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Les folles tribulations d'un pervers innocent

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Message  Carnavale Mar 6 Mar 2012 - 20:17

Les Folles Tribulations d'un Pervers Innocent

[AVERTISSEMENT AU LECTEUR]

Lecteurs contemporains de cet ouvrage obscur, hommes saints, bonnes femmes, vrais citoyens heureux des siècles à venir, sachez que ce qui suit ne doit pas être lu ! Il est de mon devoir, car éditeur honnête, d'avertir le public et les autorités : vite, je vous en prie, il en est encore temps ! Relâchez donc ce livre et lavez-vous les doigts ! Brisez-le ! Brûlez-le ! Eparpillez ses cendres ! Dévorez-en les pages pour en uriner l'encre ! Quiconque lira ces lignes liera sa destinée, car en lisant ces pages on lit son testament ! L’odieux et l’écoeurant y dansent la gavotte, l'altération y règne comme en un cœur marié, et l’âme de l’auteur s’y peint comme on vomit. Nous déconseillons fort aux plus sages consciences de s’abîmer plus loin dans ce journal infâme, témoignage historique dépourvu d'intérêt car sanguinaire aveu d'un envoyé du Diable. Que le Mal qui l’habite puisse à nos pédagogues servir d'épouvantail, vraiment, votre éditeur (car honnête convenons-en) n'en pense pas une syllabe ! Qu’on puisse y reconnaître un repoussoir féroce contre le Vice auguste et ses feintes Vertus, du monde, ah ça, vraiment, je n'y crois pas le moins ! Voici les sept dernières (vraiment, ne lisez pas) journées d’un prisonnier, rédigées sans pitié, sans ordre ni morale, émouvantes cela dit (il s'aimait plus que tout). Cette fois, vous insistez, et c'est une faute. Je vous en prie. Ne goûtez pas le fruit de ses proverbes, ni nobles ni chrétiens, méfiez-vous des mensonges et des ignominies hypostasiées exploits. Cet homme est mort, grassaDiou ! Le monde dort tranquille. Justice fut rendue, mais l'homme est sans remèdes.

Carnavale

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Les folles tribulations d'un pervers innocent Empty J-7 : YOUTUBE LE TERRORISTE

Message  Carnavale Mar 6 Mar 2012 - 20:21

Salut à toi, lecteur, qui voudrais jouir un peu. Comme toi, mon ami, je suis un dérangé. Du moins, c’est ce qu’on dit entre ces murs de glace. Mais vrai, je n’ai rien fait. Je suis un innocent, qu’on accuse bien à tort d’être né perverti. Et certes, c’est un fait. Toute sa vie durant, jusqu’à ce jour fameux où voilà que je prends plume, Compère mon Pénis fut fort sollicité. Femmes étaient mes amies et je les adorais. Mais vrai, très cher frère, jamais je n’eus songé à leur blesser le cœur. Trop précieuses étaient leurs âmes pour être malmenées, et j’étais celui-là qui, subtil et fort drôle, savait les écouter.

J’en avais une, Pauline, qu’elle était belle ! C’était ma sœur, ma mie, mon déluge, ou tout comme ; la meilleure de mes douces, la plus désirable sans doute, mais quoi ! M’aurais-tu vu la toucher, ne serait-ce que des yeux ? Jamais, bon camarade, car enfin, l’amitié, je ne connais rien de plus précieux en ce monde. Elle me racontait tout et j’écoutais, serein, je conseillais, cynique, j’encourageais, sincère. Elle m’aimait en ami et je l’aimais en sœur.

L’inspecteur de police voulait être un cliché. Il fumait son cigare avec un air faucon, la chemise entrouverte sur une toison moite de poils soyeux et roux, deux auréoles jaunies d’un rayon raisonnable, le dos voûté sur un fauteuil de cuir usé, la lèvre soupçonneuse, le sexe replié comme un accordéon, poli, quoi. Il me regardait, moi, assis là devant lui, le visage blessé, humilié doucement, incapable de voir ces autres qui me plaignent, debout autour de moi.

« Jeune homme, reprenez, s’il vous plaît, là où vous l’aviez laissé, le récit de ces dernières heures… Je sais bien qu’il s’agit d’une épreuve douloureuse, et, pas plus que quiconque, ici, je ne m’amuse. Mais enfin, soyez sûr que si vous ne parlez pas, nous ne les retrouverons jamais. »

J'approuve, je hoche, je dis oui avec la tête avant de la plonger entre mes paumes flétries, lacérées de blessures. Il me faut tout reprendre.

