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Soleil couchant

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Message  D.E Ven 19 Oct 2012 - 22:14

Dans le coffre

Elle commençait à manquer d’oxygène. Les chevilles repliées sur les cuisses, les coudes sur la poitrine, elle sentait les premières brulantes gouttes de sueurs pointer de ses spores. Elle n’aurait pu dire depuis combien de temps exactement elle se trouvait recroquevillée dans cette position fœtale, prisonnière du coffre arrière d’une voiture roulant vers une destination inconnue.
Qui était ce jeune homme qui l’avait agressé ? L’avait-elle déjà rencontré un jour ?
Des lots de questions sans réponses se succédaient dans sa tête. Il lui semblait que cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus sentit la voiture freiner ni accélérer.
Avait-ils déjà quitté Tokyo ?
Aucune lumière ne filtrait du coffre et chaque fois qu’elle avait essayé de lever la tête pour se dégager de son enclot, les paumes de ses mains s’étaient toujours heurtées à la froideur rugueuse de la carrosserie. Ce petit cercueil qui empestait le pneu lui provoquait des hauts le cœur. Tordu dans une position inconfortable, son cou élançait les prémices d’un torticolis futur, tandis que sa tempe gauche, brulante et pincée, lui arrachait une irritation aigue comme toutes les extrémités gauches de son corps en appuie sur le rustique fond du coffre.
Elle bougea légèrement pour soulager ses points d’appuies. Sa cheville frotta une texture en cuir. C’était celle de son sac à main Guess. Elle pensa qu’avec un peu de chance elle parviendrait à s’en saisir. Après s’être tortillée en s’aidant de ses chevilles fines dépourvues de poils, sa main aux ongles manucurés saisit le sac à main. Elle l’ouvrit, souffla un grand soulagement quand ses doigts se refermèrent sur son téléphone portable, un Samsung, qu’elle sortit du sac, puis qu’elle pianota les yeux plissés sous la nouvelle lueur d’espérance bleu que projetait l’écran du téléphone.

Sa sèche respiration reprit lorsqu’elle entendit une voix masculine à l’autre bout du fil :
- Je suis dans le coffre d’un psychopathe aidez moi ! Si vous plait aidez-moi ! Je manque d’air ! Je vous en prie aidez-moi ! Il va me tuer !
- Gardez votre calme madame… garder votre sang froid… respirer lentement… c’est bien… Comment vous appelez vous ?
- Aika Fujita.
- Bien… Quel est votre adresse ?
Elle donna l’adresse de son appartement situé dans le quartier jeune de Shibuya, à Tokyo.
- Quel est votre emploi ?
- Je suis étudiante à l’université de Tokyo. Je suis des cours de théâtre au Théâtre National de Tokyo.
- Où vous trouvez-vous ?
- Comment voulez vous que je le sache ! Je suis enfermée dans le coffre d’une voiture ! je suis dans l’incapacité de le savoir !
- Où vous trouviez-vous avant qu’on ne vous kidnappe ?
- Je… j’étais dans un bar. Il m’a assommé ! Mon dieu ! Il y’a eu des coups de feux ! Il y’a eu un carnage la bas ! Il a tué beaucoup d’hommes !
- Vous possédez tous vos esprits madame ? Vous êtes vraiment dans le coffre d’une voiture ?
- Insinuez-vous que je délire ? Je suis réellement dans le coffre d’une voiture !!! Je vous demande de l’aide au risque de ma vie et vous ne trouvez rien d’autre à me dire si ce n’est me traiter de folle espèce de connard !
Le son du combiné vide sonna dans son oreille.
- Moshi ! Moshi ! Moshi !
Rien ne lui répondit à part les impulsions d’absence. Une larme trancha sa joue. Lorsqu’elle entendit résonner la sonnerie stridente d’alerte de fin de batterie de son portable, elle ne put s’empêcher de pousser un juron en recomposant précipitamment le numéro de la police.
« Moshi ! ». C’était la même voix d’homme avec laquelle elle avait causé.
- Je vous demande pardon pour tout à l’heure, aidez moi s’il vous plait, je suis enfermé dans le coffre de la voiture d’un homme qui m’a kidnappé.
- Dieu merci c’est vous ! Comment allez vous jusque là ?
- Bien, si ce n’est que la batterie de mon portable peut lâcher à tout moment.
- Ne raccrochez surtout pas, nous sommes en train de vous localiser.
- Maintenant vous me croyez ?!
- Malheureusement oui. Notre central est littéralement submergé par les appels provenant de Kabukicho et faisant état d’une fusillade dans un bar.Quel est la marque de la voiture, si vous vous en souvenez ?
- Non je ne m’en souviens pas. Je ne m’en souviens pas !
Elle ne put contenir plus longtemps ses sanglots.
- Ce n’est pas grave madame ! Soyez forte ! Nous feront tout notre possible pour l’attraper avant qu’il ait le temps de vous faire du mal. Connaissez-vous votre ravisseur ?
- Non.
- L’avez-vous déjà vu un jour ?
- Oui je l’ai déjà vu. Non…. À vrai dire je ne suis pas sûr que se soit le même.
- Connaissez vous son mon ou n’importe quelle information qui pourrait aider nos services à découvrir son identité ?
- Je ne connais pas on nom. Il est entré et a tué beaucoup d’hommes dans le bar. Vous devriez envoyer des ambulances là-bas…
- C’est fait madame ! Nous vous allons localisé ! Nous vous envoyons…
Le portable s’éteignit et replongea les yeux d’Aika dans l’obscurité.
Elle jubilait pendant que ses iris domestiquaient la pénombre. Elle allait survire. Elle savait qu’il n’était qu’une question de temps avant que la police attrape le psychopathe et ne la libère de ce maudit coffre.

