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La journée d'une vie

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François T
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Sahkti
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Message  Sahkti Mar 17 Jan 2006 - 17:14

Ma vie s’est arrêtée le 5 juillet 2000.
Ma vie s’est arrêtée… Drôle d’expression que voilà ! La vie ne s’arrête jamais. Même lorsqu’on est mort, on est encore vivant. Autrement. Ailleurs. La vie ne s’arrête pas.
Ma vie ne s’est donc pas arrêtée. Disons qu’elle a été bouleversée.
Oui, c’est le terme approprié. Bouleversée.

Ce jour-là, un homme a fait irruption de manière involontaire et durable dans ma vie, sans invitation. Un homme séduisant, la quarantaine affirmée, le regard à la Redford et le cheveu discipliné. Une voix douceur de miel prononçant pourtant les mots les plus durs qui soient.
"Les nouvelles ne sont pas bonnes".
C’est ainsi que nous avons fait connaissance. Quelques mots, le début d’une vie à deux, de longs mois passés ensemble sans l’assurance qu’un au revoir serait suivi d’un lendemain. Relation dense et intime teintée de respect et de violence. Violence des mots, violences des chiffres, violence des actes.

C’est donc le 5 juillet 2000 que j’ai fait la connaissance de Pierre Prévôt.
Première rencontre dans son bureau. Confortable canapé en cuir noir, quelques chaises, une table d’acajou et plusieurs toiles surréalistes accrochées ci et là. Au fond de la pièce, derrière une petite porte, le cabinet de torture.
Ha oui, j’oubliais de prévenir, Pierre Prévôt est médecin, responsable de département dans un hôpital universitaire, diplômé de l’Université d’Aldebaran et pas sexiste pour un sou.
Après quelques semaines d’un traitement infructueux pour guérir une infection tenace, une secrétaire anonyme chargée des rendez-vous post-examens l’a placé en travers de ma route. Ou plutôt moi, impunément, en travers de la sienne. Lequel des deux aurait préféré ne jamais rencontrer l’autre ?

"Les nouvelles ne sont pas bonnes"
Le 5 juillet 2000, Pierre Prévôt m’a informée que les résultats des dernières analyses n’étaient pas bonnes et laissaient présager le pire.
Une gifle. Une claque. Une baffe. Sans gants. A main nue. La première d’une longue série. Ce Pierre Prévôt a un principe : "Toute la vérité, rien que la vérité". Sans même besoin de jurer.
En entendant "Les nouvelles ne sont pas bonnes", mon cœur a entamé la samba, mon estomac n’a pas tardé à suivre.
On n’aime jamais entendre ça. On imagine le pire. Tout en refusant fermement de croire que ça pourrait vraiment être ce pire tant redouté. C’est bien connu, ça n’arrive qu’aux autres.

Le 5 juillet 2000, ma vie a donc été bouleversée. Je me souviens que ce jour-là, je voulais prendre un train. Rejoindre d’autres rives, me plonger dans des bras depuis longtemps espérés, me promener au bord d’un lac, entendre des ô arrondis et des A traînants, me promener en forêt écouter tronçonner le bois.
Ma rencontre avec Pierre Prévôt était notée dans mon agenda dans la rubrique routine. Une simple formalité. "Voici deux aspirines et trois jours de repos, vous payez en sortant, voyez avec ma secrétaire pour l’attestation de soins." Expédier cela et puis foncer à la gare, faire la file au guichet TGV et rentrer chez moi le cœur léger.

Tout s’est déroulé au début comme je l’avais prévu. Après l’inscription au guichet de l’hôpital, je me suis dirigée vers une salle d’attente surchauffée remplie de patients à la mine triste, contemplant les pieds des autres ou scrutant pour la dixième fois l’affiche de la campagne anti-tabac. Sur une table bancale, quelques magazines déchirés, des familles royales en couverture ou des gros titres pour le dernier régime miracle de l’été. Et l’attente. Toujours l’attente. Rares sont les médecins qui ne font pas attendre. Est-ce qu’ils savent que c’est désagréable d’attendre? Dans une salle d’attente ? C’est bête ce que je dis, une salle d’attente, c’est fait pour attendre justement. Tuer le temps en faisant semblant de lire la dernière chronique monégasque ou en parlant de la pluie et du beau temps avec la jeune dame assise à côté dont le petit garçon n’arrête pas de renifler.
Attendre. Regarder sa montre toutes les cinq minutes. Bailler. Soupirer. Fermer les yeux en rêvant d’ailleurs. Réfléchir à ce qu’on va manger en rentrant ou ce qui passe à la télé le soir. Se dire à chaque patient qui se lève "Encore autant et c’est à moi !"
Oui, tout s’est passé comme ça, aucun grain de sable pour enrayer la mécanique éternelle des salles d’attente de médecin.
Enfin la porte qui s’ouvre. "Mademoiselle L? Venez je vous prie, installez-vous". Une main serrée, un fauteuil présenté, le médecin qui s’assied, prend des papiers, les lit et les relit, les dépose puis ne dit rien. Pendant quelques secondes. Est-ce qu’ils savent aussi les médecins que les secondes c’est long ? Surtout après la salle d’attente…

