T'en souviens tu ma Douce
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mitsouko
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T'en souviens tu ma Douce
Je me rappelle les soirs de nos fêtes païennes
Le vin coulait à flots vermeils, sur nos barbes fleuries
Et vos jeunesses insouciantes s’asseyaient sur nos genoux
L’accordéon chuintait de vieux airs de Bruant
Des Halles débarquait la tribu des apaches
Escortée des frangines de la rue du Calvaire
T’en souviens tu ma Douce
Vers minuit, quand la lune plongeait dans le fleuve
Le Baron déclamait des vers de Richepin
Tournant la manivelle d’un orgue décati
On buvait à nos frères, gisant six pieds sous terre
Flattant la croupe altière de leurs veuves joyeuses
Nos mains qui racontaient des châteaux en Espagne
T’en souviens tu ma Douce
Quand nous étions fauchés, contre menus services
Le patron effaçait les ardoises de nos rêveries
Nos poches étaient crevés et nos bonheurs immenses
Parfois les roussins nous coursaient quartier des Batignolles
Quand nous plumions les bourgeois au jeu du bonneteau
Mais dès potron-minet le Baron venait nous chercher au dépôt
T’en souviens tu ma Douce
Au matin nous tanguions sur les trottoirs mouillés
Comme un rafiot de nuit qui regagne le port
Ton corps frêle d’oiseau entrainant ma carcasse
Une odeur de pain chaud remontait des fournils
Quelques chats faméliques ronronnaient dans nos pas
Dans le ciel de Paris nos chapeaux s’envolaient
T’en souviens tu ma Douce
Le vin coulait à flots vermeils, sur nos barbes fleuries
Et vos jeunesses insouciantes s’asseyaient sur nos genoux
L’accordéon chuintait de vieux airs de Bruant
Des Halles débarquait la tribu des apaches
Escortée des frangines de la rue du Calvaire
T’en souviens tu ma Douce
Vers minuit, quand la lune plongeait dans le fleuve
Le Baron déclamait des vers de Richepin
Tournant la manivelle d’un orgue décati
On buvait à nos frères, gisant six pieds sous terre
Flattant la croupe altière de leurs veuves joyeuses
Nos mains qui racontaient des châteaux en Espagne
T’en souviens tu ma Douce
Quand nous étions fauchés, contre menus services
Le patron effaçait les ardoises de nos rêveries
Nos poches étaient crevés et nos bonheurs immenses
Parfois les roussins nous coursaient quartier des Batignolles
Quand nous plumions les bourgeois au jeu du bonneteau
Mais dès potron-minet le Baron venait nous chercher au dépôt
T’en souviens tu ma Douce
Au matin nous tanguions sur les trottoirs mouillés
Comme un rafiot de nuit qui regagne le port
Ton corps frêle d’oiseau entrainant ma carcasse
Une odeur de pain chaud remontait des fournils
Quelques chats faméliques ronronnaient dans nos pas
Dans le ciel de Paris nos chapeaux s’envolaient
T’en souviens tu ma Douce
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 64
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: T'en souviens tu ma Douce
Ce n'est pas mon monde, ou plutôt pas mon époque de prédilection mais c'est très joliment dit. Tiens, ça m'évoque un peu, pas mal même certains passages Van Gogh (le film).
Invité- Invité
Re: T'en souviens tu ma Douce
Très joli - je revois l'écharpe rouge de Bruant
"poches crevées" à rectifier juste...
"poches crevées" à rectifier juste...
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 52
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
Re: T'en souviens tu ma Douce
Pas mon univers non plus, mais c'est bien tourné, beaucoup de force évocatrice. Je m'interroge sur la portée du dernier "
T’en souviens tu ma Douce" qui me semble avoir moins d'intérêt pour finir le texte que l'image des chapeaux qui s'envolent. Cependant, l'absence de point donne l'impression que cette sorte de chanson avec refrain pourrait se continuer indéfiniment... si c'est le but recherché alors, oui.
T’en souviens tu ma Douce" qui me semble avoir moins d'intérêt pour finir le texte que l'image des chapeaux qui s'envolent. Cependant, l'absence de point donne l'impression que cette sorte de chanson avec refrain pourrait se continuer indéfiniment... si c'est le but recherché alors, oui.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: T'en souviens tu ma Douce
Non, je ne te poursuis pas Loreena :-), mais je trouve ton commentaire très sensé et je me permets d'aller dans le même sens, à savoir qu'une fin ouverte, avec les chapeaux qui s'envolent, me paraît plus que pertinente.