Soudain, dans un crissement de pneus, la voiture freina, puis son ronflement rassurant se tua. C’était la première fois durant tout le trajet, d’après son constat, que son ravisseur coupait le moteur. Elle entendit des pas lents qui se rapprochaient. Les sons des pas d’un homme sur des petites pierres. Son cœur battait la chamade. Le bruit d’une main sur le coffre acheva de l’affoler.
- Ne me faites pas de mal je vous en prie ! Cria elle vers l’éclat du jour qui l’aveuglait.
D.E
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Message  Invité Sam 20 Oct 2012 - 7:12

Le contraste entre le ton d'affolement de la kidnappée et le flegme du policier est bien rendu.
Le dernier paragraphe fait monter la pression. Le lecteur attend la suite, et rien ne vient.Il manque incontestablement une fin. Viendra-t-elle par la suite ?
Le titre, également, laisse supposer que nous aurons droit à une suite explicative.

Quelques remarques : ( tu ne m'en voudras pas, mais j'applique le principe d'atelier du forum)

brûlantes avec accent circonflexe
sueur au singulier
ses pores ( pas ses spores)
ce jeune homme qui l'avait agressée
elle n'avait plus senti ( sans t)
Avaient-ils
enclos (s, pas t)
brûlante de nouveau. Toujours avec accent circonflexe
aigüe tréma sur le u
en appui ( sans e ni s)
Guess et Samsung... ces détails publicitaires n'ayant aucune importance pour la suite, autant s'en passer
Ses chevilles dépourvues de poils... détail comique ! Pareil : si les poils avaient une importance pour la suite... mais ce n'est pas le cas.
Souffla un grand soulagement. Souffla de soulagement
On ne pianote pas un téléphone, on pianote sur le clavier
la lueur d'espérance bleue avec un e à bleue
respirer, respirez
Quelle est votre adresse ( pas quel)
Vous ne trouvez rien d'autre à me dire si ce n'est que...vous ne trouvez rien d'autre à me dire que de
s'il vous plaît (accent)
voix d'homme avec laquelle elle avait causé... à laquelle elle avait parlé
je suis enfermée ( avec un e)
qui m'a kidnappée ( avec un e)
je ne suis pas sûre ( avec un e)
que ce soit ( ce, pas se)
son nom ( oubli du s)
Nous vous avons localisée ( avec un e)
son ronflement rassurant se tut ( pas se tua)

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Message  Invité Sam 20 Oct 2012 - 11:58

cria-t-elle

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Message  D.E Sam 20 Oct 2012 - 22:52

(merci pour tes corrections Iris !)

Miro chez Takani

Malgré l’obscurité partielle et l’éclairage qui l’ornait, Miro reconnut aisément le bâtiment qu’il avait vu la veille sur Google Map. Il pressa le pas en trainant derrière lui la valise sortie du coffre arrière du taxi qui l’avait transporté de l’aéroport de Tokyo jusqu’au quartier d’Arakawa, quelques instants plus tôt.

Une brise sèche du mois de juillet qui soufflait à ce moment lui arracha une quinte de toux sèche alors qu’il sonnait à l’interphone. Personne ne répondit. Il pensa que Takani n’était peut-être pas chez lui. Il regarda sa montre en contractant les muscles de son visage fin orné d’une paire de lunettes de vue transparente dans laquelle se reflétait le réverbère au coin du bâtiment et les aiguilles tournoyant de sa montre.

20h45. Miro s’inquiéta.

Il l’entendit d’abord ronfler dans son dos. Ensuite il vit la Mercedes aux phares allumées en train de se garer sur le parking aux places individuellement délimitées par des traits dont la blancheur ressortait dans la nuit.
Élégamment vêtu, des lunettes de soleil visées au nez, ainsi se dessina dans le cadre des verres transparents de Miro l’homme qui venait de sortir de la belle allemande et qui maintenant se dirigeait vers lui.

- Konbanwa ! Dit Miro, d’une voix tremblante entre peur et admiration.
Mais l’homme ne répondit pas. Il vit le muet ouvrir la porte du hall en pianotant un code comme un robot de sorte qu’il ne put s’empêcher de penser que cet homme vêtu de gestes ruisselants d’assurance avait inscrit le code d’instinct.

Dans le hall Miro eut la désagréable sensation de ne point exister et la craintive conviction que planté là, comme ça : tête haute, menton carré, épaules bien ceinturées dans son costard et poitrine bombée comme s’il aurait voulu défier tout l’immeuble à lui tout seul, l’homme aux lunettes fumées monopolisait tout l’espace.
Miro appela l’ascenseur en adressant un sourire qui ne fit naitre aucune réaction de l’homme élégamment vêtu.
« Espèce de connard ! Tu te crois plus digne que qui ?! Les merdeux à Tokyo se croient plus valeureux que les autres ! ». Pensa Miro guettant du coin de l’œil l’homme qui restait immobile.
Miro habitait Kyoto. Il s’était rendu à Tokyo pour retrouver son petit frère qu’il n’avait plus vu depuis plusieurs années…

