Exo live le 11-11-2010 à 21h
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
C'est ok, abstract !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
J'ai trouvé une image.
Ca explique l'expression : "Haggis les bon tuyaux"
Ca explique l'expression : "Haggis les bon tuyaux"
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
table d'hôtes dans un garage de pavillon de banlieue :-))abstract a écrit:Je crois que j'aurais dû faire un exo "restaurant" ...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
argh c'est quoi cette photo, encore un truc d'Halloween pour faire peur aux petits enfants ?
abstract- Nombre de messages : 1127
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
C'est toi qu'a une gueule d'euphémisme, grieg (pardon, je t'aime)grieg a écrit:le loup chez mollard, c'est un euphémisme ?
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Hé hé, ça donne envie :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
La ménagère est fatiguée... faut utiliser les ingrédients du panier comme mots simplement ou comme élèments de narration ?
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Puisque personne ne proteste, c'est parti. Rendez-vous d'ici une heure.
abstract- Nombre de messages : 1127
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
c'est pas la pire... :-)abstract a écrit:argh c'est quoi cette photo, encore un truc d'Halloween pour faire peur aux petits enfants ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Elea, comme tu veux, tu es libre !
On triture, on mâchouille, on décortique et on recrache un joli texte , tout beau, tout fini
On triture, on mâchouille, on décortique et on recrache un joli texte , tout beau, tout fini
abstract- Nombre de messages : 1127
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
c'est la pov salade qui me fait marrerLoupbleu a écrit:J'ai trouvé une image.
Ca explique l'expression : "Haggis les bon tuyaux"
moi aussi je t'aime kilis
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Bon puisque vous continuez : celui qui arrive à ajouter 'une lettre d'amour' dans son panier aura un bisou.
abstract- Nombre de messages : 1127
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Ok Abstract, c'est parti, merci
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
(Ah, j'ai vu trop tard la lettre d'amour, et là je dois changer de machine sans avoir pu sauvegarder mon bout de texte. Alors voilà.)
Plus jamais. Plus jamais les vacances dans une putain d’île écossaise, ou alors après le réchauffement de la planète, quand les moutons à tête noire brouteront sous les cocotiers et qu’il y aura des vahinés en kilt !
Je l’admets, pour deux mois, c’est pas cher. Rien pour le logement, puisque j’échange ma petite maison de caractère contre un pavillon immonde sur un bout de terre pâle battu par les vents. Merde, pourquoi un truc aussi laid ? Sur une île où la distraction principale doit être de courir après sa casquette emportée par une bourrasque, pourquoi au moins ne pas avoir gardé les jolies habitations ancestrales et pittoresques (en ajoutant le chauffage central, on est d’accord) ? Un édile ici devait être corrompu, il s’est fait offrir un séjour en Polynésie à charge pour lui de faire acheter à la municipalité des tonnes de béton, je vois que ça. J’ai d’ailleurs cru remarquer dans le brouillard une barre d’immeubles, avec des graffitis et tout. Ou alors j’hallucine à cause du haggis d’hier.
Il est certain que ma maîtrise de l’anglais laisse quelque peu à désirer ; après lecture de la recette et tentative d’exécution, j’ai obtenu une espèce de potée bizarre et nauséabonde… Heureusement que j’ai eu l’idée de mettre une moustiquaire dessus, les mouches y tombaient, abattues en plein vol ! (Ce qui ne changeait rien à l’aspect général.) Et non, ce n’est pas moi qui suis nulle en cuisine, j’ai eu le titre de meilleur hôte à Un dîner presque parfait, n’oublions pas.
Bref. Il faudra quand même que je sois prête à l’arrivée de John. Les amours par Internet, c’est bien joli, mais ça complique la vie. Lui arrive des États-Unis, moi de Romorantin (passant par Potsdam ! les charters, maintenant, c’est n’importe quoi), il veut renouer avec ses racines écossaises pour commencer une nouvelle vie. Admettons. « Aïe longue tout bi vouize iou, darling, aïam chouuuuuu aïe vouile expœuwimente somme déjà vu one zi aïlande ! Aïe quaime hiii diouring maï houlidayze ouenne aïe ouauze œufs tchaïlde iou naud ? »
Voilà ce qu’il m’a dit au téléphone la dernière fois. J’avais enregistré, j’ai écouté et ré-écouté jusqu’à avoir tout compris. Au départ, je croyais qu’il me disait ce qu’il voulait au petit déj’ : œufs, maïs, chou et beaucoup d’ail.
Parce que je compte beaucoup sur mes petits plats pour le séduire ! D’après ce que j’ai compris (son accent me gêne moins sur MSN), il a un appétit d’ogre, et ne crache pas non plus sur la bouteille. J’ai entassé des caisses de bière dans le garage. On commencera par les classiques de son pays (le foutu haggis), et puis je l'initierai peu à peu à la vraie bouffe... J’espère seulement que sa photo est bien la sienne, pas celle d’un copain ou du play-boy local dans son bled du Minnesota…
En attendant, je colmate, je presse des serpillières roulées contre les portes, vérifie vingt fois les volets et écoute le vent hurler. « Œufs t’empestent ! » qu’il m’a avertie, le voisin, ce qui m’a plutôt retardée. J’avais compris sans lui.
Un grondement, des cris. Bizarre, je sors. Tiens, c’est quoi cette grosse vague qui se précipite, là-bas ?
