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De quoi ont-ils donc si peur, pour ne pas essayer de défendre leur dignité, leur indépendance ?

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Message  Invité Mar 25 Déc 2012 - 14:44

< Texte supprimé à la demande de l'auteur.
La Modération. >


Dernière édition par alex le Jeu 5 Déc 2013 - 0:11, édité 1 fois

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Message  Jano Mar 25 Déc 2012 - 18:24

J'ai eu beaucoup de mal à vous lire Alex. Je ne sais pas si c'est les bulles de champagne qui me pétillent encore dans la tête mais j'ai trouvé votre style plutôt ardu, complexe. La qualité de l'écriture est indéniable mais, paradoxalement, je la trouve pesante. De surcroît le manque d'aération du texte ne facilite pas la lecture.

L'histoire, maintenant, est intrigante. Visiblement c'est une introduction, les éléments se mettent doucement en place. Serge est porteur d'un drame ou d'une incompréhension familiale et revient vers son passé. Une douleur l'anime, encore obscure, dont je ne doute pas que nous connaîtrons bientôt les raisons.


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Message  Invité Mar 25 Déc 2012 - 19:24

C'est drôle, je trouve que le titre de ce texte (voire de la suite à venir, s'il y a) renvoie au contenu de ton poème récent http://www.vosecrits.com/t12755-exo-la-fin-du-monde-ou-peu-s-en-faut
Le fond titille la curiosité, c'est certain.
Concernant l'écriture, ce n'est certes pas facilement abordable : un ton, un vocabulaire et des tournures très formels, le tout un peu suranné, pas déplaisant mais exigeant pour le lecteur.
J'apprécie dans l'ensemble le choix de cette langue riche malgré à mon avis une surabondance d'adjectifs, souvent par deux (ou trois quelquefois), de même que les propositions ; j'ai eu l'impression en lisant que l'écriture fonctionnait pas mal sur une espèce de rythme binaire mais je ne suis pas retournée vérifier pour valider cette impression.

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Message  Invité Mar 25 Déc 2012 - 19:33

Déjà, je ressens beaucoup d'admiration et de respect pour l'écriture sinueuse, extrêmement travaillée, et pour la grande richesse du vocabulaire. Il y aurait beaucoup à dire sur ce texte, je n'en ai pas le temps ni les armes, je le regrette, j'en suis désolé. C'est une merveille à analyser car tout un système d'échos entre plusieurs niveaux de compréhension peut s'articuler (si j'étais plus courageux et moins désordonné, j'essaierai).

Il faut y revenir, sur ce style, pour comprendre tout ce que la syntaxe signifie dans la symbolique, tout ce qu'elle dit, tout ce qu'elle ne dit pas, pourquoi ses emboîtements sont des allusions, comment elle singe le mouvement de l'introspection et se dédouble pour décrire une scène, un lieu, un moment transitoire et considérable. Je t'applaudis très sincèrement pour cette subtilité — qu'il n'était pas selon moi besoin d'exhiber en partie (« et même l'engluerait un peu plus dans cette vaste et complexe histoire dont il s'était désolidarisé en battant en retraite » ; « enchevêtrement de sentiments », « (replis qui l'enserraient et l'enrobaient tout à la fois dans d'absurdes élucubrations) », etc.), même si je comprends que l'explicitation est ici une démystification, plus qu'un jeu de transparence littéraire ou de dénudation comme dirait Bruno Clément, de coïncidence entre le dit et sa langue, une manière de dénier, de se moquer de soi, de s'armer contre le critiquable en l'anticipant, de retourner encore et encore le couteau dans la plaie, de refuser quelque part cette « vague de tristesse » devant laquelle le père ne capitule pas quand elle vient des autres et qu'il transforme en objet de honte, de culpabilité et de détestation quand elle vient de son fils Serge. Si je peux dire sans trop de risque que le procédé joue sans frontière à la fois sur le niveau de l'intention formelle auctoriale et sur l'émotion fictionnelle du personnage, c'est que le Il emprunte de façon très maîtrisée les modes de fonctionnement de la première personne.

La chose est pleine, le mot, le geste, le lieu, l'instant pleins de renvois et de sensations composites. Il faut toujours rajouter quelque chose, le terme a besoin de grossir car l'objet n'est pas seul (ou le regard le fait s'enfler). Le terme est donc repris, mécanisme semblable à celui de la proposition, complément nécessaire voire paradoxalement noyau dur de l'intérêt. Tu commences par formuler les choses d'une façon apparemment simple puis tu vas apporter des approximations successives pour essayer de mieux les dire ou de les dire plus complètement, parce que leur complexité et leur ambivalence demandent un tâtonnement, une progression, une accumulation d'informations nouvelles, une « phrase d'analyse » qui passe par un « style à retouches » dirait Frédéric Deloffre. Tout se répète, les mots, le décor, le passé, l'angoisse...

