Jour 2

Je me réveille le souffle court. Un cauchemar, un de plus, m‘a sortie du sommeil. Je me force à reprendre une respiration plus calme. Au bout d’un moment, je sens les battements de mon cœur qui s’apaisent, mon souffle qui redevient normal, presque tranquille. Je ne veux pas me rendormir, le désespoir m‘enserre le cœur. Par la fenêtre j’aperçois le ciel qui s’éclaircit. Je me tourne et me retourne dans le lit. J’ai peur si je me lève de réveiller mes compagnes de chambre. Je patiente encore, puis, je me dis qu’il serait dommage de ne pas voir le soleil se lever.
Lorsque je quitte la bâtisse le ciel s’embrase déjà de sa présence. Je m’avance dans le chemin bordé d’arbres et rencontre avec surprise Paul. J’aime être seule pour admirer l’astre du jour à son réveil, mais c’est avec plaisir, lorsqu’il m’en fait la demande, que j’accepte qu’il m’accompagne dans ma promenade matinale.

C’est un homme agréable. Avec une culture qui ne cesse de m’étonner. Contrairement à Philippe il n’étale rien, il partage. Personnellement je m’intéresse à tout, mais ni les noms et encore moins les dates ne restent dans ma mémoire. Je ne retiens rien du passé, hormis… Alors j’apprécie d’autant plus lorsqu’il me parle des lieux qu’il a visités, des livres ou des films qu’il a vus.
Je le laisse parler. J’écoute. Sa voix. Le silence en moi. La campagne qui s’éveille. Je regarde le ciel qui s’éclaircit de plus en plus, je sens la chaleur, portée par le soleil, qui vient à la rencontre de la terre. Les arbres masquent encore l’horizon et je crains un instant de ne pas être au rendez-vous de cet instant magique. Lorsque nous quittons l’abri du chemin arboré, je m’arrête. A notre gauche un tas de bois. Je vais m’asseoir sur un rondin. Sans plus un mot, il s’assoit à mes côtés et laisse l’astre flamboyant étendre ses rayons et inonder de lumière cette terre aux champs fraîchement moissonnés. Hier encore le blé répondait au soleil et ondoyait sous le vent. Aujourd’hui seul le chaume reste et fait encore de son mieux pour rendre un salut digne de la terre au soleil levant. A notre gauche une jachère fleurie. Les soucis qui s’ouvrent et les cosmos ondulent doucement en vagues colorées comme pour consoler cette terre rudoyée par les engins agricoles qui, la veille, ont fauché et battu les blés.
Je romps le silence la première en évoquant l’énergie dispensatrice de vie que l’on peut sentir à l’aube et au couchant, cette énergie bienfaisante qui permet de ressentir la connexion entre le ciel et la terre. Il acquiesce ajoutant qu’il apprécie aussi ces heures qui sont à la fois début et fin.
Sa réponse m’étonne, je ne m’attendais pas à une telle compréhension de sa part et en même temps cela semble couler de source. Il me regarde en souriant et ses yeux bleus semblent voir au-delà de ce que je voudrais lui montrer. Il m’encourage du regard à parler, à aller plus loin dans l’échange. Je me détourne, me lève et prends le chemin du retour.
Déstabilisée, fatiguée par la journée d’hier, ma boiterie est plus prononcée encore et je n’arrive plus à trouver le point d’équilibre qui me permet de la masquer. Il m’interroge et, étrangement, je me confie presque comme s'il était un ami. Je lui raconte l’accident de moto, les longs mois de rééducation, les séquelles. Je tais les larmes et la douleur encore présente. Je tais tout le reste.
De retour je monte directement dans la chambre. J’ai besoin de me retrouver avant d’entrer de nouveau en scène. Carole et Lydia sont à peine réveillées. Je me force à sourire et à plaisanter.
- Alors les marmottes. Le soleil est déjà levé.
Avec un grognement Carole disparaît dans son duvet. Lydia me sourit.
- Bonjour. Tu es matinale !
- Je ne dormais plus, j’en ai profité pour aller admirer le lever du soleil. La campagne est magnifique à cette heure.
- Sûrement, personnellement je préfère voir le jour se lever depuis mon lit. Mais si tu m’assures qu’un bon café m’attend en bas, je ferais un effort pour venir le partager avec toi.
- S’il n’y a que cela pour te faire plaisir, je descends immédiatement t’en faire un.
- Carole, ton amie est adorable, tu aurais dû la sortir de sa boîte plus tôt !
- hum, hum…
Je souris, gênée et ressors aussitôt. Je vais me passer de l’eau glacée sur le visage, pour me donner un peu de courage et du temps, puis descends dans le jardin.
Antoine est là avec Paul et Philippe. Une table de petit déjeuner fort accueillante a été dressée. Toujours dans la simplicité, un peu comme en famille. D’ailleurs c’est plutôt cette impression qui prédomine ce matin. L’atmosphère est beaucoup plus détendue que la veille à la même heure. Philippe me sert gentiment un café et s’enquiert de notre promenade. Il nous parle de Marc qui est parti au ravitaillement et des autres convives qui doivent arriver. Deux femmes sortent de la cuisine. Il s’agit des épouses de Marc et d’Antoine. J’entends Philippe demander à Paul si son amie doit venir aussi.
Je me rends compte alors qu’aujourd’hui n’est pas une journée à thème mais une simple réunion entre amis. Je sens la panique qui me gagne et l’envie de fuir qui se fait plus forte. Une angoisse que je reconnais bien me serre la gorge, je me sens comme prise au piège.

