Fantômes

Oh quel régal ! Ta description des araignée me les ferait presque aimer !
Il y a dans ce texte à la fois beaucoup de poésie et un appétit de vie qui renvoient la nostalgie à un usage d'adjuvant pour des plaisirs très terrestres et d'une certaine façon, ça me fait penser à Colette.

Je précise que dans ma bouche c'est un véritable compliment

oui, moi aussi, ça m'a tout de suite fait penser à Colette que j'ai beaucoup lue à un moment et tant aimée - cette espèce d'observation légèrement exaltée de la vie de la nature, végétale et animale, teintée d'une sensualité prosaïque.
je me retrouve dans ce texte, dans les lieux décrits, c'est un belle satisfaction, un bonheur de lectrice.

Pour les frondaisons et pour tout le reste... merci.
Quel beau moment de lecture, merci.

Vertigo, connaissez-vous le cri d’amour de l’huitre perlière ?
— Rhaaaaa lovely !

Ce texte est une perle (au goût d’huitre). :-)

PS Rhââ Lovely. Marcel Gotlib dans « Fluide glacial » et « L’Écho des savanes ». Vive la culture.

Je me sens bien dans l'horizontalité de ce texte, j'aime cette ballade en pays sororal (pas so rural!), je les vois ces tentures flappies, rongées d'étés et de larmes ...ces chambres défréchies comme des joues de grand-mères, je sens ce parfum de paille sûrie et de vieille lavande qui contraste avec les fraîcheurs du jardin!
Merci pour ce shoot .
J'ai finalement apprécié aussi que l'élément "fantôme de la mère" ne soit pas plus exploité que les autres élements, mais reste au même niveau(contrairement à ce que le titre aurait pu annoncer). Cela renforce cette vision naturaliste, ou plutôt holistique qui me semble être le véritable sujet, alors que l'évènement n'y est que breloque.
Belle réussite.
D'autres?

"Nous sommes après le 15 juillet, le blé est déjà coupé et d'énormes balles de paille sont abandonnées ça et là. Sans me regarder tu me dis : "Mais quel animal a pu faire des crottes aussi grosses ?!"
ha-ha, excellent.
j'aime ce texte!
et ce style dense qui n'en fait pourtant pas des tonnes.
j'ai trouvé particulièrement beau ceci:
"La maison ne dort pas, elle somnole simplement, indolente sous les griffes du lierre qui voile la façade."
"les petites araignées vives et terreuses, celles au corps d'épingle traversé de longues pattes ont pris possession des lieux, tendant d'un chambranle à l'autre leurs ruses d’écume."
"Le chuchotis des penderies encore nourries des vieux vêtements de ta mère, les volets qui piaulent dans le vent, les tentures cousues d’animaux redoutables et les boiseries aux veines ouvertes"
"mes mains ne fouilleront plus avidement dans les frondaisons noires de mûres et il ne nous restera plus qu’à ployer nos corps et nos vies dans les strates des villes."

Magnifique ce texte et la nostalgie qui perle déjà aux portes d'un passé non encore advenu.