Le mouvement de la phrase investit la mémoire, la profondeur et la profusion qu'elle prête aux choses, à ces lieux grisâtres, ajournés sans être dépassés, comme la gabardine de Serge. Il n'aurait pas cru y revenir, dans cet endroit chargé de souvenirs traumatisants, et le texte commence ainsi par la très signifiante conjonction de coordination « or » : sans cette lettre, toute la vitalité de la blessure aurait continué à agir discrètement.

Et on s'interroge bien entendu, avec précaution, sur la portée autobiographique du texte (qu'importe, nous sommes d'accord) : comme le personnage « ne se serait figuré une seconde à nouveau porter ses pas vers ce vieil H.L.M » occulté, l'archi-narrateur, peut-être, n'aurait jamais imaginé écrire au sujet de ce « père putatif » (je salue en général le choix très réfléchi des adjectifs) à la figure sévère, incompréhensive ou refusant par principe l'émotion et l'identité même de son fils, si opposées à son « système de valeurs » que résume la douloureuse réplique « Hé ! petit, tu vas pisser dans ton froc ou quoi ».

Le texte n'est pas terminé : vas-tu continuer avec cette longue phrase (proustienne, facile mais vrai...) ? C'est vertigineux et approprié, ça dépend juste de l'ampleur que le récit prendra. A mon humble avis, cela ne devra constituer qu'une seule et même scène dans un seul et même temps narratif. Cette ampleur excessive peut selon moi très bien fonctionner pour décrire en concentré la collision attendue (si tu poursuis en t'attachant de pareille façon aux détails, ça peut déjà donner quelques dizaines de pages) mais pas plus, pas d'autour, d'ailleurs ou de suite.

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Message  Invité Mar 25 Déc 2012 - 21:51

Quand on reprend comme ça les mots, les phrases, pour les perlaborer, faire progresser de plus en plus finement les ressentis, il ne peut en sortir que du bon - et dans plusieurs registres. Forme et fond sont si intimement accordés qu'on a l'impression d'éprouver soi-même les difficultés qu'il y a à avancer dans cette direction...Les fils qui tirent en arrière et les sentiments confus qui poussent en avant...
Comme Easter, j'ai trouvé une parenté avec ton précédent texte... Tu creuses , tu creuses... tu vas trouver de l'or !
C'est magnifique, Alex.

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Message  Janis Mer 26 Déc 2012 - 5:51


Quel plaisir que cette lecture !
et quel talent !
ces longues phrases donnent le vertige, et sont tout à fait en accord avec le fond, vertige de la mémoire, des sensations enfouies, de la honte primitive.
C'est foisonnant, bouillonnant même, et maîtrisé, comme j'aime.
Chapeau !

on parle d'un précédent texte qui m'a échappé je crois, je vais aller voir
heureuse de te retrouver par ici.
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Message  Invité Mer 26 Déc 2012 - 9:52

Je me suis un peu perdu dans cette écriture sinueuse, qui mêle et emmêle et démêle. Une écriture "poupées russes" en quelque sorte. Je ne crois pas que j'aurai trouvé l'énergie pour en lire plus, d'autant que le texte est "compact" (comme un pavé). Néanmoins, je reste admiratif quant au style et à tout ce qu'il évoque malgré toutes ces circonvolutions et circonlocutions.

Quelques fragments qui m'ont beaucoup plu :
- n'eût été cette lettre malhabile et hautaine et percluse de scories
- avant d'être emporté par une houle d'épaules et d'oubli
- Sa face osseuse aux yeux déserts,
- …… Une lune pleine escaladait le ciel (les petits points avant la phrase ne sont pas visibles sauf à copier/coller).
- quand le passé ne se tenait pas alors derrière lui comme une ombre gourmande
- à la merci des couloirs anguleux qui se rabattaient dans l'ombre

2 ou 3 choses relevées (mais je peux me tromper) :
curieuse tournure : elle agitait ses bras flasques en signe qu'il entrât
Et s'il ne répondit pas, Serge sourit maladroitement, à contrecœur, ce qui fait sourire Pascale à son tour, maladroitement elle aussi. : ce qui fit… (??).

