Tête de vainqueur

J’espère trouver une suite à ce début

Tête de vainqueur

Il était arrivé au bout du possible, épuisé par toutes ses intentions de courage. Tout ce qu’il avait entrepris dans sa vie avait admirablement échoué. A mesure qu’il semblait toucher le fond, la voilà qui dégringolais encore d’un étage, puis d’un autre, comme ça par à-coups. Dès qu’une accalmie semblait se dessiner, il saisissait alors l’occasion pour imaginer comment il allait une nouvelle fois tout foutre en l’air et s’accaparer de toutes les conséquences désastreuses possibles. Son drame à lui, c’était d’être innocent et surtout impatient, incapable de tenir un bonheur en place.

Ses amis l’encourageaient volontiers dans ces entreprises funestes. Ils abondaient outrageusement dans son sens lorsqu’il commençait à se perdre. Fallait voir ce que c’était que comme chant des sirènes. « Vas-y ! Fonce ! Tu verras ! L’argent ! Les honneurs ! La santé ! Le pôle sud ! La brouette du voisin ! Les conquêtes spatiales ! » Une véritable chorale de fantasmes. Évidemment lui ça le confortait, il en devenait tout ostentatoire, il savourait déjà la catastrophe.

Ensuite, quand venait le moment de se vautrer, ça ne le dérangeait pas plus que ça. C’était à mettre sur le compte de tel ou tel aléa exceptionnel, une malchance passagère, une mauvaise disposition astrale. Il n’était absolument pas mauvais joueur. Avec les femmes y’avait pas de réussite possible, elles en devenaient toutes nauséeuses de le voir aller à droite à gauche avec ses idées hautes en couleurs, lumineuses, y’avait matière à construire pour trois vies d’épilepsie. Toujours une poussée d’ambition nouvelle, une invention qui ferait probablement fureur, un bonheur qui ne demandait qu’à être rejoint, une opportunité de la dernière chance. Dès qu’il tenait sa propagande, il la faisait tourner autour de leur tête jusqu’à épuisement, jusqu'à ce qu’elles coopèrent complétement. Ensuite, pour les reconquérir, il jurait par tous les dieux, s’endettait de mille promesses exquises, il s’évertuait. Le mal était fait …

C’était le sceau de son existence ça, l’erreur. Il passait sa vie à s’y réfugier de gré ou de force, à la cultiver tant bien que mal. On ne peut pas prétendre qu’il en retirait quelque chose. Ça non. Il faisait tout juste semblant de se rendre compte, jurait pour de bon, s’habituait, oubliait…

il y a quelques maladresses (par exemple, une personne est rarement "ostentatoire" ou ceci : "y’avait matière à construire pour trois vies d’épilepsie. " pas franchement clair).
A part ça, c'est un début sympa, on sent en filigrane un personnage attachant.
Je parie qu'il va lui arriver une aventure pas possible par la suite. Et à propos de suite, je ne saurais trop te conseiller de bien veiller à le faire vivre, ce personnage, à l'incarner, avec des détails concrets.

Il a du charme ce texte malgré ou grâce à ses étrangetés.

Il a une bonne tête de vainqueur cabossé ce personnage, et je ne sais pas pourquoi mais je le trouve attachant... peut-être parce que je suis attirée par les losers ?!
J'attends la suite...

Je doute que le titre soit en adéquation avec le texte. Il est possible que cela soit par effet d'opposition que l'auteur ait choisit le mot : vainqueur au lieu de perdant, vaincu, etc.
Quoi qu'il en soit ce perdant à de la ressource pour arriver à ses fins(dans tous les sens du terme). Je ne pense pas qu'il soit dans l'erreur. Il suit un chemin qu'il ne peut quitter. A mon sens c'est l'auteur qui préjuge que son personnage est dans l'erreur.
A mon humble avis, ce texte aurait toute sa force s'il était construit autrement.

Ci-dessous quelques remarques :

Spoiler:

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de commenter mon texte !
J'en tiendrait compte pour la suite, et merci à MaxLouis pour les remarques détaillés.

Il y a de très belles choses dans ce texte. Par exemple cette phrase : Tout ce qu’il avait entrepris dans sa vie avait admirablement échoué.
Je l'ai lu avec plaisir.
Par contre, moi non plus je n'ai pas aimé le "y'a". Ton style est un style écrit, pourquoi mettre de l'oral ?

Et puis il y a aussi cette phrase qu'il faut changer à mon avis : Fallait voir ce que c’était que comme chant des sirènes.
Elle est bancale.