Exo anonyme « Ce que je fais » : Le faire ou pas ?

Le faire ou pas ?

J’hésite encore car il faut bien peser le pour et le contre.
Bien sûr ce ne sont pas les modalités qui cristallisent mon doute, ou un quelconque obstacle matériel.
Pas plus que la conscience du risque réel mais bien mesuré que je prendrais si je me décidais d’agir.
Il n’y aurait sans doute pas mort d’homme, encore qu’il n’y ait aucune certitude dans ces circonstances.
Le fait d’agir ou de laisser faire le temps ne m’éclaire pas davantage.
Si ce choix n’a rien de cornélien, il reste quand même teinté de cette dualité dramatique entre le « faire contre » et le « faire pour », et surtout par la nécessité du « faire part ».
C’est comme ça que l’on se retrouve le cul entre deux chaises, à essayer de recoller les morceaux d’une réflexion pourtant rondement menée.
Position inconfortable, au physique et au moral, malaise mal aisé à supporter, dilemme ou pas, un doliprane.
Et tout à coup, ça devient évident : « bon sang mais c’est bien sûr » aurait dit un savant policier.
Car il est des policiers savants, qui au bout d’un certain temps voient leur cerveau s’éclairer de l’ampoule de Géo Trouvetou et balaient d’un revers de manche doutes et mensonges.
Mais la comparaison n’est pas bonne. Je n’ai pas de mystère à résoudre, j’ai simplement à décider si je dois intervenir d’une manière quelconque, c’est pourtant clair.
Clair comme de l’eau de roche, mais il arrive parfois que l’eau de roche, elle-même, soit troublée par des particules boueuses venues du fond des temps.
Le pire c’est que ça me taraude au point de me distraire de tout. Je n’ai pas le cœur à l’ouvrage.
J’en viens à négliger ce pour quoi on me paye, chichement certes, mais j’ai quand même des comptes à rendre.
J’ai l’excuse de savoir si je dois le faire ou pas, et je mets au défi tous mes contemporains, d’âge ou de sexe déterminé ou non, de prendre la décision d’un simple claquement des doigts.
Car les autres ont vite fait de vous juger. Le problème n’en est pas un. Il suffit d’un « mettez-vous à ma place » pour confiner dans un espace incertain ces décisionnaires prétentieux.
Et puis de quoi je me mêle ! Non, vous n’y êtes pas à ma place ! Vos yeux de merlans frits ne me font ni chaud ni froid.
Encore cet inconfort qui transpire du langage : « ni chaud, ni froid ».
Que faire, ou ne pas faire, j’sais pas quoi faire (il manque la mer).
N’y allons pas par quatre chemin et remettons au lendemain ce que l’on ne peut décider le jour même.
La nuit porte conseil.

J’ai assez bien dormi. Je suis content de moi parce que j’ai changé d’avis.

Ah j'adore cette procrastination, cette pensée qui tourne en rond, ces hésitations qui nous prennent à témoins sans nous donner le moindre élément de réflexion, le j'sais pas quoi faire ( il manque surtout Anna Karina), mais gaffe, je suis poisson certes, mais je n'ai pas des yeux de merlan frits je te le dis, sans être sure que ça t'aide beaucoup pour faire avancer le shmilblick.
Tout bien pesé, t'as eu raison d'envoyer ce texte, il balance bien.
Bon je commente encore ou pas ? J'me tâte, pas de hâte.
Si y'en a "quatre chemin", je me demande si moi je mettrai pas un s à la fin de chemin...Bon j'me demande hein c'est tout . J'te demande pas de te mettre à ma place.

Spoiler:

Pas très fan pour ma part.

Dubitatif, je suis. L'impression que ce n'est pas assez, enfin je veux dire que lorsque je me triture les méninges ce peut-être bien plus compliqué que cela, ou à l'inverse, infiniment plus simple.
Trop, ou pas assez ? Est-ce ce que je voulais dire. Non, dans le fond : dubitatif, je suis.
Pour l'auteur, je ne m'aventure pas

C'est bien fichu mais un peu désincarné, un peu trop cérébral à mon goût.
Il me manque de la chair, quelqu'un

j'aurais aimé cela en introduction à un récit plus long. Pris comme ça, j'ai du mal à rentrer dedans, même si j'ai apprécié pas mal de tournures, d'idées. Et puis le style me parle bien. Bon en fait j'ai bien aimé. c'est juste qu'il me manque un truc plus concret pour m'y sentir à l'aise (oui, "truc" : ce n'est pas assez précis peut être?)