Je l’admets, pour deux mois, c’est pas cher. Rien pour le logement, puisque j’échange ma petite maison de caractère contre un pavillon immonde sur un bout de terre pâle battu par les vents. Merde, pourquoi un truc aussi laid ? Sur une île où la distraction principale doit être de courir après sa casquette emportée par une bourrasque, pourquoi au moins ne pas avoir gardé les jolies habitations ancestrales et pittoresques (en ajoutant le chauffage central, on est d’accord) ? Un édile ici devait être corrompu, il s’est fait offrir un séjour en Polynésie à charge pour lui de faire acheter à la municipalité des tonnes de béton, je vois que ça. J’ai d’ailleurs cru remarquer dans le brouillard une barre d’immeubles, avec des graffitis et tout. Ou alors j’hallucine à cause du haggis d’hier.
Il est certain que ma maîtrise de l’anglais laisse quelque peu à désirer ; après lecture de la recette et tentative d’exécution, j’ai obtenu une espèce de potée bizarre et nauséabonde… Heureusement que j’ai eu l’idée de mettre une moustiquaire dessus, les mouches y tombaient, abattues en plein vol ! (Ce qui ne changeait rien à l’aspect général.) Et non, ce n’est pas moi qui suis nulle en cuisine, j’ai eu le titre de meilleur hôte à Un dîner presque parfait, n’oublions pas.
Bref. Il faudra quand même que je sois prête à l’arrivée de John. Les amours par Internet, c’est bien joli, mais ça complique la vie. Lui arrive des États-Unis, moi de Romorantin (passant par Potsdam ! les charters, maintenant, c’est n’importe quoi), il veut renouer avec ses racines écossaises pour commencer une nouvelle vie. Admettons. « Aïe longue tout bi vouize iou, darling, aïam chouuuuuu aïe vouile expœuwimente somme déjà vu one zi aïlande ! Aïe quaime hiii diouring maï houlidayze ouenne aïe ouauze œufs tchaïlde iou naud ? »
Voilà ce qu’il m’a dit au téléphone la dernière fois. J’avais enregistré, j’ai écouté et ré-écouté jusqu’à avoir tout compris. Au départ, je croyais qu’il me disait ce qu’il voulait au petit déj’ : œufs, maïs, chou et beaucoup d’ail.
Parce que je compte beaucoup sur mes petits plats pour le séduire ! D’après ce que j’ai compris (son accent me gêne moins sur MSN), il a un appétit d’ogre, et ne crache pas non plus sur la bouteille. J’ai entassé des caisses de bière dans le garage. On commencera par les classiques de son pays (le foutu haggis), et puis je l'initierai peu à peu à la vraie bouffe... J’espère seulement que sa photo est bien la sienne, pas celle d’un copain ou du play-boy local dans son bled du Minnesota…
En attendant, je colmate, je presse des serpillières roulées contre les portes, vérifie vingt fois les volets et écoute le vent hurler. « Œufs t’empestent ! » qu’il m’a avertie, le voisin, ce qui m’a plutôt retardée. J’avais compris sans lui.
Un grondement, des cris. Bizarre, je sors. Tiens, c’est quoi cette grosse vague qui se précipite, là-bas ?
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Ce soir, Anna et Jean fêtent leur quarante ans de mariage. Dehors, le ciel est pâle, la lune pleine et les étoiles se font la guerre sur un air de déjà vu.
Une scène assez banale somme toute.
Ce qui l'est moins, c'est que l'anniversaire de mariage de Anna et Jean se déroule dans un garage. Le garage d'un pavillon de banlieue plus exactement.
Dans un garage ?!
Ho ! Pas de panique, nos deux tourtereaux plus si jeunes ne vivent pas dans un garage.
Faut pas déconner, hé !
Simplement, ledit pavillon de banlieue a besoin d'un sérieux rafraîssement dû aux nombreux mardis et jeudis passés à garder Vincent, le troisième petit-fils de la famille.
Quel rapport me direz-vous ? Aucun. Enfin si, mais pas directement.
Vincent s'est pris de passion pour les crayons gras et il passe son temps à dessiner des princesses sur tous les murs.
Des princesses ?
Mais il a quel âge cet enfant ? Et c'est un garçon, vous êtes sûr ?
Soyez rassuré, humbles lecteurs, les princesses sont toutes poursuivies par d'horribles ogres, la plupart du temps borgnes ou cyclopes, qui les attrapent, les calent dans un coin et les enc...erclent de leurs bras velus. Avant de les tuer. Tout bêtement.
Ouf ! La morale est sauve. Je vous entends soupirer d'ici.
Donc ledit pavillon étant en travaux de peinture et Anna ne voulant pour rien au monde rater son quarantième anniversaire de mariage, elle a adressé à son Jean une belle lettre d'amour dans laquelle elle le convie à une soirée romantique.
Dans le garage.
Jean n'a pas vraiment apprécié l'affaire.
Pas parce que ça lui fait rater le match PSG-OM retransmis sur la petite télé des voisins, mais parce que le garage, afin de pouvoir y manger, il a fallu le ranger. Et ça, ça lui a pris trois jours. Alors la petite soirée romantique...
Mais non, Jean n'est pas un muffle !
Il est simplement fainéant, c'est tout.
Donc Anna a préparé une petite soirée en tête-à-tête avec une recette spéciale dénichée sur l'Internet de son travail.
Comme la cuisine est aussi en travaux, elle a acheté le plat tout prêt chez le boucher. Un homme enveloppé ce boucher. Enveloppé d'un tablier blanc. Ça fait toujours rigoler Anna quand elle y va. Parce que le boucher est aussi un homme de couleur.
Raciste Anna ?!
Mais non, enfin, qu'allez-vous chercher !!
C'est juste qu'un Black - un homme de couleur, pardon - enveloppé dans un tablier blanc, elle trouve que ça ne fait pas du tout boucher.
Et ça fait plutôt quoi alors ?
Je n'en sais rien... plongeur chez MacDo, ça vous va ? Bon !
