Retour (l'Imprudence)
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Océacide
Pussicat
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Retour (l'Imprudence)
Aucune humeur mélancolique
Ne vient distraire l’immensité
Du jardin vert rasé de près
Où se griffèrent la femme et l'homme
Aucune humeur mélancolique
Ne vient distraire
L’immensité gavée de bleu
Du ciel monochrome
L’immensité gavée de bleu
Rejoint la ligne amère et verte
Des tuiles mangées et rouillées
De la mer endeuillée de mousse
Arbres au parc légers flottant
Sur l'onde aux brisures solitaires
La nature morte au tableau
Peint ses pages de mousse jaune
De verticalité plus qu’humaine
Droit massif lisse effeuillé sec
Squelettique et noueuse hauteur
Aléatoire pin noir saison
Saison des morts où l'automne est
Dessous le pin noir Sort du bois
Du jardin vert rasé de frais
Comme sorti de nulle part
Un grand fantôme un jardinier
Puis il s'assied sur le banc blanc
Face au grand peuplier fourbu
Ses pieds s'enfoncent dans la terre
Ocre du parc
Ses mains caressent la surface
L'usure du banc blanc
Lisse sa vallée
Chaque jour il regarde au loin
L'aube fichée sous l'horizon
l'Aurore à peine déchirée
Et le soleil enfin monter ruinant d'un rayon ses espoirs
Il est temps dit-il de couper
De soigner mon âme distraite
Et de partir
Ne vient distraire l’immensité
Du jardin vert rasé de près
Où se griffèrent la femme et l'homme
Aucune humeur mélancolique
Ne vient distraire
L’immensité gavée de bleu
Du ciel monochrome
L’immensité gavée de bleu
Rejoint la ligne amère et verte
Des tuiles mangées et rouillées
De la mer endeuillée de mousse
Arbres au parc légers flottant
Sur l'onde aux brisures solitaires
La nature morte au tableau
Peint ses pages de mousse jaune
De verticalité plus qu’humaine
Droit massif lisse effeuillé sec
Squelettique et noueuse hauteur
Aléatoire pin noir saison
Saison des morts où l'automne est
Dessous le pin noir Sort du bois
Du jardin vert rasé de frais
Comme sorti de nulle part
Un grand fantôme un jardinier
Puis il s'assied sur le banc blanc
Face au grand peuplier fourbu
Ses pieds s'enfoncent dans la terre
Ocre du parc
Ses mains caressent la surface
L'usure du banc blanc
Lisse sa vallée
Chaque jour il regarde au loin
L'aube fichée sous l'horizon
l'Aurore à peine déchirée
Et le soleil enfin monter ruinant d'un rayon ses espoirs
Il est temps dit-il de couper
De soigner mon âme distraite
Et de partir
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Retour (l'Imprudence)
Les mots me heurtes ... je trouve ce poème difficile à lire en fait car pas fluide mais peut être est ce voulu ?!
Océacide- Nombre de messages : 106
Age : 44
Date d'inscription : 17/10/2012
Re: Retour (l'Imprudence)
J'ai tout d'abord observé ce long poème sans ponctuation, puis je l'ai lu d'une traite, pour voir. Pensant m'être perdue parmi trop de mots, d'adjectifs, de phrases sans verbe, j'ai décidé de faire fi de cette sensation. Alors je me suis sentie enveloppée, pour finir plongée, touchée, à cet instant précis :
Dessous le pin noir Sort du bois
Du jardin vert rasé de frais
Comme sorti de nulle part
Un grand fantôme un jardinier
Puis il s'assied sur le banc blanc
Je ne l'avais pas vu venir, il m'a surprise ce jardinier, c'est comme si on avait mis volontairement un brouillard devant mes yeux en obstruant mon regard d'une nuée de mots, et puis soudain l'éclaircie, c'était donc ça...
J'aime beaucoup l'impression de "tactile" qui intervient dans la deuxième partie après celle, plus sensorielle, du début.
Merci de ce superbe moment de poésie, Pussicat.
