Lucy in the sky with diamonds in the air and Alzheimer

« Une folle en été voilà ce que je fus
Mais l’été je ne pus jamais le mettre en fût
Et je bois aujourd’hui la brume de l’hiver
Follement malade, dois- je finir le verre ? »

A l’affut de l’amour, que m’importe le temps ?
Il court ou s’arrête, mais en toute saison
Ta beauté secrète rachète ta déraison
Où je me reflète, fasciné, haletant

Tu es belle encore, fière et folle en été
En hiver, âme étau, et fêlée, en étole
Ne te souviens-tu plus, Lucie, avoir été,
Au soleil, une fée, une douce luciole ?

Sous tes cils affutés, je devinais l’automne
J’aime tant le raffut quand tes yeux en eau tonnent
Et ton charivari quand accourt le printemps
Tu chavires et tu ries, tu renverses l’instant


« Oui mais ma maladie enlaidira mes larmes
Et mes rires un jour sonneront comme alarmes
Seras-tu l’arc en ciel, le soleil et la pluie,
La pierre qui gèle ? Promets d’être celui

Qui viendra éteindre la luciole en folie
Quand elle ne sera plus que peur, mélancolie
Devant ses souvenirs voués à disparaitre.
Ne plus avoir été et devoir encore être ! »

Tu ne partiras pas dans la nuit de l’oubli
Les étoiles seront ton étole en ton lit
Je serai la neige, et la brume, et le vent
Qui blesse et caresse, ton après, ton avant

Un mot me suffira, tes yeux, mon revolver
Puis nous remonterons les saisons à l’envers
De printemps en été, et d’automne en hiver
My Lucy in the sky with diamonds in the air


Et nous nous aimerons d’un amour toujours vert

"Picture yourself in a boat on a river
With tangerine trees and marmalade skies
Somebody calls you, you answer quite slowly
A girl with kaleidoscope eyes"


Elle est ce dé qui n'abolira pas le hasard ...

Où est la lumière ?

Dans ce texte il y en a beaucoup.

belle reference a la chanson avec ton titre, tes mots sont forts

Ne plus avoir été et devoir encore être !

Ce drame très actuel de ceux qui vieillissent maintenant trop longtemps.
Avec tes mots qui jouent pour ne pas pleurer tu évoques sans pathos ce qui nous fait tous craindre l'avenir à plus ou moins brêve échéance et appelle à se poser la question de l'euthanasie avec de plus en plus d'acuité.

On voudrait être certain de pouvoir faire cette promesse à ceux qu'on aime :

Tu ne partiras pas dans la nuit de l’oubli

Merci Rebecca pour cette évocation courageuse.

Entre les drogues qui facilitent l'oubli et l'oubli qui vient sans avoir été invité, y a pas photo. Il est bien torché ton texte et je viendrai m'y ressourcer encore.

Et encore, tiens !

La première partie de ce poème me rappelle des souvenirs douloureux
Pour la seconde, je ne sais pas...

J'ai relativement bien aimé, surtout pour le vocabulaire employé, plutôt intimiste, par contre certaines rimes me paraissent un peu faibles, attendues, mais j'aime cette athmosphère.