Le poids de l'âge
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Le poids de l'âge
Les enfants d'Esmé décrétèrent, lorsqu'elle eut soixante ans, qu'elle était désormais trop vieille pour courir après les beaux garçons.
« A ton âge, les femmes sont des mamies, elles tricotent toute la journée, et c'est une bien sage occupation !
- Mais je suis encore jeune et vigoureuse, se plaignit Esmé, je peux encore te porter sur mes épaules comme aux temps jadis ou tu n'étais qu'un petit garçon qui trouvait que sa maman était la plus belle du monde !
- Je ne suis plus petit, et tu n'es plus la plus belle du monde maintenant que tu as soixante ans. Et repose moi par-terre, je vois bien que tu arrives encore à me porter !
- A cinquante-neuf ans, j'étais encore belle ?
- Bien plus belle hier que tu ne l'es aujourd'hui ! »
Esmé n'apprécia que très modérément les remarques de ses enfants, et coupa court à la conversation en leur expliquant qu'ils étaient bien gentils, mais qu'elle était encore en âge de faire chavirer quelques cœurs.
« Jamais je ne deviendrai une vieille dame enfermée dans sa maison ! S'enflamma-t-elle, je continuerai à sortir, à voir des gens, à rencontrer des hommes, et à faire l'amour jusqu'à ma mort !
- Nous étions sûrs que tu dirais cela », dirent les enfants avec dépit, et ils se jetèrent sur elle pour lui enfermer la tête dans un sac à patates à l'odeur mentholée.
Quand Esmé s'éveilla après quelques heures, sa progéniture s'en était allée, la laissant livrée à elle-même, un énorme boulet accroché à sa cheville. Il y était gravé d'une écriture malhabile qu'Esmé connaissait par cœur « Le poids de l'âge se fait bien lourd, pas vrai maman ? ».
Commença alors pour Esmé la période la plus tragique de sa vie. Ses enfants ne venaient la voir qu'une fois le mois, aussi comptait-elle les jours pour savoir quand elle devrait les effrayer. Pendant ce temps là, elle ne se nourrissait que de bonbons à la menthe (les garnements l'avaient attachée juste à côté du tiroir à bonbons, et elle n'arrivait jamais à atteindre aucune autre nourriture), tout en regardant la télévision et en se lamentant qu'on avait beau tout faire pour ses mômes, on n'avait jamais la moindre reconnaissance ni la moindre gentillesse. A la vérité, Esmé devenait une vieille dame.
Lorsque le jour mensuel de la visite de ses enfants arriva, Esmé se débattit de toutes ses forces pour échapper au boulet qui la clouait chez elle, et y gagna un genou déboîté et une cheville foulée.
« Qu'est-ce-que tu as fait, Maman ! s'écrièrent les enfants en la voyant.
- Je suis comme ça depuis un mois entier ! chevrota Esmé.
- On va t'emmener à l'hôpital, ils te soigneront ça ! »
« Gagné », songea Esmé, après un tel épisode, on n'osera plus m'enfermer chez moi de la sorte !
Or les médecins tout en l'examinant en arrivèrent au résultat suivant : les os étaient trop fragilisés, elle en aurait pour un bon mois sans bouger, et lorsqu'Esmé osa réclamer un fauteuil roulant, on lui fit bien comprendre qu'elle n'avait pas les moyens.
« Vous resterez chez vous Madame, pendant un mois tout au moins, demandez à vos enfants de vous placer devant la télévision, et de vous amener de quoi faire un beau tricot ! »
Les merdeux suivirent le conseil du médecin avec beaucoup d'attention, et s'assurèrent qu'elle ne se lèverait pas avant la date limite en lui rattachant son boulet à la cheville. « Comme ça, on est sûrs que tu n'iras pas draguer les petits jeunes hommes ! » lui dirent-ils en riant. Ils partirent, et Esmé sombra dans la dépression.
Retenue chez elle, en captivité, Esmé regardait la télévision, tricotait, coupait les ongles de ses doigts de pieds, dormait peu, mangeait mal, parlait toute seule, et songeait qu'elle était bel et bien devenue vieille, ce qui la rendait encore plus furieuse.
