Exo "La parole est aux objets" : Au musée

Ne me regarde pas de cet œil effrayé
Je n’ai fait qu’obéir aux ordres de cet homme
Qui rue des Blancs Manteaux à peine réveillé
Faisait bien son boulot et coupait court en somme
Non pas des chevelures mais plutôt leurs support
Ah, j’en ai vu passer des dames comme il faut
Mon maître avec vigueur pratiquait comme un sport
La découpe en série dans ces beaux affûtiaux
Le travail manquait pas, alors avec courage
Raccourcissait aussi évêques, généraux,
Le sang bleu sans arrêt inondait mon corsage
Aujourd’hui je ne puis servir ces idéaux
Plus de tréteaux, plus d’échafaud aux Blancs Manteaux
Mon maître pour toujours est inscrit au chômage
Et moi dans ce musée, entourée d’oripeaux
N’en finis de mourir, couchée dans cette cage.

Incroyable ! Je m’apprêtais justement à faire parler... la guillotine !

Mais sans doute aurait-elle été moins divertissante que la tienne.

Double clin d'oeil, à la Veuve et à la chanson de Gréco.
Les mots de Jean-Paul Sartre sont habilement réutilisés

On en compatirait presque avec le bel objet ;o)
Mon maître pour toujours est inscrit au chômage

Choix étonnant et forme jubilatoire !
On ne peut que se réjouir de ce chômage...
Bravo Embellie pour ce rappel historique et humoristique d'un objet qu'on s'est empressé d'oublier.

Comment oublier cette pièce de conception française? Bravo pour cette fracassante évocation.

Un son qui vous coupe la chique...

Bravo, un poème sur cet engin, quel tour de force! et réussi sans effort apparent, tout aisance et vivacité.

J'ai découvert à cette occasion le texte de la chanson de Sartre et de Gréco, mais pour le fait historique: la guillotine fonctionna-t-elle jamais rue des Blancs-Manteaux?

Bonne idée de faire parler cette Veuve de bien sinistre mémoire. Belle réalisation.