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Message  elea Mer 26 Déc 2012 - 12:29

Je crois que cette écriture riche, lourde, pas dans un sens péjoratif mais dans le sens de pesante, ce qui sied bien au fond du texte, aurait besoin d’être mieux mise en valeur par un peu d’aération.
Quelques longues phrases un peu étouffantes (même si très bien écrites et qui ne perdent pas le fil du lecteur, c’est remarquablement construit) nécessitent je crois, un petit temps de repos, une respiration, et d’être mieux mises en valeur dans leur présentation. Ce qui, à mon sens, ne devrait pas perdre en densité de sentiments, de ressentis et d'émotion sourde qui s'en dégage.
Ceci dit, j’ai été happée par ce texte, l’atmosphère, l’envie d’en savoir plus, de mieux comprendre encore ces trois personnages et ce qui les rassemble-désuni.
J’espère une suite.

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Message  Phylisse Jeu 27 Déc 2012 - 20:44

Lorsque j'ai commencé ma lecture, donc le premier paragraphe, j'ai pensé que j'allais m'arrêter là. J'aime les phrases longues, c'est donc une écriture qui pouvait me plaire, mais je me suis dit que je ne tiendrai pas la longueur.

Je l'ai imprimé, c'est ce que je fais souvent sur les textes longs et denses comme celui-ci, et je l'ai lu le plus paisiblement possible, faisant fi de ma première impression. Et j'ai été happée par le mouvement des mots, je me trouvais à chaque fois dans un labyrinthe dont j'arrivai à sortir alors que j'avais l'impression justement que je ne m'en sortirai pas.

Sans doute parce que le mot est toujours juste, la grammaire parfaitement maîtrisée et là chapeau pour la concordance des temps qui permet dans une même phrase de passer par des détours incroyables pour arriver finalement à parler du passé alors que rien, en début de phrase, ne permettait de penser qu'un événement, un état, un geste, allait faire surgir, en souvenir, un événement, un état, un geste. (pas sûre d'être très claire, pas sûre de pouvoir l'être davantage malheureusement).

Paradoxalement, ton écriture dans ce texte m'emmène vers une belle profondeur, celle de la mémoire, du sentiment, des sensations alors que tout parait naître sur un fil grâce à la précision du regard et de l'observation. (attention je vais me répéter... pas sûre d'être claire, etc...).

De belles images aussi, entre autres : Serge se sentait aspiré par des sables mouvants qui lui recouvraient le cœur et menaçaient de franchir ses lèvres, Une lune pleine escaladait le ciel.

Merci pour ce superbe texte, Alex.

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Message  Louis Ven 28 Déc 2012 - 9:33

Content, Alex, de ton retour, dans un écrit au style nouveau, classique mais superbe.

Serge, le principal protagoniste de ce texte, revient contre son gré, après une longue absence, chez son père « putatif », dans son vieil H.L.M.
Ce retour est l’effet d’une lettre qui, en quelque sorte, le convoque.
L’idée majeure, dont le texte semble une suite méditative, le développement d’un raisonnement, est sous silence, comme l’indique la conjonction « or » par laquelle le texte commence. La parole écrite est coordonnée à une autre parole, silencieuse, et pourtant criante de vérité présupposée. Tacite, elle n’en a que plus de force. Vérité majeure du raisonnement : on ne répond pas à une injonction sans une forte soumission et dépendance à l’égard du donneur d’ordre.
Or il y a eu ordre écrit, une lettre, et obéissance à l’intimation. Serge ne cesse d’en méditer les conclusions.

Illusoire s’avère la croyance selon laquelle il se serait libéré de l’emprise qu’avait sur lui cet homme qui est son père « hautain et haïssable », « lui qui pensait s'être dépris, un peu naïvement, de cette emprise poisseuse, de cet ascendant mortifère ». Révélatrice de son degré de soumission s’avère cette obéissance à un homme détesté ; révélatrice de sa naïveté d’avoir cru lui échapper ; révélatrice encore de son identité de fils docile prisonnier du passé.

Serge, en effet, en faisant retour au domicile de son père, accomplit un retour dans le passé. C’est cette régression vers un passé honni qui l’interroge et le mène à une attitude réflexive de retour sur lui-même.
Ce retour sur soi et sur son histoire, qui ne font qu’un au fond, explique le style adopté, « proustien », en longues phrases interminables. Ce type de phrases, chez Proust, n’est pas sans rapport avec le temps comme durée, avec la tentative de la ressaisir dans la mémoire.
Une longue phrase, en effet, marque la continuité du temps qui ne peut s’accommoder des interruptions produites par les points. Il y a bien eu tentative pourtant de coupure avec le passé, mais le constat ici est celui de son échec.
La longue phrase semble avoir aussi pour fonction de saisir toutes les nuances des pensées et surtout des émotions, leurs modulations, leurs inflexions, leurs manifestations corporelles, inadaptées dans leur expression aux cassures et discontinuités de phrases courtes.
Ce superbe passage est un bel exemple de la phrase longue qui marie les deux courants, les courants temporel et émotionnel : « Et cette gêne visqueuse et insondable qui l'avait submergé enfant, cette gêne résiduelle qu'il avait répudiée comme un legs affadissant et nul, comme un ingrat, voilà qu'elle le cueillait subitement dans son fichu de poisse et qu'elle lui tenaillait le ventre, faisait trembler ses cuisses, ses mains aux doigts collants recroquevillés dans la poche. »

