Un village en éveil

Sur la place aux pins, comme ils l’appellaient
marchaient de gentils hommes armés
tous épiés par Bornek dit l’Ukrainien,
posté derrière son carreau de verre embué
« on a peur, peur on a » criaient les ptits

Les vielles voilées se mettaient à courser
Les dalles – comme des voleuses de pain –
Et les soldats, eux, avançaient toujours en ligne droite
Sans détourner ni cou, ni coude
Qu’il est grand l’allemand se disaient

Les hommes attablés aux tables blasées
Le gosier rougit par l’apéritif forcé

« Bah…on a pas de fusils et puis l’allemand c’est pas si laid »

Tous acquiesçaient, et tous fêtaient ces paroles justes
En vidant le dernier litre de bonne saison

Petit Mathieu – 8 ans - jeta sa gameboy
Par défi

Sur une dalle marquée de la lettre T

Les germains s’avancèrent  en troupeau et piétinèrent
- Sans convenance –

L’objet qui s’était trompé d’époque

... les vielles bourrées auvergnates ?... ou les vieilles orthodoxes Ukrainiennes ?.... )))


on dirait un jeu vidéo avec tuerie bête et méchante pour ado grassouillet, avec son méchant poncif de la horde barbare

sinon
le rendu en poétique est assez réussi
les images se déroulent comme un petit film
et le mélange fiction historico moral fonctionne

sympa lecture de ce matin
merci

Deux fois que je viens relire.

j'aime toujours, les formules très personnelles (on a peur; peur on a)
et le sans convenance. Sûr que c'est pas convenu.

Et puis je me demande ce qui est anachronique. Les soldats allemands ?
- ou la Gameboy.
"C'est une bonne question. Je vous remercie de me l'av....."

T comme terreur, troupeau...?
Un ami m'a communiqué ce poème, sans nommer l'auteur

T
Est
Insolent
Trop de liberté
Ca m'a mis les chocottes
Que veut cette lettre crucifiante ?
Et l'alphabet tout à coup me remplit de terreurs

Votre poème est dérangeant (c'est un compliment) et réussi, trop éloigné de mes routes pour que j'essaie d'en dire plus.