Le boucher, qui s'appelle Dieudonné Mousmé, lui a longuement expliqué comment cuire la préparation pour que tout soit parfait. Il lui a aussi recommandé une bonne bouteille pour accompagner le plat. Et une petite liqueur de Postdam pour terminer tout ça. Et mettre son mari en appétit. Après avoir mangé.
Bref, la soirée parfaite, quoi. Banale mais parfaite.
Ainsi, ce soir, Anna et Jean fêtent leur quarante ans de mariage dans le garage de leur pavillon de banlieue, un garage bien rangé, qui pour l'heure, exhale le parfum corsé du haggis.
Ha, je ne vous avais pas dit qu'Anna avait choisi un haggis ? Pardon.
Et c'est quoi le haggis ?
C'est comme la fricadelle, amis lecteurs, il vaut parfois mieux ne pas savoir. Mais c'est un plat goûteux, dirons-nous, d'origine écossaise.
De la cuisine exotique ?
Oui, c'est ça, si vous voulez... de la cuisine exotique.
Donc Anna et Jean, vous connaissez la suite...
Jean contemple son plat d'un air circonspect.
Une mouche tourne autour de son assiette avec un air encore plus circonspect.
Puis s'en va.
Mauvais signe, pense Jean, qui pense surtout au match qu'il est en train de louper.
Et qui n'a aucune envie d'avaler ce truc.
Mais bon, quarante ans de mariage, on ne fête ça qu'une fois et il n'a pas envie de faire de la peine à Anna.
Déjà que hier matin, il lui a demandé si c'est bien normal les dessins que Vincent fait sur les murs.
Anna s'est mise à pleurer.
Pas à cause des princesses tuées, non.
Tout de même...
A cause de la facture qui va accompagner les travaux et les priver de vacances à Minorque.
Alors Jean, qui est vraiment bon prince, du genre à épouser les princesses que l'ogre strangule sur le mur, ouvre la bouche. Arrête de respirer. Et enfourne une bouchée de haggis. Qu'il arrose avec une longue gorgée de vin rouge.
Oui, c'est celui que le boucher de couleur en tablier blanc a recommandé, c'est ça.
A cette allure-là, il va falloir trois bouteilles. Au moins.
Il n'y en a qu'une.
Et le haggis est énorme.
Au bout d'un quart d'heure, Jean devine qu'un avis de tempête prend vie dans son estomac.
Dans ses intestins plutôt.
Ce n'est plus le haggis que le garage empeste. Enfin plus directement.
Et les toilettes sont à l'autre bout de la maison.
Une soirée romantique, disions-nous.
Jean sait que jamais il n'ira en vacances en Ecosse.
Et qu'il est bon pour renettoyer le garage.
Amis du soir, bonsoir.
Une scène assez banale somme toute.
Ce qui l'est moins, c'est que l'anniversaire de mariage de Anna et Jean se déroule dans un garage. Le garage d'un pavillon de banlieue plus exactement.
Dans un garage ?!
Ho ! Pas de panique, nos deux tourtereaux plus si jeunes ne vivent pas dans un garage.
Faut pas déconner, hé !
Simplement, ledit pavillon de banlieue a besoin d'un sérieux rafraîssement dû aux nombreux mardis et jeudis passés à garder Vincent, le troisième petit-fils de la famille.
Quel rapport me direz-vous ? Aucun. Enfin si, mais pas directement.
Vincent s'est pris de passion pour les crayons gras et il passe son temps à dessiner des princesses sur tous les murs.
Des princesses ?
Mais il a quel âge cet enfant ? Et c'est un garçon, vous êtes sûr ?
Soyez rassuré, humbles lecteurs, les princesses sont toutes poursuivies par d'horribles ogres, la plupart du temps borgnes ou cyclopes, qui les attrapent, les calent dans un coin et les enc...erclent de leurs bras velus. Avant de les tuer. Tout bêtement.
Ouf ! La morale est sauve. Je vous entends soupirer d'ici.
Donc ledit pavillon étant en travaux de peinture et Anna ne voulant pour rien au monde rater son quarantième anniversaire de mariage, elle a adressé à son Jean une belle lettre d'amour dans laquelle elle le convie à une soirée romantique.
Dans le garage.
Jean n'a pas vraiment apprécié l'affaire.
Pas parce que ça lui fait rater le match PSG-OM retransmis sur la petite télé des voisins, mais parce que le garage, afin de pouvoir y manger, il a fallu le ranger. Et ça, ça lui a pris trois jours. Alors la petite soirée romantique...
Mais non, Jean n'est pas un muffle !
Il est simplement fainéant, c'est tout.
Donc Anna a préparé une petite soirée en tête-à-tête avec une recette spéciale dénichée sur l'Internet de son travail.
Comme la cuisine est aussi en travaux, elle a acheté le plat tout prêt chez le boucher. Un homme enveloppé ce boucher. Enveloppé d'un tablier blanc. Ça fait toujours rigoler Anna quand elle y va. Parce que le boucher est aussi un homme de couleur.
Raciste Anna ?!
Mais non, enfin, qu'allez-vous chercher !!
C'est juste qu'un Black - un homme de couleur, pardon - enveloppé dans un tablier blanc, elle trouve que ça ne fait pas du tout boucher.
Et ça fait plutôt quoi alors ?
Je n'en sais rien... plongeur chez MacDo, ça vous va ? Bon !
Le boucher, qui s'appelle Dieudonné Mousmé, lui a longuement expliqué comment cuire la préparation pour que tout soit parfait. Il lui a aussi recommandé une bonne bouteille pour accompagner le plat. Et une petite liqueur de Postdam pour terminer tout ça. Et mettre son mari en appétit. Après avoir mangé.
Bref, la soirée parfaite, quoi. Banale mais parfaite.
Ainsi, ce soir, Anna et Jean fêtent leur quarante ans de mariage dans le garage de leur pavillon de banlieue, un garage bien rangé, qui pour l'heure, exhale le parfum corsé du haggis.