"Les nouvelles ne sont pas bonnes".
Voilà. Les premiers mots de Pierre Prévôt destinés davantage à mes yeux qu’à mes oreilles. Son regard planté fixement dans le mien. Impossible de fuir. Vite, regarder mes chaussures, puis mes mains, esquisser un timide "Ha?". Et ce cœur qui en profite pour entamer sa danse d’enragé.
Sur un ton courtois et professionnel, Pierre Prévôt a lu les longues feuilles de résultats qu’il tenait sous les yeux. Presque chaque ligne était en rouge. Je sais que ça, en général, ça veut dire qu’on est hors normes. Mais bon, si la limite est à 0,03 on est hors-la-loi à 0,04 alors… Tout de même, ça faisait apparemment beaucoup. Je n’ai rien compris à son charabia. Timidement, presque comme une voleuse, j’ai posé mon regard sur un des feuillets qu’il avait déposés, j’ai regardé les normes, je voulais savoir si j’étais une grande hors-la-loi d’un point de vue médical. Effectivement, je me débrouillais plutôt bien dans le domaine. Mais je n’y comprenais de toutes façons rien. Les chiffres et moi, on n’a jamais été copains. Il faut mettre des mots, coller un visage sur un résultat, me dire en bon français ce que j’ai. Je me fiche des résultats, ce que je veux, c’est un nom, facile à retenir, qui me dise ce que j’ai et ce qui ne va pas. Rien de plus. Rien de moins. Pas compliqué.
Mon esprit a commencé à vagabonder. Après tout, il finirait toujours bien par me dire ce qui n’allait pas. Aucune maladie grave jusqu’à présent, il n’y avait aucune raison que ça change.

"Les nouvelles ne sont pas bonnes".
Tout de même, c’était inquiétant. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et pourquoi mon cœur prenait-il subitement des allures d’antilope pourchassée par un tigre?
Après d’interminables minutes (enfin à moi, ça a semblé interminable, parce que réflexion faite, je ne crois pas que ça l’était vraiment), Pierre Prévôt a arrêté de réciter les résultats et m’a regardé droit dans les yeux. Le regard fixe et profond de quelqu’un sur moi a toujours eu le don de me glacer. Alors en plus un médecin, il n’en fallait pas plus pour que mes jambes se mettent à trembler et moi à paniquer. Partir vite, voilà tout ce que je demandais.
"Vous avez compris ce que je viens de vous dire ?"
Que fallait-il faire? Mentir, acquiescer en se disant que comme ça, je serais plus vite sortie, qu’il me file sa prescription et qu’on n’en parle plus. Il ne semblait pas du genre à se laisser duper. Et je mens très mal, je suis sûre qu’il l’aurait vu tout de suite. Bien obligée de répondre par la négative. En n’osant cependant pas lui avouer mon inculture totale vis-à-vis des chiffres et des résultats d’analyses. Peut-être qu’en lui lançant un regard perdu, il comprendrait qu’il devait me parler comme à un enfant, m’expliquer calmement et simplement ce qui se passait.
Ma vanité me pousse à croire que c’est grâce à ces yeux éplorés qu’il a pris le temps de détailler longuement ce que chaque ligne voulait dire.
Ma lucidité m’indique que c’est son expérience et sa sensibilité qui lui ont fait prendre cette voie.

Pierre Prévôt m’a expliqué ce qui venait de bouleverser ma vie. J’avais un cancer. Et pas un gentil. Pour autant qu’un cancer puisse être gentil, certes.

