Contre un auteur obscur
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Polixène
Legone
6 participants
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Contre un auteur obscur
Pour déféquer sa prose absolument opaque,
Dédaignant le clystère et les catholicons,
Du lexique il extrait des vocables abscons
Et souille le papier de son flux cœliaque.
Ce chieur d’encre ainsi laisse la thériaque
Dormir un lourd sommeil en d’obèses flacons
Et ses sots vers tisser leurs sinistres cocons
Sans crainte du grattoir ni de la sandaraque.
Ah ! que n’ai-je croisé ton regard, basilic,
Hélas ! que ne me suis-je empiffré d’arsenic
Avant de commencer ma funeste lecture ?
Amis, si m’en croyez, fuyez ce plumitif
Et fréquentez plutôt « Les Amours » de Baïf :
Il fait bon respirer l’air frais après l’ordure…
Dédaignant le clystère et les catholicons,
Du lexique il extrait des vocables abscons
Et souille le papier de son flux cœliaque.
Ce chieur d’encre ainsi laisse la thériaque
Dormir un lourd sommeil en d’obèses flacons
Et ses sots vers tisser leurs sinistres cocons
Sans crainte du grattoir ni de la sandaraque.
Ah ! que n’ai-je croisé ton regard, basilic,
Hélas ! que ne me suis-je empiffré d’arsenic
Avant de commencer ma funeste lecture ?
Amis, si m’en croyez, fuyez ce plumitif
Et fréquentez plutôt « Les Amours » de Baïf :
Il fait bon respirer l’air frais après l’ordure…
< Mise en forme normale rétablie.
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Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Contre un auteur obscur
Voilà donc celui-là rhabillé pour l'hiver,
Mais avec quelle classe! et si fine élégance...
A t'en croire, l'ami, sa prose ne vaut pas
Cacahuète, tripette, ni un pet de travers!
Mais avec quelle classe! et si fine élégance...
A t'en croire, l'ami, sa prose ne vaut pas
Cacahuète, tripette, ni un pet de travers!
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Contre un auteur obscur
Cela me rappelle mon prof de Français au lycée
C'était à Lyon d'ailleurs
Je m"en souviens encore, il avait utilisé la même métaphore pour qualifier la prose dégoulinante des potaches que nous étions (sans les nommer non plus). Un très bon prof d'ailleurs, le meilleur que j'aie jamais eu en classe de Français
C'était à Lyon d'ailleurs
Je m"en souviens encore, il avait utilisé la même métaphore pour qualifier la prose dégoulinante des potaches que nous étions (sans les nommer non plus). Un très bon prof d'ailleurs, le meilleur que j'aie jamais eu en classe de Français
Invité- Invité
Re: Contre un auteur obscur
ce n'est pas le genre de prose que j'apprécie,
mais elle est dans le genre,
tu dois avoir un sacré contentieux,
un compte à régler,
dans le genre,
elle est top.
mais elle est dans le genre,
tu dois avoir un sacré contentieux,
un compte à régler,
dans le genre,
elle est top.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Contre un auteur obscur
Brillant !
Forme et vocabulaire parfaits (j'ai usé du dictionnaire à plusieurs reprises, mais j'aime ça !)
"Ce chieur d’encre ainsi laisse la thériaque" quelle élégance dans ces deux diérèses qui transcendent l'ironie du vers !
Cette haine froide et sarcastique est digne de notre bon Voltaire qui n'avait pas non plus sa vipère dans sa poche. Bravo !
Juste un détail : la sandaraque a-t-elle été utilisée autrement que comme vernis ?
Forme et vocabulaire parfaits (j'ai usé du dictionnaire à plusieurs reprises, mais j'aime ça !)
"Ce chieur d’encre ainsi laisse la thériaque" quelle élégance dans ces deux diérèses qui transcendent l'ironie du vers !
Cette haine froide et sarcastique est digne de notre bon Voltaire qui n'avait pas non plus sa vipère dans sa poche. Bravo !
Juste un détail : la sandaraque a-t-elle été utilisée autrement que comme vernis ?
Re: Contre un auteur obscur
Élégant, fin et érudit. Super.
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 63
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Contre un auteur obscur
En lisant ce poème j'ai immédiatement pensé à Contre une nuit trop claire de Philippe Desportes
" Pauvre moi, je pensais qu'à ta brune rencontre "
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/philippe_desportes/contre_une_nuit_trop_claire.html
C'est dire si c'est précieux.
" Pauvre moi, je pensais qu'à ta brune rencontre "
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/philippe_desportes/contre_une_nuit_trop_claire.html
C'est dire si c'est précieux.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
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