Dans un bruit sourd, presque qu’aussi fin qu’une caresse auditive, l’arrivée de l’ascenseur sonna le glas des injures inaudibles de  Miro. Il entra à petits pas dans l’élévateur après l’homme duquel il sentait émaner une aura similaire de celle qu’il voyait souvent enveloppée les rôles masculins des Jitsuroku eiga*.
Un puissant parfum d’eau de toilette masculin s’amplifia dans les narines de Miro qui semblait y reconnaitre les effluves d’Acquo di Gio, une des eaux odorantes que portait régulièrement un de ses collègues et amis resté à Kyoto.
Au moment où son bras s’élançait pour presser le bouton numéro 7, la main de l’homme le devança et vint masquer le chiffre. La main se retira comme celle d’un automate. Une empreinte ensanglantée recouvrait à présent le chiffre illisible. Miro sentit dans le creux de sa poitrine son pouls s’affoler. Son regard se posa sur l’homme qui restait immobile, de profil, tête haute, menton carré et torse bombé, semblant fixer quelque chose d’invisible derrière ses lunettes noires ; tandis que Miro compressait du dos le coin d’ascenseur qui se trouvait à l’opposé de l’homme.
Les jambes fléchies, le corps figé à reculons, Miro qui venait de baisser la tête vers le sol comme font les males lambda confrontés aux males alpha, découvrit des gouttelettes formant un chemin d’hémoglobine qui se dirigeait vers son compagnon d’ascenseur. Ce dernier semblait ne pas s’être aperçut dans quelles émotions il avait plongé Miro. Il restait d’une droiture et d’une froideur intangible dans sa position. Miro vit une coupure dans le tissu de la veste noire de l’homme au niveau du deltoïde droit. Son regard descendit jusqu’au poignet et y découvrit un filet de sang qui alimentait au compte goutte les taches fraiches du sol.
Il perçut soudain un léger frottement de tissu, vit le poing ouvert se fermer et les gouttelettes de sang cesser de chuter. Le poing dont les veines avaient enflé semblait menacer son visage comme un bloc de béton prêt à frapper. Un rapide coup d’œil sur l’indicateur de planché d’ascenseur lui fit découvrir qu’ils se trouvaient au sixième étage.
«  Plus qu’un étage ! J’espère qu’il y aura quelqu’un ! ».  C’est alors qu’il perçut un nouveau mouvement. L’homme ouvrit le poing et Miro sentit ses entrailles jusque-là contractées, au fond de son ventre qui se détachaient. S’ouvrit la porte de l’ascenseur pour qu’il sorte en dernier.

- Excusez-moi Monsieur, je cherche Takani Kimura.
L’homme s’arrêta. Miro retint son souffle lorsqu’il se retourna.

- Euh, euh, je voudrais rencontrer Takani Kimura. Je vous serais grandement reconnaissant si vous m’indiquez lequel de ces appartements est le sien.
Miro avait parlé rapidement et s’était rapproché de l’homme en souriant. Dans un bruit sourd, il entendit les portes de l’ascenseur qui se refermaient.

- Pourquoi voulez vous savoir où habite Takani Kimura ?
Demanda l’homme d’un ton grave. Miro cacha ses mains derrière ses cuisses, détourna le regard, puis bafouilla une explication que lui-même aurait été incapable de comprendre.

- Je suis Takani Kimura.

Il lui semblait avoir rêvé. Il se questionna intérieurement : « il a bien dit je suis Takani Kimura ? Chouette ! C’est le plus beau jour de ma vie ! ». Mais comme l’homme restait figé avec son visage inexpressif derrière ses lunettes noires, Miro trouva qu’il devait reformuler oralement sa question :
- Takani, est-ce bien toi Takani ?
Il dandinait sur place en attendant la réponse.
- Oui je suis Takani. Et vous, qui êtes-vous ?
- Je suis Miro ton frère ! Souffla-t-il en bavant.
Il courut vers Takani puis le serra dans ses bras comme on enveloppe d’amour un être cher que l’on n’a plus vu depuis longtemps, ainsi qu’une menace devenue inoffensive.


Jitsuroku eiga* : style de film de yakuza caractérisé par le nom respect du code des yakuza. Ces films se réfèrent à l’époque postérieur aux années 1930 jusqu’à nos jours. Années marquées par la primauté du gain économique et de la survie au dépend du respect des règles traditionnelles des yakusas.
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Message  Invité Dim 21 Oct 2012 - 8:07

Je suis très inquiète. Qu'avez-vous fait de la kidnappée ? Ce récit est-il une suite au premier ?

Spoiler:

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Message  D.E Lun 22 Oct 2012 - 18:52

@Iris : Oui c'est une suite du récit !
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Message  D.E Lun 22 Oct 2012 - 19:01

La récréation de Mr Jiang


La limousine noire aux vitres fumées vint s’arrêter devant Lee. La portière arrière s’ouvrit en signe d’invitation. Elle entra. L’intérieur qu’elle trouva cousu et qui exhalait le luxe se répandit en un agréable effluve dans ses narines. Elle sentit son postérieur propulsé en douceur lorsque la limousine roula et que les HLM d’Arakawa troués par mille lumières défilèrent des deux côtés des vitres fumées comme des étoiles rectangulaires dans la nuit. Elle toussa pour se rassurer, lorsqu’elle sentit le regard de l’homme posé sur son corps. C’était un regard froid chevauché par une chevelure grisonnante que soutenait un menton pointu duquel ne semblait pouvoir s’évader aucune émotion qui ne fut contrôlée. Ce corps droit et rigide confortablement installé dans le creux du cuir semblait la défier par son silence et par son regard baladeur qui pesait et soupesait chaque portion porno sexuelle de son corps, dans un rictus de mépris. Pour la première fois, depuis qu’elle vendait ses charmes, elle se sentit humiliée et menacée dans sa dignité. Elle se demanda ce qui l’oppressait dans le visage de l’homme assis en face d’elle ; elle se convaincue que c’était ses narines, qu’il avait pointues et retroussées comme celle d’un renifleur, qui lui donnaient cet air pervers et méchant.

Elle eut soudain du mal à respirer comme si un bouchon comprimait sa poitrine. Son interlocuteur qui restait muet, ramassa une bouteille de champagne puis versa le précieux liquide dans un verre de cristal qu’il lui tendit. Ses doigts s’en saisirent en tremblant avant que ses lèvres huilées d’un rouge vif ne se mouillent.

La limousine s’arrêta. Un jeune homme monta. Souriant et très élégamment vêtu, elle le trouva d’une grande beauté physique. Il s’installa près de l’homme aux cheveux grisonnants sans saluer personne et sans prononcer un mot comme l’avait prescrit l’annonce. Il se mit à la regarder, les yeux brillants de désir.