Cette triste période dura six mois, et le poids de l'âge rendait Esmé encore plus malheureuse et folle, tous les jours se ressemblait et elle perdait la conscience du temps, seule la visite de ses enfants lui permettait d'avoir un point de repère. Aussi ignorait-elle quel jour du mois était-ce lorsqu'un bruit de vitre cassée la réveilla en sursaut. Un petit garçon d'une dizaine d'années vient frapper à sa porte timidement, et entra en bredouillant qu'il n'avait pas fait exprès de casser sa fenêtre, et que ses parents la rembourseraient.
« Laisse la donc comme ça, dit Esmé, ça me fait de l'air frais, c'est agréable !
- Parce que nous sommes en été, dit le chérubin, mais en hiver vos cheveux seront tout couverts de neige, et au bout de votre nez votre morve gèlera. Vous aurez l'air d'une statue de glace.
- Ca ne me dérange pas, et puis si tu veux, tu me photographieras et tu diras à tes copains que c'est toi qui m'a sculptée !
- Ils seraient drôlement impressionnés !
- Comment t'appelles tu ?
- Marius. Je suis le plus costaud de mon école, et peut être même de la terre !
- Moi je m'appelle Esmé »
Ils se serrèrent la main, et au fil de la discussion, ils devinrent bons amis.
Un ami n'a qu'une utilité : sauver l'autre lorsqu'il est dans le besoin. Aussi Marius resta chez Esmé jusqu'à ce que ses enfants viennent lui rendre visite. Ce jour là, il se cacha dans le placard de la cuisine, et attendit le moment propice.
« Ce que tu as cuisiné sent très bon Pétronille ! S'exclama Esmé.
- Merci Maman.
- C'est un plat que nous devrons bénir »
Pétronille regarda son frère en hochant la tête « les vieilles dames ont de ces lubies » lui chuchota-t-elle. « Croire en Dieu chez elles n'est pas une question de conviction, mais d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher avant le trépas.
- Faisons lui tout de même plaisir, c'est quand même notre mère !
- Si tu le dis... nous bénirons ce repas ! » Cria-t-elle à Esmé.
A midi pile, le plat odorant était enfin cuit, et Esmé et ses enfants s'assirent en rond autour de la table, et joignirent leurs mains ensembles.
« Bénissez nous seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé... »
La liturgie fut interrompue par un cri de douleur. Marius, le plus costaud de son école, et peut être même de la terre, avait jeté le boulet qui traînait aux pieds d'Esmé juste sur les deux mains jointes de Pétronille et d'Opportun.
« J'espère qu'ils ont très mal ! » s'écria Esmé toute en joie.
- Mais ils ne pourront jamais plus te délivrer tout coincés qu'ils sont désormais. Tu seras toujours reliée à eux, ça ne te dérange pas ?
- N'est-ce pas le souhait le plus cher d'une mère qui vieillit que d'avoir ses enfants toujours à ses côtés ? »
Marius hocha la tête.
Il continua de venir la voir tous les jours, et leur amitié se mua au fur et à mesure que le môme grandissait, en une romance naissante.
Lorsqu'Esmé eut quatre vingts ans, et que Marius en avait trente, ils firent l'amour appuyés contre le boulet de l'âge, et leurs soupirs mêlés aux craquements des phalanges des deux enfants produisaient la plus douce des symphonies.
« Je vous l'avais bien dit ! Dit-elle à ses enfants, jusqu'à ma mort, je ferai l'amour jusqu'à ma mort ! Et avec des petits jeunes, rien qu'avec des petits jeunes ! ».
- Elle délire ! S'écria Pétronille.
- Je crois que c'est arrivé, répondit Opportun.
Ils se regardèrent dans les yeux et s'exclamèrent en chœur :
« Maman est devenue vieille ! ».
« A ton âge, les femmes sont des mamies, elles tricotent toute la journée, et c'est une bien sage occupation !
