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LOISEAU : Appel pour Loiseau, du paradis

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Message  AleK Jeu 10 Mai 2012 - 17:26

*
Le chat jouait dans les cartons, plantant ses griffes, éventrant joyeusement ces emballages et éparpillant leur contenu sur le parquet douteux de mon nouvel appartement. J'étais parti, je voulais changer d'air, ne plus tourner en rond dans cet obscur bureau où j'attendais l'inspiration et le client. Ils devaient être partis bras dessus, bras dessous, à Venise ou Jouan les bains.
L'oeil sadique, Perfide ronronnait contre les briques de lait posées à côté du frigo. L'organisation générale de ma vie laissait à désirer, l'organisation particulière de ma cuisine ne laissait personne la désirer. Évidemment je n’eus pas le temps d'attraper le chat avant qu'une de ses griffes vengeresses perce la multi-couche tétrapack et laisse échapper un filet de lactation bovine. J'ai jamais su viser et j'ai visiblement pas eu la chance d'avoir un ophtalmologue digne de ce nom, le bloc-note que j'envoyai sur le chat le rata d'un bon mètre. Il parut sourire et le parquet bu un deuxième filet de lait.
N'étant pas de nature violente, je tournais le dos, je préférai de loin un appartement dévasté que des traces de griffure au visage, du plus mauvais effet pour la clientèle. Ce qui me ramena à l’inexistence de celle-ci. J'avais pourtant pas déménagé loin, passant du 69 rue du chat qui pêche, au... 69 rue du chat qui pêche. Mon ancien appartement se trouvait au bout du couloir, un plaisantin avait bien avant mon arrivée tourné le 6 pour en faire un 9, passant du 66 au 69, allusion grivoise qui le fit sourire sans doute du haut de ses 10 ans. Il en résulta pas mal de quiproquos, et l'ancien propriétaire du 69 me fit pas de fréquentes visites de personnes désirant une aide. Cet homme grabataire à roulettes ne pouvaient donner suite à leur demande, et les renvoyait, tantôt doucement quand la femme était gironde, tantôt avec la méchanceté caractéristique des vieillards acariâtres et inattaquables, lorsque le badaud ne faisait pas assez pitié. Il envoyait balader mes clients, déjà que je croulais pas sous les contrats.
Je ne lui en voulus pas, en tout cas je n’eus pas le temps de préparer une vengeance digne de ce nom, car il disparut. Pas une disparition qui aurait permis au grand Loiseau, enquêteur privé, de faire preuve de son esprit aiguisé. Les journaux n'auraient pas manqué de signer leurs manchettes de mes exploits si j'avais retrouvé un centenaire enlevé par un obscur syndicat du crime. Mais non, il fut retrouvé mort, gisant au sol, à la place des cartons nouvellement déchiquetés. Visiblement, il avait glissé de sa chaise et son crane avait durement épousé les lamelles bois du parquet.
L'espoir sonna, mais ce fut Wanda qui était planté là. Sa nouvelle lubie, c'était de ressembler à l'image qu'on se fait de sa profession, laissant tomber le pinceau pour la brosse, le bleu étalé au dessus de ses yeux mangeait même ses sourcils. De grandes boucles dorées de gitane pendaient à ses oreilles, qui elles-mêmes ressortaient d'un fichu rouge, noué en bandana, masquant ses cheveux. Elle tremblait dans sa robe de gitane criarde, ça m'hypnotisait.
Clignant des yeux devant ces agressions aux bons goûts, je la fis asseoir sur un carton, qui s'affaissa, mais tint bon. Pas deux minutes après, Perfide sauta sur ses genoux pour quémander des caresses et lança son moteur, offrant sa gorge aux doigts remplis de bagues fantaisies.
-Fred, commença-t-elle, y'a un mort chez toi.
Mon manque de réaction face à ce genre de révélation ne la déstabilisa pas. Peut-être pensait-elle que j'étais cloué sur mon canapé, la sueur froide coulant le long de mon dos, m'imaginant observé par un esprit frappeur. Mais les fantômes, j'y crois pas, et du coup, généralement ils croient pas en moi.
-C'est monsieur Léon, le pauvre, continua-t-elle, imperméable à mon manque d'entrain pour cette conversation. Il m'a dit de te dire quelque chose.
Léon c'était papy Daniel, le vieil emmerdeur de l'appartement, et si je croyais plus en lui depuis qu'il ne respirait plus, lui, avec un manque total de respect envers mes convictions profondes, osait me contacter à travers ma cartomancienne préférée.
-Laisse moi deviner, tu te vidais la tête pour échapper à ton harassant boulot, tu faisais une réussite devant une tévé novella pour réussir à choper l'accent portugais qui te manque quand le vieux décrépit toqua dans ta tête pour demander mon numéro en ligne direct. Je marche pas, soit c'est une de tes embrouilles pour choper un gonze qui te doit du fric, soit t'as tourné maboule.
-Fred, écoute moi, supplia-telle quand mon bras lui chopa le coude et emmena le reste de son corps sur le palier. C'est vrai, regarde sous le frigo !
La porte fit son office, me coupant du monde extérieur et des explications de ma voisine. Sous le frigo, évidemment que j'allai regarder sous le frigo. La bête à poil qui me sert de compagnon avait inondé ce coin de la cuisine, et même si je ne suis pas une Mary Poppins du ménage, j'allais pas laisser du lait caillé embaumer l'appartement et couvrir toutes les autres odeurs réjouissantes symbolisant ma vie de mâle célibataire.
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Message  AleK Jeu 10 Mai 2012 - 17:28