Pauline était la meilleure de mes amies, ô douce parmi les douces, la plus belle, la plus blonde, la plus drôle, et la plus épatante, sans conteste, de toutes les femmes au monde. Je respectais sa vie, respectait-elle la mienne ? Je l’écoutais, du moins, et c’est là l’essentiel. Mais je reviens, monsieur l’Inspecteur, à cette nuit tragique où l’on me fit faire hélas ce que vous savez.

Nous étions sur la route, ma Pauline et moi-même ; elle conduisait très bien. La nuit était profonde et les étoiles au large, bien loin de notre route. Nulle voiture ne grondait sur la chaussée grumeleuse, et le vent s’amusait à décoiffer les arbres, à disputer les fleurs, à rire des tournesols délaissés par la Lune. Nous n'aimions pas le silence des routes non éclairées et nous parlions gaiement de projets de vacances, de départs en Espagne, de fêtes alcoolisées, d’ex à éliminer de la mémoire du cœur, sur un flot de musiques tout à fait actuelles, privées de mélodies et monosyllabiques. Nous étions dans nos rôles, deux amis insouciants revenant de soirée, sur une route déserte au milieu de la nuit, phares ouverts, fenêtres baissées, cheveux un peu partout. En somme, nous étions nous, les inséparables doigts de la main du manchot. Oh ! Monsieur l'Inspecteur ! Nous n’étions que rire !

Je somnole quand le drame survient.

Car les voilà ! Soudain ! Qui surgissent ! Cagoulés, noirs, clichés, terroristes munis de revolvers courageux - une caméra aussi. Hors du fossé latéral, ils se jettent sur nous et forcent Pauline à freiner. Sa face manque de se reproduire sur la surface du volant ; hélas pour elle, l’airbag se gonfle et la retient. Sauve, ma pauvre amie. Nous sommes muets, comme stupéfaits ! Comprenez bien : le choc était brutal. Mon cœur battait à cent à l’heure, la sueur en cours d’eau de la tête aux chevilles, et les fesses, Monsieur, et les fesses, si humides ! Ah si humides ! Mais enfin que veulent-ils ? me dis-je dans un sursaut. Nul ne sait réfléchir en ces instants terribles où le pire se prépare.

Le patron de la troupe approche son revolver vers la tempe de Pauline qui tremble et qui sanglote, tandis que la musique continue de rugir au milieu des ténèbres. « Suce-le » lui intime le fantôme. Et moi de hurler Non ! Non ! Espèce de Salopard ! Qu’est-ce que vous nous voulez !? Qu'est-ce que vous nous voulez ! Pauline se débat et cherche à s’enfuir mais le revolver est contre sa tempe. Moi aussi, je veux partir, mais les autres hommes sont montés à l’arrière et me maintiennent les bras derrière le dossier. Je ne peux qu’agiter en vain jambes et pieds. Dans le vide. Le patron, imperturbable, allume sa caméra et filme de Pauline le visage baissé, longue focale.

« Je répète : Suce-le ou je le tue. » Oh la requête ignoble ! J'en vomis quand j'y songe ! Qui était cet homme ? Répondez-moi ! Un caméraporcin, créateur d’indécences diffusées en flux libre sur les terres virtuelles ? Oh ! Basse modernité. Oh ! Vice de maisonnée. Tristesse du désir. Pauline demeure les yeux fixés sur ses genoux et reste silencieuse, statue de l'angoisse. Je hurle ! LAISSEZ-LA ! PAULINE ! NE LE FAIS PAS ! NE LE FAIS PAS ! Les autres m’étranglent, je crache en vain, je lui hurle et elle pleure oh non de ne pas le faire, pas faire ça, pas comme ça, c'est abject... En vérité, Pauline est morte de peur. Elle fouille la boîte à gant d’un coup d’œil trop nerveux. Le téléphone portable ? N’y pense même pas, lui susurre le spectre. Suce-le, dernier avertissement.