Oh la la ! J'ai du mal à accrocher aux longues descriptions bucoliques, au style lyrique. Et puis je trouve la fin brouillonne, confuse, avec tous ces personnages qui apparaissent d'un coup. Pour moi, la narratrice et son histoire sont complètement noyées, perdues dans un magma d'informations redondantes. Il me semble qu'il faudrait à la fois élaguer le texte de tout ce qui l'étouffe et prendre mieux le temps d'installer tous ces personnages...
Sinon : jour 2. Cela signifie qu'il y a quelque part un n°1 ?

Le plus urgent c'est effectivement de supprimer les clichés lyriques du genre "il s’assoit à mes côtés et laisse l’astre flamboyant étendre ses rayons " et il y en a beaucoup. Parce qu'à ça s'ajoute le fait que le café est servi "gentiment" que la narratrice accompagne paul "avec plaisir", que Paul est "agréable", la narratrice "adorable", et on en retire une impression de mièvrerie. Avec plus de simplicité le texte serait plus profond et on pourrait mieux ressentir l'angoisse de la narratrice.

Mon commentaire va peut-être te sembler dur, mais je n'ai pas réussi à lire tout le texte. Je ne sais pas si tu l'as voulu ainsi pour un effet de style, mais presque toutes les phrases commencent par 'je', ça m'a semblé assez lourd. Et puis, quelques images pas trop recherchées du type :

je me dis qu'il serait dommage de ne pas voir le soleil se lever

ou

encore laisse l'astre flamboyant étendre ses rayons et inonder de lumière cette terre aux champs fraîchement
moissonnés

m'ont découragées sans compter le côté particulièrement descriptif du texte (à gauche ceci, à droite cela…) qui finalement laisse peu d'ouverture au lecteur.
Je ne veux certainement pas te décourager de poster d'autres textes, c'est juste que celui que tu proposes maintenant ne rencontre pas mes attentes de
lectrice. Peut-être que d'autres y trouveront plus leur compte.

Une ambiance que j’ai bien aimé, une part de mystère aussi, pas mal de questions en suspens, ce "hormis..." qui évoque un passé douloureux.
Mais j’ai plus accroché au début avec Paul jusqu’à l’installation sur le rondin qu’à la suite sur le lever de soleil, un peu longue, je pense qu’il y a matière à dépeindre cet apaisement par la nature de manière plus simple et plus courte, avec plus d’impact donc.
La fin avec tous les personnages est au contraire un peu rapide pour moi, ils ne sont pas assez plantés, on se perd dans qui est qui. Je suppose et espère qu’une suite est prévue.

Merci pour vos critiques qui vont me permettre d'avancer.
Il y a un jour 1 où les personnages ont été présentés.
Une suite existe, mais à retravailler car pire je crois que cet extrait !
Côté lyrisme désolée, suis un peu comme ça. Je peux, cependant, certainement faire mieux dans le genre !

Si tu pouvais aérer un peu la présentation ? J'ai mal aux yeux et du coup je n'ai pas réussi à lire intégralement.
Ce que j'ai lu m'a maissée un peu mitigée.

laissée

Ben le problème dans ce texte, c'est qu'on n'a ni les tenants ni les aboutissants de l'histoire. Donc je ne comprends pas le contexte , ne sais qui sont les personnages, ne comprends pas pourquoi la narratrice préfère les réunions "à thème" (?) plutôt que les réunions entre amis et ne vois pas du tout pourquoi elle a cette angoisse...Donc pour le lecteur je ne vois pas l'intérêt.
Soit c'est un texte complet et il doit se suffire à lui même et proposer un argument ou une originalité ou une chute...Soit c'est un extrait d' un ensemble plus vaste qui le justifie et alors pourquoi ne pas commencer par le début ?

Tout ceci me paraît par moments un brin laborieux et je me demande si l'allure très poétique de ce texte ne renforce pas ce sentiment que ça peine à démarrer et que ça tourne un peu en rond; l'effet (la forme) prend le dessus sur le sujet. Pas séduite, désolée.