Dans ce retour réflexif sur lui-même, Serge s’observe lucidement, et se juge sévèrement, sans concession : il déplore sa lâcheté, son « abdication », son renoncement à une « liberté durement conquise » ; s’afflige de sa « volonté insuffisante… faillible » qui « fléchit » si facilement sous « le poids des lettres » porteuses de sommations impératives ; se trouve « mortifié » de jouer un rôle qu’il ne voudrait pourtant plus jouer, celui du « falot personnage» de son enfance.

L’image dominante, dans les propos de Serge, est celle de la « poisse » : « emprise poisseuse » ; « gêne visqueuse » ; « son fichu de poisse » ; « ses mains aux doigts collants » ; « …l'engluerait un peu plus dans cette vaste et complexe histoire ». Il se sent collé, attaché à un passé, pris au piège par lui, sans réussir à s’en défaire, à s’en dépêtrer. Il a l’impression de s’enfoncer dans cette masse molle et collante de son histoire passée, « aspiré par des sables mouvants », dans l’incapacité d’en sortir, de se redresser, et de relever la tête.

Le père apparaît dans les souvenirs de Serge, comme un homme dur et sec, « face osseuse aux yeux déserts », comme un homme froid et sévère « son teint de pierre », fermé, inaccessible, « pour jamais impénétrable », un homme autoritaire. Un homme donc peu à même de sympathie, ou d’empathie, qui ne manifeste guère de douceur et de compréhension, un homme peu paternel.

La suite nous dira la teneur de cette rencontre entre le fils et son père, nous dira si Serge trouve la force de s’affranchir définitivement de la tutelle de ce père tyrannique, ou s’il cèdera à une servitude volontaire.
La suite nous révélera sans doute l'histoire douloureuse de Serge, celle qui l'a amené à rompre avec elle, aissi peut-être la force retrouvée en mesure de le détacher de la "poisse", ou bien une faiblesse insurmontée.


Louis

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Message  Invité Sam 29 Déc 2012 - 8:01

Commenter un texte d'Alex, et ce juste après un commentaire de Louis, cela intimide. Je voudrais juste dire que j'ai pris mon temps pour lire ce texte, m’imprégner de cette écriture si particulière et si riche. Et ce fut un moment de lecture de qualité.

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Message  Arielle Dim 30 Déc 2012 - 10:37

Si je n'avais pas été aussi captivée par le cheminement de son héros je n'aurais sans doute pas eu le courage de lire jusqu'au bout ce que j'ai d'abord pris pour une sorte d'exercice de style, une sorte de nouvelle manière dans laquelle tu t'essaierais, Alex, avec brio comme toujours, mais pour laquelle je n'ai guère d'attirance.

Au cours de ma lecture (sur papier, bien entendu) j'ai été frappée par la concordance, l'étroite collaboration entre la forme du texte et ce qu'il exprime. Comme le dit parfaitement Coline "on a l'impression d'éprouver soi-même les difficultés qu'il y a à avancer dans cette direction...Les fils qui tirent en arrière ..." et dans ce sens, ces longues phrases sinueuses illustrent bien la démarche de Serge qui retarde autant qu'il peut le moment de la rencontre et cherche encore, jusqu'au dernier moment, à se trouver de bonnes raisons de l'ajourner.

Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de poursuivre avec ce que tu nommes "la phraséologie proustienne" Tout dépend de la façon dont va se dérouler l'entrevue avec ce père sec et sévère qu'on sent déjà à l'opposé du tempérament de son fils.
La surabondance des adjectifs, le découpage avec si peu de paragraphes, je suis d'accord avec tout ça mais ce sont des détails qui se régleront d'eux-même à mesure que ta plume prendra plus d'assurance et que tu auras l'impression de trouver le mot juste qui peut se passer de béquilles et le souffle paisible qui permet de reprendre sa respiration entre deux phrases sans craindre de perdre le fil de sa pensée.
J'attends la suite avec impatience.

