Les feuilles blanches

J’aime les feuilles blanches
Qui s’offrent comme des vierges
A mon cœur qui s’épanche
Et d’où bientôt émergent
Des murmures étranges
Des idées éphémères
Qui gémissent comme des anges
Parfois doux ou amers
Sur ces feuilles qui attendent
Leur complice gratteur
Qui écrira l’offrande
De son verbe menteur.

Alors la feuille blanche
Quittera sa froideur
Pour aller faire la manche
Sous les yeux d’un rôdeur
Elle sera enjôleuse
Pour être lue jusqu’au bout
De ses phrases charmeuses
Car elle veut surtout
Etre manipulée
Et marquer la mémoire
Qui est juste exilée
Aux frontières de l’espoir.

Je veux des feuilles blanches !
Pour pouvoir les toucher
Les accrocher aux branches
De mes arbres arrachés
Qui crèvent en silence
Dans mes neurones murés
Où mes rêves immenses
Peuvent à peine murmurer
Quelques histoires qui flanchent
Et qu’il me faut coucher
Sur ces feuilles encore blanches
Si je veux m’évader.

Alors j'aime la sensibilité, les images, les idées et j'ai - du haut de mon piédestal de riquiqui lecteur- un mini problème avec la formulation. Donc en gros : oui pour le fond, non pour la forme.

Est-ce la taille du texte, ces rimes à tout prix respectées - les deux ensemble peut-être - qui font que ce texte, certes empli de qualités, me laisse une impression de rigueur mathématique qui me dérange un peu, en contradiction avec la feuille blanche, libre et vierge de toute contrainte, n'attendant qu'un soupçon de folie pour mieux prendre son envol.