Quand on tourne ses propres films dans sa tête le soir avant de s’endormir, on imagine toujours des scénarios tumultueux, des comportements héroïques, des solutions à tout problème et des happy end sans fin.
Dans les films américains, le héros s’en sort toujours bien. Dans mes rêves aussi. Et je n’avais jamais inventé de songe où j’avais un cancer. De graves blessures suite à une prise d’otages ou à un grave accident d’avion dont j’étais la seule rescapée, oui, des tas de fois. Mais un cancer, jamais. Sans doute pas assez spectaculaire pour les rêves préparatoires au sommeil.
Et là, il allait bien falloir que je compose. Oui, mais voilà, je ne dormais pas. Est-ce que je rêvais ? J’aurais bien voulu ! Bêtement, dans mon cerveau bourdonnant, je me suis dit que j’étais dans un autre monde, que tout cela n’était pas vrai. Je crois bien que je me suis pincée pour me convaincre que je n’étais pas vraiment là. J’étais bien là. Pierre Prévôt aussi. Les feuilles d’analyses également. Ce n’était pas un rêve, ni un autre monde, je ne pouvais plus faire semblant. Pourtant, mon esprit parfois bravache tentait l’ultime baroud d’honneur en me soufflant à l’oreille que ce n’était sûrement pas très grave, que j’allais me tirer de là sans même m’en rendre compte, quelques boîtes de médicaments, un peu de repos et abracadabra, tout aurait disparu. Simpliste et idiot, je m’en rends compte aujourd’hui. Mais sur le moment-même, je n’ai rien pensé. Le mode d’emploi pour réagir en pareilles circonstances n’est pas livré à la naissance, on fait ce qu’on peut et après coup, si il y a un après-coup, on se trouve toujours con.

"Nous commençons le traitement demain. Ce sera long et je ne peux rien vous garantir, les résultats sont mauvais."
Après quelques formules d’usage et autres explications que je n’entendais plus, nouvelle poignée de main, une porte ouverte, une secrétaire affable notant le rendez-vous du lendemain, un homme au visage défait pénétrant dans le cabinet médical, le couloir, l’ascenseur, l’entrée de l’hôpital, l’air libre et l’esprit en vrille.
La journée du 16 juin 1904 fut sans doute la plus belle dans la vie de Leopold Bloom. Celle du 5 juillet 2000 revêt la même importance dans la mienne. Car c’est ce jour-là que j’ai rencontré Pierre Prévôt. Et que je peux raconter tout ça aujourd’hui.
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Message  midnightrambler Sam 19 Mar 2011 - 0:24

Bonsoir,

"Ce jour-là, un homme a fait irruption ... dans ma vie ..."
Une fois cette phrase lue, on se dit qu'on a compris ! On accepte bien volontiers de lire quelques péripéties dans un texte un peu long, un peu redondant, écrit dans une langue un peu cahotique.
On attend, on attend, on continue à attendre comme dans une salle d'attente ! Et puis rien ! En quoi le médecin au look redfordien n'est-il pas qu'un pion médical qui se contente de faire son boulot - correctement peut-être, certes - en se faisant remplacer le cas échéant pour se rendre au congrès annuel des cancérologues aux Seychelles, par un confrère tout aussi compétent !
Comparer la journée du 5 Juillet 2000 à celle du 16 Juin 1904 à Dublin ou ailleurs la rend aussi banale que celle du 19 mars 2011 qui est tout de même celle du quarante-neuvième anniversaire des Accords d'Evian.

Amicalement,
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Message  Invité Dim 20 Mar 2011 - 17:55

J'ai apprécié ce récit, mais je l'aurais préféré plus dense, resserré, moins bavard.
Il y aurait gagné, me semble-t-il, en intensité.
Car c'est un moment très intense dans une vie que d'apprendre que cette vie est
en danger de basculer.
C'est le seul texte que j'ai lu de toi, et à vrai dire je te préfère en commentatrice
(très efficace, très pointue et en même temps sympa) qu'en narratrice.
Merci Sahtki.

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Message  Invité Dim 20 Mar 2011 - 18:25

Peut-être est-ce le genre de chose qu'il vaut mieux ne pas essayer de raconter ?
Parce que les pensées qu'on a à ce moment là n'ont rien d'original et s'en foutent : on est dans le cliché absolu et ce n'est pas du tout ce qui est important... Parce que c'est de l'ordre de l'indicible et qu'on se raccroche à des banalités pour ne pas perdre pied. Et que ces banalités décevront toujours ceux qui ne peuvent imaginer ce que c'est parce qu'ils ne sont pas concernés...

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Message  Ba Lun 21 Mar 2011 - 10:28

Lu sans ordonnance.
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Message  CROISIC Lun 21 Mar 2011 - 12:39

Sujet toujours tabou si je compare le nombre de lectures et celui de commentaires.
A moins que ce ne soit parce que c'est toi... Sahkti ! Ou bien parce que l'on se demande si c'est une fiction ou ta "réalité".
Je me suis sentie concernée car le crabe sévit dans ma famille. J'ai parfois imaginé quel serait le vécu de ma première journée, celle où je ferais sa connaissance... elle ressemblerait sûrement à celle que tu as décrite.
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Message  François T Lun 21 Mar 2011 - 15:47

J"ai trouvé les remarques qui précèdent trop sévères.Après tout le titre même du morceau annonçait la couleur : on devait s'attendre à une certaine sécheresse . Pour ce qui me concerne j'ai marché sans ennui avec l'auteur durant sa triste journée . Et puis j'ai accepté que les nouvelles ne soient pas bonnes et puis que brusquement il n'y ait plus de nouvelles du tout . Vous écrivez bien et vous me faites sentir l"angoisse de ceux qui pénètrent dans l'univers de la médecine lourde . Salut.
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Message  Reginelle Lun 21 Mar 2011 - 20:37

"Car c’est ce jour-là que j’ai rencontré Pierre Prévôt. Et que je peux raconter tout ça aujourd’hui.."

