Ils déterminent ce qui est digne » : digne de vivre ou pas ; les sept tyrans déterminent qui mérite de vivre ou de mourir.
Ces maîtres tyranniques sont confrontés à un problème : leurs créatures sont douées de liberté. Sont-ils incapables de créer des êtres entièrement soumis, leurs pouvoirs étant limités ? Ces créatures, en effet, ont le libre choix entre l’obéissance aux règles édictées par leurs maîtres et créateurs, ou la désobéissance par transgression des lois. Liberté très abstraite ici, quels désirs non prévus par leurs créateurs les poussent à la désobéissance ? On ne le sait pas.
Les créatures ne vivent que pour elles-mêmes, dans un individualisme extrême.
Le sujet du texte se trouve là, me semble-t-il : comment échapper à cet individualisme ? Comment recréer une communauté humaine ? Comment trouver une unité qui transcende l’individu, intègre les relations humaines, la communication, la solidarité, et ce qui lie les être humains entre eux ? Comment recréer ce lien qui fait une culture, une civilisation, et humanise les hommes ? Ce sujet est intéressant, puisqu’il est un problème contemporain, notre monde étant effectivement livré à l’individualisme.
Le personnage nommé « Marty » s’efforce de recréer du lien social. Mais d’où lui vient ce désir de lien social ? D’où lui vient sa « philosophie » ? Mystère ! Rien ne le rend plausible et crédible. Il manque toute une histoire pour montrer comment il a pu devenir ce qu’il est.
Il invente une machine, un robot, pour permettre la communication. L’idée ne me semble pas très bonne, et effectivement elle est « ridicule ». Non pas par ce qu’il dit : « salut » et « comment allez-vous ? ». Ces formules du langage ont pour fonction de permettre et d’engager une relation sociale ( un enfant dit bien, lui, quand il veut couper toute relation « J’te cause plus » ), mais limité à ces deux là, on voit mal comment un dialogue peut ensuite s’engager. Entre qui et qui ? On comprend mal d’ailleurs que ces individus possèdent un langage, « Eux qui ne parlent à personne d’autre qu’eux-mêmes depuis une éternité ». Le langage n’est pas individuel, il est une réalité collective et sociale ; la parole, elle, est personnelle, mais elle n’est rien sans une langue commune, collective.
On ne sait trop comment, la machine s’avère efficace. Mais on se parle sans rien avoir à se dire. « Avoir quelque chose à dire n’est qu’un détail » Non, ce n’est pas un « détail ». Parler pour ne rien dire, bavarder n’est pas une authentique communication. Ce qui est à dire est l’essentiel. Parler, ce n’est pas simplement parler à… mais parler de…
La fin du texte, caractérisée par la fuite des Sept Tyrans (ils abandonnent un peu facilement leur pouvoir !), et leur remplacement par un seul ( Marty ) semble vouloir dire que les hommes sont incapables de liberté, et que la coexistence pacifique exige forcément un maître autoritaire ! Pas étonnant ce besoin de maître tyrannique, si la communication entre les individus n’est pas réelle, et n’aboutit pas à un accord collectif, à une souveraineté collective ! Mais c’est tout le problème politique, traité ici trop caricaturalement.
Pour finir, pourquoi le titre ? Tous coupables ! Le christianisme au cours des siècles a introduit ce poison, la culpabilité au cœur de l’homme. Inutile d’en rajouter…
Un texte donc qui mérite d’être repensé, et mieux centré sur le thème intéressant qu’il voudrait traiter.
Cela commence comme la construction d’une cité virtuelle dans certains jeux vidéo. C’est d’ailleurs peut-être de cela qu’il s’agit.
Il y a une idée intéressante dans ce jeu de construction, mais « l’histoire s’embrouille » comme tu dis.
D’abord les « sept sages » : ils ne sont pas sages du tout, ces sages ! Il faudrait les désigner autrement. Ils sont plutôt des législateurs et des démiurges tout puissants, tyranniques, maîtres du jeu social. « Ils déterminent ce qui est digne » : digne de vivre ou pas ; les sept tyrans déterminent qui mérite de vivre ou de mourir.
Ces maîtres tyranniques sont confrontés à un problème : leurs créatures sont douées de liberté. Sont-ils incapables de créer des êtres entièrement soumis, leurs pouvoirs étant limités ? Ces créatures, en effet, ont le libre choix entre l’obéissance aux règles édictées par leurs maîtres et créateurs, ou la désobéissance par transgression des lois. Liberté très abstraite ici, quels désirs non prévus par leurs créateurs les poussent à la désobéissance ? On ne le sait pas.
Les créatures ne vivent que pour elles-mêmes, dans un individualisme extrême.
Le sujet du texte se trouve là, me semble-t-il : comment échapper à cet individualisme ? Comment recréer une communauté humaine ? Comment trouver une unité qui transcende l’individu, intègre les relations humaines, la communication, la solidarité, et ce qui lie les être humains entre eux ? Comment recréer ce lien qui fait une culture, une civilisation, et humanise les hommes ? Ce sujet est intéressant, puisqu’il est un problème contemporain, notre monde étant effectivement livré à l’individualisme.
Le personnage nommé « Marty » s’efforce de recréer du lien social. Mais d’où lui vient ce désir de lien social ? D’où lui vient sa « philosophie » ? Mystère ! Rien ne le rend plausible et crédible. Il manque toute une histoire pour montrer comment il a pu devenir ce qu’il est.
