Exo « Anonyme » : Les incus nables

- Chef, chef ! Il y a là une espèce de sœur qui a à déclarer un vol peu ordinaire. On lui aurait dérobé, excusez le mot, des... euh... des sortes d'incus ...nables (?)
- Des sortes d'incus nables, dites-vous ? Faites entrer la sœur.

- Bonjour ma sœur. On vous aurait donc volé des...
- Oui, des incunables. D'une valeur inestimable.
- Moui... Et ces... incunables... Où donc les déteniez-vous ?
- Monsieur le Commissaire, ils étaient dans la bibliothèque du premier.
- Du premier. Bien-sûr. L'adresse où a été commis ce vol de... ce larcin ?
- Dans notre couvent, Monsieur le Commissaire. Sur le Mont Saint Aigle.
- Un nid d'aigle, en l’occurrence. Avez-vous une idée de... avez-vous des soupçons ? Excusez-moi ma sœur. Pourriez-vous me décrire ces incu...
- Nables. Ils peuvent atteindre plusieurs kilos, vous savez ! Leur couverture est en bois.
- En bois. Je note. Et ?
- Et leurs pages sont de peau de porc.
- Bien-sûr, bien-sûr. Nous disions donc : on vous a volé des incunables pesant plusieurs kilos chacun, à couverture de bois et feuillets en peau de porc. C'est bien ça ? Et on les a transportés on ne sait trop comment, puis on les a descendus, on ne sait trop comment non plus, sans éveiller l'attention de personne, sachant quand même que votre couvent est situé sur un nid d'aigle, visible à mille lieues à la ronde. C'est bien ça ?
- C'est bien ça, Monsieur le Commissaire !

- Chef, chef ! Il me vient une idée !
- C'est bien, Paluchon ! Profitez-en pour la ruminer en silence. Je suis occupé.
- Mais Chef, il se pourrait bien que ça ait un rapport avec votre histoire de cu...
- Nables. Oui, eh bien on verra çà plus tard.

- Ma sœur, avez-vous accueilli qui que ce soit, ces derniers temps ? Avez-vous ouvert votre porte ? Ne serait-ce qu'à quiconque ?
- Monsieur le Commissaire, comme vous le savez certainement, nous sommes une communauté qui vivons en autarcie.
- En Autarcie... J'entends bien.

- Paluchon, venez-là ! Mais quel con ! Je lui ai dit de ruminer son idée lumineuse, pas de s'affaler sur son bureau ! Paluchon ! Paluchon ! Regardez-moi dans les yeux. Vous entendez ?
- Arggghhh ! Chef, chef ! Arghhhh
- Mais enfin, parlez distinctement !
- Au Mont Saint Aigle...Arghhhh....
- En voilà assez maintenant. Parlez. C'est un ordre.
- Le passage...
- Oui ! Le passage. Ensuite. J'écoute.
- Un mien cousin... architecte de son état... a étudié... arghhhh....
- A étudié quoi ?
- Des plans. Arghhhh ....Documents... Arghhh... anciens. Secrets. Arghhh...
- Oh l'idiot ! Il est mort. Bon. Ben on ne saura jamais ce qu'il voulait dire. Désolé pour cet incident ma sœur. Reste-t-il d'autres incu...
- Nables
- A voler ?
- Des dizaines, Monsieur le Commissaire
- Eh bien déménagez-les dans une autre pièce. On ne sait jamais. Des fois qu'il y aurait un passage secret connu de quelqu'initié.

... petite précision de broc...

la description des soeurs fait plutôt penser à des Codex... à cause du parchemin en guise de papier et reliure plaquettes de bois,
ces types de matériaux sont plutôt utilisés pour les manuscrits copiés à la main...
il peut se rencontrer des incunables avec une reliure de parchemin, mais utilisant le papier... d'après moije...

(je trouve que la fin manque juste un peu de gourdin, ou alors, j'ai zapper quèque chose...)))

Legone, Yali... Tizef ???