Et combien j'aime ceci :
Chaque jour il regarde au loin
L'aube fichée sous l'horizon
l'Aurore à peine déchirée
Juste une petite remarque :
Ce vers : Arbres au parc légers flottant me semble un peu compliqué dans ses accords, j'ai dû le relire plusieurs fois pour le comprendre.
Dessous le pin noir Sort du bois : la majuscule à "sort" est-elle volontaire ?
Dessous le pin noir Sort du bois
Du jardin vert rasé de frais
Comme sorti de nulle part
Un grand fantôme un jardinier
Puis il s'assied sur le banc blanc
Je ne l'avais pas vu venir, il m'a surprise ce jardinier, c'est comme si on avait mis volontairement un brouillard devant mes yeux en obstruant mon regard d'une nuée de mots, et puis soudain l'éclaircie, c'était donc ça...
J'aime beaucoup l'impression de "tactile" qui intervient dans la deuxième partie après celle, plus sensorielle, du début.
Merci de ce superbe moment de poésie, Pussicat.
Et combien j'aime ceci :
Chaque jour il regarde au loin
L'aube fichée sous l'horizon
l'Aurore à peine déchirée
Juste une petite remarque :
Ce vers : Arbres au parc légers flottant me semble un peu compliqué dans ses accords, j'ai dû le relire plusieurs fois pour le comprendre.
Dessous le pin noir Sort du bois : la majuscule à "sort" est-elle volontaire ?
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Retour (l'Imprudence)
J'ai lu ta version plus aérée dans le fil discussion. Je pense qu'elle aurait eu sa place ici. Tu pourrais peut-être demander de la rapatrier sur ce fil.
En tout cas, ton poème gagne en lisibilité, et on a tout loisir, sans s'essouffler, à apprécier de belles images. On comprend mieux aussi la survenue dans le paysage du jardinier.
A propos, je n'ai pas, là, le texte sous les yeux. Mais peut-être as-tu voulu la répétition de sort, je crois que tu fais suivre de comme sorti. Si tu voulais éviter la répétition, tu pourrais mettre par exemple comme surgi
En tout cas, ton poème gagne en lisibilité, et on a tout loisir, sans s'essouffler, à apprécier de belles images. On comprend mieux aussi la survenue dans le paysage du jardinier.
A propos, je n'ai pas, là, le texte sous les yeux. Mais peut-être as-tu voulu la répétition de sort, je crois que tu fais suivre de comme sorti. Si tu voulais éviter la répétition, tu pourrais mettre par exemple comme surgi
Invité- Invité
Re: Retour (l'Imprudence)
Pour moi ce poème est trop touffu et asphyxie un peu le lecteur : il y aurait matière à deux textes, voire trois!
Par exemple, un triolet avec les vers que tu as déjà aimé reprendre en écho , un poème sur l'apparition du jardinier avec son âme en déliquescence, et pourquoi pas un autre sur la nostalgie automnale, le souvenir (l'homme et la femme griffés)...
Ce ne sont que des pistes, pour dire que les qualités de ton texte se perdent elle-mêmes.
Sinon, l'astuce de lecture proposée par Philisse fonctionne!
Manque ici l'autre version dont je découvre l'existence.
Par exemple, un triolet avec les vers que tu as déjà aimé reprendre en écho , un poème sur l'apparition du jardinier avec son âme en déliquescence, et pourquoi pas un autre sur la nostalgie automnale, le souvenir (l'homme et la femme griffés)...
Ce ne sont que des pistes, pour dire que les qualités de ton texte se perdent elle-mêmes.
Sinon, l'astuce de lecture proposée par Philisse fonctionne!