Yan Lee sentit des fourmis couler dans son vagin. Elle était rassurée de devoir coucher avec ce beau jeune homme et de pas devoir se taper l’homme au regard froid qu’elle trouvait laid.

Quatre jours auparavant, sur un site internet de rencontre, elle avait répondu à une annonce qui recherchait un jeune homme et une jeune femme pour qu’ils aient des relations sexuelles devant l’annonceur en échange de 100.000 yens. Une sacrée somme qui aurait permis à Yan Lee de rembourser ses dettes. Elle avait répondu à l’annonce, et le lendemain, rendez-vous avait été fixé avec l’annonceur, avec pour unique condition le silence absolu à garder lors de la rencontre. Yan Lee était sortie de nuit attendre la limousine dans une rue sans avertir son concubin (un japonais de vingt-quatre ans prénommé Nishi qu’elle souhaitait épouser pour les papiers) avec qui elle vivait depuis deux ans dans un minuscule appartement situé dans un Hlm vétuste majoritairement occupé par des personnes âgées et des gagne-petit d’Arakawa.
Venant de Chine, elle était entrée cinq ans plus tôt illégalement dans le territoire japonais pour des raisons économiques. Elle voulait devenir juge et indépendante. À 23 ans, en attendant la fin de ses longues études, elle se prostituait dans le dos de son ouvrier de concubin qui croyait qu’elle travaillait comme aide ménagère dans les bureaux d’affaires de Shinjuku pour financer ses études et leur loyer.

La limousine s’arrêta. L’homme aux cheveux grisonnants descendit le premier, grave. Quand Yan Lee se retrouva à l’extérieur, elle constata qu’ils se trouvaient dans un parking souterrain. Sa tête tournoyait un peu. Elle n’avait aucune idée du quartier de Tokyo dans lequel ils se trouvaient.
Ils prirent un ascenseur puis débarquèrent quelques instants plus tard dans un couloir situé au dixième étage, qui fit penser à Yan li qu’ils se trouvaient dans un hôtel. L’homme aux narines pointues et retroussées ouvrait la marche, elle la complétait, et le jeune homme la fermait. Sur la porte qu’ouvrit l’homme aux cheveux grisonnants, elle eut le temps de lire le petit l’écriteau : « Mr. Jiang », avant d’entrer à son tour.

Ses pupilles se dilatèrent à cause de la faible luminosité de la pièce baignant dans un rouge carmin répandu par des appliques. Le lit, qui occupait trente pour cent de l’espace de la chambre, était recouvert de velours et d’un ciel lit aux allures de corsets. Depuis qu’elle vendait ses charmes à des hommes fortunés, Yan Li eut la certitude de ne s’être jamais retrouvée dans une chambre aussi sensuelle que celle dans laquelle elle se trouvait. Elle remarqua un étrange récipient au coin du lit qu’elle jugea être une glacière. Elle pensa que cette dernière gardait au frais les boissons qu’elle et le beau jeune homme avaleraient après avoir sué.

Noyé dans la lueur rougeâtre qui le faisait ressembler à un démon aux yeux noirs et à la peau rouge, il s’approcha d’elle, découvrit la blancheur de ses dents et la noirceur de ses gencives à travers un sourire sinistre, puis elle sentit sa main lente et douce se frayer un chemin dans son intimité.
Les caresses de ses doigts agiles qui remuaient sur son clitoris ainsi que leurs pressions à l’intérieur de son vagin la firent se pincer les lèvres de plaisirs. Encore plus quand cette main insolente se dirigea vers ses fesses et qu’un doigt se mit à forcer l’entrée de ceux-ci. Elle ne put retenir l’évasion d’un soupir chaleureux. Savoir qu’elle était observée et surement désirée par l’homme aux cheveux gris l’inondait. L’homme qui devait s’appeler Mr Jiang d’après l’écriteau qu’elle avait lu sur la porte, était assis sur une chaise contre le mur, le dos bien droit, les fixait avec une apparence de diable dans l’océan rouge dans lequel ils étaient tous plongés.

« Ce soir l’assistant du Diable me baise pendant que son patron m’observe ».

Allongée sur le lit elle laissa son amant du soir écarter ses cuisses puis nicher sa bouche tiède sur son vagin ouvert comme fleur. Il suçait, léchait, avec sa langue, ses chairs qui suintaient un peu plus à chaque nouveau lapement, ses chairs cul-sacquées au creux des reins qui accueillaient sa langue et qui la libérait qu’une fois chargée d’effluves vaginaux au gout du saké.
Elle le vit se redresser puis porter son pénis à demi-érectile dans sa bouche.
Elle le suça de ses lèvres glissantes qui transformèrent rapidement le membre flasque en braquemart. Elle le laissa écarter une nouvelle fois ses cuisses, y replier ses chevilles de sorte à faire jaillir son vagin puis se mettre à la pénétrer d’abord avec douceur et lenteur, ensuite avec brutalité.
Ses fesses amortissaient dans un tremblement ondulatoire les bombardements virils des coups de reins de son amant. Chaque nouvelle attaque la transperçait de plaisir.
Derrière celui qui la pénétrait, Yan li, le regard dans les dessous du ciel lit aux allures de corsets comme dans une jupe guettée d’en dessous, imaginait Mr Jiang hors de porté des délices de son corps féminin, sur sa chaise occupé à étendre son pantalon en l’observant copuler et en fantasmant avoir accès à son entrecuisse brulant.