Ha, je ne vous avais pas dit qu'Anna avait choisi un haggis ? Pardon.
Et c'est quoi le haggis ?
C'est comme la fricadelle, amis lecteurs, il vaut parfois mieux ne pas savoir. Mais c'est un plat goûteux, dirons-nous, d'origine écossaise.
De la cuisine exotique ?
Oui, c'est ça, si vous voulez... de la cuisine exotique.
Donc Anna et Jean, vous connaissez la suite...
Jean contemple son plat d'un air circonspect.
Une mouche tourne autour de son assiette avec un air encore plus circonspect.
Puis s'en va.
Mauvais signe, pense Jean, qui pense surtout au match qu'il est en train de louper.
Et qui n'a aucune envie d'avaler ce truc.
Mais bon, quarante ans de mariage, on ne fête ça qu'une fois et il n'a pas envie de faire de la peine à Anna.
Déjà que hier matin, il lui a demandé si c'est bien normal les dessins que Vincent fait sur les murs.
Anna s'est mise à pleurer.
Pas à cause des princesses tuées, non.
Tout de même...
A cause de la facture qui va accompagner les travaux et les priver de vacances à Minorque.
Alors Jean, qui est vraiment bon prince, du genre à épouser les princesses que l'ogre strangule sur le mur, ouvre la bouche. Arrête de respirer. Et enfourne une bouchée de haggis. Qu'il arrose avec une longue gorgée de vin rouge.
Oui, c'est celui que le boucher de couleur en tablier blanc a recommandé, c'est ça.
A cette allure-là, il va falloir trois bouteilles. Au moins.
Il n'y en a qu'une.
Et le haggis est énorme.
Au bout d'un quart d'heure, Jean devine qu'un avis de tempête prend vie dans son estomac.
Dans ses intestins plutôt.
Ce n'est plus le haggis que le garage empeste. Enfin plus directement.
Et les toilettes sont à l'autre bout de la maison.
Une soirée romantique, disions-nous.
Jean sait que jamais il n'ira en vacances en Ecosse.
Et qu'il est bon pour renettoyer le garage.
Amis du soir, bonsoir.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Super ! J'ai adoré cet enchaînement implacable... Un peu lent au démarrage, peut-être.
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Procuste, j'adore ton texte !! Plein d'humour, de petites réparties malicieuses habilement dosées et un rythme général qui convient parfaitement au propos. Hmmm un vrai régal, j'ai bien ri !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Désolée, un léger contretemps... et ça comptera pour l'euphémisme !
Invité- Invité
Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
OOOOOOH UN EXO !!!!!!!!!!!!!!!!!
je peux ? je peux ?
faut faire quoi ?
je peux ? je peux ?
faut faire quoi ?
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Orage en banlieue
Putain de vent qui fait claquer les volets et grincer les arbres ! Entre les trombes d’eau, les trucs qui volent et les bruits bizarres, Franck a l’impression d’être dans une cuvette de chiottes au-dessus de laquelle un mec qui a bouffé comme un ogre un haggis pas frais déverse ses entrailles.
C’est vraiment la merde dehors.
Depuis l’entrée de son garage il aperçoit à peine l’ombre des maisons de l’autre côté de la rue.
Une riche idée tiens le pavillon de banlieue !
Toutes ces maisons jumelles alignées comme un jeu monotone de légos monté par un architecte sans inspiration et dont le cadet des soucis a été la solidité de sa construction : déjà plusieurs fois que sa porte de garage merdoie, mais c’était vraiment pas le soir pour choisir de se coincer.
Franck en a marre de sa vie pourrie, ça fait un bail qu’il en a marre des problèmes qui s’accumulent, il aimerait bien avoir une pause, un temps mort au nom de ce château en Allemagne, près de Postdam : le Sans soucis.
Il a vu le truc dans un reportage à la téloche, encore un de ces machins dont le seul avantage est de faire du bruit la nuit quand il arrive pas à dormir, un carré de vie dans la maison, il se sent moins seul. Mais clair que lui il a pas une vie de château et les soucis il connait, merci.
Déjà 7 mois qu’elle s’est cassée comme une malpropre sa mousmé.
Tu crois qu’elle aurait laissé un truc, que dalle ! Pas même une petite lettre d’amour ou d’adieu, rien que des meubles et la cave dont les bouteilles vidées jonchent le sol du garage et sont en train de flotter au fur et à mesure que l’eau s’engouffre.
Il ne s’en était pas aperçu jusqu’ici mais c’est un faux plat, et pas dans le bon sens bien sûr, ça aurait été trop simple, tout coule vers le fond, y’a déjà une bonne petite rigole qui monte le long du mur, c’est pas marrant.
Il se demande quand même quelle mouche l’a piquée de se barrer comme ça, le matin avant de partir bosser il a bien trouvé que sa sale tronche était plus pâle que d’habitude mais il s’est dit qu’elle avait dû passer une mauvaise nuit.
Elle s’est certainement laissée embobinée par un beau parleur, ça ne peut-être que ça, pas du genre à partir seule, elle serait incapable de se démerder sans un mec pour vivre à ses crochets cette salope, il se demande depuis combien de temps il a des cornes.
Remarque ce matin-là elle a paru lui en vouloir aussi, mais bon c’est pas de sa faute si la veille au soir il s’est endormi comme une masse après l’avoir besognée, oubliant de la détacher. On quitte quand même pas son mari pour une nuit passée menottée et puis elle n’avait qu’à arrêter de lui sortir l’excuse de la migraine.
La porte du garage vient brusquement de se décoincer et de tomber d’un coup sec sur la tête de Franck, demain c’est lui qui risque d’avoir une sacré migraine.