rhhaaaa gourage de bouton, excusez moi les modos, pourquoi on peut pas éditer ses messages !! donc évidemment je voulais pas justifier à droite. je vais mettre la suite très vite, elle est écrite, je laisse l'encre sécher un peu.



< C'est rectifié.
La Modération >

.
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Message  AleK Jeu 10 Mai 2012 - 18:25

**
L'appartement était meublé avant mon arrivée. Je pris le pack de lait et le jetai dans l'évier, n'ayant plus de poubelle à disposition. En bougeant le faiseur de glaçon, je découvris une vérité implacable : lorsqu'un objet tombe et roule sous un meuble, l’hémiplégique plus qu'octogénaire ne va pas le ramasser. Bien que logique, ça me chagrinait de voir le peu de soin que certaines personnes apportent à leur environnement direct.
Les traces de lait avait rosi au contact du sang séché qui avait visiblement giclé jusque là. Dégoutté, je jetai chiffons et torchons dessus, pour éponger, la serpillière était partie en vacances avec la poubelle, leur dernière carte postale de Sao Paulo m'annonçai leur mariage. Je regardais le combat de tissus comme pour lui prêter un pouvoir auto-nettoyant. Un bristol retourné flânait non loin, l'air de rien, je le saisis du bout des doigts. C'était une carte visite, un coin avait trempé dans le liquide vital de Léon, le reste gardait sa couleur ivoire. De belles lettres annonçaient : Péroust Père et fils, avocats, dans le jargon de circonstance et accompagné de la ribambelle de chiffres officiels.
Quand les morts ont raison, c'est mauvais signe. Wanda pouvait en passer des nuits blanches avant que j'aille lui avouer que Léon nous baladait pas.
Vu que toute la famille semblait porter la robe, peu m'importait de tomber sur le père ou le fils. J'entrais dans le hall du cabinet, crottant allègrement les tapis, la bienséance m’empêchait d'exprimer ce que m’inspirait ces types qui ont toujours le barreau à la main. La secrétaire, tailleur et lunettes papillon, caricature des reportages pour adultes que je matte le soir, pour m'instruire, n'avait pas l'air émue de me rencontrer. L'interphone non plus, il n'émit aucun bruit particulier, et ce pendant longtemps. J'entendis les battants de la fenêtre claquer, avec la pluie à l'extérieur, il faillait pas être Einstein pour comprendre que ça clochait, à moins que le baveux aimait ses fauteuils Louis XV humidifiés par les ondées parisiennes. Là je me pris pour Bebel, de la grande époque, je défonçai la double porte d'un coup de mocassin Eram pour me vautrer péniblement contre une des chaises des invités.
Personne n’applaudit ma performance, pas un réal ne cria un coupé, on se la refait, plus vivant. Non, juste la fenêtre, la pluie et le fauteuil présidentiel trempé. Je me penchai à la fenêtre, et même pour un parfumeur professionnel, cette histoire puait l'embrouille. On était au premier étage, le gonze avait pas hésité beaucoup avant de s'enfuir. Les petits rouages dans ma tête ne fonctionnaient pas à plein régime et ce, depuis des années, sinon, je serais entrain de signer des autographes sur des bouquins plutôt que courir après... Après quoi d'ailleurs ? Un coupable désigné par l’au-delà ? Je vois bien mes prochaines pub, « Loiseau-Delà, investigateur sans frontière, même par delà la mort. »