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Message  Frédéric Prunier Lun 31 Déc 2012 - 14:05

je cite:
il voulut un instant, pour détendre l'atmosphère à son goût trop feutrée, l'en plaisanter d'un air entendu, songeant ensuite qu'un tel accès de familiarité serait inopportun et faux, que cette familiarité à l'abri de laquelle il pensait vaquer quand le passé ne se tenait pas alors derrière lui comme une ombre gourmande, avide de se mouvoir dans le présent derechef, que cette familiarité ne lui serait d'aucun secours et même l'engluerait un peu plus dans cette vaste et complexe histoire dont il s'était désolidarisé en battant en retraite, en refoulant larmes et rancune et mobilisant sans en démordre force patience et fermeté. Il refusait de vivre entre les siens le reste de son âge, d'endosser à nouveau comme si de rien n'était ce rôle désincarné qu'une volonté insuffisante avait peiné à dissoudre, qu'une volonté faillible, fléchissant sous le poids des lettres, n'était pas pleinement parvenue à effacer. C'est pourquoi à la place il ne fit qu'acquiescer, sans mot dire. Son falot personnage, il n'en avait que trop conscience, reprenait du service après avoir été des lustres remisé au grenier, remuait dans les contours d'un récit qu'il avait fini, croyait-il, par tenir en respect, et dont le théâtre était ce quartier rechigné qui tout ce temps avait lutté contre l'oubli, et loin qu'il pût s'en affranchir, tout semble-t-il conspirait à l'y attacher, à l'y détenir dans un enchevêtrement de sentiments au premier rang desquels figuraient désenchantement, et, de façon plus surprenante, observa-t-il intérieurement, apaisement. Il ne pouvait qu'acquiescer. Il n'y avait rien d'autre à faire. Et s'il ne répondit pas, Serge sourit maladroitement, à contrecœur, ce qui fait sourire Pascale à son tour, maladroitement elle aussi.



bonjour alex,
je sens que mon commentaire ne va pas améliorer le sentiment que vous avez a mon égard
mais ba...ttant pis...

ce que j'ai "copié-collé" résume ce que j'ai lu
une sorte de tourne en rond
sans action

et cela me donne l'impression
de croiser
un type qui parle tout seul
mais... à voix haute ! ...

et cela se rapproche
pour moije
plus de la roue libre sur canapé
que de la démonstration astucieuse d'un théorème de math

...


J'espère ne pas vexer l'auteur
car ceci étant, c'est bel et bien écrit, au niveau du vocabulaire et du rythme de chaque phrase
Frédéric Prunier
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Message  Rebecca Mar 1 Jan 2013 - 13:24

Un texte prenant , comme une spirale dont les cercles concentriques nous font tourner jusqu'au vertige au fond de l'abyme où se meut le narrateur, tout au creux des multiples chemins détournés de sa pensée et qui tous mènent à l'homme : à l'homme qu'il est et à celui qu'il fut,avant, à l'homme qu'est son père et à celui qu'il fut, avant et l'on se demande si tout cela n'est pas du pareil au même, et c'est bien cela l'enjeu, savoir si le narrateur peut encore, peut enfin être lui-même, et autre chose qu'une marionnette, habilement manipulée, à moins que devenu co-marionnettiste de lui-même, le fil de son histoire ne s'emmêle encore plus dans l'inextricable embrouillamini de sa relation père/fils, sans négliger de plus la possibilité que le rapport ne s'inverse carrément, qui sait ce que tu nous réserves ?

Je lirai la suite, cependant j'aimerai vraiment que tu aères le texte, entre les spirales il peut y avoir un peu de vide, ça ne nuira en rien à l'implacable déroulement de l'écriture et ça soulagera beaucoup mes yeux de quinquagénaire presbyte :-)))
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Message  Phoenamandre Jeu 10 Jan 2013 - 10:16

j'ai bien aimé le côté monologue intérieur, le narrateur qui se retrouve confronté à nouveau à ce passé qu'il a fuit. très bonne analyse, psychanalyse du personnage aussi. Certaines phrases un peu longues m'ont fait perdre haleine, mais justement ça pourrait coller au sujet

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De quoi ont-ils donc si peur, pour ne pas essayer de défendre leur dignité, leur indépendance ? Empty Re: De quoi ont-ils donc si peur, pour ne pas essayer de défendre leur dignité, leur indépendance ?

Message  Phoenamandre Jeu 10 Jan 2013 - 10:23

j'ajouterais qu'on comprend parfaitement ce que le personnage ressent en faisant remonter ses souvenirs, le rendu est super.

Phoenamandre

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