Les coups de reins de son amant du soir s’accélèrent et firent grimper les sons de ses cordes vocales dans les aiguës. Elle le sentit se figer profondément dans elle, lui, qui n’allait plus tarder à la rejoindre sur le mont extase dans un râle. Un bruit sourd résonna. Il s’affala sur elle les muscles sans consistance. Elle n’entendit aucun râle mais sentit son sperme qui débordait de son vagin puis qui s’écoulait sur les draps de soie. Essayant de le relever parce qu’il pesait lourd, sa main en saisissant sa nuque s’humidifia dans une texture crémeuse et humide. Son pouls s’affola lorsqu’un liquide qui provenait de la nuque de son amant se rependit sur ses seins. Elle rejeta brutalement le corps et cria. Mr Jiang se tenait devant elle. Il se tortillait comme un fou au bord de la jouissance et pointait une arme à feu minus d’un silencieux vers elle.

- Tu peux crier autant que tu veux salope ! Personne ne t’entendra parce que les murs sont insonorisés.

Elle le vit qui se rapprochait. Baigné dans la lueur rouge dans laquelle baignait toute la pièce, il ressemblait à Belzébuth. Elle voulut s’enfuir mais son corps n’eut aucune réaction. Elle suffoquait et sentait le sang qui inondait peu à peu ses poumons.
- Les femmes ne sont jamais aussi belles que quand elles jouissent et quand elles
meurent. Après avoir joui en te voyant jouir, je jouirai en te voyant morte.
Elle sentit le baiser du canon contre son front. Le nouveau bruit sourd qu'il émit fut le dernier son qu’elle garda de la vie.

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Message  D.E Mar 23 Oct 2012 - 21:31

L’homme à tout faire

Chong fumait une cigarette, au volant de la limousine garée dans le parking souterrain, en attendant son patron, Mr Jiang. Lorsque ce dernier finirait de s’amuser avec les deux jeunes gens, savait Chong, une équipe de trafiquants d’organes prélèveraient des organes sur les corps des deux amants pour les écouler au marché noir.

Cela faisait trois années qu’il était l’homme à tout faire de Mr Jiang, son chauffeur, son homme de main, son confident, le seul dans leur famille criminelle en qui Mr Jiang disait vouer confiance et disait considérer comme un véritable frère parce que leurs familles à tous deux étaient issues de Xinnan, un village du sud de la Chine situé à une dizaine de kilomètre de Changsha la capitale de la province centrale du Hunan, ville symbolique de la naissance du communisme chinois, où Mao Zedong fréquenta durant quelque années pendant son enfance et épousa sa première épouse qui fut assassinée dans cette même ville de Changsha par le parti Nationale.

Malgré son imposant gabarit (2,04 mètres pour 128 kg) Chong restait fortement affecté par le caractère de Mr Jiang qui demeurait le plus énigmatique caractère parmi ceux que sa trentaine d’année d’existence sur terre lui avait permit de croiser jusque là.
Ce cinquantenaire colérique au nez pointu et aux narines renifleuses de cocaïne comme celle des hyènes les carcasses des charognes, avait augmenté la fréquence de ses récréations avec des jeunes amants, au damne de Chong, superstitieux, qui croyait un jour être frappé par les esprits vengeurs de tous les passagers qu’il avait conduit à la mort. « Faudrait lui dire de stopper cette pratique. C’est mauvais pour le karma ». Pensa-t-il en aspirant le cul de sa cigarette avant d’être temporairement aveuglé par les phares chauds d’une bagnole qui quittait le parking. Avec le temps il avait constaté que les recréations de Mr Jiang augmentaient parallèlement à son niveau de stress. C’était la deuxième fois du mois qu’il l’avait déposé dans le parking souterrain de cette tour en compagnie d’une jeune femme et d’un jeune homme qui devaient à présent tous deux être des cadavres en train de subir ses déviances. « C’est le rendez-vous avec Mr Masayuki qui doit le rendre nerveux ». Ce rendez-vous très important pour Mr Jiang devait aboutir à l’expansion du territoire de sa famille criminelle au dépens de celle de Mr Mazimoto (dont l’aire d’influence concentrée au centre de Kabukicho était entravée au sud par la famille de Mr Jiang et au Nord par une autre famille yakusa, celle de Mr Masayuki, de sorte que le clan Mazimoto se trouvait pris en sandwich) grâce à l’alliance qu’il signerait avec la famille de Mr Masayuki.

Par la porte d’accès menant aux ascenseurs et aux niveaux supérieur il vit apparaitre Mr Jiang avec le masque temporaire qui décorait son visage après chacune de ses récréations, masque qui dissimulait son rictus de mépris perpétuel sans lequel il semblait à Chong avoir à faire à un autre Mr Jiang, masque qu’aurait bien aimé Chong que son patron garda toute sa vie.
- S’il te plait, tu peux me déposer à la maison ?
- Oui chef ! Répondit précipitamment Chong.
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Message  D.E Jeu 25 Oct 2012 - 19:58

La colère de Mr Jiang

La nuit s’était approfondit dans le ciel de Tokyo. Les horloges indiquaient vingt deux heures, l’heure à laquelle le flot des employés se déverse dans les rues et s’accumule dans les stations de métro et les gares routières, l’heure à laquelle assis sur une table recouverte de mets dans sa villas de Kita-Ikebukuro située à dix minutes de la grande gare de Ikebukuro, Mr Jiang, au centre des murs insonorisés de sa villa, hors de portée du boucan et des soufflements géant du monstre d’acier qui circulaient derrière sa demeure à cet instant là, hurlait de colère :

- LAISSEZ-MOI SEUL ! DEGAGEZ !

