L’âcre parfum des Parques
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L’âcre parfum des Parques
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joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: L’âcre parfum des Parques
Un vrai parfum de poésie dans ces hexasyllabes déguisés en prose et jouant de leurs assonances avec parcimonie (juste ce qu'il faut pour la musicalité de l'ensemble) !
ça fait du bien comme une bouffée d'air frais et j'ai très envie d'y croire :
Mais si soudain frémit le battement d’une aile,
mais si soudain jaillit l’improbable étincelle,
qu’importe si l’échec doit sanctionner l’envol, espiègle est cet instant qui frissonne ébahi quand nous touche l’aurore
comme un commencement.
ça fait du bien comme une bouffée d'air frais et j'ai très envie d'y croire :
Mais si soudain frémit le battement d’une aile,
mais si soudain jaillit l’improbable étincelle,
qu’importe si l’échec doit sanctionner l’envol, espiègle est cet instant qui frissonne ébahi quand nous touche l’aurore
comme un commencement.
Re: L’âcre parfum des Parques
Bonjour,
Le poème me semble évoquer les prémisses d'une rencontre amoureuse, j'ai pensé à une image de peintre mais c'est plutôt la sculpture qui ressort en fait, il serait plus question de forme que de dessin (avec du vocabulaire comme échancrures, fentes, traces, lézardes, éclats, fractures, bulles)
Ça réutiliserait l'image de la "petite mort" appliquée plus largement à l'émotion amoureuse, en lisant "et nous nous restons cois" je pensais à Coït, avec les Parques bien entendu il y a déjà quelque chose de morbide, mais ce n'est pas non plus un cryptage qu'il suffirait de détisser, ça fait un peu comme un miroir auquel on ferait face et qui nous montrerait de dos... ça doit pas être clair mais par exemple, l'arc ne devrait pas être aux mains du narrateur, enfin, il peut représenter la prise de risque, mais comme sanction il serait aussi dans les mains des symboles. L'histoire du miroir c'est pour exprimer cette sensation sur les personnages : le narrateur, les noms à majuscule.
Plus simplement peut-être, ça m'évoque la sensation d'une main au dessus d'un poêle, la brulure qui avant d'être réelle devient néanmoins "palpable" à faible distance, juste avant le toucher proprement dit, mais dans le contexte, comme si la brulure était souhaitée et comme si la déception représentait le fait de poser sa main puis de constater qu'elle est intacte.
C'est pas vraiment une déception parce que justement le poème me semble bien dire que la sensation première est la seule qui tolère notre présence dans une rencontre qui n'irait pas plus loin que ça, avec toute liberté sur le "ça", sauf qu'il ne peut représenter qu'une ébauche, que ce soit une personne juste vue de l'autre côté d'une rue ou bien avec qui on a partagé tout le kama soutra.
Le poème me semble évoquer les prémisses d'une rencontre amoureuse, j'ai pensé à une image de peintre mais c'est plutôt la sculpture qui ressort en fait, il serait plus question de forme que de dessin (avec du vocabulaire comme échancrures, fentes, traces, lézardes, éclats, fractures, bulles)
Ça réutiliserait l'image de la "petite mort" appliquée plus largement à l'émotion amoureuse, en lisant "et nous nous restons cois" je pensais à Coït, avec les Parques bien entendu il y a déjà quelque chose de morbide, mais ce n'est pas non plus un cryptage qu'il suffirait de détisser, ça fait un peu comme un miroir auquel on ferait face et qui nous montrerait de dos... ça doit pas être clair mais par exemple, l'arc ne devrait pas être aux mains du narrateur, enfin, il peut représenter la prise de risque, mais comme sanction il serait aussi dans les mains des symboles. L'histoire du miroir c'est pour exprimer cette sensation sur les personnages : le narrateur, les noms à majuscule.
Plus simplement peut-être, ça m'évoque la sensation d'une main au dessus d'un poêle, la brulure qui avant d'être réelle devient néanmoins "palpable" à faible distance, juste avant le toucher proprement dit, mais dans le contexte, comme si la brulure était souhaitée et comme si la déception représentait le fait de poser sa main puis de constater qu'elle est intacte.
C'est pas vraiment une déception parce que justement le poème me semble bien dire que la sensation première est la seule qui tolère notre présence dans une rencontre qui n'irait pas plus loin que ça, avec toute liberté sur le "ça", sauf qu'il ne peut représenter qu'une ébauche, que ce soit une personne juste vue de l'autre côté d'une rue ou bien avec qui on a partagé tout le kama soutra.
Re: L’âcre parfum des Parques
Nous sommes, avant tout, des êtres sensuels. Nous vivons de l'éblouissement de nos sens. La vue ("Vertiges", "scintillements", "éclats d'azur", "improbable étincelle"), l'ouïe ("chuchotements", "Bourdonnent", "marmottent", "Grésillent", "appelle", "lointain clairon"), le toucher (" parcours d'un doigt songeur", "caresse") balisent notre rapport à la vie. Cependant, nous sommes également des êtres de pensée. Il est dans notre nature de vouloir approfondir l'aura de ces moments ("prendre dans sa nasse") ce qui signifie les inscrire aussi bien dans l'intensité que dans la durée, comme on conserve jalousement un trésor. Mais ces états sont fuyants ("au bord du précipice", "c'est là, c'est tout proche", "se dérobent") comme le soulignent ici, sous une forme plutôt abstraite, plutôt imagée, nos autres sens (goût "impuissants à croquer" et odorat "l'âcre parfum").
Il y a, dans l'ouverture finale, quelque chose qui tient de l'univers de Char, dans ce matin semblable à un tableau redevenu blanc, vierge des déceptions d'hier, dans cette lecture enfantine du monde, quelque chose qui rappelle ce "jour qui monte aux yeux pour couronner midi".
Il y a, dans l'ouverture finale, quelque chose qui tient de l'univers de Char, dans ce matin semblable à un tableau redevenu blanc, vierge des déceptions d'hier, dans cette lecture enfantine du monde, quelque chose qui rappelle ce "jour qui monte aux yeux pour couronner midi".
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: L’âcre parfum des Parques
Je prends tout : le murmure de l'insondable et les miroitements mystérieux du vivant.C'est beau!
Musicalement parlant, le swing qui m'emporte sur toute la longueur est un peu cassé à la fin par:
espiègle est cet instant qui frissonne ébahi quand nous touche l’aurore
comme un commencement.
Musicalement parlant, le swing qui m'emporte sur toute la longueur est un peu cassé à la fin par:
espiègle est cet instant qui frissonne ébahi quand nous touche l’aurore
comme un commencement.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: L’âcre parfum des Parques
Merci pour ces commentaires sagaces et bienveillants.
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
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