Putain de vent qui fait claquer les volets et grincer les arbres ! Entre les trombes d’eau, les trucs qui volent et les bruits bizarres, Franck a l’impression d’être dans une cuvette de chiottes au-dessus de laquelle un mec qui a bouffé comme un ogre un haggis pas frais déverse ses entrailles.
C’est vraiment la merde dehors.
Depuis l’entrée de son garage il aperçoit à peine l’ombre des maisons de l’autre côté de la rue.
Une riche idée tiens le pavillon de banlieue !
Toutes ces maisons jumelles alignées comme un jeu monotone de légos monté par un architecte sans inspiration et dont le cadet des soucis a été la solidité de sa construction : déjà plusieurs fois que sa porte de garage merdoie, mais c’était vraiment pas le soir pour choisir de se coincer.
Franck en a marre de sa vie pourrie, ça fait un bail qu’il en a marre des problèmes qui s’accumulent, il aimerait bien avoir une pause, un temps mort au nom de ce château en Allemagne, près de Postdam : le Sans soucis.
Il a vu le truc dans un reportage à la téloche, encore un de ces machins dont le seul avantage est de faire du bruit la nuit quand il arrive pas à dormir, un carré de vie dans la maison, il se sent moins seul. Mais clair que lui il a pas une vie de château et les soucis il connait, merci.
Déjà 7 mois qu’elle s’est cassée comme une malpropre sa mousmé.
Tu crois qu’elle aurait laissé un truc, que dalle ! Pas même une petite lettre d’amour ou d’adieu, rien que des meubles et la cave dont les bouteilles vidées jonchent le sol du garage et sont en train de flotter au fur et à mesure que l’eau s’engouffre.
Il ne s’en était pas aperçu jusqu’ici mais c’est un faux plat, et pas dans le bon sens bien sûr, ça aurait été trop simple, tout coule vers le fond, y’a déjà une bonne petite rigole qui monte le long du mur, c’est pas marrant.
Il se demande quand même quelle mouche l’a piquée de se barrer comme ça, le matin avant de partir bosser il a bien trouvé que sa sale tronche était plus pâle que d’habitude mais il s’est dit qu’elle avait dû passer une mauvaise nuit.
Elle s’est certainement laissée embobinée par un beau parleur, ça ne peut-être que ça, pas du genre à partir seule, elle serait incapable de se démerder sans un mec pour vivre à ses crochets cette salope, il se demande depuis combien de temps il a des cornes.
Remarque ce matin-là elle a paru lui en vouloir aussi, mais bon c’est pas de sa faute si la veille au soir il s’est endormi comme une masse après l’avoir besognée, oubliant de la détacher. On quitte quand même pas son mari pour une nuit passée menottée et puis elle n’avait qu’à arrêter de lui sortir l’excuse de la migraine.
La porte du garage vient brusquement de se décoincer et de tomber d’un coup sec sur la tête de Franck, demain c’est lui qui risque d’avoir une sacré migraine.
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Princesse,
Je n’aurais jamais cru pouvoir trouver le courage pour t’écrire ça un jour. Je n’en ai pas eu assez pour t’empêcher de partir.
Je suis dans le garage, à Courbevoie, bloqué là parce que dehors c’est l’enfer. La tempête. Une tempête digne d’avoir un prénom. Une de celle dont on parle un an à la télé.
Maman est près de moi. Pâle comme un linge. Elle ne respire plus. Elle est partie. Le cœur, je crois, c’est le cœur qu’est parti, ou tout au moins, s’il est encore là, je ne l’entends plus.
Ça me fait tout drôle. Je l’ai trouvé allongée dans la petite cuisine de son petit pavillon, il y a deux jours.
Une bouteille de pinard explosée sur le carrelage donnait l’impression qu’elle avait perdu pas mal de sang. Elle était toute pâle, sur ce rouge, sauf par endroits, tout en dessous, elle bleuissait, des nervures bleues, comme du haggis, un peu, mais en plus bleu, avec des mouches aussi, des flopées de mouches qui m’empêchaient d’entendre son cœur, quand je me suis collé la joue sur sa poitrine.
Ça faisait longtemps que j’attendais ce moment. Elle était tellement malade. Elle a mis longtemps à partir, comme si elle avait oublié de fermer le gaz ou d’éteindre les lumières.
Si tu la voyais maintenant, t’aurais plus envie de l’appeler l’ogre – oui, j’ai toujours su que tu l’appelais comme ça. Elle ne ressemble plus à rien, surtout pas à un ogre. Tiens ! En te disant ça j’ai un déjà-vu – un « déjàvouuu » comme tu disais, avec ton accent qui me faisait craquer. Avachie sur le siège de la voiture, les jambes légèrement écartées, elle me fait penser à Churchill. T’as jamais vu cette photo de la conférence de Postdam, celle où il est avec Truman et Staline, affalés sur leur fauteuils de jardins comme s’ils digéraient le monde qu’ils venaient de s’engouffrer. Ben voilà ! Ma mère, là, c’est Churchill. Je viens de lui coller entre les lèvres un des cigares dont je me sers depuis deux jours pour camoufler son odeur et je suis mort de rire.
Mais, tout ça n’a rien à voir avec ce que je voulais vraiment te dire. Je voulais te dire : je t’aime. Je voulais te dire : reviens, Maman ne te pourrira plus la vie. Je voulais te dire aussi : si je n’ai pas toujours été constant, si j’ai parfois été lâche, aujourd’hui je te jure de ne plus vivre que pour toi, pour ton bonheur. Et comme mon cancer est en phase terminale, je peux envisager les « je t’aimerai toujours » sans avoir peur de mentir.
Reviens, s’il te plaît.
Pierre
Je n’aurais jamais cru pouvoir trouver le courage pour t’écrire ça un jour. Je n’en ai pas eu assez pour t’empêcher de partir.
