Crainte matinale

Crainte matinale.

Comme la feuille au vent d’automne,
Mon cœur trésaille et puis frissonne.
Où sont les roses incarnats ?
Que sont devenus les lilas ?

Mon cœur voudrait garder la chambre,
Il craint tant le froid de décembre,
Quand les soleils se sont éteints
Il a peur de tous ces matins,

Le corps tremblant ; froidure et glace
Forment une gangue tenace
D’où ne peut sortir aucun jour !
Faut-il ainsi souffrir toujours

Avant que la foi ne revienne
Qui pourrait effacer sa peine ?
La nuit passe à guetter l’aurore,
Le jour s’enfuit plus vite encore

Tandis que croît l’âpre destin.
Mais où donc trouver une main
Qui le guide et qui le console ?
Cette espérance est un peu folle !

La solitude se confond
Lorsque l’on touche tout au fond,
Avec la mort qui, là, vous guette !
Quoi que, sans fin, on la rejette,

Il faudra bien lui dire un jour :
Arrive, à présent, c’est mon tour !

Comment peut-on craindre le dernier matin à 32 ans?
Ceci dit la crainte ou plutôt la peur de la mort est trés bien dépeinte dans ces quatrains octosyllabiques, bien travaillés.
Si je me permets deux remarques sur la forme, c'est que nous sommes peu nombreux à composer en vers classiques et à les commenter.
Quand je trouve une composition ou l'auteur respecte les régles de la poésie,je tiens à l'encourager.
Merci pour ce poéme classique et au prochain.
Amitiés.

Remarques:
Seuls ces deux vers n'ont pas respecté l'unité de la rime(sing ou plur)
D’où ne peut sortir aucun jour !
Faut-il ainsi souffrir toujours
Seul le quatrain ci-dessous n'a pas respecté l'alternance rimes fem et rimes masc.
Avant que la foi ne revienne
Qui pourrait effacer sa peine ?
La nuit passe à guetter l’aurore,
Le jour s’enfuit plus vite encore

Merci pour ton commentaire et ton appréciation. C'est vrai que le vers classique est sérieusement délaissé !
Ceci étant, je ne suis pas d'accord avec toi sur ton premier point : ce n'est pas parce que "toujours" a un "S" à la fin que c'est une rime pluriel, de même que, par exemple : "une fois", bien qu'ayant un "S" est une rime singulier.
Pour le 2ème point, les trois premiers quatrains commencent par des rimes féminines puis masculines. Le 4ème n'a que des rimes féminines et les suivant sont inversés par rapport au précédents avec rimes masculines d'abord puis féminines ensuite. Ce 4ème quatrain est un quatrain de transition, d'où les rimes uniquement féminines.
amicalement.

sentimentic a écrit:Merci pour ton commentaire et ton appréciation. C'est vrai que le vers classique est sérieusement délaissé !
Ceci étant, je ne suis pas d'accord avec toi sur ton premier point : ce n'est pas parce que "toujours" a un "S" à la fin que c'est une rime pluriel, de même que, par exemple : "une fois", bien qu'ayant un "S" est une rime singulier.
Pour le 2ème point, les trois premiers quatrains commencent par des rimes féminines puis masculines. Le 4ème n'a que des rimes féminines et les suivant sont inversés par rapport au précédents avec rimes masculines d'abord puis féminines ensuite. Ce 4ème quatrain est un quatrain de transition, d'où les rimes uniquement féminines.
amicalement.

Voir le site : http://darius.hyperion.over-blog.com/article-13242359.html
Il y a deux sortes de rimes : la féminine et la masculine
- Une rime est dite féminine quand la dernière syllabe accentuée est suivie d'une syllabe comportant un e caduc ou comporte elle-même un e caduc; masculine dans le cas contraire, quand le vers se termine avec une syllabe ne comportant pas d'e caduc. Il est obligatoire de faire alterner rimes masculines et rimes féminines.
La rime n'a donc aucun rapport avec le genre grammatical des mots : arbre et marbre sont féminins pour la rime, tandis que beauté et fierté sont masculins.
- Il est interdit de faire rimer une syllabe masculine avec une syllabe féminine.
- Tous les vers dont la rime est féminine ont naturellement une syllabe de plus que celles qu'on compte réellement, puisque la dernière syllabe muette ne compte pas. C'est ainsi qu'un alexandrin à rime féminine a treize pieds :
Les marronniers du parc et les chênes antiques. (Musset)
- Il y a également deux nombre pour les rimes : le singulier et le pluriel. Une rime est plurielle quand elle se termine par s,x,z. Une rime est singulière quand elle ne se termine pas par l'une ou l'autre de ces trois lettres. Ce pluriel et ce singulier n'ont rien à voir avec le pluriel et le singulier grammaticaux :
un amas et un tas composent une rime plurielle et ils furent et moururent composent une rime singulière. Il est interdit de faire rimer une syllabe plurielle et une syllabe singulière.