Spoiler:

Ok, ça tourne en rond, mais pas très rond quand même...
L'idée est excellente, je suis plus mitigée sur la réalisation. C'est un peu fouillis...
La chute est super !

Spoiler:

Je ne trouve pas la consigne, dans cet écrit. Pour moi il s'agissait d'écrire à la manière de Janis par petites touches du quotidien ou d'un instant T.

trop introspectif à mon goût. Mais j'ai beaucoup aimé les derniers mots en italiques. Réconfortant, on peut se surprendre à s'aimer !

éclaircie a écrit:Je ne trouve pas la consigne, dans cet écrit. Pour moi il s'agissait d'écrire à la manière de Janis par petites touches du quotidien ou d'un instant T.

trop introspectif à mon goût. Mais j'ai beaucoup aimé les derniers mots en italiques. Réconfortant, on peut se surprendre à s'aimer !

Non, je crois au contraire qu'il s'agissait de ne PAS écrire à la manière de Janis ! Me trompe-je ?

'xzact' !
(mot pour le scrabble, hop, dans mon carnet)

Je trouve l’idée intéressante.
Il me manque un contexte, une voie et une voix. Je veux dire, le raisonnement me semble trop neutre pour m’emporter, moi lecteur.
Cependant, il interpelle quand même, ce texte.
Mon commentaire est paradoxal, je sais. Mais mon ressenti sincère.

Janis a écrit:
'xzact' !
(mot pour le scrabble, hop, dans mon carnet)

me suis toujours fait étaler à l'école, je fonçais tête baissée avec le premier mot de la consigne, après aussi mais là j'ose pas le dire .

une phrase me gêne dans ce texte: "Vos yeux de merlans frits ne me font ni chaud ni froid."
un peu cavalier, tout de même

à part ça, on comprend bien que le sujet est dans le titre: il prend toute la place ensuite.
mais ce qu'il y a dans l'impasse de ce "je" dans la tête duquel on est mis, c'est qu'on ne sait toujours pas de quelle question il retourne.
le développement est exposé, mais nous est-il permis de nous l'approprier...?
on est en quelque sort pas invité à entrer, donc on reste sur le seuil de la porte.

je ne comprends pas où veux en venir l'auteur sinon creuser le vide...
je suis éclaircie sur ce texte : où est la consigne, "Ce que je fais"... de ma journée, de ma nuit, de mes jours, de mes nuits, le quotidien, coup de projecteur, instantanée...
je n'ai pas accroché.

L'effet du tourner en rond est bien rendu, on sent les neurones qui finissent par se court-circuiter mais à terme, cela apporte quoi finalement ? L'occasion de parler de soi (je parle du narrateur bien entendu, pas de l'auteur) sans vraiment distinguer ce dont on veut vraiment parler, il manque quelque chose. Mais peut-être est-ce volontaire parce que justement, telle est la volonté, parler de soi à travers les autres; Sur ce plan, c'est réussi et la torture de méninges se marie dès lors plutôt bien avec cette façon de faire, on se dramatise la vie parce que sans ça, on ne vit pas, tout bêtement.

lu.

J'ai suivi les méandres, puis j'ai trouvé la sortie du palais des glaces.

Alors là je n'étais pas sûre du tout
bon, il m'a manqué quelque chose, mais gageons que je m'en remettrai, et toi aussi

Ce texte m'a plus, sa fin aussi, beaucoup. Comme un bouffée d'air après la densité de la pensée qui tourne en rond et prend tellement de place qu'elle paralyse tout. Etant une procrastinatrice de 1ère classe, je m'y suis retrouvée :-)
Et Chapeau ! d'avoir pu disserter autant sur le "ne rien faire" :-)