Je suis dans le garage, à Courbevoie, bloqué là parce que dehors c’est l’enfer. La tempête. Une tempête digne d’avoir un prénom. Une de celle dont on parle un an à la télé.
Maman est près de moi. Pâle comme un linge. Elle ne respire plus. Elle est partie. Le cœur, je crois, c’est le cœur qu’est parti, ou tout au moins, s’il est encore là, je ne l’entends plus.
Ça me fait tout drôle. Je l’ai trouvé allongée dans la petite cuisine de son petit pavillon, il y a deux jours.
Une bouteille de pinard explosée sur le carrelage donnait l’impression qu’elle avait perdu pas mal de sang. Elle était toute pâle, sur ce rouge, sauf par endroits, tout en dessous, elle bleuissait, des nervures bleues, comme du haggis, un peu, mais en plus bleu, avec des mouches aussi, des flopées de mouches qui m’empêchaient d’entendre son cœur, quand je me suis collé la joue sur sa poitrine.
Ça faisait longtemps que j’attendais ce moment. Elle était tellement malade. Elle a mis longtemps à partir, comme si elle avait oublié de fermer le gaz ou d’éteindre les lumières.
Si tu la voyais maintenant, t’aurais plus envie de l’appeler l’ogre – oui, j’ai toujours su que tu l’appelais comme ça. Elle ne ressemble plus à rien, surtout pas à un ogre. Tiens ! En te disant ça j’ai un déjà-vu – un « déjàvouuu » comme tu disais, avec ton accent qui me faisait craquer. Avachie sur le siège de la voiture, les jambes légèrement écartées, elle me fait penser à Churchill. T’as jamais vu cette photo de la conférence de Postdam, celle où il est avec Truman et Staline, affalés sur leur fauteuils de jardins comme s’ils digéraient le monde qu’ils venaient de s’engouffrer. Ben voilà ! Ma mère, là, c’est Churchill. Je viens de lui coller entre les lèvres un des cigares dont je me sers depuis deux jours pour camoufler son odeur et je suis mort de rire.
Mais, tout ça n’a rien à voir avec ce que je voulais vraiment te dire. Je voulais te dire : je t’aime. Je voulais te dire : reviens, Maman ne te pourrira plus la vie. Je voulais te dire aussi : si je n’ai pas toujours été constant, si j’ai parfois été lâche, aujourd’hui je te jure de ne plus vivre que pour toi, pour ton bonheur. Et comme mon cancer est en phase terminale, je peux envisager les « je t’aimerai toujours » sans avoir peur de mentir.
Reviens, s’il te plaît.
Pierre
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
je prends le panier de la ménagère...
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
http://www.vosecrits.com/conversations-atelier-f4/exo-live-le-11-11-2010-a-21h-t7877-40.htm#244803Chako Noir a écrit:OOOOOOH UN EXO !!!!!!!!!!!!!!!!!
je peux ? je peux ?
faut faire quoi ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Tsukiyama mon amour
Paris le 11 novembre 2010
Ma geisha, ma mousmé, mon gai chat,
Je me souviens de ce soir à la Cinémathèque où nous nous sommes rencontrés. Nous avions vu un film de Mizogushi et à la sortie tu étais en larmes.
Ou peut être l’ai-je cru. Il pleuvait dru, la tempête s’était levée et je t’avais proposé de te réfugier sous mon parapluie en attendant ton taxi. La pluie sur tes joues pâles m’avait retourné, mon parapluie aussi en avait été tout ému, puis une tornade l’avait emporté.
Transis et ruisselants, une vague d’hilarité nous avait saisi dans la nuit et quand le taxi a pilé devant nous, nous éclaboussant et nous trempant un peu plus, un éclair a fixé notre image dans sa vitre , pliés en deux , pleurant de rire , deux enfants perdus dans Paris orage et éperdus de bonheur dans la ville en rage.
Nous avions couru au bistrot le plus proche et autour d’une bonne bouteille, nous avions attendu que cesse la tempête, c’était ce qu’on appelle un coup de foudre je crois. Sont- ce tes yeux qui ont su brider mes instincts ? Moi l’ogre, l’amateur de chair fraiche, et de douces lolitas, j’étais amadoué, rendu inoffensif, je buvais tes paroles.
A un moment je me souviens, tu m’avais demandé ce que j’étais capable de faire de plus fou par amour ….(Mais avant toi ce que je nommais amour n’était que du désir). Je t’avais avoué que pour « connaitre » une écossaise, j’avais été jusqu’à accepter une invitation à diner, en parfaite connaissance de cause de ce qui m’attendait : du haggis ! Nous avions piqué une nouvelle crise de fou-rire !
Nous avions discuté cinéma , et tu m’avais longuement parlé du film de Fritz Lang « Métropolis tourné aux studios de Babelsberg à Potsdam sur un plateau de dimensions gigantesques, rien à voir, disais-tu en riant, avec le film que tu tournais dans un garage de banlieue. Ton film de fin d’année d’étudiante de l’IDHEC. Tu disais, fine mouche, je ne voudrais pas que mon court métrage ressemble à du déjà vu !
Moi je me disais qu’une fille comme toi, dans ma vie, c’était du jamais vu.
Quand reviendras-tu, dis quand reviendras-tu ?
Tu es retournée au pays du Soleil Levant et moi, ici je me lève quand il se couche.
Metropolis est bien sombre surtout les nuits d’orage quand je regarde des films de Mizogushi.
D.
Ma geisha, ma mousmé, mon gai chat,
Je me souviens de ce soir à la Cinémathèque où nous nous sommes rencontrés. Nous avions vu un film de Mizogushi et à la sortie tu étais en larmes.