Elle refuse bien sûr, car c’est une courageuse, et jamais elle ne se serait soumise, seule. Ce n’est pas son tempérament, monsieur l’Inspecteur, elle est comme ça, et ces hommes n’y pouvaient rien. Je continue de me débattre, furieux, le visage gonflé de sang, désireux de résister ; mais Pauline pousse un cri, car son odieux chanteur appuie sur la gachette et me loge une balle dans la cuisse gauche ; et la chair éclate dans une gerbe de sang abominable, se répand sur la main de Pauline, restée, moite, collée sur le levier de vitesse ! Et je n'ai plus de souffle pour hurler ma douleur ! La balle me transperce la jambe, déjà mes yeux débordent ! ENCULES ! SALOPARDS ! je leur hurle, mais le chef reste neutre, impassible, le canon plaqué, froid, contre les cheveux blonds de ma guerrière farouche, muette, efficacement terrifiée, livide, ahurie, désarmée.

« Tu as compris ? » lui sourit le fantôme. « La prochaine, c’est pour sa tête, la tienne en prime. Tu décides. Suce-le, ou laisse ta cervelle sur le volant. » Que vouliez-vous qu’elle fasse ? Refuser et nous perdre ensemble ? Allait-elle préférer la pureté d'un ami ? Rester fidèle à Jean, son petit amoureux ? Ou assurer au moins notre survie commune ? Il n'y avait pas d'échappatoire. Violemment incitée, insultée, humiliée par son agresseur, elle dut s'exécuter. J'en frémis quand j'y songe !

Elle défit sa ceinture, puis la mienne, baissa la tête devant la caméra, ouvrit ma gesticulante braguette, écarta les lèvres de sa bouche dans un râle de peur horrible, je n’en pouvais plus, tant la situation était inconfortable. Le fantôme la filma, tout en maintenant l’arme fixée sur son crâne doré, tandis que les gros hommes qui me clouaient, simiesques, à ce fauteuil du mort, appuyaient sur sa nuque pour faciliter l’introduction du membre hélas rigide. Et je faisais tout, monsieur l’Inspecteur, tout, pour ordonner au corps de ne pas s'exciter, mais une bouche est une bouche, et de femme de surcroît, et c’est le cœur en peine que je me vis bientôt - oh ! râle d'impuissance ! - laisser parler le feu en blanches cataractes dans la gorge forcée. Oh ma pauvre princesse, comme je suis honteux, et comme je me déteste…!

Les hommes cagoulés éclatèrent de rire et rembobinèrent le film pour assurer leur prise. A mon grand soulagement, ils s'avérèrent repus. Mais le calvaire n’était pas fini pour moi et Pauline et vous connaissez la suite. Ils la firent sortir et lui ôtèrent son jean toujours serré, la plaquèrent face au capot et, je vous prie d'excuser ce moment de faiblesse, m’obligèrent à ce que vous pouvez imaginer, j’ose à peine vous le raconter mais osons. Au début, je ne voulais pas, et d’ailleurs ma cuisse me faisait mal. Le blanc se mêlait au rouge et coulait sur mes pieds. Je n’étais pas en état, et nous étions humiliés. Pauline pleurait, reniflait, cherchait à se débattre mais que faire contre trois hommes armés ? On me força, le révolver posé à l’entrée délicate que j’ai honte d’évoquer, on me força à faire ce qu’on fait trop rarement lorsqu’on se trouve au lit en compagnie d’une dame, et Pauline étouffa dans la paume de ses bourreaux des cris que… Oh mon dieu, pour rien au monde je ne veux les réentendre ! Vous entendez ? Jamais !

Quand ils eurent fini de me faire endurer, à moi comme à elle, mille et mille indécences, filmées jusqu'au détail d'une douche d'urine, ils me tabassèrent là et choisirent d’éprouver à leur tour l'objet documentaire, j'entends la voie privée qui n'appartient vraiment qu'aux arrières de Pauline. Je vous épargne le reste car à vrai dire ils me gâchaient la vue ; du moins, j’entendais tout. Et j’avais mal, monsieur l’Inspecteur, si mal que j'ai plus mal encore. ils se sont échappés sans demander leur reste et nous voilà ici, dans ce commissariat, et je vous ai tout dit, rien d’autre à ajouter.

L’inspecteur me regarda, plus faucon que jamais, se leva et tapa sur mon épaule meurtrie. On me raccompagna. Je passai à l’hôpital où Pauline se reposait. Je la regardai droit dans les yeux. Ne t’inquiète pas, lui ai-je dit, lecteur, ne t’inquiète pas, ma princesse, je retrouverai ces rapaces et je leur ferai payer le prix de leur forfanterie. Je savais dans son sourire et son poing serré autour du mien qu’elle me faisait confiance car au fond tout ce qui était arrivé n’était pas de ma faute et tant pis pour les amygdales.

