Pensée

Une pensée s'est évanouie
et a soudain disparu la beauté du monde

c'était une pensée venant de nulle part
et que personne n'avait jamais eue

Où est-elle passée cette pensée née dans le silence d'une nuit
et envolée à l'aube triste?

Pourquoi ne l'ai-je pas saisie au vol
et couchée sur le papier d'une main fébrile?

C'était une pensée où je m'étais perdu
comme dans une ruelle obscure

Peut-être un dieu silencieux l'a-t-il recueillie
dans ses mains neigeuses

Mon silence est peut-être cette pensée qui vient de mourir.

J'ai plutôt bien aimé ce poème à part la première strophe dont je trouve la construction maladroite.

d'accord avec Isa

en plus si on tourne ce vers à l'envers ou quelque chose d'approchant,
il terminera en disparu
que le eu terminant le distique suivant rappellera


... comme si la beauté du monde avait soudain disparu


autre petit truc à mon avis

affirmer que personne n'a jamais eu cette pensée
on pourrait peut-être écrire moins sûr de soi

sinon,
je ne suis pas insensible à cette écriture

Pas insensible non plus, tant j'aime le ton, tant je trouve que c'est bien filé, que l'idée est bien tenue, tant, surtout, j'aime la dernière phrase, très humble. Bravo.

c'était une pensée venant de nulle part
et que personne n'avait jamais eue

....si elle venait de nulle part, effectivement personne n'avait jamais pu l'avoir ! CQFD !
Cela mis à part, j'aime bien ce poème sur une pensée, même si la forme n'est pas complètement "poétique" ( en particulier parce que manque de musicalité), il yn a de très jolies choses dans cette réflexion.

C'était une pensée où je m'étais perdu
comme dans une ruelle obscure

J'aime beaucoup.

On retrouve, je trouve, assez, tes influences dans ce poème (je suis un fidèle lecteur de ton site, merci pour ça), et c'est peut-être la raison pour laquelle je l'apprécie.
Sobriété, images précises et effleurées, du fond (et pas n'importe lequel, le silence, le langage, la pensée ; c'est à dire le plus important).
Oui j'aime beaucoup.

Je dirais juste, peut-être, attention à ne pas sombrer dans les inversions faciles ("a soudain disparu la beauté du monde").

Le thème de l'idée, de la pensée qui zèbre les neurones et disparait sans retour est intéressant.

Mais pourquoi "écrire compliqué" quand on peut "écrire simple".