Ou peut être l’ai-je cru. Il pleuvait dru, la tempête s’était levée et je t’avais proposé de te réfugier sous mon parapluie en attendant ton taxi. La pluie sur tes joues pâles m’avait retourné, mon parapluie aussi en avait été tout ému, puis une tornade l’avait emporté.
Transis et ruisselants, une vague d’hilarité nous avait saisi dans la nuit et quand le taxi a pilé devant nous, nous éclaboussant et nous trempant un peu plus, un éclair a fixé notre image dans sa vitre , pliés en deux , pleurant de rire , deux enfants perdus dans Paris orage et éperdus de bonheur dans la ville en rage.
Nous avions couru au bistrot le plus proche et autour d’une bonne bouteille, nous avions attendu que cesse la tempête, c’était ce qu’on appelle un coup de foudre je crois. Sont- ce tes yeux qui ont su brider mes instincts ? Moi l’ogre, l’amateur de chair fraiche, et de douces lolitas, j’étais amadoué, rendu inoffensif, je buvais tes paroles.
A un moment je me souviens, tu m’avais demandé ce que j’étais capable de faire de plus fou par amour ….(Mais avant toi ce que je nommais amour n’était que du désir). Je t’avais avoué que pour « connaitre » une écossaise, j’avais été jusqu’à accepter une invitation à diner, en parfaite connaissance de cause de ce qui m’attendait : du haggis ! Nous avions piqué une nouvelle crise de fou-rire !
Nous avions discuté cinéma , et tu m’avais longuement parlé du film de Fritz Lang « Métropolis tourné aux studios de Babelsberg à Potsdam sur un plateau de dimensions gigantesques, rien à voir, disais-tu en riant, avec le film que tu tournais dans un garage de banlieue. Ton film de fin d’année d’étudiante de l’IDHEC. Tu disais, fine mouche, je ne voudrais pas que mon court métrage ressemble à du déjà vu !
Moi je me disais qu’une fille comme toi, dans ma vie, c’était du jamais vu.
Quand reviendras-tu, dis quand reviendras-tu ?
Tu es retournée au pays du Soleil Levant et moi, ici je me lève quand il se couche.
Metropolis est bien sombre surtout les nuits d’orage quand je regarde des films de Mizogushi.
D.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
J'veux mon bisou !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Procuste, j'ai vraiment adoré. Beaucoup d'humour, j'en aurais lu davantage. J'ai particulièrement aimé la partie dialoguée en anglais et mal interprétée par la narratrice. Et les références foisonnantes.
Invité- Invité
Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
elea, marrant ! J'aime bien voir le caractère de Franck se dessiner au fil du texte...
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Elea, j'ai trouvé très bon et bien placé le coup du menottage et de la migraine ! Parce que ça renverse évidemment la situation et ce qu'on peut ressentir pour Franck.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
oui, moi aussi !Rebecca a écrit:J'veux mon bisou !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Je ne fais pas le malin, même au volant de la Mercedes. Il y a au moins quinze centimètres d’eau ; ça continue à monter et l’orage tonne encore, assourdi par l’habitacle. C’est ça, les Mercedes : «le meilleur sinon rien». Même pendant les bombardements de Dresde ou de Postdam, c’est le type de voiture où on ne devait entendre qu’un léger souffle, et encore, parce qu’on n’avait pas encore inventé l’auto-radio.
— Ne t’inquiète pas, on a des pneus pluie.
Pâle, ma mousmé sourit un peu, à peine, juste assez pour me faire croire que je l’ai rassurée, puis sourit à nouveau quand je pose la main sur sa cuisse.
— Tu n’as pas froid ?
— Non ça va...
— T’es sure ?
— Sure.
— On peut aller à l’arrière si tu préfères.
— Tais-toi et regarde la route !
C’est toujours dans les situations les plus tendues qu’Audrey plaisante le mieux. La voiture est bloquée dans le garage d’un pavillon de banlieue dont le portail est fermé un mètre devant le capot. Bloquée depuis plus d’un an, peut-être davantage, je ne sais pas, au moins depuis qu’on est arrivés ici. La maison d’à côté est détruite. On ne sait pas bien comment c’est arrivé, les gens disent qu’un réacteur d’avion est tombé dessus. Je n’y crois pas trop, on en aurait entendu parler. A moins qu’ils ne s’en soient pas aperçus, il paraît que ça vole très bien, les avions, même avec des réacteurs en moins. Toujours est-il qu’on ne peut plus pénétrer dans le pavillon, un tas de gravats bloque l’entrée. Le garage, lui, est intact.
On a pu mettre nos réserves sur les tréteaux, à part les boites de conserve de haggis que j’ai volontairement et discrètement oubliées parce que c’est vraiment trop dégueulasse. Par contre, le chauffage électrique qu’on alimente depuis l’installation du voisin a grillé quand l’eau a commencé à monter.
— Tu sais quoi ? Dès que ça sèche, je nous construis une cheminée.
— Une cheminée ?
— Une cheminée d’ogre.
— C’est quoi une cheminée d’ogre ?
— Une assez grande pour faire rôtir les enfants pas sages !
Je voudrais lui tenir chaud. Elle me dit que ça va, dans qu’on n’est pas si mal, dans la voiture. On est pas mal installés sur les sièges avant, qu’on bascule pour dormir mais cette nuit, ça sera peut-être mieux de se pelotonner sur la banquette arrière. Même dans les grosses berlines, l’amour en voiture est toujours un peu inconfortable.
— Tu as entendu ? elle me dit
A part le ruissellement, il n’y pas une mouche qui vole.
— Quoi ?
— A côté... Tu crois pas que ça peut être...
— Non je t’ai dit c’est pas possible que ce soit des fantômes
— Alors c’est quoi ce bruit ?
— Je sais pas .. peut-être un chat ?
— Un fantôme de chat ?