Manque ici l'autre version dont je découvre l'existence.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Retour (l'Imprudence)
Un beau paysage d'automne, de fin de vie, très pudique.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Retour (l'Imprudence)
J'ose un commentaire, le premier et le seul sur ma page : merci Legone, c'est le thème de ce texte.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Retour (l'Imprudence)
Un texte hyper sensible aux très belles images dont on se demande s'il est rêve ou réalité
Un découpage en strophes faciliterait la lecture
Mais c'est très émouvant
Un découpage en strophes faciliterait la lecture
Mais c'est très émouvant
Invité- Invité
RE : Tizef
le découpage en strophes existe, posté sur « Discussions autour de nos textes » : RETOUR (l'Imprudence) seconde version... pour Phylisse, le Sam 20 Oct 2012 - 1:25… tu commence à connaître ma pudeur à ne pas faire remonter un texte pour ceci ou cela, je préfère poster mes commentaires sur ce lien...
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Retour (l'Imprudence)
Merci Pussicat.
Ce serait bien que tu le publies ici, parce que la deuxième version mérite lecture, différente, peut-être plus accessible, faisant ressortir davantage la beauté de certaines images.
Ce serait bien que tu le publies ici, parce que la deuxième version mérite lecture, différente, peut-être plus accessible, faisant ressortir davantage la beauté de certaines images.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
A la demande de Phylisse
RETOUR (l'Imprudence)
seconde version ... pour Phylisse,
Aucune humeur mélancolique
Ne vient distraire l’immensité
Du jardin vert rasé de près
Où se griffèrent la femme et l'homme.
Aucune humeur mélancolique
Ne vient distraire l’immensité
Gavée de bleu ciel monochrome
Où se greffèrent la femme et l'homme.
L’immensité, gavée de bleu,
Rejoint la ligne amère et verte
Des tuiles mangées et rouillées
De la mer endeuillée de mousse.
Arbres au parc, légers, flottant
Sur l'onde aux brisures solitaires ;
La nature morte au tableau
Peint ses pages de mousses jaunes,
De verticalités plus qu’humaines.
Droit, massif, lisse, effeuillé, sec,
Squelettique et noueuse hauteur
Aléatoire ; pin noir, saison,
Saison des morts où l'automne est
Dessous le pin noir. Sort du bois,
Du jardin vert rasé de frais,
Comme sorti de nulle part,
Un grand fantôme, un jardinier.
Puis il s'assied sur le banc blanc
Face au grand peuplier fourbu.
Ses pieds s'enfoncent dans la terre
Ocre du parc.
Ses mains caressent la surface.
L'usure du banc blanc
Lisse sa vallée.
Chaque jour, il regarde au loin
L'aube fichée sous l'horizon,
l'Aurore à peine déchirée,
Et le soleil, enfin, monter, ruinant d'un rayon ses espoirs.
Il est temps, dit-il, de couper,
De soigner mon âme distraite
Et de partir.
seconde version ... pour Phylisse,
Aucune humeur mélancolique
Ne vient distraire l’immensité
Du jardin vert rasé de près
Où se griffèrent la femme et l'homme.
Aucune humeur mélancolique
Ne vient distraire l’immensité
Gavée de bleu ciel monochrome
Où se greffèrent la femme et l'homme.
L’immensité, gavée de bleu,
Rejoint la ligne amère et verte
Des tuiles mangées et rouillées
De la mer endeuillée de mousse.
Arbres au parc, légers, flottant
Sur l'onde aux brisures solitaires ;
La nature morte au tableau
Peint ses pages de mousses jaunes,
De verticalités plus qu’humaines.
Droit, massif, lisse, effeuillé, sec,
Squelettique et noueuse hauteur
Aléatoire ; pin noir, saison,
Saison des morts où l'automne est
Dessous le pin noir. Sort du bois,
Du jardin vert rasé de frais,
Comme sorti de nulle part,
Un grand fantôme, un jardinier.
Puis il s'assied sur le banc blanc
Face au grand peuplier fourbu.
Ses pieds s'enfoncent dans la terre
Ocre du parc.
Ses mains caressent la surface.
L'usure du banc blanc
Lisse sa vallée.
Chaque jour, il regarde au loin
L'aube fichée sous l'horizon,
l'Aurore à peine déchirée,
Et le soleil, enfin, monter, ruinant d'un rayon ses espoirs.
Il est temps, dit-il, de couper,
De soigner mon âme distraite
Et de partir.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
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