Le pot de fleur qu’il avait fait valser en criant se brisa sur le sol avec fracas. La gouvernante de la maison et son auxiliaire sortirent du salon, suivis par la dizaine d’associé de Mr Jiang qui gérait deux de ses loves hôtels, trois de ses Soaplands et un de ses centres de délivrance de santé, tous situés à Kabukicho (tous liés à l’industrie du sexe).
Même Chong, très considéré par Mr Jiang, n’osa point le désobéir. Il se mêla aux autres. Comme il était sortit de la villa et qu’il avançait dans le jardin parmi la demi douzaine des associés de Mr Jiang, l’un d’eux, Xiang, moins timoré que les autres lui adressa la parole :
- Ça ça-ça-ça commence à bien faire. Sssssses crises ! Il aaa faillit me blesser avec le pot de fleur. Sisisisisi c’est pour venir ici et me faire traiter de laaaa soorte…
- Ta gueule ! Répondit sèchement Chong qui claqua une gifle sur la joue de Xiang. Le rapport de force lui étant défavorable, Xiang n’eut aucune autres alternative que celle de se taire et de continuer d’avancer.

Quelques instants plus tard ce fut au milieu d’un nuage de grondement de moteurs que la demi-douzaine de bolide sortit en file indienne du jardin-parking de Mr Jiang tous phares allumés, puis s’évapora dans la ville en abandonnant derrière elle une limousine noire. Dans cette limousine restée garer sur le trottoir faisant face au portail de la villa, se trouvait Chong.

Il savait que Mr Jiang avait beaucoup d’ennemis et tenait à assurer personnellement sa protection même à son insu en reconnaissance de tout ce que son patron avait fait pour lui. Lorsqu’il avait rencontré Mr Jiang, quatre année auparavant, il n’était alors qu’un clochard bouffit par l’alcool. Mr Jiang, qui avait détecté son potentiel, lui avait accordé un costume, un toit, quelque sous, et de temps en temps quelques commissions à faire. Ces commissions consistaient à éliminer des adversaires économiques et à brutaliser les commerçants récalcitrants, ceux qui ne voulait pas payer les taxes de protection, missions que Chong avec son corps de gorille accomplissaient parfaitement.

Il alluma une cigarette puis posa son bras sur le volant. Un fusil mitrailleur et deux grenades reposaient dans le coffre en dessous du tableau de bord. Chong expulsa la fumée. Il imagina de l’autre coté de la barrière équipée d’une caméra de surveillance à vision infrarouge, dans le rectangle jaune qu’il voyait scintiller dans la nuit à travers les vitres des fenêtres munies d’antivols, son patron en train de se droguer et de se soûler pour échapper à ses démons et à sa solitude.

Chong pensa qu’il aurait besoin à un moment donné de s’approvisionner en café pour pouvoir maintenir sa vigilance jusqu’au matin. « Une fois qu’il sera endormit, j’entrerai dans la cuisine et je me ferais un bol de café ». Même s’il connaissait la rumeur qui affirmait que Mr Jiang avait vendu son âme au diable contre la fortune, Chong s’expliquait l’étrangeté du comportement de son patron par les esprits vengeurs des personnes qu’il avait tuées ou faite tuer.
« Dieu seul sait ce qu’il ya dans l’esprit de Mr Jiang. Mais il faut qu’il ménage ses hommes, surtout en ces temps incertains ».


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Message  D.E Jeu 25 Oct 2012 - 20:01

La dépression de Mr Jiang

Mr Jiang déposa la bouteille de whiskey à demi vide sur la table. Un brouillard flou enveloppait la bouteille qu’il fixait. Parce qu’une raideur mêlée à un engourdissement progressif avaient pris possession de son esprit et de son corps, il lui semblait impossible de détourner les yeux du liquide jaune ; il sentait son cerveaux bouillir au fond de sa boite crânienne et ses muscles corporels s’alourdir. Les coudes posées sur la table de sorte qu’ils supportèrent le poids de son buste, il pensa :
« Je suis riche, je suis craint, je suis jalousé, mais je ne suis pas aimé, je suis malheureux tout seul… ». Le haut de son corps s’appuya un peu plus sur ses coudes qui reposaient sur le bois d’acajou. Hors de contrôle de sa volonté sa tête lourde s’inclinait très doucement vers la bouteille qui maintenait hors de sa porté le précieux liquide jaune qui maintenant était d’un éclat blanc. Il sombrait dans ce souvenir qui ne l’avait jamais quitté… C’était en Chine après son évasion d’une prison dans laquelle il devait être exécuté. Nuitamment entré chez son épouse pour l’entrainer avec lui dans sa cavale au Japon, il l’avait surprit en plein ébat avec un jeune inconnu.  
« Pourquoi m’as-tu promis que tu m’aimerais et que tu me serais fidèle jusqu’au bout si tu ne pouvait tenir cette promesse ? ». Avait-il demandé à Xi Qian.
Le jeune homme avait blêmi. Elle, elle était restée silencieuse. Calme. Comme si elle l’avait spécialement attendu, là, dans ce lit qui exhalait l’odeur d’un autre.
« Pourquoi m’as-tu fais ça ? ». Avait-il demandé. N’ayant reçu aucune réponse, il s’était avancé vers le lit. Le jeune homme en tremblant s’était reculé à son approche et s’était refugié derrière elle. « Ce n’est pas ce que tu crois ». Avit elle finit par lâcher avant de croiser puis de soutenir son regard. « Je t’ai donnée mon cœur. Je t’ai donné mon âme. Je t’ai tout donné. Nous nous sommes jurez fidélité jusqu’à la fin de nos vie ! ». « Ce n’est qu’une histoire de sexe. Je t’aime toujours ». « Une histoire de sexe ? Tu m’a tuer Xi Qian ! J’aurais tout fait pour toi ! ». Il avait sortit un petit couteau tranchant qui avait fait frémir le jeune homme en larme. « Je t’aimais d’un amour pure ! ». Il avait baissé son pantalon et sa culotte. D’un même mouvement il s’était tranché les parties et les avait jeté le lit où le paquet sanguinolent avait atterrit sur le drap blanc et avait arraché un cri d’horreur au jeune homme. « Mais toi tu ne m’aimais pas ! Tu ne m’as jamais aimé ! Personne ne m’a jamais aimé !… Mange-le salope ! ». Elle avait négativement secouée la tête sans poser un regard sur le paquet sanguinolent : « Non je ne peux pas ! ». « Mange-le salope comme tu as dévoré mon cœur ! ». Avait-il rétorqué dans un sifflement, la mâchoire crispée d’énervement. Il avait vu une tracée de larme trancher en deux la joue gauche de Xi Qian. «  Non, Jiang, je ne le mangerais pas ». Avait-elle répondu d’une voix las, le regard posé sur ce qu’il lui ordonnait de manger. « Pourquoi m’as-tu fais ça Xi Qian ? ». Sa voix avait retrouvée un ton posé. « Tu devais y rester jusqu’à ta mort… j’ai eu peur de pas pouvoir vivre sans toi ». Les larmes du jeune homme s’étaient mises à dégouliner ; réfugié derrière le dos de Xi Qian grâce auquel il dissimulait son visage au mari trahi, ses sanglots venaient combler les silences des deux époux. « Je t’avais juré que je m’évaderais, qu’ils ne pourraient pas nous empêcher de fonder une famille ! Mais tu as préférée comme une chienne baiser avec ce minable ! ». S’était-il soudain enflammé. « Ce n’est pas de sa faute, il n’y est pour rien. C’est une histoire entre nous deux Jiang, c’est entre nous deux ». « Nous deux c’est fini ! ». Elle s’était écroulé la poitrine transpercée au niveau du cœur. « Ne tirez pas Mr Jiang ! Je vous en prie ne tirez pas ! Je suis le fils du gouverneur, je… ».