— Non, un vrai chat.
— Alors comment il a fait pour rentrer dans la maison, le chat ?
La blancheur de la peau d’Audrey prend des allures de chair de poule, de peur, de froid, j’ignore. Je ne sais plus trop quoi dire, sauf lui proposer un fond de bouteille de whisky, qu’on s’est réservé pour les occasions. C’est une occasion. Elle fait non de la tête puis me glisse :
— On va sur la banquette arrière ?
— Ne t’inquiète pas, on a des pneus pluie.
Pâle, ma mousmé sourit un peu, à peine, juste assez pour me faire croire que je l’ai rassurée, puis sourit à nouveau quand je pose la main sur sa cuisse.
— Tu n’as pas froid ?
— Non ça va...
— T’es sure ?
— Sure.
— On peut aller à l’arrière si tu préfères.
— Tais-toi et regarde la route !
C’est toujours dans les situations les plus tendues qu’Audrey plaisante le mieux. La voiture est bloquée dans le garage d’un pavillon de banlieue dont le portail est fermé un mètre devant le capot. Bloquée depuis plus d’un an, peut-être davantage, je ne sais pas, au moins depuis qu’on est arrivés ici. La maison d’à côté est détruite. On ne sait pas bien comment c’est arrivé, les gens disent qu’un réacteur d’avion est tombé dessus. Je n’y crois pas trop, on en aurait entendu parler. A moins qu’ils ne s’en soient pas aperçus, il paraît que ça vole très bien, les avions, même avec des réacteurs en moins. Toujours est-il qu’on ne peut plus pénétrer dans le pavillon, un tas de gravats bloque l’entrée. Le garage, lui, est intact.
On a pu mettre nos réserves sur les tréteaux, à part les boites de conserve de haggis que j’ai volontairement et discrètement oubliées parce que c’est vraiment trop dégueulasse. Par contre, le chauffage électrique qu’on alimente depuis l’installation du voisin a grillé quand l’eau a commencé à monter.
— Tu sais quoi ? Dès que ça sèche, je nous construis une cheminée.
— Une cheminée ?
— Une cheminée d’ogre.
— C’est quoi une cheminée d’ogre ?
— Une assez grande pour faire rôtir les enfants pas sages !
Je voudrais lui tenir chaud. Elle me dit que ça va, dans qu’on n’est pas si mal, dans la voiture. On est pas mal installés sur les sièges avant, qu’on bascule pour dormir mais cette nuit, ça sera peut-être mieux de se pelotonner sur la banquette arrière. Même dans les grosses berlines, l’amour en voiture est toujours un peu inconfortable.
— Tu as entendu ? elle me dit
A part le ruissellement, il n’y pas une mouche qui vole.
— Quoi ?
— A côté... Tu crois pas que ça peut être...
— Non je t’ai dit c’est pas possible que ce soit des fantômes
— Alors c’est quoi ce bruit ?
— Je sais pas .. peut-être un chat ?
— Un fantôme de chat ?
— Non, un vrai chat.
— Alors comment il a fait pour rentrer dans la maison, le chat ?
La blancheur de la peau d’Audrey prend des allures de chair de poule, de peur, de froid, j’ignore. Je ne sais plus trop quoi dire, sauf lui proposer un fond de bouteille de whisky, qu’on s’est réservé pour les occasions. C’est une occasion. Elle fait non de la tête puis me glisse :
— On va sur la banquette arrière ?
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
alex, j'ai trouvé que ça commençait très bien, une narration menée avec aisance, très visuelle... et puis tout d'un coup, à partir de la définition du haggis sur Wikipedia, je n'ai plus rien compris, j'ai eu l'impression d'une rupture totale, d'une incohérence. Déjà, je ne crois pas que la bonne femme prenne le risque de zapper alors que Les feux de l'amour va revenir incessamment...
Je pense que ça vaudrait le coup de reprendre le texte à tête reposée, le début était tellement prometteur !
Je pense que ça vaudrait le coup de reprendre le texte à tête reposée, le début était tellement prometteur !
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Sahkti... j'ai beaucoup beaucoup aimé aussi ! Très drôle, très bien vu. Le genre de petite histoire qui remonte vraiment le moral quand ça ne va pas.
Invité- Invité
Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
grieg, ouuuh ! ça arrache ! J'ai beaucoup aimé, mais me suis étonnée que le type ait déplacé sa mère jusqu'au siège de sa bagnole... l'opération a dû être franchement pénible, non, surtout pour un mec affaibli par un cancer ?
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Rebecca, en mettant de côté tous ces jeux de mots dont vous raffolez, j'aime bien cette rencontre mais trouve que la fin tourne un peu court.
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Loupbleu, une super ambiance ! J'aime beaucoup la manière que tu as de révéler tes personnages.
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
elea, c'est vif, bien mené, sympa. Bon texte à mon avis.
Invité- Invité
Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Je ne sais pas si je repasserai par ici ce soir. Grand merci à notre maîtresse de cérémonie qui a su concocter très vite d'excellentes contraintes : les textes sont variés !
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Grieg, j'aime bien la morosité qui se dégage de cette vie en banlieue, de cette vie qui se traîne. C'est bien rendu, même si je n'y retrouve pas tout à fait la noirceur dont tu es capable.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
lire ALEX et non grieg, sorry !Sahkti a écrit:Grieg, j'aime bien la morosité qui se dégage de cette vie en banlieue, de cette vie qui se traîne. C'est bien rendu, même si je n'y retrouve pas tout à fait la noirceur dont tu es capable.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live le 11-11-2010 à 21h
Procuste : très drôle, les mouches abattues en plein vol notamment et les déboires en anglais, de la recette à la conversation téléphonique, merci pour ce grand sourire.
elea- Nombre de messages : 4894
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