Je mis les mains dans les poches, réflexe pavlovien permettant intelligemment de pas poignasser des choses potentiellement dangereuses pour autrui. Je m'étais vu jongler négligemment avec un presse papier qui servit l'heure suivant à écraser le crane d'un usurier, j’eus un mal fou à me dépêtrer des suspicions des bleus. Je sortis, sans adresser un regard à miss juillet, occupée sans doute à téléphoner aux flics. C'est au détour de la rue que j'estimais l'envergure de mon erreur, une voiture me fit des avances et trois gaillards en coulèrent.
Je me fouraillais rarement, avec la tendance à la bavure et ma malchance chronique, se trimbaler un calibre c'était choper vingt ans à perpète par semaine. Eux n'avaient pas l'air d'avoir besoin d'une arme à feu, les trois paires de battoir qu'ils avaient greffé au bout des bras paraissaient bien assez létales. J'espérai que papy Léon mouillait sa couche au paradis, à rire ou à pleurer, il m'avait jamais supporté, mais vu son passif, on allait finir copain de cellule et j'allais pas être des plus jouasse. Le béton du trottoir avait dû être coulé par des ouvriers consciencieux, ma tête ne l'entama pas. Ca ne correspondait pas à ce qu'il s'imaginait être un passage à tabac en règle, mes trois compagnons me remirent debout. Grave erreur, ils pouvaient pas s'attendre qu'à force d'en prendre plein la gueule, j'encaissai correctement les dérouillées. J'étais à peine sonné, mon talon fit sauter la rotule du premier, qui sautilla bruyamment vers sa bagnole pour s'y adosser. Pour le deuxième, je la jouais barbare, hameçonnant sa bouche, je le plaquai contre moi, me protégeant efficacement d'une riposte immédiate. Je lui fis passer l'envie de s'occuper de ma personne en s'occupant de son entre-jambe, et pas de la façon agréable d'un oiseau moqueur, mais plus du piaf en boule. Du coup après avoir vu ma rage vengeresse, c'est l’hésitation qui perdit le troisième. J'étais pas con au point de ne pas avoir un nerf de bœuf dissimulé le long de ma ceinture. D'un geste vif, je lui fis examiner le nez du larron. Et je détalai, il faut toujours savoir l'avantage que l'on a et le garder.
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Message  AleK Ven 11 Mai 2012 - 17:00

Presque à la case départ, pas loin en tous cas. Je poussai la porte de mon QG alternatif. Hassan me toisa proprement, et sans me quitter du regard, passa un bras sous le comptoir et sortit ma cuvée spéciale. C'est sans doute ma tronche qui avait gonflé ou ma chemise blanc douteux teinté d’hémoglobine qui l'avait alerté. Je m'attablais au zinc et lui racontais succinctement mes déboires. Je l'aimais bien Hassan, avec son accent et sa tête de terroriste. Il avait toujours des avis très tranchés, pas toujours sage par contre. Mais ce jour là, il se surpassa.

-Ce mec il t'as fait la tête au carré ? Prend ton flingue et explose lui les joyeuses ! me fit-il en mimant le geste à la scarface.

J'ai pas eu le temps d'entrer dans les détails de son plan machiavélique qu'une forme floue et fluo entra dans ma vision périphérique. Merde, Wanda, je savais qu'elle me ferait chier en voyant ma tête. Je la laissais pas se poser. Je fis cul-sec et me pressais vers la sortie. Je savais que j'étais injuste, elle m'avait sorti bien souvent de la mouise, même plus que de la mouise avec Béné, mais non, je pouvais pas me résoudre à la voir fanfaronner et s'inquiéter quand elle se rendrait compte tour à tour qu'elle avait raison et qu'elle m'avait mis en danger.