- Mais je suis encore jeune et vigoureuse, se plaignit Esmé, je peux encore te porter sur mes épaules comme aux temps jadis ou tu n'étais qu'un petit garçon qui trouvait que sa maman était la plus belle du monde !
- Je ne suis plus petit, et tu n'es plus la plus belle du monde maintenant que tu as soixante ans. Et repose moi par-terre, je vois bien que tu arrives encore à me porter !
- A cinquante-neuf ans, j'étais encore belle ?
- Bien plus belle hier que tu ne l'es aujourd'hui ! »
Esmé n'apprécia que très modérément les remarques de ses enfants, et coupa court à la conversation en leur expliquant qu'ils étaient bien gentils, mais qu'elle était encore en âge de faire chavirer quelques cœurs.
« Jamais je ne deviendrai une vieille dame enfermée dans sa maison ! S'enflamma-t-elle, je continuerai à sortir, à voir des gens, à rencontrer des hommes, et à faire l'amour jusqu'à ma mort !
- Nous étions sûrs que tu dirais cela », dirent les enfants avec dépit, et ils se jetèrent sur elle pour lui enfermer la tête dans un sac à patates à l'odeur mentholée.
Quand Esmé s'éveilla après quelques heures, sa progéniture s'en était allée, la laissant livrée à elle-même, un énorme boulet accroché à sa cheville. Il y était gravé d'une écriture malhabile qu'Esmé connaissait par cœur « Le poids de l'âge se fait bien lourd, pas vrai maman ? ».
Commença alors pour Esmé la période la plus tragique de sa vie. Ses enfants ne venaient la voir qu'une fois le mois, aussi comptait-elle les jours pour savoir quand elle devrait les effrayer. Pendant ce temps là, elle ne se nourrissait que de bonbons à la menthe (les garnements l'avaient attachée juste à côté du tiroir à bonbons, et elle n'arrivait jamais à atteindre aucune autre nourriture), tout en regardant la télévision et en se lamentant qu'on avait beau tout faire pour ses mômes, on n'avait jamais la moindre reconnaissance ni la moindre gentillesse. A la vérité, Esmé devenait une vieille dame.
Lorsque le jour mensuel de la visite de ses enfants arriva, Esmé se débattit de toutes ses forces pour échapper au boulet qui la clouait chez elle, et y gagna un genou déboîté et une cheville foulée.
« Qu'est-ce-que tu as fait, Maman ! s'écrièrent les enfants en la voyant.
- Je suis comme ça depuis un mois entier ! chevrota Esmé.
- On va t'emmener à l'hôpital, ils te soigneront ça ! »
« Gagné », songea Esmé, après un tel épisode, on n'osera plus m'enfermer chez moi de la sorte !
Or les médecins tout en l'examinant en arrivèrent au résultat suivant : les os étaient trop fragilisés, elle en aurait pour un bon mois sans bouger, et lorsqu'Esmé osa réclamer un fauteuil roulant, on lui fit bien comprendre qu'elle n'avait pas les moyens.
« Vous resterez chez vous Madame, pendant un mois tout au moins, demandez à vos enfants de vous placer devant la télévision, et de vous amener de quoi faire un beau tricot ! »
Les merdeux suivirent le conseil du médecin avec beaucoup d'attention, et s'assurèrent qu'elle ne se lèverait pas avant la date limite en lui rattachant son boulet à la cheville. « Comme ça, on est sûrs que tu n'iras pas draguer les petits jeunes hommes ! » lui dirent-ils en riant. Ils partirent, et Esmé sombra dans la dépression.
Retenue chez elle, en captivité, Esmé regardait la télévision, tricotait, coupait les ongles de ses doigts de pieds, dormait peu, mangeait mal, parlait toute seule, et songeait qu'elle était bel et bien devenue vieille, ce qui la rendait encore plus furieuse.
Cette triste période dura six mois, et le poids de l'âge rendait Esmé encore plus malheureuse et folle, tous les jours se ressemblait et elle perdait la conscience du temps, seule la visite de ses enfants lui permettait d'avoir un point de repère. Aussi ignorait-elle quel jour du mois était-ce lorsqu'un bruit de vitre cassée la réveilla en sursaut. Un petit garçon d'une dizaine d'années vient frapper à sa porte timidement, et entra en bredouillant qu'il n'avait pas fait exprès de casser sa fenêtre, et que ses parents la rembourseraient.