La tête de Mr Jiang heurta la bouteille qui déversa son contenu alcoolisé sur la table avant de le répandre dans une fine chute sur le sol. Avec toutes les peines du monde il se redressa sur son siège. « Je voudrais entendre le cœur d’une femme battre pour moi, le cœur d’une femme battre pour moi, battre pour moi, le cœur d’une femme, rien que pour moi le cœur d’une femme, je voudrais pouvoir entendre le cœur d’une femme battre rien que pour moi quelque part, rien que pour moi,…  ». Se répéta-t-il à lui-même, incapable de se maitriser.
Il se leva, abandonna le buffet sur lequel reposait encore des mets à demi-entamés, sortit du salon sertis de lustre, puis pénétra dans sa chambre. Sur le chevet de son lit il ramassa un de ses multiples ordinateurs portables ( un Tobagachi), puis se connecta sur internet et sur sa boite mail qu’il avait dédié à un site de rencontre, grâce auquel, il entrait en contact avec les jeunes gens pour ses récréations.
Il fit défiler une bonne centaine de message parmi les milliers qu’il avait reçut. Il cliquait de temps en temps sur un message, qui lui dévoilait un visage, et comme le visage ne lui correspondait point, il passait aux messages suivants. Alors qu’il parcourait les visages des jeunes femmes intéressées par son annonce, Mr Jiang ne savait pas encore qu’il tomberait sur un visage qui chamboulerait la suite de son existence.
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Message  D.E Jeu 8 Nov 2012 - 14:40

La rencontre

Il restait figé devant l’écran. Son corps enveloppé dans une froideur étrange comme ses poils tendus, ne laissa échapper aucun son.

Était-ce elle ?

Ses deux mains étreignirent l’ordinateur comme s’ils étreignaient une personne.
- Xi Qian, c’est bien toi ? Demanda-t-il à la photo dans l’écran. Tu es revenue d’entre les morts rien que pour moi !
D’abondantes larmes chaudes se mirent à ruisseler sur ses joues. Il envoya un message à l’intéressée. Une vague d’enthousiasme le secoua lorsqu’elle lui répondit. Pour accentuer sa joie, elle accepta que la rencontre se fasse dès ce soir. Sa montre en or indiquait 23 : 13. Soul, il l’était, et d’entrain, rivalisait.


*

- Est-il devenu fous ? Ne put s’empêcher de demander Chong lorsqu’il vit la Ferrari de son patron sortir du portail de la villa puis s’engager sur la route. Il prit aussitôt le véhicule en filature. Il le suivit comme une ombre à travers les rues de Kita-Ikebukuro jusqu’à celles bordées de néons multicolores de Shibuya, où il vit une charmante jeune femme s’engouffrer à l’intérieur de la Ferrari avant qu’elle ne reprenne la route, comme lui. Plus tard, la Ferrari entra dans le quartier luxueux de Roppongi, puis se gara dans l’un des quatre sous-sols du Roppongi Hills Mori Tower, une tour de 238,1 m constituée de cinquante-quatre étages.
Chong suivi le nouveau couple jusqu’au sixième étage de la tour, où, après s’être installés à une table qui les avoisinait, il se mit à surveiller les alentours. Il était angoissé. Assis à la table près de la vitre du restaurant, Chong trouvait que son patron était trop exposé et faisait une cible de choix pour un tireur qui se serait embusqué sur le toit de l’immeuble en face avec un fusil à lunette. Et puis, qui était cette jeune femme qui semblait avoir accaparé l’attention de Mr Jiang qui d’habitude ne s’attachait point aux êtres ?
Il décrocha son téléphone pour alerter les renforts mais se révisa lorsqu’il pensa que son action pouvait mettre en colère Mr Jiang. Il posa discrètement la main sur son pistolet mitrailleur qui reposait dans sa veste, et jeta un regard circulait sur les personnes assises dans la salle. Elles étaient pour la plupart des étrangers, des touristes et des couples. Il était le seul à se trouver isolé à sa table.
- Que prenez-vous ? Lui demanda le serveur.
- Un verre d’eau frais.
- Comme vous voulez Monsieur.
Le serveur s’éloigna. Chong se surprît à être ému en regardant Mr Jiang qui causait avec la charmante demoiselle qu’il aurait bien aimé pouvoir se taper. Il se demandait ce que ces deux là pouvaient bien se raconter, quand le serveur déposa dans un bruit sourd le verre au liquide transparent sur sa table.

