Je serai sage comme une image

Couchées dans le ciel, ombres
blanchies par le sommeil des autres,
les étoiles
rêvent aussi qu'on les regarde.

L'oeil posé sur elles
nous nous voyons rêver à notre tour,
renversés en nous-mêmes
comme en un monde de tristesse
et plonger d'un geste simple le doigt dans leur lumière
comme dans le reflet d'une rivière,
on voudrait là peindre quelque chose, les nuits à venir,
notre vie, l'air tiède qu'on respire,
peindre, taguer, se tacher un peu, il faut faire vite
le jour se lève,
mais ! me disputait maman, on touche avec les yeux !
pour ne pas trop faire de bêtises.

C'est promis maman je serai sage
comme une image et les étoiles qui sont les ombres du matin
garderont dans leur clarté tous mes rêves d'enfant.

Je suis crevée donc j'ai décroché quand ça parle de la maman car tout à coup ça a changé...

Mais je relirai demain cette fin car même si sur le coup j'ai beuggué peut-être que demain, à tête reposée je l'adorerai. J'ai trouvé le reste du poème charmant, très.... Bah un peu "commun" par le côté très poète, (mais ça en fait le charme), et en même temps original, beau, tristounet, léger... Je relirai. Mh... Je suis un peu confuse.

Mais en gros: j'aime

J'aime beaucoup le ton volontairement enfantin de ce poème.

(- Dis maman, c'est quoi les étoiles? - Ce sont les perles de la lune, elle a dû casser son collier...)

ça commence bien, j'aime les étoiles "ombres blanchies par le sommeil des autres" , qu'est ce que ça sonne beau et juste !

ici : "nous nous voyons rêver à notre tour,
renversés en nous-mêmes"
il me semble qu'il serait bon de pouvoir alléger, les nounous sont bien lourdes.

"comme en un monde de tristesse"
"comme dans le reflet d'une rivière,"
un peu pareil que ci-dessus, avec une répétition qui - quoique probablement délibérée - n'agrée pas trop mon oreille.

Toutefois, et en dépit de ces réserves de forme, j'aime assez l'ensemble, qui semble vraiment prendre vie et trouver son ton (!) à partir de "on voudrait là peindre quelque chose, les nuits à venir,
notre vie, l'air tiède qu'on respire,
peindre, taguer, se tacher un peu, il faut faire vite
le jour se lève,"

j'ai un peu buté sur le "taguer" au départ - rupture du ton mélancolique, puis finalement trouvé que ça collait bien au narrateur, au rôle qu'il s'est prescrit.

On ne parle pas des mamans dans les poèmes
on tue les papas, incarcère les frères
ect ect

non dès que tu as parlé de ta maman ça a vraiment cassé le rythme. Comme si on passait à un autre poème
sinon le début est sympa

il me parle ce poème, trop bien même, jusqu'à l'évocation de la mère qui rompt le lien que tu avais tissé avec le lecteur... cela devient personnel alors que c'était jusque là universel... je suis mise de côté, tout d'un coup, et je n'aime pas être mise de côté... comme si un nouveau poème commençait...
j'aurais mis un point final à :
il faut faire vite
le jour se lève,

les répétitions comme ne me gênent pas