Je claquai la porte de chez moi, le calme après la tempête, même si la tempête avais l'air d'être passée là aussi. Plus que d'habitude je veux dire. Celui qui avait fait ça avait pris un malin plaisir à vider mes cartons. J'accusai pas le chat, je le voyais mal rassembler les affaires dans un gros tas informe au milieu de la pièce. Merde, Perfide je le voyais pas, je m'en inquiétai pas vraiment, mais je ne supporterai pas le trouver crucifier au mur.

Le téléphone sonna, je le trouvai sous un tas de fringues collantes. Soit j'avais oublié de les laver, soit la saloperie de fouineur avait vidé de la confiture dessus. C'était Hassan.

-Fred, j'avais oublié de te dire, ton mec, ce serait pas Péroust, père et fils ? Il est passé y'a une paye me demander où t'habitais, et là comme un con j'ai oublié de te dire qu'il est repassé tout à l'heure.

Un truc dur dans les reins, c'était pas la joie de m'avoir retrouvé de Péroust derrière moi, mais le canon de mon flingue, qui avait dû trouvé dans la commode.

-Merci Hassan, la prochaine fois prend du potassium, ça pourrait m'éviter un mal de crâne.

Je raccrochai sans un au revoir, ou un adieu vu la situation. D'ailleurs la situation, y'en avait pas, j'avais rien fait, personne ne m'avait demandé de l'aide, et pire, personne n'allait me payer. Je m'affalai dans le canapé, j'y retrouvai Perfide, qui me jeta un sale air, mais m'attaqua pas, jugeant la situation déjà bien assez à mon désavantage.

Alors voilà mon ennemi juré secret, trempé et tremblant. Son costard de baveux gouttait sur mon parquet, je le laissai faire, tant que le canon de mon arme oscillait entre ma tête et des parties plus sensibles de mon anatomie. Il avait pas l'air bien, comme s'il se demandait ce qu'il foutait là, d'ailleurs je lui demandai :

-Qu'est ce que vous foutez là ? Vous me voulez quoi ?
-Je sais pas trop...

Ca commençait bien cette conversation, on allait atteindre des sommets dans l'art de la joute oratoire. Bon, y'a bien des gens qui font carrière à parler pour ne rien dire. J'essayai de le motiver :

-Allez faites un effort, il doit bien y avoir un truc dans votre grosse tête d'avocaillon.

Ca semblait faire son effet, un peu de rouge aux joues, un clignement d’œil, il était pas encore près pour plaider aux assises, mais sur le banc des accusés, ça se dessinait de plus en plus clairement.

-Comment m'avez-vous trouvé tout à l'heure ? me demanda-t-il brusquement.
-Je vous cherchais pas personnellement, donc selon la théorie hautement fiable des improbabilités, je vous ai trouvé.
-Vous vouliez venger Preskovic ?

Léon Preskovic, oui ça sonnait bien, j'allais pas lui répondre que je ne savais pas qui c'était vu que je créchais dans son appartement. Enfin son ancien appartement.

-Ce vieux sénile ? non.

Je décidai de ne pas en rajouter, un petit commentaire pouvait faire pencher la balance de mon coté, en dire plus multipliait le risque de dire des conneries.

-Alors le viager, ça vous dit rien ?

Je laissais passer un ange, j'hésitai même à lui faire coucou. Un viager ? Ce vieil increvable de Léon avait quenellé un bourge. Et si Péroust était venu me voir à l'origine c'était pour ça. J'étais pas encore trop confit par les coups et l'alcool. Je devinais qu'il m'aurait mandaté pour espionner mon voisin, vous voir s'il allait casser sa pipe dans un avenir proche. Il commençait sûrement à perdre du fric à force de payer la rente du viager, et le vieux fossile devait à coup sûr laisser la maison dépérir, juste pour le plaisir de le faire chier.

-Laissez moi deviner Péroust, vous avez frapper au 69 quand vous avez tué Preskovic ? Il vous a ouvert et c'est demandé ce que vous foutiez là, comme moi y'a pas cinq minutes. Vous avez chié dans votre froc. C'était une teigne mais il était pas débile, il a compris, il a menacé d'en parler à votre papa chéri. Là ça devait être la diarrhée dans le pantalon. Vous l'avez choppé et envoyé par terre. Et les vieux c'est fragile, il s'est mis à pisser le sang, et vous vous êtes barré.
-Je peux pas décevoir encore une fois mon père. Je lui ai pas parlé du viager, je pensais qu'il serait content que je fasse une affaire sans lui, mais ce con de vioque voulait pas crever !

