Au Café du Soleil
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Au Café du Soleil
Six heures. Le « Soleil » a levé sa paupière…
Tandis que le loufiat passe un coup de chiffon
Sur les tables de pin, Caruso, le griffon
Hémiplégique aboie une aria du « Trouvère ».
En terrasse, installé devant un carafon,
Un mataf déjà gris, mine patibulaire,
Le biceps tatoué d’un serpent circulaire,
Rêve de bricks légers luttant contre un typhon.
Pour noyer dans l'alcool sa mauvaise fortune,
Le chef de gare, amer, siffle prune sur prune
Et la patronne chasse avec un « France Soir »
Une guêpe qui vole autour de son grand crème.
Moi, cigarette au bec malgré mon emphysème,
Je griffonne un sonnet sur le bord du comptoir.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Au Café du Soleil
Moi j’étais de passage et un besoin pressant
M’a fait passer la porte au Soleil accueillant.
Ah ! La belle occasion pour connaître Legone !
Mais lui, très absorbé, ne regarde personne.
Mon besoin soulagé, mon café siroté,
Je quitte le Soleil, la mine renfrognée.
Mais je reviens vite sur VE et là je te retrouve, égal à toi-même,
avec tes sonnets insolites, si gouailleusement descriptifs, et c'est un vrai bonheur.
M’a fait passer la porte au Soleil accueillant.
Ah ! La belle occasion pour connaître Legone !
Mais lui, très absorbé, ne regarde personne.
Mon besoin soulagé, mon café siroté,
Je quitte le Soleil, la mine renfrognée.
Mais je reviens vite sur VE et là je te retrouve, égal à toi-même,
avec tes sonnets insolites, si gouailleusement descriptifs, et c'est un vrai bonheur.
Invité- Invité
Re: Au Café du Soleil
Quatre ans plus tard, je retrouve avec plaisir le chien Caruso, qui aboie du Verdi, et les personnages de ce petit peuple des troquets.
Ce sonnet se situe dans ta période pré-Béruréenne.
Dans le choix des mots, l'évolution est très nette mais la qualité est la même.
Merci d'avoir posté ici ce sonnet qui pour moi fut un déclic.
Ce sonnet se situe dans ta période pré-Béruréenne.
Dans le choix des mots, l'évolution est très nette mais la qualité est la même.
Merci d'avoir posté ici ce sonnet qui pour moi fut un déclic.
Invité- Invité
Au café du Soleil
Il est bien connu que les grands peintres, les grands écrivains, les grands poètes dessinent ou écrivent souvent sur un coin de nappe.
Comment s'étonner que tu te plies à la tradition ?
Comment s'étonner que tu te plies à la tradition ?
Albert-Robert- Nombre de messages : 492
Age : 82
Localisation : Drôme
Date d'inscription : 21/04/2012
Re: Au Café du Soleil
C'est le propre de tes textes : il fait toujours soleil quelque part dans ton univers en demi-teinte, clair-obscur, mi-figue mi-raisin...
Suggestion : plutôt que d'utiliser les disgracieux guillemets, pourquoi ne pas recourir à l'élégante italique (en plus, c'est la norme en typo pour titres d'oeuvre, journal, etc.) ?
Suggestion : plutôt que d'utiliser les disgracieux guillemets, pourquoi ne pas recourir à l'élégante italique (en plus, c'est la norme en typo pour titres d'oeuvre, journal, etc.) ?
Invité- Invité
Re: Au Café du Soleil
Un poète fumant qui écrit sur un zinc ?
S'il s'appelle Legone, j'accours à tout berzingue !
S'il s'appelle Legone, j'accours à tout berzingue !
Invité- Invité
Re: Au Café du Soleil
Purée c'est tellement génial
Tu as trouvé la modernisation parfaite du sonnet
J'adore ce petit moment urbain au bord du port plein de pittoresque et de toutes petites choses qu'on connaît tous
C'est très bien rendu vraiment
J'aimerais y être dans ce café
Refais-nous en plein des comme-ça
Ça m'a un peu fait penser à Rimbaud (Au Cabaret Vert) au fait, la légéreté
Le quotidien dans un sonnet qui le met merveilleusement bien en valeur
Tu as trouvé la modernisation parfaite du sonnet
J'adore ce petit moment urbain au bord du port plein de pittoresque et de toutes petites choses qu'on connaît tous
C'est très bien rendu vraiment
J'aimerais y être dans ce café
Refais-nous en plein des comme-ça
Ça m'a un peu fait penser à Rimbaud (Au Cabaret Vert) au fait, la légéreté
Le quotidien dans un sonnet qui le met merveilleusement bien en valeur
- Spoiler:
- "Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi.
− Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.
Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. − Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,
− Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure ! −
Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,
Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse
D'ail, − et m'emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré."
Re: Au Café du Soleil
oui, mais enfin, le génie lutte sorti de sa lampe contre une bien mauvaise combinaison respiratoire.
il écrit en prévision de ne plus pouvoir dire ?
il écrit en prévision de ne plus pouvoir dire ?
Invité- Invité
Re: Au Café du Soleil
J'aime beaucoup c'est doux c'est triste c'est drôle.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Au café du soleil
Amusant, justement vu et bien écrit. Que demander de plus ?
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
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