Hélas, dans l’heure qui suivait, des milliers d’internautes eurent l'heur de découvrir sur les plus éminents sites de flux en continu une belle vidéo de plus de deux heures trente, dans laquelle on voyait une jeune fille, hélas pour sa famille nommée par le filmeur, se faire très abuser par une série de sexes parfaitement anonymes, dont le mien, une victime. J’ose à peine imaginer l'Inspecteur chargé de cette enquête prendre un semblant de bon temps la matraque au poignet devant ces immondices qu'il faudra sanctionner. La police est honnête et j'en suis convaincu. Je savais qu'il mobiliserait tous les moyens en place pour retrouver les hommes responsables de ce crime.

Fort heureusement, lecteur, je sus les retrouver bien longtemps avant lui. Dans la nuit même, je crois, de mon passage au poste. Dans le hangar convenu, je les ai retrouvés et je les ai regardés dans les yeux, un peu hautainement, avant de leur donner l’argent que je leur devais.

_____________________________________________________________________________

< Carnavale,

Au regard du nombre d'auteurs et pour des raisons de visibilité aisément compréhensibles, la publication des textes sur VosÉcrits se limite à un par semaine et par section. En prose comme en poésie.

Ce texte est par conséquent verrouillé, mais sera disponible aux commentaires dès la semaine prochaine.

La Modération encourage les nouveaux arrivants à lire attentivement notre Ligne éditoriale, ainsi que le fil intitulé À lire par les nouveaux, afin qu'ils se sentent à leur aise rapidement et se familiarisent avec les us et coutumes de ce forum.

Merci de votre compréhension.

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Les folles tribulations d'un pervers innocent Empty Merci

Message  Carnavale Lun 12 Mar 2012 - 9:20

Merci pour ces précisions, même si je suis en désaccord avec ce principe .

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Les folles tribulations d'un pervers innocent Empty Re: Les folles tribulations d'un pervers innocent

Message  Modération Lun 12 Mar 2012 - 9:40


Vous n'êtes pas d'accord avec le principe de la règle du "Un texte par semaine et par catégorie", raison de la création d'un 2ème pseudo pour contourner cela, ce qui est peu glorieux.
Rien ne vous oblige à rester ici si les quelques petites contraintes clairement énoncées sur notre page d'accueil ne vous conviennent pas.
Vos états d'âme peuvent et doivent être explicitées ICI et pas ailleurs, merci.
Cela évitera de faire remonter votre texte en haut de page, autre "principe" du site.

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Les folles tribulations d'un pervers innocent Empty Re: Les folles tribulations d'un pervers innocent

Message  Carnavale Lun 12 Mar 2012 - 9:42

Je ne faisais que répondre à un message de la modération. Je n'avais pas pour ambition de remonter le sujet.

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Les folles tribulations d'un pervers innocent Empty J-6 : URGENCES ET PREMIERS SOINS

Message  Carnavale Lun 12 Mar 2012 - 9:43

J-6 : URGENCES ET PREMIERS SOINS

Toute peine mérite salaire ; service avait été rendu. Dans le hangar, un peu vexé, je confiai à l’homme que j’avais engagé qu’il n’y était pas allé de main morte. « Désolé, m’avait-il répondu, mais la balle dans la cuisse était nécessaire. Il fallait qu’on soit crédibles. » L’avais-je été ? Oui, avait-il frissonné, car enfin, jamais il n’avait vu autant de mauvaise foi. J’avais si bien gesticulé qu’on aurait presque dit que je ne m’y attendais pas, à cette attaque odieuse et à ce viol fétide. Mauvaise foi, moi ? La suite vous prouvera le contraire.

En circulant dans l’hôpital, ayant quitté la chambre d’un corps de blonde désormais privé d’intérêt, consommation oblige, me vint une idée flamboyante. A chaque instant de vie, l’instinct a ses lueurs et je suis un génie en matière de désir. Au fond, c’est là mon drame, je désire malgré moi mais n’ose pas trop le dire. Ces choses-là, vois-tu, petit lecteur chéri, on les garde en son ventre, on les cache, on les voile, on les sublime ailleurs. Si l’on peut faire de l’art en embrassant le vice, alors je suis partant, pourvu qu’on soit d’accord sur une seule vérité : moi, je suis innocent.

