Voler outre
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Voler outre
En attendant de participer à l'exo, j'avais un petit texte sous le coude.
Je revois la silhouette si curieuse de cet arbre dans le bas du pré. Sur son tronc cendré, doucement oblique, s'articulait une branche-maîtresse qui s'ouvrait en deux, comme des bras en corbeille jouant à s’emmêler sur leur extrémité. C’était une invitation à grimper, s'installer les jambes ballantes sur ce trône de fortune et scruter. Le coin se prêtait à merveille aux parties de cache-cache, sous les larges feuilles qui frétillaient telles des mains.
Je me revois saisir son tronc incliné et grimper serré, mes pieds nus épousant ses courbures, me déployer avec mesure, m'agripper à une branche, poser un pied à la jonction et, de l'autre, me hisser jusqu'à la branche de mystère.
Mais voilà que soudain, suite à une fausse manœuvre de jointure, je me retrouve juchée sur mon perchoir, avec une cheville qui gonfle, sans savoir comment me tirer de ce faux pas. Impossible de me laisser choir. Comment redescendre, le pied endolori ?
L'arbre familier, le beau cognassier, devient subitement un simple arbre à coings, un coing par ci, un coing par là, une prison de coings suspendus à esquiver en souplesse.
Les yeux fermés, je fouille l'horizon réticulé.
Quels désirs gonflent mon rêve?
Je voudrais comme une outre me glisser, m'élever dans l'air. Je voudrais boire, m'enivrer. Filer sous les étoiles, parmi les tableaux constellés. Aspirer à flots. Aspirer aussi loin que les tourbillons m'emportent. Là où l'aube rosée me baignera les doigts.
Pense au vent frais, chantonne les yeux fermés.
Élance-toi.
Tu oublieras vite comme il fait frais dans la rafale.
Je pense à l'air, un fil ténu me retient.
Il s'enroule à mon pied.
Et mon cœur martèle.
À qui ces cris ? La résonance s’étouffe dans les coins, je préfère l’air sans fond. Je veux que des ailes d’oies sauvages m’entraînent voir des ciels toujours plus loin. Au fin des fins. Plus rien, doux vide sous la rouille du couchant.
L'air de rien vous effleurerait.
Tronc qui s’écaille, mains qui frétillent devant moi.
Les yeux fermés.
Voler outre.
Je revois la silhouette si curieuse de cet arbre dans le bas du pré. Sur son tronc cendré, doucement oblique, s'articulait une branche-maîtresse qui s'ouvrait en deux, comme des bras en corbeille jouant à s’emmêler sur leur extrémité. C’était une invitation à grimper, s'installer les jambes ballantes sur ce trône de fortune et scruter. Le coin se prêtait à merveille aux parties de cache-cache, sous les larges feuilles qui frétillaient telles des mains.
Je me revois saisir son tronc incliné et grimper serré, mes pieds nus épousant ses courbures, me déployer avec mesure, m'agripper à une branche, poser un pied à la jonction et, de l'autre, me hisser jusqu'à la branche de mystère.
Mais voilà que soudain, suite à une fausse manœuvre de jointure, je me retrouve juchée sur mon perchoir, avec une cheville qui gonfle, sans savoir comment me tirer de ce faux pas. Impossible de me laisser choir. Comment redescendre, le pied endolori ?
L'arbre familier, le beau cognassier, devient subitement un simple arbre à coings, un coing par ci, un coing par là, une prison de coings suspendus à esquiver en souplesse.
Les yeux fermés, je fouille l'horizon réticulé.
Quels désirs gonflent mon rêve?
Je voudrais comme une outre me glisser, m'élever dans l'air. Je voudrais boire, m'enivrer. Filer sous les étoiles, parmi les tableaux constellés. Aspirer à flots. Aspirer aussi loin que les tourbillons m'emportent. Là où l'aube rosée me baignera les doigts.
Pense au vent frais, chantonne les yeux fermés.
Élance-toi.
Tu oublieras vite comme il fait frais dans la rafale.
Je pense à l'air, un fil ténu me retient.
Il s'enroule à mon pied.
Et mon cœur martèle.
À qui ces cris ? La résonance s’étouffe dans les coins, je préfère l’air sans fond. Je veux que des ailes d’oies sauvages m’entraînent voir des ciels toujours plus loin. Au fin des fins. Plus rien, doux vide sous la rouille du couchant.
L'air de rien vous effleurerait.
Tronc qui s’écaille, mains qui frétillent devant moi.
Les yeux fermés.
Voler outre.
Invité- Invité
Re: Voler outre
L'air de rien... Alors tu as sauté Chrystie?
Des passages d'enfance émouvants.
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Maryse- Nombre de messages : 811
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