Le jardin de Léon

Un grand carré de choux
De raves et de carottes
Une soupe enracinée
le jardin de Léon!

Dix pas en longueur
Dix de l'autre
Un cerisier
Un étendage au fil tendu
et un banc en bois lisse
Cent fois
Mille fois
Paupières closes
tranquille
Il a refait sa vie
Sur les fibres usées de son vieux banc en pin

Alors doucement le soleil
Se posait sur ses genoux pierreux
Et le vieux en tremblait de bonheur
Ce soleil enroulé autour du pantalon velours
C'était
C'était comme un chat
Gentil et lourd
Et le vieux caressait le tissu chaud
Longtemps
Longtemps

Au dessus du jardin
Un grand carré de ciel
Où crient des martinets
A dix huit heures
les soirs d'été

Et puis
Il a fermé le gros portail
le vieux Léon

Au dessus
Un grand carré de ciel
Où passent en novembre
de gros nuages mauves

j'aime bien cette sensation de soleil
qui chauffe la couenne
sous le tissu

joli texte maryse

Une histoire de carrés,
de carottes et de ciels
bleu et criant de martinets ou plein de nuages mauve.
C'est très bon
simple et poétique.

Maryse, je ne pourrai rien dire de mieux que ce qui a été dit. Juste une chose très personnelle : le vieux Léon a fait revivre mon grand-père, le temps de cette lecture, et cela m'a fait chaud au coeur. Merci beaucoup.

Le jardin d'un bonheur tranquille.
Un peu triste, la fin (car tout a une fin) " Et puis il a fermé le gros portail, le vieux Léon ".
Tu as l'art, comme Brassens, de suggérer le départ définitif des êtres humbles avec une extrême modestie.
J'apprécie ce tact, cette finesse.
Encore un beau poème, Maryse, et bravo pour l'avatar ! Tes petites-filles je suppose...

Un petit jardin aussi bien ordonné qu'un jardin de curé. Un lieu agréable pour réchauffer ses vieux os, et à la fin, une pointe de tristesse.
Très joli poème.

Bigre, je l'avais raté celui-là. Je suis en tout point le commentaire d'Embellie.

C'est émouvant. Le ton est juste ...Un joli partage.

Une simplicité dans la description des lieux et de l'homme que j'ai beaucoup aimée, et l'émotion arrive doucement, c'est très joliment écrit Maryse.

Joli poème simple et touchant. J'ai senti l'ensoleillement dès les premiers mots, j'ai ensuite regardé à gauche et... Bien sûr, Montélimar, ce n'est pas vraiment dans le grand Nord.
Ça me plaît bien, et Embellie a raison à propos de " Et puis il a fermé le gros portail, le vieux Léon "

Quoique là c'est bien parce qu'il avait un jardin, il aurait été commerçant, il aurait déposé le bilan. ^^

Un joli moment d'émotion

Tout est dans la qualité du velours,
des fois, ça s'use très vite, le velours.
Là, on a l'impression qu'on pourrait y lire et relire
une paire de fois, comme on y passe le fer,
avant qu'on en perde l'envie.

C'est beau, la simplicité...

C'est un très beau texte sincère et émouvant dans sa simplicité.

Me touche en particulier :

Alors doucement le soleil
Se posait sur ses genoux pierreux
Et le vieux en tremblait de bonheur
Ce soleil enroulé autour du pantalon velours
C'était
C'était comme un chat
Gentil et lourd
Et le vieux caressait le tissu chaud
Longtemps
Longtemps

Hum , on ressent la fraîcheur et le parfum d'un bon potager et d'un beau jardin ...