Fluviales
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Fluviales
Fluviales
« … et les trois-mâts gracieux lèvent l’ancre, appareillent »…
M.B.
1
On s’en va tous et c’est pareil
Sur le fleuve du temps, d’une rive l’autre ballottés, nos bateaux, nos radeaux, nos coquilles de noix défilent en sens unique.
Le destin d’un Bombard, celui de la Méduse, pareillement, nous seront refusés. Et si nous évitons, parfois et l’expérience acquise, des rochers, des rapides, nous demeurons des passagers.
Le dernier rat vient juste de quitter le navire. Alors, on se jette à l’eau, que l’on soit mousse ou capitaine ; alors, on se jette à l’eau et puis l’eau se referme. S’effacent aussitôt les rides du passage, elle est lisse à nouveau, elle coule, elle glisse. Alors, qu’importe que l’on soit mousse ou capitaine, lorsqu’on se noie on s’en va tous- et c’est pareil.
2
Tout est flux tout est fleuve
tout est mue tout peaux neuves
tout affleure et puis reflue
ce qui est déjà n’est plus
Tout est flux tout est fleuve
tout est mû que n’émeuvent
ni le tu ni le su
Ce qui est déjà n’est plus
3
Pour B.F.
être cocher
ni rocher ni nocher
ricochet
celui qui laisse aller
l’être vers ce qu’il est
4
Flue l’heure après l’heure
fluide fluvial- leurre-
tandis qu’à la surface défaut des flots la fleur
(immobile et fugace) affleure
5
Fluvial est notre dit dans la noise jeté
rus rivières torrents - marécage enlisant
mon flux ma danse mon rythme ressassés
denses galets pierres polies- tout emporté
enfoui ou gommé- au gré du lisant
6
pareille à la bave insigne du limaçon
le lit du dit- ce fil- subsiste-t-il?
de nos amours un jour qu'en reste-t-il?
7
Que mes mots soient l’écueil
où la barque a buté
pauvre petit recueil
qui sied aux condamnés
« … et les trois-mâts gracieux lèvent l’ancre, appareillent »…
M.B.
1
On s’en va tous et c’est pareil
Sur le fleuve du temps, d’une rive l’autre ballottés, nos bateaux, nos radeaux, nos coquilles de noix défilent en sens unique.
Le destin d’un Bombard, celui de la Méduse, pareillement, nous seront refusés. Et si nous évitons, parfois et l’expérience acquise, des rochers, des rapides, nous demeurons des passagers.
Le dernier rat vient juste de quitter le navire. Alors, on se jette à l’eau, que l’on soit mousse ou capitaine ; alors, on se jette à l’eau et puis l’eau se referme. S’effacent aussitôt les rides du passage, elle est lisse à nouveau, elle coule, elle glisse. Alors, qu’importe que l’on soit mousse ou capitaine, lorsqu’on se noie on s’en va tous- et c’est pareil.
2
Tout est flux tout est fleuve
tout est mue tout peaux neuves
tout affleure et puis reflue
ce qui est déjà n’est plus
Tout est flux tout est fleuve
tout est mû que n’émeuvent
ni le tu ni le su
Ce qui est déjà n’est plus
3
Pour B.F.
être cocher
ni rocher ni nocher
ricochet
celui qui laisse aller
l’être vers ce qu’il est
4
Flue l’heure après l’heure
fluide fluvial- leurre-
tandis qu’à la surface défaut des flots la fleur
(immobile et fugace) affleure
5
Fluvial est notre dit dans la noise jeté
rus rivières torrents - marécage enlisant
mon flux ma danse mon rythme ressassés
denses galets pierres polies- tout emporté
enfoui ou gommé- au gré du lisant
6
pareille à la bave insigne du limaçon
le lit du dit- ce fil- subsiste-t-il?
de nos amours un jour qu'en reste-t-il?
7
Que mes mots soient l’écueil
où la barque a buté
pauvre petit recueil
qui sied aux condamnés
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 53
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Fluviales
J'aime également le jeu des sonorités, un jeu qui n'est pas vain mais qui épouse les formes de ta pensée. Il y a aussi un sens réel du rythme.
Ce que je retiens le plus ici comme dans les autres textes que j'ai lus de toi, c'est ce caractère vif qui se dégage de tes écrits, cet élan, cette vitalité.
Ce qui peut justifier quelques 'débordements' ou tournures moins heureuses, qui peuvent toujours être remaniées si necessaire. Ici la forme plus courte semble en plus t aller bien.
Autrement,
d'yne rive l’autre= il manque un à ?
Et le vers 'de nos amours un jour qu'en reste-t-il?' me laisse une impression de déja vu, il sonne moins original que le reste.
ioannis d.
Ce que je retiens le plus ici comme dans les autres textes que j'ai lus de toi, c'est ce caractère vif qui se dégage de tes écrits, cet élan, cette vitalité.
Ce qui peut justifier quelques 'débordements' ou tournures moins heureuses, qui peuvent toujours être remaniées si necessaire. Ici la forme plus courte semble en plus t aller bien.
Autrement,
d'yne rive l’autre= il manque un à ?
Et le vers 'de nos amours un jour qu'en reste-t-il?' me laisse une impression de déja vu, il sonne moins original que le reste.
ioannis d.
Re: Fluviales
Beaucoup de force, et un vrai sens de l'image.Alors, on se jette à l’eau, que l’on soit mousse ou capitaine ; alors, on se jette à l’eau et puis l’eau se referme. S’effacent aussitôt les rides du passage, elle est lisse à nouveau, elle coule, elle glisse. Alors, qu’importe que l’on soit mousse ou capitaine, lorsqu’on se noie on s’en va tous- et c’est pareil.