« Laisse la donc comme ça, dit Esmé, ça me fait de l'air frais, c'est agréable !
- Parce que nous sommes en été, dit le chérubin, mais en hiver vos cheveux seront tout couverts de neige, et au bout de votre nez votre morve gèlera. Vous aurez l'air d'une statue de glace.
- Ca ne me dérange pas, et puis si tu veux, tu me photographieras et tu diras à tes copains que c'est toi qui m'a sculptée !
- Ils seraient drôlement impressionnés !
- Comment t'appelles tu ?
- Marius. Je suis le plus costaud de mon école, et peut être même de la terre !
- Moi je m'appelle Esmé »
Ils se serrèrent la main, et au fil de la discussion, ils devinrent bons amis.
Un ami n'a qu'une utilité : sauver l'autre lorsqu'il est dans le besoin. Aussi Marius resta chez Esmé jusqu'à ce que ses enfants viennent lui rendre visite. Ce jour là, il se cacha dans le placard de la cuisine, et attendit le moment propice.
« Ce que tu as cuisiné sent très bon Pétronille ! S'exclama Esmé.
- Merci Maman.
- C'est un plat que nous devrons bénir »
Pétronille regarda son frère en hochant la tête « les vieilles dames ont de ces lubies » lui chuchota-t-elle. « Croire en Dieu chez elles n'est pas une question de conviction, mais d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher avant le trépas.
- Faisons lui tout de même plaisir, c'est quand même notre mère !
- Si tu le dis... nous bénirons ce repas ! » Cria-t-elle à Esmé.
A midi pile, le plat odorant était enfin cuit, et Esmé et ses enfants s'assirent en rond autour de la table, et joignirent leurs mains ensembles.
« Bénissez nous seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé... »
La liturgie fut interrompue par un cri de douleur. Marius, le plus costaud de son école, et peut être même de la terre, avait jeté le boulet qui traînait aux pieds d'Esmé juste sur les deux mains jointes de Pétronille et d'Opportun.
« J'espère qu'ils ont très mal ! » s'écria Esmé toute en joie.
- Mais ils ne pourront jamais plus te délivrer tout coincés qu'ils sont désormais. Tu seras toujours reliée à eux, ça ne te dérange pas ?
- N'est-ce pas le souhait le plus cher d'une mère qui vieillit que d'avoir ses enfants toujours à ses côtés ? »
Marius hocha la tête.
Il continua de venir la voir tous les jours, et leur amitié se mua au fur et à mesure que le môme grandissait, en une romance naissante.
Lorsqu'Esmé eut quatre vingts ans, et que Marius en avait trente, ils firent l'amour appuyés contre le boulet de l'âge, et leurs soupirs mêlés aux craquements des phalanges des deux enfants produisaient la plus douce des symphonies.
« Je vous l'avais bien dit ! Dit-elle à ses enfants, jusqu'à ma mort, je ferai l'amour jusqu'à ma mort ! Et avec des petits jeunes, rien qu'avec des petits jeunes ! ».
- Elle délire ! S'écria Pétronille.
- Je crois que c'est arrivé, répondit Opportun.
Ils se regardèrent dans les yeux et s'exclamèrent en chœur :
« Maman est devenue vieille ! ».
Re: Le poids de l'âge
Suite à la lecture attentive, je relève en vrac :
« Je vous l'avais bien dit ! Dit-elle à ses enfants...
... Comme ça, on est sûrs que tu n'iras pas draguer les petits jeunes hommes ! ... En trop non ?
... tous les jours se ressemblait...
... Croire en Dieu chez elles n'est pas une question de conviction, mais d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher avant le trépas. Je trouve la phrase bancale.
... Jamais je ne deviendrai une vieille dame... Esmé devenait une vieille dame... songeait qu'elle était bel et bien devenue vieille,... Maman est devenue vieille.