Je reste aussi un peu sur ma faim, il me semble qu'il y avait matière à allonger la sauce, cultiver les quiproquos, étoffer les personnages.
D'un autre côté, j'imagine bien la difficulté qu'il y a à tenir un tel crachoir longtemps, le sujet du texte est loin d'être quelconque.

Texte digne de figurer sur le fil des dialoguistes.
Amusant, sans plus. Je pense, comme Easter, qu'il y avait matière à faire plus percutant,
avec le talent sous-jacent que l'on sent.

Je suis déçue ! ça part super bien sur de bons dialogues,des détournements, la barrière de la culture avec un sujet qui sort de l'ordinaire... et puis patatras, la fin retombe comme un soufflet mal cuit... dommage.
Je vois bien Galabru dans le rôle du commissaire et Jean Lefebvre ou Louis de Funès dans celui du brigadier "Paluchon"

Bon côté incunables, savoir si ils étaient en papier ou en peau de porc, j'y connais rien... Fred semble le plus calé pour résoudre cette... affaire !

Et pis je ne sais toujours pas c'est qui... c'est pénible... je ne vois pas Legone !

Zut alors ! Ca pourrait être Rebecca, mais je vois bien Janis dire " chef, chef " et il n'est pas exclu qu'Elea se soit amusée ....

Oui, on sent un amusement, c'est certain (rien que l'idée d'employer des incunables comme objets.. incunables.. incunables.. y a pas une contrepèterie à trouver avec ça?)
Mais la fin.. bon, un peu vite fait quand même !
Cela dit, c'est fluide et agréable à lire.

Oh, pardon : je retire tout ce que je viens de dire : la faute d'orthographe ne peut être attribuée à aucune de celles que j'ai (hâtivement) citées !

Bon, faudrait que je me réveille, moi ! y a pas plus de faute que de
(complétez la mention inutile )

allô ? coline ?

nan c'est pas moi !
en plus je suis nulle en dialogues
sauf "chef ! chef !"

Oui, c'était bien " chef, chef " qui me faisait dire ! Mais je sais bien que ce n'est pas toi : c'est pas assez noir !

Ou Narbah ? A cause des nains cunables !

Bon, si Chako a écrit le texte que j'attribuais à elea, elea pourrait écrire celui-ci, à moins que Rebecca n'en soit l'auteur ^^ (vous me suivez ?)

A mon avis, la fin est un peu expédiée. Il y avait de quoi développer. Dommage !

Mais non, c'est Chako, of course !

De bleu, non, j'ignorais jusqu'au mot incunable avant la lecture de ce texte !

C'est de moi. Étonnant, non ?

J'ai voulu sortir de la mélancolie-nostalgie orientaliste et merdique, euh... je veux dire ayant trait à la mer qui signe trop mes textes habituels, pour montrer que je peux rire, aussi.

Cette histoire de vol d'incunables est un fait divers authentique. J'avais découpé l'article de presse à l'époque, en me promettant d'en faire quelque chose.
C'est un amoureux des livres et textes anciens qui a découvert, en traduisant des documents, l'existence du passage secret. Ce passage aboutissait grâce à un panneau dissimulé, dans le fond d'un bibliothèque. On a soupçonné des chanoines, et des... je n'ai pas le vocabulaire de la fonction de tous ces gens. Puis l'endroit est devenu un lieu de pèlerinage, car on criait au miracle. En effet, il n'y avait aucune trace d'effraction, et comble de mystère, le voleur piquait dans la serrure de la porte de la bibliothèque, une rose.
Des gendarmes ont installé des caméras, et c'est ainsi que le voleur a été démasqué. Il s'agissait d'un prof. Qui agissait pour le seul amour des livres, en collectionneur. Tous les incunables ont été retrouvés en bon état. Aucun n'a été vendu.

Bon, je ne vous ai pas trop barbés avec ce long commentaire ?

Merci Tizef, pour cet exo qui fera date sur le forum. Bravo !

Chapeau bas pour ce dialogue. C'est rythmé et on ne s'y perd jamais.
Je reste cependant un peu sur ma faim, j'avais pris mes petites habitudes et me serais bien laissée balader plus loin plus longtemps sur des terrains plus rocambolesques encore.