Il invente une machine, un robot, pour permettre la communication. L’idée ne me semble pas très bonne, et effectivement elle est « ridicule ». Non pas par ce qu’il dit : « salut » et « comment allez-vous ? ». Ces formules du langage ont pour fonction de permettre et d’engager une relation sociale ( un enfant dit bien, lui, quand il veut couper toute relation « J’te cause plus » ), mais limité à ces deux là, on voit mal comment un dialogue peut ensuite s’engager. Entre qui et qui ? On comprend mal d’ailleurs que ces individus possèdent un langage, « Eux qui ne parlent à personne d’autre qu’eux-mêmes depuis une éternité ». Le langage n’est pas individuel, il est une réalité collective et sociale ; la parole, elle, est personnelle, mais elle n’est rien sans une langue commune, collective.
On ne sait trop comment, la machine s’avère efficace. Mais on se parle sans rien avoir à se dire. « Avoir quelque chose à dire n’est qu’un détail » Non, ce n’est pas un « détail ». Parler pour ne rien dire, bavarder n’est pas une authentique communication. Ce qui est à dire est l’essentiel. Parler, ce n’est pas simplement parler à… mais parler de…
La fin du texte, caractérisée par la fuite des Sept Tyrans (ils abandonnent un peu facilement leur pouvoir !), et leur remplacement par un seul ( Marty ) semble vouloir dire que les hommes sont incapables de liberté, et que la coexistence pacifique exige forcément un maître autoritaire ! Pas étonnant ce besoin de maître tyrannique, si la communication entre les individus n’est pas réelle, et n’aboutit pas à un accord collectif, à une souveraineté collective ! Mais c’est tout le problème politique, traité ici trop caricaturalement.
Pour finir, pourquoi le titre ? Tous coupables ! Le christianisme au cours des siècles a introduit ce poison, la culpabilité au cœur de l’homme. Inutile d’en rajouter…
Un texte donc qui mérite d’être repensé, et mieux centré sur le thème intéressant qu’il voudrait traiter.
Louis- Nombre de messages : 458
Age : 69
Date d'inscription : 28/10/2009
Re: On est tous coupable de quelque chose
C'est moi ou les deux versions proposent une "morale" complètement à l'opposé l'une de l'autre ?
Je trouve le texte original malgré un thème, il est vrai, assez caricatural. Mais ça sonne plus comme une vague idée d'histoire que comme un texte plein et entier..
Je trouve le texte original malgré un thème, il est vrai, assez caricatural. Mais ça sonne plus comme une vague idée d'histoire que comme un texte plein et entier..
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: On est tous coupable de quelque chose
Bah, un texte c'est jamais fini, et plus on écrit, plus on a des idées différentes.
Sober- Nombre de messages : 48
Age : 43
Localisation : Montréal, Canada
Date d'inscription : 16/09/2010
Re: On est tous coupable de quelque chose
Tout à fait, mais l'écriture, n'est-ce pas un peu une histoire de choix ? (Désolée de n'avoir pas répondu plus tôt à votre commentaire de commentaire.)
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: On est tous coupable de quelque chose
Les modérateurs n'aiment pas qu'on réponde à ses propres sujets ici.
Mais ce que je voulais dire c'est que j'avais une idée initiale. Mais les commentaires que j'ai reçus m'ont poussé à modifier mon texte. Les modifications ont fait évolué mon texte et m'ont fait voir des choses que je ne voyais pas avant. J'ai donc eu des idées différentes, qui m'ont fait faire des choix différents.
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Les Modérateurs n'ont pas à aimer ou à ne pas aimer.
Les Modérateurs tentent de faire appliquer quelques règles simples, dont l'une est - pour les auteurs - de répondre "avec parcimonie" aux commentaires sur leurs textes de manière à ne pas les maintenir en haut de page au détriment de ceux des autres auteurs.
Ce que vous n'appliquez guère ici.
Merci d'y veiller à l'avenir.
La Modération >
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Mais ce que je voulais dire c'est que j'avais une idée initiale. Mais les commentaires que j'ai reçus m'ont poussé à modifier mon texte. Les modifications ont fait évolué mon texte et m'ont fait voir des choses que je ne voyais pas avant. J'ai donc eu des idées différentes, qui m'ont fait faire des choix différents.
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Les Modérateurs tentent de faire appliquer quelques règles simples, dont l'une est - pour les auteurs - de répondre "avec parcimonie" aux commentaires sur leurs textes de manière à ne pas les maintenir en haut de page au détriment de ceux des autres auteurs.
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Sober- Nombre de messages : 48
Age : 43
Localisation : Montréal, Canada
Date d'inscription : 16/09/2010
Re: On est tous coupable de quelque chose
C'est un scénario ou un texte considéré comme travaillé ? Parce que si c'est un texte, j'ai beaucoup de mal. Tout est esquissé, à peine évoqué dans certains cas, l'écriture est plutôt simple sans réelle recherche de vocabulaire ou de style... donc je préfère prendre ça comme un scénario qui servira de base à un texte bien plus long.
L'idée de départ est bonne. Reste tout de même à faire attention de ne pas noyer le tout sous des détails ou des considérations trop moralistes, comme le laisse à penser cette mise en bouche.
L'idée de départ est bonne. Reste tout de même à faire attention de ne pas noyer le tout sous des détails ou des considérations trop moralistes, comme le laisse à penser cette mise en bouche.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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