Traque

Bonjour à tous, ceci est le début d'un court roman...


"Dans la lumière du matin, une silhouette approchait. Pour des yeux scrutateurs, à l’iris vigilant, il semblait que cette silhouette se déplaçait à vive allure. Elle se voulait bondissante, furtive, agile comme un prédateur.
En vérité il s’agissait d’un homme, encore jeune, au moins la trentaine, peut-être un peu plus. Il montait vers les sommets des Alpes, sans doute. Vêtu de gris, il portait un bonnet de laine vert sombre, et un chaud manteau d’hiver. Ses bottes sales laissaient de temps à autres quelques empreintes sur le sol humide et froid, dans la boue ou dans un fin tapis de neige.

Il grimpa sur le flanc de la montagne pendant bien trois heures, zigzaguant entre les mélèzes qui se balançaient au vent et les hauts monticules d’aiguilles et de mousses que les fourmis avaient élevés pour les heures difficiles. Fourmilières de malheur, pensa-t-il, si je mets les pieds là-dedans, ça va faire mal ! Et ça me retarde !

En prenant de l’altitude, les cimes des conifères se balançaient plus vigoureusement, une sorte de fraicheur s’installait aussi. La vallée s’éloignait vers le bas, et l’appel des sommets avait la rareté de toute chose dans la voix. Une rareté de l’air, de la chaleur, de l’abondance.

L’homme resta quelques minutes à se reposer, les pieds à plat sur un rocher moyen, devant un point de vue sur la vallée. Il sentait l’air refroidir son visage, que la course avait travaillé à réchauffer. Mais il paraissait indifférent à cela ; sa moustache et sa courte barbe noires étaient impassibles, figées dans l’attente d’autre chose, et son regard était involontairement rivé vers une pensée lointaine. Ses mains étaient refermées sur un fusil de chasse, dont le canon, rendant l’éclat du soleil, étincelait de contentement.

Soudain, quelque chose remua derrière lui, sur la pente abrupte parsemée de mélèzes. L’homme se retourna à une vitesse inattendue, son fusil levé. Mais il n’eut le temps que de voir une queue touffue, grise et blanche, disparaitre comme un fantôme derrière les troncs d’arbres. Puis, rien d’autre ne bougea plus..."

Lord Longford a écrit:Bonjour à tous, ceci est le début d'un court roman...

Le début est aussi un peu trop court pour se faire une idée de l'histoire, mets-en un peu plus dès que tu le peux.

Juste un petit truc, des fois, les phrases manquent légèrement de fluidité, essaie de relire ton texte à voix haute et tu verras que certains passages accrochent légèrement... Vois si tu peux remplacer certains mots ou certaines tournures pour arriver à quelque chose qui "coule de source", à de la "musique".
Après c'est juste mon point de vue, c'est pas une règle d'écriture, sans oublier que je suis peut-être passé royalement à côté de ton texte...

... C'est un début, l'extrait ne retombe pas sur ses pattes. J'entends par là qu'il ne tient pas debout tout seul. Je poste souvent des extraits ( faute de mieux ) et j'essaie toujours de faire en sorte que l'affaire semble "faussement bouclée"...
Sinon, il y a des formules qui ralentissent le débit de lecture. Suis trop dans un sale état pour avoir le courage de détailler, désolé. Pis mon ordinateur n'arrête pas de planter.
En tous cas, c'est intéressant et agréable, comme une promenade dans la forêt.

Ubik.

Oui, je crois bien que vous avez raison pour ces éléments qui accrochent et que j'ai du mal à localiser : j'ai écris cette histoire qui fait 70 pages en 2 semaines, pour moi c'est beaucoup, et j'ai bien l'impression que j'ai écris trop vite...
Je poste la suite quand même...



"- Je m’appelle Romain, cria l’homme dans le calme des lieux. Tu m’entends, l’animal ? Romain ! Sache à qui tu as fait du tort !

Il demeura immobile et silencieux pendant vingt bonnes minutes, traquant le moindre bruit, le moindre tressaillement, la plus petite preuve... Mais il n’y avait rien, rien.

Romain abaissa son fusil et respira profondément. L’arme, dans l’ombre des conifères, aurait pu paraitre comme abattue.
Mais le jeune homme souriait. Je sais que tu es là, se dit-il en lui-même, avec la conviction du chasseur, je sais que tu m’observes, mais ça ne fait rien, crois-moi, l’animal. Nous allons bientôt nous rencontrer pour de bon.

