Le chevalier noir
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Le chevalier noir
Je suis né d’un jeu de vacanciers et de l’union de deux pierres. Rencontre brève, coup de foudre magistral qui m’a insufflé la vie et depuis je grandis. Je grignote un à un les bois qu’ils échafaudent, je me livre à leurs caprices, ondoyant sous les rafales de leur soufflet. Je leur prête ma chaleur et je chante avec eux. Je dore docilement leur grillade, puis je me calme, je me tasse, attentif à leur bruyant rassemblement.
Mais ils n’ont qu’une envie, filer s’ébattre dans la rivière. Alors j’en ai assez de rester sage, de couver dans mon coin. Je croque quelques herbes fines, la curiosité me gagne. Un petit vent me titille, me hérisse, je lape la colline à petits traits. Dans les avoines folles je m’affole et j’entame une sarabande d’un buisson à l’autre. Je crépite de désir, je lape goulûment jusqu’aux cimes où je me cabre, faisant tourbillonner toujours plus haut mes rubans rouges, mes rubans jaunes et mes volutes grises. La résine m’enivre, je joue de l’harmonica sur les aiguilles de pins et je lèche de mon souffle le fût des cyprès. Au creux du ravin je poursuis ma cavale et redouble d’ardeur. Je surchauffe la pierre qui craquèle et s’effrite. Je me sens des instincts de conquête. Animal ou végétal, tout y passe. Je flétris et racornis tout ce qui me résiste en poussant des hurlements farouches.
Du vivant je fais table rase, laissant juste plantées quelques statues calcinées. Et je signe invariablement de ma griffe fiévreuse : le chevalier noir.
Mais ils n’ont qu’une envie, filer s’ébattre dans la rivière. Alors j’en ai assez de rester sage, de couver dans mon coin. Je croque quelques herbes fines, la curiosité me gagne. Un petit vent me titille, me hérisse, je lape la colline à petits traits. Dans les avoines folles je m’affole et j’entame une sarabande d’un buisson à l’autre. Je crépite de désir, je lape goulûment jusqu’aux cimes où je me cabre, faisant tourbillonner toujours plus haut mes rubans rouges, mes rubans jaunes et mes volutes grises. La résine m’enivre, je joue de l’harmonica sur les aiguilles de pins et je lèche de mon souffle le fût des cyprès. Au creux du ravin je poursuis ma cavale et redouble d’ardeur. Je surchauffe la pierre qui craquèle et s’effrite. Je me sens des instincts de conquête. Animal ou végétal, tout y passe. Je flétris et racornis tout ce qui me résiste en poussant des hurlements farouches.
Du vivant je fais table rase, laissant juste plantées quelques statues calcinées. Et je signe invariablement de ma griffe fiévreuse : le chevalier noir.
Invité- Invité
Re: Le chevalier noir
j'ai aimé même si j'ai trouvé le texte un peu trop court et que la chute arrivait bien trop vite, au moment où je commençais à m'installer dans l'histoire. Je déplore l’absence d'actions et de violences, mais je n'ai pas eu le temps de m’ennuyer. Court comme ça ça ne décourage pas la lecture mais ça inconvénient de laisser le lecteur sur sa faim.... Bref j'ai aimé c'est tout!
Re: Le chevalier noir
J'aime le crescendo qu'on sent dans l'écriture. C'est vrai que c'est bref. En même temps difficile de faire beaucoup plus long sur un tel sujet... J'ai entendu Paul Dukas.
Invité- Invité
Re: Le chevalier noir
Très beau texte avec des images saisissantes et poétiques. Dommage qu'il soit si court.
Anachrona- Nombre de messages : 92
Age : 31
Localisation : Lyon
Date d'inscription : 09/05/2011
Re: Le chevalier noir
Merci pour les encouragements et pour les critiques qui permettent d'aller de l'avant.
Invité- Invité
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