J'ai adoré.
Anachrona- Nombre de messages : 92
Age : 30
Localisation : Lyon
Date d'inscription : 09/05/2011
Re: Fluviales
un petit côté héraclitéen - tout fuit, tout se transforme et rien ne demeure
l'Homme est changement
l'Homme est changement
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 51
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
Re: Fluviales
Une très belle évocation de l'éphémère qui a beaucoup plu à mon oreille. Elle a juste buté sur
non pas pour les allitérations ou assonances, mais pour le sens: la surface défaut des flots ?tandis qu’à la surface défaut des flots la fleur
(immobile et fugace) affleure
Re: Fluviales
Comme j'ai aimé !
Je te relirai encore afin de tout comprendre. Ce sera avec grand plaisir.
Les répétitions dans ta première partie auraient pu me gêner mais en fait, elle lui donne un bel air poétique.
Une très belle lecture pour moi.
Je te relirai encore afin de tout comprendre. Ce sera avec grand plaisir.
Les répétitions dans ta première partie auraient pu me gêner mais en fait, elle lui donne un bel air poétique.
Une très belle lecture pour moi.
Iloa Mys- Nombre de messages : 167
Age : 54
Localisation : France
Date d'inscription : 06/06/2011
Re: Fluviales
héraclite + alain souchon = zenobi
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Fluviales
Merci à mes aimables commentateurs.
Autrement,
d'une rive l’autre= il manque un à ?
Non, non, la tournure est licite.
Merci pour la référence à Héraclite, évidemment.
tandis qu’à la surface défaut des flots la fleur
(immobile et fugace) affleure
non pas pour les allitérations ou assonances, mais pour le sens: la surface défaut des flots ?
tandis qu’à la surface, défaut des flots, la fleur affleure.
Pour moi, ça colle, mais…
« héraclite + alain souchon = zenobi »… Là, j’ai moins bien saisi.
Autrement,
d'une rive l’autre= il manque un à ?
Non, non, la tournure est licite.
Merci pour la référence à Héraclite, évidemment.
tandis qu’à la surface défaut des flots la fleur
(immobile et fugace) affleure
non pas pour les allitérations ou assonances, mais pour le sens: la surface défaut des flots ?
tandis qu’à la surface, défaut des flots, la fleur affleure.
Pour moi, ça colle, mais…
« héraclite + alain souchon = zenobi »… Là, j’ai moins bien saisi.
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 53
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Fluviales
zenobi a écrit:
tandis qu’à la surface, défaut des flots, la fleur affleure.
Pour moi, ça colle, mais…
Cela se lit mieux avec la ponctuation mais sémantiquement j’accroche pas. La surface est-elle un défaut de flots, ou bien par défaut de flots à la surface, la fleur affleure ?
Re: Fluviales
la belle poésie, des phrases intérieures
où parfois l'on se perd
ballotés
entre deux idées
...
où parfois l'on se perd
ballotés
entre deux idées
...
Re: Fluviales
tandis qu’à la surface, imperfection/absence [des flots], la fleur affleure.Denis a écrit:zenobi a écrit:
tandis qu’à la surface, défaut des flots, la fleur affleure.
Pour moi, ça colle, mais…
Cela se lit mieux avec la ponctuation mais sémantiquement j’accroche pas. La surface est-elle un défaut de flots, ou bien par défaut de flots à la surface, la fleur affleure ?
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 53
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Fluviales
persoje... j'y verrai, pourquoi pas, comme ça:
Flue l’heure après l’heure
fluide fluvial- leurre-
tandis qu’à la surface, défaut de fleur
(immobile et fugace) affleure
respectueusement d'un nouvel intervenant
Flue l’heure après l’heure
fluide fluvial- leurre-
tandis qu’à la surface, défaut de fleur
(immobile et fugace) affleure
respectueusement d'un nouvel intervenant
Re: Fluviales
j'espère que vous ne m'en voudrez pas de cet aparté surnaturel...
Flue l’heure après l’heure
fluide fluvial- leurre-
tandis qu’à la surface, défaut de fleur
(immobile et fugace) affleure
aux mats des pistils...
jusqu'au naufrage....d' ile, elle... je, tu meurs...
Flue l’heure après l’heure
fluide fluvial- leurre-
tandis qu’à la surface, défaut de fleur
(immobile et fugace) affleure
aux mats des pistils...
jusqu'au naufrage....d' ile, elle... je, tu meurs...
Re: Fluviales
d'ile, d'elle... je, tu, meurs...
....
si ici... j'y mis ... mon grain de sel ?
c'est que j'aime, me fondre...
en vos phrases, d' Irréel...
....
si ici... j'y mis ... mon grain de sel ?
c'est que j'aime, me fondre...
en vos phrases, d' Irréel...
Re: Fluviales
J'ai peu souvent commenté tes textes, Zénobi.
Ceux-ci sont (de Lyon?) d'une profondeur que seule cette "légèreté" de forme permet d'atteindre, paradoxalement.
Pour m'exprimer plus simplement, je trouve que vous réussissez mieux à nous toucher avec cette immédiateté , cette -apparente-simplicité du vers libre.
J'ai adoré le 2, beaucoup aimé le 5.
Ceux-ci sont (de Lyon?) d'une profondeur que seule cette "légèreté" de forme permet d'atteindre, paradoxalement.
Pour m'exprimer plus simplement, je trouve que vous réussissez mieux à nous toucher avec cette immédiateté , cette -apparente-simplicité du vers libre.
J'ai adoré le 2, beaucoup aimé le 5.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
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