Il remit son petit sac noir sur le dos et reprit sa route, son arme toujours bien en main. L’étroit sentier serpentait, comme s’il ne savait pas lui-même où aller, et parfois il lui prenait cette fantaisie de se jeter en travers d’une petite rivière qui coulait en cascade ; il fallait alors jouer des pieds et des mains pour éviter de tomber dans l’eau glacée, en bondissant de rochers en rochers, eux-mêmes saupoudrés soit de neige, soit de glace ; et quand il n’y avait ni l’un ni l’autre, on trouvait encore de la mousse détrempée. On devait se prendre pour un chamoix ou autres bouquetins. On sentait bien que cela n’était pas l’élément naturel de l’homme, néanmoins il fallait continuer. Mais le sentier était vraiment fantaisiste. Il insistait autant que le marcheur dans son obsession. Il prenait plaisir à se noyer lui-même dans un ruisseau à moitié gelé, ce qui demandait à Romain de redoubler d’effort pour ne pas trébucher sur la glace et se casser une jambe dans la chute. Le chasseur, toutefois, relevait le défi et à chaque fois retombait sur ses pattes. Il monta ainsi progressivement sur le pied de la montagne pendant toute la matinée, de l’aube où il était parti de chez lui, jusqu’au zénith. A part la queue, l’animal ne s’était pas montré. Le bougre d’animal. Pas plus discret que lui. On le voyait que par indices. Que par fautes. Dans le sang de ses crimes. Ou alors il signait ses méfaits. L’intention était importante dans ces choses-là. Il disait « regardez, c’est moi ! » puis « Allez-y, courez-moi après ! » et c’est là que quelqu’un comme Romain se devait d’intervenir. On ne pouvait pas ne rien faire. Alors on sortait les armes et on faisait justice soi-même, parce qu’avant tout il fallait se protéger.

Romain monta jusqu’à midi environ. Il avait alterné entre marche rapide et course, car il ne voulait pas perdre trop de temps. Pendant son ascension, il avait vu divers indices, qu’il soupçonnait d’avoir intentionellement été laissés là pour lui. Comme une enveloppe soigneusement timbrée et libellée à son adresse. Il avait successivement découvert une touffe de poils accrochée au tronc d’un vieux mélèze, au bord du sentier ; puis une trace fraiche de patte, bien appliquée ; et enfin une superbe crotte, tombée comme du ciel en plein milieu du chemin. Pour Romain, cela était évident. Le loup dépassait les bornes. Mais il était bon joueur, il fallait le lui reconnaitre. Mauvais personnage, certes, mais bon joueur."

Oula... J'ai écrit... je suis fatigué ce soir...

ubikmagic a écrit:... C'est un début, l'extrait ne retombe pas sur ses pattes. J'entends par là qu'il ne tient pas debout tout seul. Je poste souvent des extraits ( faute de mieux ) et j'essaie toujours de faire en sorte que l'affaire semble "faussement bouclée"...

Le problème c'est que la suite que tu nous as donnée ne fait que développer l'histoire par une description longuette sans la faire vraiment avancer : je m'explique... On a l'impression de lire une nouvelle introduction écrite différemment : on commence par le chasseur (qui a changé ici : il n'est plus dans son élément), et on termine par le loup, qui au lieu de nous montrer sa queue, nous montre ses crottes...
Si tu n'as pas encore écrit la suite, dis-nous où tu veux en venir. Est-ce juste un roman "d'aventures", où bien y a-t-il un message caché (sur la justice ?) qui va se concrétiser dans la suite du roman ?
Encore des irrégularités dans le rythmes des phrase qui titillent les oreilles, mais c'est pas trop grave ! On attend de tes nouvelles

Bonjour,

pas très intéressé par ce début qui manque singulièrement d'accroche pour moi. La première rencontre entre l'homme et l'animal fait plutôt sourire et à aucun moment, on ne sent la tension qui devrait naître de cette traque qui ressemble plus à une balade bucolique qu'autre chose pour l'instant (toute la description du chemin est inutile, traitée ainsi). Vous gagneriez à raccourcir vos phrases, à créer une dramaturgie encore absente et à éviter certaines audaces descriptives qui prête plutôt à rire (la palme à la barbe et la moustache "impassibles" !).

Juste un exemple, au début : "Dans la lumière du matin, une silhouette approchait. Pour des yeux scrutateurs, à l’iris vigilant, il semblait que cette silhouette se déplaçait à vive allure. " A quoi sert la deuxième phrase (l'iris vigilant, vraiment ???) ? Un simple "une silhouette approchait à vive allure" suffirait à mon sens pour dire l'essentiel. Mais ce n'est que mon opinion, bien sûr.

Bonne continuation.

Bonsoir,

Pas très intéressé non plus ! Un remake de Croc-Blanc ? Un Moby-Dick dans la montagne ?
Une écriture à revoir de fond en comble.
Des lourdeurs, un exemple à mon tour : Il sentait l'air refroidir son visage, ... Mais il y paraissait indifférent ... (au lieu de : Mais il paraissait indifférent à cela ...

Amicalement,
midnightrambler

Effectivement l'introduction est pesante. Description convenue. Eviter les "semblerait" les "sans doute". Essayer d'être plus incisif dans le début ; action dans une atmosphère... A partir de la strophe où l'homme se repose, on commence à rentrer dans le récit. A suivre. Je n'ai pas encore eu le temps de lire la suite...