Cette répétition cloue la fonction temps de ton récit.
Le texte se veut léger, et il l'est avec en toile de fond une histoire bien cruelle.
« Je vous l'avais bien dit ! Dit-elle à ses enfants...
... Comme ça, on est sûrs que tu n'iras pas draguer les petits jeunes hommes ! ... En trop non ?
... tous les jours se ressemblait...
... Croire en Dieu chez elles n'est pas une question de conviction, mais d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher avant le trépas. Je trouve la phrase bancale.
... Jamais je ne deviendrai une vieille dame... Esmé devenait une vieille dame... songeait qu'elle était bel et bien devenue vieille,... Maman est devenue vieille.
Cette répétition cloue la fonction temps de ton récit.
Le texte se veut léger, et il l'est avec en toile de fond une histoire bien cruelle.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Le poids de l'âge
Le poids de l'âge au sens propre, et ces enfants, mais quels boulets ! ;-)
Une allégorie ? Un simple conte ?
En tout cas il y a un fond cruel qui me touche.
Une allégorie ? Un simple conte ?
En tout cas il y a un fond cruel qui me touche.
Re: Le poids de l'âge
M-arjolaine, As-tu lu La reine nue, de Anne Bragance ? Je pense que ce roman te toucherait.
Tu as choisi un sujet difficile, une question fondamentale et taboue. C'est bien, tu joues avec l'outrance mais tu ne la laisses pas te déborder.
"tous les jours se ressemblait" ("ressemblaient")
Tu as choisi un sujet difficile, une question fondamentale et taboue. C'est bien, tu joues avec l'outrance mais tu ne la laisses pas te déborder.
"tous les jours se ressemblait" ("ressemblaient")
Invité- Invité
Re: Le poids de l'âge
Telle la belle au bois dormant, le baiser de ton texte sulfureux (pour moi) vient de me réveiller. Là ! C'est du "grand" M-arjolaine, hormis quelques broutillles.
J'ai été conquise d'emblée par le ton, l'histoire, les mots pour la dire et la fin !
J'ai été conquise d'emblée par le ton, l'histoire, les mots pour la dire et la fin !
Re: Le poids de l'âge
Alice a quitté le pays des merveilles pour celui des vermeilles . Alors l'amor pour oublier le bout laid de l'existence !
Un texte comme un boulet qui siffle près de nos têtes...une menace suspendue...
on ne sait si Esmée rêve ou pas , si les merdeux ont raison de croire que sa vie n'est qu'un délire
on s'en fout ce texte remue
Un texte comme un boulet qui siffle près de nos têtes...une menace suspendue...
on ne sait si Esmée rêve ou pas , si les merdeux ont raison de croire que sa vie n'est qu'un délire
on s'en fout ce texte remue
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Le poids de l'âge
Tu jongles habilement avec l'absurde et la dérision, même j'ai lu de toi des textes plus dansants, plus subtils .
Celui -ci est quand même vraiment chouette, un vrai bonbon (à la menthe).
Celui -ci est quand même vraiment chouette, un vrai bonbon (à la menthe).
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Le poids de l'âge
Moi cela ne m'a pas du tout touchée ! J'ai trouvé le premier dialogue irréaliste. C'est soit pas trop soit pas assez cruel à mon goût, en fait je n'y crois pas une seconde... En revanche j'ai trouvé tes images très jolies.
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Le poids de l'âge
Un texte bien cruel, c’est souvent le cas mais ici tu as rendu cette cruauté plus poignante qu’ailleurs, à ta façon particulière, en jouant avec l’absurde et le vrai.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Le poids de l'âge
Une thématique très surprenante ( pour une jeunette comme toi ) et traitée avec doigté, j'ai beaucoup aimé, malgré quelques bricoles moins réussies, dont : Lorsqu'Esmé eut quatre vingts ans, et que Marius en avait trente, il y a quelque chose qui me fait coincer au niveau concordance... peut-être pourrais tu dire Lorsqu'Esmé eut quatre vingts ans, et Marius trente pour résoudre le problème ?
Il y a une très grande justesse psychologique dans ce désir des enfants
" d'immobiliser" leur mère.