*


- Tu lui ressembles comme deux gouttes d’eaux. J’ai cru devenir fou lorsque j’ai vu ta photo.
- Comment est-elle morte ?
- Je te le dirais la prochaine fois que l’on dinera ensemble.
Il sourit. Elle aussi.
- Alors tu me racontes ta vie ?
- Je m’appelle Aika. J’ai vingt ans. Je suis né d’une famille modeste de Tokyo. Actuellement je suis étudiante en médecine. Comme les frais scolaire sont élevés, je me débrouille pour financer mes études.
- La manière que tu as dit « je me débrouille pour financer mes études » m’a ému. Sérieux. Je trouve ça touchant qu’au lieu de dire « je me prostitue pour survivre » tu me dises : je me débrouille pour financer mes études.
- Mais c’est la vérité ! Je ne me suis jamais prostituée jusqu’à maintenant. Jusqu’à présent, je n’ai que fait tenir compagnie à des hommes aisés. Mais pour les 100 000 yens, bébé, ce soir je fais tout ce que tu veux.
- C’est ma nuit de chance alors !
- Je croyais que l’annonce disait que ce serait un jeune homme. C’est avec vous qu’il faudra que je baise ?
- Hé cocotte ! Je ne suis pas si rouillé que ça !
- Je plaisantais. Moi aussi, bientôt je serais toute rouillée aussi.
- Tu es indécrottable toi ! Ne t’inquiète pas, tu ne me baiseras pas ce soir.
- Et les 100 000 yens ! J’en ai besoin moi !
- Ne t’affole pas. Ce n’est pas un problème pour moi. Je pourrais t’en donner jusqu’en t’en dégoutter de l’argent. Mais à une condition.
- Laquelle ?
- Que tu m’aime.
- Tu es sérieux ?
- Très sérieux. Sérieusement sérieux.
- Ce n’est pas facile… l’amour ça ne se commande pas… si vous voulez nous faisons l’amour, vous me donner l’argent et puis…
- Et puis quoi ? Basta ?
- Je préfère être honnête avec vous. Je ne pourrais pas…
- C’est à cause d’un autre c’est ça ?
- Non.
- Vous êtes mariez ou fiancer ?
- Non.
- Je crois avoir deviné la raison. Tu es amoureuse de l’un de tes profs inaccessibles et tu attends qu’il fasse le premier pas mais lui ne te considère même pas.
- Non, ce n’est pas ça.
- Tu es lesbienne ?!
- Je n’ai pas cette chance.
- C’est quoi alors qui t’empêche de m’aimer ?
- C’est la promesse que j’ai fais à l’homme qui m’a sauvé. C’était un soir d’après cours, il y’a de cela six mois. Un groupe de voyou soul et drogué a essayé de me violer. Il les a empêchés de le faire. Comme j’étais en état de choc, il m’a ramené chez moi. Puis il s’en est allé. Nous ne nous sommes plus jamais revu depuis. Je ne l’ai jamais oublié. Si je le croisais dans la rue, je le reconnaitrais à coup sûr.
- C’est une belle histoire. Certes, il a évité que tu te fasses violer, mais es-tu certaine qu’il t’aime comme tu l’aimes et qu’il t’attend ?
- Je l’espère. Finis de parler de moi ! Et si on parlait de toi ?
- Mes hommes m’appellent Mr Jiang. Je suis né en chine, d’une famille très modeste. J’ai une cinquantaine d’année. Il y’a de cela une vingtaine d’année que j’ai quitté la Chine pour venir faire des affaires ici. Je suis dans l’immobilier. J’ai travaillé toute m’a vie pour avoir ce que j’ai maintenant et, je voudrais passer le reste de ma vie avec toi.
- Ça ne va pas un vite là ?
- La mort n’attend pas Aika. Il faut se dépêcher avant qu’elle ne nous emporte. Je ne te demande pas de m’aimer comme tu aime ton sauveur, je voudrais juste que tu fasses comme si ton cœur battait rien que pour moi ?
- Tu me demandes de faire semblant d’être amoureuse de toi, c’est ça ?
- Est-ce que c’est dans tes cordes ?
- Oui Jiang… je veux bien essayer temporairement. Mais si un jour mon sauveur se présente, ne m’en veux pas de le rejoindre.
- Ne t’en fais pas pour ton sauveur. Tokyo est surpeuplé. Il s’est surement casé avec une autre, si j’ai un peu de chance, et si j’en ai beaucoup plus, il a passé l’arme à gauche.
- Ce n’est pas drôle Jiang !
- 01 : 27 ! Il est temps que je te ramène chez toi, mauvaise étudiante. Demain soir, on boira un pot dans mon bar de Kabukicho, si ton emploi du temps le permet.
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Message  D.E Dim 25 Nov 2012 - 14:05

8- Soleil couchant


Un midi qu’il se trouvait dans l’orphelinat en compagnie d’autres orphelins qui mangeaient comme lui dans le réfectoire dédié à cet effet, le caïd du coin, le plus grand des pensionnaires, vint à sa table et se mit à l’emmerder comme d’habitude.
Il moqua son accent paysan, la façon dont il mangeait, et celle qu’il avait de se tenir renfrognée sous les acclamations et les rires des autres pensionnaires.
« Ton père devait aimer se goinfrer et détester se battre comme toi ! ». Lui avait-il dit en poussant sa tête. Les autres avaient de nouveau ri.
Le réfectoire retrouva l’apaisement lorsque Takani planta sa fourchette dans le globe oculaire du garçon qu’il creva. Sous les regards froids des autres, il se leva puis se dirigea vers la fenêtre derrière laquelle il disparut dans un saut piqué. Lorsqu’il émergea du coma des mois plus tard, l’unique souvenir rescapé de son ancienne existence était un soleil couchant.
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