Affamé par l’idée qui venait de germer en mon esprit glorieux, je courais hors de l’hôpital, comme désespéré par le très affreux drame que je venais de vivre avec ma chère Pauline. Un gros camion passa et me fit épouser avec force fracas la beauté du pare-brise, que mon sang constella d’éclats de chair brillants. On se précipita, on me mit au brancard et j’entendais des voix en souriant sous mes blessures : cet homme a voulu se suicider, il a connu un drame, momifiez-le - oh ce corps tuméfié ! - et ne laissez à l’air que Compère mon Pénis. Là, je suis tombé dans le coma. Artificieux. J'ai payé mon médecin pour qu'il soit officiel.

« Cet homme est dans le coma », déclara-t-on à la foule de mes amies, inquiètes de voir leur confident préféré aussi atrocement embobiné. J’aime à penser aux larmes, aux petits yeux crispés, aux poitrines en sueur, car enfin elles m’aimaient en ami, elles ne voulaient pas me perdre ; moi non plus. Mais je ne pouvais pas perdre. Il faut tout contrôler. La seule chose qui me maintenait en vie n’était rien d’autre que ce membre, pauvre appendice glacé, dont je jure sur ma tête qu’il n’est en rien le fruit de ma responsabilité. Il agit malgré moi, et Dieu sait qu’il est dur en affaires, oh mon petit ami qu’on sollicite trop.

Le pathos installé, il fallait aller loin, éprouver l’amitié jusqu’aux derniers remparts. « Mesdemoiselles, s’écria le médecin, nul ne sait si Belgamore Parichel, votre ami, pourra un jour se réveiller. Il n’est qu’une seule façon de ranimer ses forces. Voyez-vous, son organe, ici en évidence, ne réagit vraiment qu'aux langues familières. Vous parlez le français ? Nous sommes du même langage. Par conséquent, mesdames, il faudra, je le crains, si vous aimez sa vie, vous pencher sur la chose. Y a-t-il des volontaires ? »

Les garces, que j’aime tout de même, eurent d’abord un instant de recul. Quoi ? Mais que demandait-on ? Offrir à Belgamore, leur ami de toujours, l’une de ces privautés qu’on n’accorde jamais qu’à ceux qui le méritent ? Pour orienter les cœurs, je me mis soudainement à éprouver des spasmes. Bon sang, j’allais mourir si on ne prenait pas le membre un peu en charge. Et il fut décidé qu’Anne-Laure et Déborah, rousse sublime et brune profonde, se penchent sur la question. Le médecin estima que ce n’était pas assez et se trouva bientôt tristement obligé d’exiger de mes femmes, et jusqu’à la dernière – elles étaient vingt je crois – la spontanéité. Leurs amis attendaient dans la salle d’attente. On conserva le secret médical.

« Il faut, chères mesdemoiselles, pour les besoins de la science, vous défaire des vêtements car ils cernent la peau et cachent des bactéries, odieuses à l’organisme de votre tendre ami. » Et Dieu que je les aime, mais Dieu que j’étais triste de ne pouvoir jeter sur ce sublime spectacle un regard passionné. De toutes mes oreilles, j’écoutai le velours de leurs petits gilets se défaire et tomber sur le sol carrelé. Le petit clic de leurs soutiens-gorge faillit me rendre fou. Le froufrou des dentelles, les ficelles déficelées, les ventres détendus, les cheveux en coulis sur les épaules menues, ou plus bas sur les seins, les toisons libérées, les arômes pluriels… Ah quel fou aurais-je été d’être dans le coma !

« Rassurez-vous, jeunes demoiselles, assura d’un ton ferme le médecin complice, il est bien endormi et ne se rappellera en rien cette séance. Sachez que vous aidez la science à progresser. » Et elles hochèrent la tête, frissonnantes et nues, gênées bien sûr, mais vraiment bien inquiètes et j’en étais ravi ! Elles s’approchèrent, orientées par l’autorité sereine du médecin impeccable, il faudra que je pense, me disais-je, lecteur, sous mes bandes de plâtre, songer à le payer plus grassement que jamais.

Que dire, dès lors, de tout ce qui suivit ? Je te disais, plus haut, que je ne suis responsable d’aucun des faits et gestes que mon membre a commis ; oui, crois-moi sur parole, je suis un innocent. Elles se succédèrent, bouches et cuisses ouvertes, au-dessus de mon lit, surtout ne pas le mouvementer car sinon la mort. Et j’entendais les gémissements, et les pressions légères des paumes sur mon torse recouvert de bandelettes, et moi, l’impassible, plongé dans l’inconscience, qui laissait parler l’autre, l’ami, le petit homme perdu là-bas entre mes jambes, qui se contrôlait seul, et Dieu que c’était bon !