A le voir comme ça, gémissant et bavant, je doutai pas que son paternel l'avait pris sous son aile par pitié, ou pour le surveiller.

-Il a laissé le domaine à l'abandon, la toiture du bâtiment principal s'est affaissée l'année dernière, vous savez combien ça coûte ? J'allais me retrouver avec une ruine qui m'aurait coûté plein pot ! Je suis pas un criminel, je voulais juste pouvoir espérer. Je lui ai parlé à Preskovic, je lui ai demandé pourquoi il me faisait ça. Il a rigolé ce vieux bouc, il a roulé jusqu'à la cuisine et m'a proposé un café. Il savait que j'en voudrais pas. Il se moquait, il m'a dit que j'avais parié sur sa mort, et qu'il avait gagné, que si ça se trouve il m'enterrerait. Là j'ai pété un câble, je l'ai attrapé et jeté à terre. Quand j'ai vu le sang, j'ai paniqué et je suis parti.

-Très louable d’espérer la mort, de la trouver et de la laisser faire... Bref, pourquoi j'ai eu droit à un pot de départ en sortant de chez vous ? J'ai pas une tête comme ça d'habitude. J'ai fait un happening avec trois performeurs plutôt agressifs en bas de votre cabinet.
-J'en suis navré, me dit-il visiblement sincère. Le revolver qu'il tenait m’empêchait de l'absoudre. Il reprit en sanglotant, un peu de morve coulait de ses narines, très distrayant. J'ai des petits soucis d'argent, je joue, plus que j'ai, et j'emprunte. C'est pas la française des jeux avec qui je parie, les mecs rigolent pas, alors j'ai dit à Estelle, ma secrétaire, d'appeler des videurs si j'étais en danger. J'avais pas de raison de vous attaquer !
-Heu... vous faites quoi là, avec mon flingue et mon appartement retourné ? Je suis peu être un peu soupe-au-lait, mais je me sens agressé.
-Je voulais savoir pourquoi et comment vous êtes remonté jusqu'à moi, le vieux il aurait pu se taper la tête tout seul, y'a pas eu d'enquête.
-C'est Léon, ce vieux briscard, qui m'a dit que c'était vous. Là j'allais pas lui parler des esprits vengeurs, pas moyen que j'y croit, j'allais pas faire le plaisir à Casper de me ridiculiser. Je me souviens, sur la porte de son frigo, il mettait pas mal de cartes de visite, à hauteur où il pouvait les voir. Et quand vous l'avez laissé raide, il s'est réveillé, il a chopé la vôtre avec ses doigts sanglants, elle a glissé sous le frigo quand il a cassé sa pipe. Et si mon chat n'était pas une sale enflure, vous auriez eu les mains propres encore pas mal de temps. Et maintenant ?

Voilà je savais bien qu' à trop parler on disait des conneries, et maintenant... Oui c'est le genre de trucs qu'on sort à un dépressif acculé un flingue à la main.

-Laissez moi réfléchir. Il semblait vraiment le faire, il regardait autour de lui, il me regardait... Vous êtes un minable. Alcoolo célibataire, pas de clients, pas de réputation. Si je suis venu vous voir c'est que vous habitiez sur le pallier de Preskovic, je pensais économiser un peu d'argent. Vous deviez pas prendre cher de toute façon...

Quand on parle de moi au passé, c'est que c'est moisi. Je débraillais tous mes muscles, cerveaux compris et attrapa Perfide par la queue, ce qui le surpris autant que l'énerva. Vu que ce chat, c'est équivalant animal d'un mixer dans coque protectrice, j'ai jamais pu lui couper les griffes. Il le méritait, il m'avait foutu dans la merde avec ses briques de lait, en fait Wanda m'avait foutu dans la merde, mais elle n'était pas sous la main et je me voyai mal la jeter sur l'autre tache.