Bizarre comment celui qui annonce le pire peut également être celui envers qui l'on ressent le plus de reconnaissance. Quand ce "pire" s'est éloigné. car c'est bien ce que signifie la toute dernière phrase, non ?
Et tout cela grâce au médecin ? A ce Pierre Prévôt ? Qui sait ? le dénouement aurait été aussi heureux avec un autre... ou pas... Question de "confiance" ?
Pour quelqu'un comme moi, genre autruche à mettre la tête dans le sable en attendant que ça passe (ou plus exactement que "ça" finisse et le plus vite possible) ce texte qui reflèterait plutôt bien mes réactions, est porteur d'espoir. Me faisant grâce de la dure lutte entreprise, des souffrances subies, m'offrant un pont, une liaison directe de la peur vers la "renaissance".
Raconter une telle situation vécue par tellement d'êtres, ne peut pas se faire sans "clichés". Encore que... nos sentiments à tous, si pareils pour être si humains, ne sont-ils pas "clichés" eux aussi ? De tant se ressembler malgré ce que nous pensons avoir de différences entre les uns des autres.

Perso, j'ai bien apprécié ce texte. Quoique "apprécié" n'illustre pas exactement mon ressenti. Qui est mieux que ça.
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Message  midnightrambler Mar 22 Mar 2011 - 20:18

Bonsoir,

Le journal d'une journée ?

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Message  boc21fr Ven 25 Mar 2011 - 13:33

Je ne vois guère comment apporter un commentaire sans citer celui de Colinne...
Je crains que, paradoxalement, les évènements qui frappent et bouleversent un personnage à la manière d'un séisme ne soient -au mieux- éprouvés par les lecteurs que comme une petite réplique vécue sur un autre continent.
Est-ce la censure systématique de notre finitude, le blocage de toute empathie dès que l'autre nous renvoie souffrance et impuissance, ou bien encore sommes nous devenus simplement entrainés à l'insensibilité depuis que nous avons appris à contempler horreur et souffrance quotidiennement ?
Je crains que l'homme ne soit plus qu'une autruche s'affairant et courant de plus en plus vite, toute occupée qu'elle est à se divertir en se volant dans ses propres plumes tant elles lui semblent belles, et ne détournant qu'à peine le regard lorsque -miracle- un paon vient à passer.
Pour que l'autruche comprenne l'ampleur d'un séisme, il faut qu'il s'ouvre sous ses pieds et l'engloutisse.
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Message  bertrand-môgendre Lun 4 Avr 2011 - 19:51

Lorsque d'un coup une vie ajournée respire en pointillé, l'air manque car les lignes espacées de vide restent vides, vidées du sens suranné des phrases. Inutiles. Ne reste que l'essentiel, celui que dessine l'ombre des non dits. Je ne comprends pas tout. Je ressens.
Sans commentaires.
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Message  patricia64 Mar 24 Avr 2012 - 22:53

Belle prose, forme originale et plaisante à lire.
Sentiment mitigé quant à la façon de présenter ton sujet car, en mentionnant le nom du médecin dès le début j'ai été tenté de croire à un début d'histoire d'amour...étrange non ?
Il a bouleversé ta vie, certes mais ça manque de clarté car un médecin reste un médecin, personnage anonyme annonceur d'une nouvelle terrifiante! Pourquoi donner son nom ? s'il prend une grande place ce jour là ça n'est pas pour ce qu'il est mais bien pour ce qu'il t'annonce, retranché derrière son statut professionnel. D'ailleurs il ne semble pas très humain dans sa façon de présenter le "tournant de ta vie"...
Peut être est-ce délibéré cette intention de nommer ton persécuteur, je ne sais pas.
La longueur du texte ne me dérange pas contrairement à d'autres car elle apporte un poids supplémentaire à l'ambiance de cette salle d'attente où le temps semble s'être arrêté, où chaque mouvement paraît lourd, où le souffle de chaque patient est court.
La fin nous laisse sur notre faim mais je suppose que là encore c'est voulu car, que cette histoire soit autobiographique ou non elle peut rester en suspens, elle demande une suite ou une "conclusion" plus construite. c'est mon humble avis.
Je t'encourage.
P

patricia64

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