La formule magique

Je veux te parler de la petite fille qui embrassait les arbres.
Je veux te parler de la femme aux collants jaunes.
Je veux te parler bien naïvement.
J'ai un secret pour supporter l'amour: une formule magique.
Nous l'avons découverte, Pierrot et moi, un soir que nous étions face à l'Allier, face à la lune, avec une bière dans la main et la même fille dans la tête. Il suffit de te dire que la femme idéale n'est pas une mais toutes les femmes que tu rencontres ; que chacune et un éclat de l'Idéale. Comme ça tu te retourneras moins. Tu te tordra moins le cou, et l'âme. Et tu iras découvrir chez d'autres ce qui a bien pu te manquer chez elle. Tu voudras moins te tuer pour une seule. Ou te mettre à boire.
Écris des poèmes plutôt ; tu n'as besoin que d'instants et de papier, et d'un peu de chance. Tu n'as pas grand-chose à dire pour ta défense alors... te rate pas. Faut savoir encaisser. Malgré toutes tes faiblesses. Malgré toutes ces tapées de parasites mentaux qui t'encombrent l'oeil et l'espoir à mesure que tu te perds. T'éloignes pas de toi-même à chaque prétexte. C'est trop facile.
L'autre fois, Pierrot (toujours le même) m'a fait remarquer que le but de l'existence c'était peut-être d'habiller le néant de lumière. Je crois qu'il a raison: nous cherchons toujours à rendre beau - à sa manière - chaque moment de la vie. Nous imaginons chez l'autre des pensées qu'il n'a pas. Nous écartons la pluie. Nous espérons la chaleur des arbres, la tendresse du béton, le contacte d'un creux de main humide et doux.
Un oiseau passe, et tout s'envole.
C'est la prière quotidienne.
Et c'est le sens même du poème.


Cendres.
Des cendres de cigarette sur mon lit.
Là, quand je t'écris, il fait beau et moi aussi, presque. Il y a une bière toujours ouverte. Il y a un tee-shirt bleu et un harmonica dont je ne me sers jamais. Il y a un oreiller plein de pellicules. Il y a de la musique et je suis saoul.
Peut-être que toi aussi?

"Pierrot et moi" bof

Sinon j'ai plutôt bien aimé la poésie. plutôt bien que plutôt

Parce que oui je suis bien de cela qui se pose la question quand je pénètre un texte

Merci. C'est la formule smoothie.

À la fois grave et désuet, combinaison pas si facile à mettre en œuvre. J’aime l’ambiance qui s’en dégage et j’en aime l’écriture.
Bon, c’est bien tout ça mais un peu de critique tout de même : répétition des figures de style « Tu te tordra moins le cou, et l'âme », « qui t'encombrent l'œil et l'espoir » et des fautes typographiques : mauvais emploi des parenthèses ; du point virgule.
Je chipote alors pour résumer : j’aime.

Que je bois en travers de la gorge mais pas sans vous aimer Yoni je vous l'ai dit :-)

Ça, c'est de la poésie ! ;-)

Pas très emballée par le passage sermon moralisateur : "Ecris des poèmes plutôt, etc."
Mais presque sans réserve pour tout le reste, ne serait-ce les fautes, dont une énorme, bien trop visible ici : "que chacune et un éclat de l'Idéale. "

Putain non en fait j'ai envie de renier ce texte... C'est très mauvais... C'est parce que je suis bourré que je l'ai trouvé bien. Damn it!

Allez je te lis au premier degré pour mieux t'aimer
ton texte est bon et tu le sais
et si t'as un problème entre la prose et et la poésie c'est pas le mien : le site à bien deux sections pour poster non ?
alors range toi bien sagement sur les clins d'oeil que tu reçois

A Easter : ouai je comprends pas

(et j'aime mieux comprendre de polémiquer of course)

D'accord pour "habiller le néant de lumière" en prose ou en poésie mais surtout dans la vie !

Bien aimé ton texte. Tu transmets de la sagesse simplement, sans être péremptoire ni prétentieux. Tu mêles les idées essentielles avec les détails sensoriels et concrêts de la vie, dans l'instant même où tu as écrit ce poème... peut-être. Joliment réussi et habile sans que rien n'y paraisse... Merci encore.
RAOUL

Eh ben... Faut croire que je suis mauvais juge. Merci à vous.