Perfide dut trouver le visage du Fils Péroust à son goût, car il resta accroché. On devait entendre brailler dans tout l'immeuble. L'avocat essayait de décrocher le chat, mais ça voulait pas. En reculant, il trébucha ou glissa, je sais pas trop, mais le résultat fût le même. La chute, c'est rarement le problème, le problème c'est l’atterrissage. C'était marrant, j'avais pas souvenir d'avoir mis un tabouret en travers du chemin. J'ai toujours mis en cause Péroust de l'avoir balancé là, les quatre fer en l'air. Mais qui sait ?

En tout cas Léon doit se bidonner, son meurtrier empalé sur un tabouret à l'endroit même où, sans son fauteuil, il avait rampé pour le désigner.

La boucle était bouclée, je m'en trouvais pas plus riche, et pas moins con, non plus. Restait à trouver une explication plausible, la vérité est rarement retenue dans les enquêtes.

Fin

Et pour ceux qui veulent le texte en entier, avec déjà quelques corrections sur les 2 premières parties postés, et un meilleur confort de lecture, il faudra attendre 7 jour ou me contacter pas mails, car je ne peux pas mettre de lien.
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Message  grieg Ven 11 Mai 2012 - 19:00

l'esprit, le ton "Loiseau" sont là
et c'est appréciable, tu as réussi à saisir l'essence du truc

par contre, sur quel logiciel écris-tu pour qu'il laisse passer autant de fautes ?

et puis, je pense que tu aurais dû prendre un peu plus de temps, relire, soulager le texte de lourdeurs.
Me retrouver à l'incipit avec une série de participe présent me troue la lecture, par exemple.

une lecture gâchée par ce manque de finition

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Message  Invité Ven 11 Mai 2012 - 22:25

Les fautes, ok, mais je ne vais pas bouder mon plaisir : c'est un bon Loiseau !
Avec des trouvailles qui m'ont fait marrer :
Dégoutté, je jetai chiffons et torchons dessus, pour éponger, la serpillière était partie en vacances avec la poubelle, leur dernière carte postale de Sao Paulo m'annonçai leur mariage. Je regardais le combat de tissus comme pour lui prêter un pouvoir auto-nettoyant.
L'organisation générale de ma vie laissait à désirer, l'organisation particulière de ma cuisine ne laissait personne la désirer.
ça fléchit un peu au moment des explications entre le fils Peroust et Loiseau, mais dans l'ensemble j'ai bien aimé.

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Message  Janis Sam 12 Mai 2012 - 8:34

j'ai lu la première partie et je suis séduite !

la suite plus tard
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Message  Lucy Sam 12 Mai 2012 - 18:44

Lu !

Je partage le point de vue de Grieg, mais ayant pas mal pris l'habitude de lire des textes si bourrés de fautes que c'en est débile (faudrait que je vous scanne une brochure touristique qui m'a fait poussé des grognements, voire des cris), j'ai été gênée mais ai survécu.

Le ton Loiseau est là, l'histoire se suit avec plaisir. Le chat est tout particulièrement bien taillé à coups de griffes. L'intrigue est sympa, puis la chute qui en appelle à la "vérité" malmenée est bien amenée.

Soigne, quand même, tes relectures ! ^)^
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Message  Invité Dim 3 Juin 2012 - 18:47

[i]L'organisation générale de ma vie laissait à désirer, l'organisation particulière de ma cuisine ne laissait personne la désirer[/i ]
^^

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Message  Invité Dim 3 Juin 2012 - 19:00

Lu aussi, un rythme assez haletant pour un Loiseau un peu plus dymamique, speedé.
Belles trouvailles et intrigue sans boulettes. Le chat comme arme de jet. Tout ça fait sens.
Tu dis être en train de peaufiner, tu aurais pu le faire avant, mais soit. Tu nous posteras le final ?

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Message  Sahkti Lun 9 Juil 2012 - 15:45

L'esprit Loiseau... ça fait plaisir de le retrouver celui-là !
De ci de là quelques lourdeurs, des phrases trop explicatives, des répétitions aussi qu'il serait aisé de corriger.
Ce qui me séduit particulièrement est ce recul dans la narration. On vit la scène tout en étant complètement spectateur; entre proximité et éloignement, on ne se sent pas bousculé, on trouve sa place presque naturellement.
Et puis l'histoire me plaît bien, il y a de l'idée.
Un brin de retravail et voilà qui améliorerait certainement ce texte, surtout sur sa forme.
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