Exo "Les cailloux" : J'ai mis des cailloux dans mes poches

J'ai mis
des cailloux dans mes poches
des petits des gros
et puis je suis partie
à ta recherche mon amour
semant le doute
sur le chemin
de nos matins velours


J'ai semé un à un
les petits cailloux mon amour
pour retrouver
peut-être,
un jour,
la chambre bleue
de nos toujours

Un vent mauvais a emporté
mes p'tits cailloux mon amour
je ne trouve plus les sentiers
la route du retour
l'ogre me guette, tu sais
affûtant les couteaux
dans sa maison lointaine

les arbres touchent le ciel
les pierres roulent sous mes doigts
alors
je fais des monticules
j'écris ton nom salé

et soudain tu es là
mes cailloux dans les mains
et tu dis
allez,
viens.

Je trouve à ce poème, simple et très émouvant, un petit côté Prévert (j'en suis fan)

Un amour de conte de fée... Très agréable à lire.
Merci, Janis. :-)

Commenter du vers libre, techniquement, je ne sais pas le faire, je n'y connais malheureusement rien.

Par contre, je vais poser une question que "vent mauvais" me rappelle et qui m'a quelquefois occupée. J'espère qu'elle ne dévoiera pas le sujet. J'hésite toujours, en incluant les mots d'un autre poète dans mes textes, à les mettre en italique ou entre guillemets, bref : à les signaler.

Quelqu'un sait-il s'il existe une référence à ce sujet, pour la poésie classique?
Le vers libre n'est sûrement pas concerné.

Et pardon, Janis, de profiter ainsi de ta jolie pierre blanche au chemin de l'amour, pour lancer une interrogation plutôt qu'une réponse.

Amour égaré, amour retrouvé... C'est doux et joli et simple, j'aime beaucoup.

Bel hymne à la magie de l'enfance!

Très émouvant, tendre, simple, et beau.

Tous les adjectifs que je voulais employer l'ont étés ci-dessus.
Alors je dirai juste que ce poème m'a fait fondre. Et après l'avoir lu, il fait encore du bien.
Allez, je plagie les autres : c'est tendre, et c'est beau.

c'est triste
mais en poésie
et ben le triste c'est beau
c'est con hein ?
...

c'est beau janissette
et plein de poésie
...

mes chtites remarques perso seraient dans la construction du texte

j'inverserais le flashback de la chambre que je mettrais en premier et puis les matins velours (qui me sonnent un peu trop poncifs) je les mettrais en deuze, cela atténuerait le sentiment caricature...

et pour le Saint Nicolas de service, je sais pas pourquoi le affûtant ces couteaux me musique dans l'oreille un peu sec... j'entends quelque chose de plus long ou féminisé dans la tournure... l'affuteur de couteaux par exemple
bon, ça, c'est complètement persoje... comme d'hab,

amitié et tu vois que toi aussi tu poétises !!!

Fredo, j'aime bien tes conseils avisés et je les suis donc :


J'ai mis
des cailloux dans mes poches
des petits des gros
et puis je suis partie mon amour
pour retrouver
peut-être,
un jour,
la chambre bleue
de nos toujours

J'ai semé un à un
les petits cailloux mon amour
à ta recherche
semant le doute
sur le chemin
de nos matins capitonnés (mot provisoire, je cherche mieux)

Un vent mauvais a emporté
mes p'tits cailloux mon amour
je ne trouve plus les sentiers
la route du retour
l'ogre me guette, tu sais
l'affûteur de couteaux
dans sa maison lointaine

les arbres touchent le ciel
les pierres roulent sous mes doigts
alors
je fais des monticules
j'écris ton nom salé

et soudain tu es là
mes cailloux dans les mains
et tu dis
allez,
viens.

Ah oui, il est vraiment bien, comme ça, ce poème. Cette version est encore plus fluide.

À propos de "capitonnés", j'ai pensé à "petits matins feutrés", ou "douillets"? mais cela ne respecte peut-être pas bien le sens que tu/vous veux/voulez donner au poème? (on se dit tu ou vous, nous? ;-) )

Et je réponds dans l'espace discussion, pour le pantoum. ;-)

j'adore
ça tord le coeur et puis
ça finit bien
ce conte pour enfants grands
quand nos cailloux ne sont pas jetés en vain

Ce poème me bouleverse Janis, je ne sais pas vraiment pourquoi ni d'où ça vient, c'est comme ça, ça me prend aux tripes.

Je crois que c'est ce mélange des deux mondes, celui de l'enfance et celui de l'adulte, et cette magnifique inspiration que tu as eue d'en faire un chemin entre les deux, qui se perd, et puis se rejoint.

Et cette strophe a pour moi une signification particulière qui me touche profondément :

Un vent mauvais a emporté
mes p'tits cailloux mon amour
je ne trouve plus les sentiers
la route du retour
l'ogre me guette, tu sais
affûtant les couteaux
dans sa maison lointaine

Je le garde précieusement celui-là, avec un autre qui m'avait tellement touchée aussi.

Merci de cette belle émotion à te lire.

Et puis ça me fait beaucoup penser à ceci :

J'aime bien :o) Bof je sais pas trop quoi dire d'autre m'enfin ça renseigne quand même l'autrice, nan ?

j'ai aimé ton poème Janis, son écriture simple, ses répétitions... en petits cailloux que tu sèmes, les thèmes : l'enfance, la quête, bien traités sur le mode du conte... rupture du rythme dans la troisième strophe : le vent mauvais emporte les cailloux, amour perdu... pour revenir en fin, et retrouver l'amour...
une lecture qui me tire vers la clarté, pour un retour, merci Janis...

il y aurait un juste un petit "semé-semant" qui me gênerait sur ce joli chemin d'amoureuse Poucette...

Legone a écrit:J'aime bien :o) Bof je sais pas trop quoi dire d'autre m'enfin ça renseigne quand même l'autrice, nan ?

t'inquiète, mes commentaires en poésie sont à peu près de la même eau (ou bière) !

V.W. aussi avait mis des cailloux dans ses poches... le titre de ton poème m'a fait un drôle d'effet !
Mais j'ai apprécié :-)

j'ai vraiment aimé cette douceur , ce gout restant sur le coeur ...

Je serre très fort mon caillou fétiche, pour éloigner l'affûteur de couteaux, je te serre contre moi pour te remercier d'écrire.

n'en jetez plus !
(des p'tits cailloux)

dernière mouture, juste deux petits changements suite à des remarques judicieuses


J'ai mis
des cailloux dans mes poches
des petits des gros
et puis je suis partie mon amour
pour retrouver
peut-être,
un jour,
la chambre bleue
de nos toujours

J'ai lâché un à un
les petits cailloux mon amour
à ta recherche
semant le doute
sur le chemin
de nos matins, de nos bonjours

Un vent mauvais a emporté
mes p'tits cailloux mon amour
je ne trouve plus les sentiers
la route du retour
l'ogre me guette, tu sais
l'affûteur de couteaux
dans sa maison lointaine

les arbres touchent le ciel
les pierres roulent sous mes doigts
alors
je fais des monticules
j'écris ton nom salé

et soudain tu es là
mes cailloux dans les mains
et tu dis
allez,
viens.

Encore mieux.

Hé les autres ! Arrêtez de lui lancer des cailloux, elle est complètement lapidée la pôvre !