Exo « Les cailloux » : Minéral magnétisme

J'adore cette idée d'une ligne blanche (qu'on pourrait poursuivre à l'infini, pourquoi pas ?)
J'aime beaucoup la minutie des détails donnés, qui ancrent dans une réalité.
Tu fais bien sentir la chaleur, et l'attrait que le minéral exerce sur toi. Cependant, - mais c'est sans doute un effet de la contrainte brièveté- il me manque quelque chose dans ce texte. Quelque chose qui le " noue" plus solidement que le seul "je me souviens".
J'aurais aimé que ça continue.

Un bien joli texte, mélancolique mais pas triste, ces bribes de souvenirs donnent envie de plus, parce qu’une histoire se dessine en creux et que l’absence de fin me laisse sur ma faim. Mais aussi parce que c’est bien écrit et donne envie d’en lire ainsi plus longtemps.

Un seul minuscule bémol ici, je me permets, étant donné le soin apporté à l'écriture, de chipoter sur un détail :
J’empoignais cette mer dans laquelle je me baignais jusqu'au cou, puis qui fuyait dans mes mains.
la tournure me gêne, soit le "puis" est de trop, soit c'est le "dans laquelle".

C'est une bonne idée de faire des cailloux des madeleines de proust
L'écriture est belle, ample
Comme mes camarades il me manque quelque chose cependant (quelqu'un, peut-être ? ou un Je plus affirmé ?) et dans la phrase que relève elea, c'est le puis que qui me fait un peu moche

Mais quand même, c'est bien plaisanrt

Ah, c'est très beau, j'aime beaucoup ce sentiment que tu déploies, à fleur de souvenirs.
Bon, moi, j'ai tiqué sur "jeunes adultes", j'ai trouvé ça moche dans toute cette poésie. Les cailloux à ligne blanche et le chemin que vous tracez, c'est une image simple et superbe, je trouve.
Tu t'es arrêtée au bon moment, plus de "je me souviens" aurait été de trop, je crois. Mais là, ça impose un rythme et un refrain, c'est agréable.

Super ces souvenirs-madeleine de Petite Poucette !

Chouettes souvenirs.
Celui de la roche brûlante après le bain glacé. Miam miam.
Et cette ligne blanche qui fait très "first love"

merci beaucoup à vous de m'avoir lue, d'avoir aimé...je devrais répondre à tous en particulier, j'en ai envie à chaque fois et je ne le fais jamais. mais je reçois toujours les avis de chacun de vous avec grand intérêt, et plaisir. c'est valable d'une manière générale, mais bon je le dis ici.
donc,
voilà la version corrigée:

Minéral magnétisme.

Je me souviens de la chaleur puissante, diffuse et confortable, accumulée aux heures les plus chaudes de juillet, des grandes roches de granit sur lesquelles je m’allongeais au bord de la fraîche Pigeyre. Nous venions d'émerger de ses cascades glacées, des vasques d’eau vive de ces recoins sauvages où nous nous baignions, côtoyant les vipères. Nous étions alors de tout jeunes adultes en vacances chez ta mère, en Lozère, et c'était l'heure de la sieste.

Je me souviens d’un jeu que tu avais initié sur les plages de la Drôme, lorsqu’on descend à gauche juste derrière le pont, après le monument aux morts. D’en bas, on voit l’église du village où nous avions notre maison. Nous ramassions uniquement les galets traversés d’une rayure blanche, pour en faire une longue ligne droite en les alignant un à un. Puis, fiers comme les gamins que nous n’étions plus depuis longtemps, nous avons contemplé la trace éphémère de notre œuvre achevée. Et notre petit gars qui nous accompagnait était fier, lui aussi.

Je me souviens des sables si doux du désert algérien. De ma fascination pour ces horizons mouvants de reliefs à l’infini dessinés par le vent. Ils pouvaient être blonds, ou rouges. J’empoignais cette mer dans laquelle je me baignais jusqu'au cou, et je la regardais s'enfuir en coulant de mes mains. Mes paumes en gardaient alors le tiède magnétisme.

Je me souviens, la résonance de l'écho minéral, jusque dans mes os.

Cette communion physique avec la nature m'a fait penser aux chats qui affectionnent les ondes telluriques et les recherchent pour s'y prélasser.

J'ai entendu chanter Camille en te lisant, dans ma bouche c'est un grand compliment.

J'aime beaucoup cette suite de souvenirs, même si j'ai le sentiment qu'il y manque peut-être un élément de liaison. Le sable du désert algérien me parle particulièrement et je trouve le final admirable.