Bravo, M-arj !
Il y a une très grande justesse psychologique dans ce désir des enfants
" d'immobiliser" leur mère.
Bravo, M-arj !
Invité- Invité
Re: Le poids de l'âge
J'aime aussi, je trouve qu'il y a de la finesse, juste que parfois elle est un tout petit peu inégale, au début, je trouve que le propos est un peu moins percutant. Mais bon, des broutilles, dans l'ensemble très bon, et ce thème, il est bien exploité. Parce qu'encore assez tabou oui.
faites des gosses qu'il disait
faites des gosses qu'il disait
Re: Le poids de l'âge
Un théâtre de l'absurde et du délire pour mettre en scène une réalité psychologique dérangeante et malsaine...tout ce que j'aime.
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
...à l'odeur mentholée
Comme dans le panier de la bonne Sévigné, il y a des cerises plus aguichantes que d'autres. J'aime toujours ce ton marjolainien de petite fille à la cruauté enjouée, et fréquemment exquise ; comme en aéronautique pratique, ou en cabrioles reproductives, on ne peut tirer de règles : les pantelances de la veille peuvent s'affadir en rototo, voire en gros dodo, et l'atterrissage impeccable précéder un trou d'air. Le récit se laisse lire aussi agréablement qu'à l'accoutumée, mais je préfère personnellement un trait un peu plus appuyé et grinçant, comme en d'autres contes moraux de votre plume.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Le poids de l'âge
Pour moi qui commence d'avoir quelques notions de ce qu'est la vieillesse , ce qui me frappe dans cette histoire c'est l'absence complète du PERE . Et même des hommes car on ne peut guère en avoir une idée claire à l'évocation des jeunes gens que la maman voudrait encore conquérir. Encore des progrès à faire en grammaire.
François T- Nombre de messages : 147
Age : 96
Date d'inscription : 13/02/2011
Re: Le poids de l'âge
Bonsoir,
Ce qui m'a surpris aussi, comme François T, c'est l'absence totale de l'HOMME, qu'on l'appelle "père" ou non ... Comme un train peut en cacher un autre aux passages à niveau (de plus en plus rares, mais les vieux s'en souviennent !) un sujet tabou peut en cacher un autre ... Ce n'est pas tant la vieillesse et sa prise en charge familiale ou sociétale - sujet tabou s'il en est -, pourtant martelée à l'excès comme le remarque l'un des commentateurs, qui a frappé le lecteur que je suis, que la négation de la vie affective, du plaisir (les bonbons à la menthe comme piètre ersatz) et de la sexualité de la mère, des parents ... autre sujet tabou qui, bien sûr, la ou les détourne de l'amour et de l'attention de tous les instants qu'ils doivent à l'enfant, surtout lorsqu'il est unique.
Il faut un peu de bouteille pour mettre cette exigeance d'exclusivité du couple ou ces éclatements et ces recompositions parfois multiples en perspective.
Amicalement
midnightrambler
Ce qui m'a surpris aussi, comme François T, c'est l'absence totale de l'HOMME, qu'on l'appelle "père" ou non ... Comme un train peut en cacher un autre aux passages à niveau (de plus en plus rares, mais les vieux s'en souviennent !) un sujet tabou peut en cacher un autre ... Ce n'est pas tant la vieillesse et sa prise en charge familiale ou sociétale - sujet tabou s'il en est -, pourtant martelée à l'excès comme le remarque l'un des commentateurs, qui a frappé le lecteur que je suis, que la négation de la vie affective, du plaisir (les bonbons à la menthe comme piètre ersatz) et de la sexualité de la mère, des parents ... autre sujet tabou qui, bien sûr, la ou les détourne de l'amour et de l'attention de tous les instants qu'ils doivent à l'enfant, surtout lorsqu'il est unique.
Il faut un peu de bouteille pour mettre cette exigeance d'exclusivité du couple ou ces éclatements et ces recompositions parfois multiples en perspective.
Amicalement
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Le poids de l'âge
Vive les " vieilles dames dignes" !
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
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