Invité- Invité
Re: T'en souviens tu ma Douce
Moi aussi, je pense que ce vers en moins allégerait le poème ! Bellement dit, oui, mais je me répète, j'en suis désolé : je trouve dommage que la majesté de l'alexandrin soit ainsi maltraitée. Malgré cela, des images qui m'emportent, comme toujours.
Invité- Invité
Re: T'en souviens tu ma Douce
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...
J'ai beaucoup apprécié. Il y a un côte grandiloquent, mais sans jamais être pompeux, la mélodie est lente comme une vieille rengaine, on entendait presque un orgue de barbarie....
J'ai beaucoup apprécié. Il y a un côte grandiloquent, mais sans jamais être pompeux, la mélodie est lente comme une vieille rengaine, on entendait presque un orgue de barbarie....
Invité- Invité
Re: T'en souviens tu ma Douce
Je l'ai lu d'une traite, et n'ai même pas eu besoin de le relire pour dire que c'est beau. Ça m'évoque beaucoup de choses, de sensations, d'émotions. Vraiment, c'est beau.
Attila- Nombre de messages : 38
Age : 109
Date d'inscription : 14/03/2010
Re: T'en souviens tu ma Douce
Une douce et tendre mélancolie sur un Paris canaille couleur sépia. Trés évocateur.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: T'en souviens tu ma Douce
J'aime beaucoup "Nos mains qui racontaient des châteaux en Espagne"
et puis aussi la majuscule à ma Douce
et enfin les "frangines" que je retrouve souvent dans tes poèmes, Hervé... (sourire)
Invité- Invité
Re: T'en souviens tu ma Douce
Beaucoup aimé (même si parfois on frise un petit côté convenu). La veuve joyeuse c'est la guillotine si je ne m'abuse?
Je défendrai la répétition comme dernier vers du "T'en souviens tu ma Douce": elle distingue en cela le souvenir de la mélancolie, qu'elle souligne.
Je défendrai la répétition comme dernier vers du "T'en souviens tu ma Douce": elle distingue en cela le souvenir de la mélancolie, qu'elle souligne.
Re: T'en souviens tu ma Douce
Certes, une ambiance est rendue, un tableau est évoqué; certes la lecture est agréable, mais personnellement cette " image d'Epinal " ne m'émeut guère .Trop de poncifs (les poches crevées, plumer les bourgeois, les roussins, etc...) qui sonnent faux à mes oreilles.
En outre le rythme incertain ne suffit pas à ramener le texte côté chanson, malgré la phrase-refrain.
Désolée, je n'embarque pas cette fois-ci.
Et je suis d'autant plus à l'aise pour te le dire que tes textes me touchent d'habitude!
A te lire.
En outre le rythme incertain ne suffit pas à ramener le texte côté chanson, malgré la phrase-refrain.
Désolée, je n'embarque pas cette fois-ci.
Et je suis d'autant plus à l'aise pour te le dire que tes textes me touchent d'habitude!
A te lire.
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: T'en souviens tu ma Douce
J'aime particulièrement les deux dernières strophes, comme la dernère scène d'un vieux film, avant le mot Fin.
Clarisse- Nombre de messages : 227
Age : 72
Date d'inscription : 10/03/2011
Re: T'en souviens tu ma Douce
Pas convaincu.
Je rappelle des soirs, etc.
Je rappelle des soirs, etc.
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 54
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: T'en souviens tu ma Douce
un poème odorant
a la lecture me sont montés des effluves d'encaustique, une sorte de madeleine de Proust
a la lecture me sont montés des effluves d'encaustique, une sorte de madeleine de Proust
Re: T'en souviens tu ma Douce
Au matin nous tanguions sur les trottoirs mouillés
Comme un rafiot de nuit qui regagne le port
Ton corps frêle d’oiseau entrainant ma carcasse
Une odeur de pain chaud remontait des fournils
Quelques chats faméliques ronronnaient dans nos pas
Dans le ciel de Paris nos chapeaux s’envolaient
T’en souviens tu ma Douce
Je m'offre ces deux tercets comme un tableau vivant qui chante l'amour tel celui de la rue Saint Vincent.
Comme un rafiot de nuit qui regagne le port
Ton corps frêle d’oiseau entrainant ma carcasse
Une odeur de pain chaud remontait des fournils
Quelques chats faméliques ronronnaient dans nos pas
Dans le ciel de Paris nos chapeaux s’envolaient
T’en souviens tu ma Douce
Je m'offre ces deux tercets comme un tableau vivant qui chante l'amour tel celui de la rue Saint Vincent.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: T'en souviens tu ma Douce
Merci à Soliflore d'avoir remonté ce beau poème de mitsouko qui nous manque, assurément.
Invité- Invité
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