A vingt, elles durent passer et se concurrencèrent, espérant à chaque fois, l’espoir greffé au cœur, devenir la princesse au baiser merveilleux. Mais le coma est dur et il fallait durer. J’admire les pornographes : leur endurance m'effraie. Elles s’y mettaient à deux, à trois, parfois à quatre, en pleurs, prêtes à tout pour me sauver, mais rien n’y faisait, malgré les éclats blanchâtres répétés et répétés qui, bien malgré mon âme, ne cessaient de s’élever dans les beaux organismes de mes amies fidèles. Quelle souffrance, pourtant, que de ne pas les toucher ! J’aurais mieux préféré, encore, être somnambule. On ne réveille pas un somnambule ; sinon, on le tue. Or, s’il vous abuse dans son sommeil, que préférez-vous ? Eviter l’outrage ou causer sa mort ? Il faut te résoudre, lectrice, à répondre à ce drame.

Les vingt belles amazones s’épuisèrent sur moi, me donnèrent force joie, mais ne purent nullement réveiller leur ami. Aussi le bon médecin, dont la blouse cachait l'âme, fit venir celle hélas qui ne le méritait pas. Pauline refusa d’abord, avoua son dégoût de la chose, voulait qu’on la laisse tranquille, mais quoi ! Mon état était plus grave que le sien, et refuser de m’aider, c’était comme signer mon arrêt de mort. Ma petite Pauline jamais ne ferait ça. On la traîna sur son fauteuil roulant – car elle ne pouvait plus marcher après ce qui… enfin, il m’est trop dur de l’évoquer – on la vit trembler, et mes amies, épuisées, nues, en sueur autour de moi, la regardèrent avec réprobation. Allons, Pauline, lui cria-t-on, nous l’avons fait, tu peux le faire !

Mais je l’ai déjà fait ! C’est bien ce que je crus entendre sortir de sa bouche, dans un murmure informe. Ou sinon, j’imagine – c’est là bien le problème des hommes qui désirent. Deux infirmiers la hissèrent sur ses jambes, la retinrent par les bras pour éviter qu’elle s’évanouisse, et firent plonger sa tête vers l’endroit désormais familier à sa langue. Comme on se méfiait d’elle et de sa volonté, toutes mes amies l’entourèrent, et veillèrent à ce qu’elle fasse bien son office, elles l’aidèrent même, parfois émues par ses efforts. Je jubilais, ainsi chouchouté par ma victime, à l’idée que les caméras de surveillance ne rataient pas une miette de l’opération.

Comme on sentit soudain des signes de réveil au cœur de la machine qui vérifiait ma vie, on incita Pauline à aller bien plus vite. Vingt paires de main lui pressèrent la nuque en la faisant aller et venir furieusement ; j’ai bien cru que mon messie allait s’étouffer. C’est ce qui arriva. Le dernier flot de joie jaillit hors de mon âme et vint remplir entière la blonde paire de lèvres. Mes yeux papillotèrent, et l’on hurla de joie. Bon sang, mon Belgamore, enfin tu es de retour parmi nous ! Toutes se précipitèrent sur leurs vêtements, on pria Pauline de ne pas rejeter la petite boisson que mon corps indocile lui avait accordée, et pour mieux l’y aider, on lui renversa la tête en arrière. L’affaire était nouée, et on la ramena dans sa chambre, en larmes, mais heureuse de me savoir en vie.

On m’enleva les bandages, on me donna morphines, gâteaux, et jolies fleurs. J’étais guéri, mon cœur, et mon plus cher désir venait de s’accomplir. Pas besoin de génie pour être un peu heureux. Que me restait-il à faire, maintenant qu’impunément, j’avais tout obtenu ? Aller plus loin, faire pire, mais surtout, oui, surtout, demeurer innocent…

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Message  Modération Lun 12 Mar 2012 - 9:44


Dernier message ici de votre part si ce n'est pour répondre à commentaire de lecteur.
Nous venons de vous indiquer où intervenir pour vous exprimer sur d'autres sujets.


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Message  Carnavale Lun 12 Mar 2012 - 9:47

Et tu as lu, Modérateur ? Es-tu un lecteur ? Auquel cas, aucun problème, je te répondrai :-) !


< La provocation gratuite, même sous couvert d'humour, a du mal à passer sur ce site. Réfléchissez avant de poster, merci.
Prochain déverrouillage : la semaine prochaine.
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