Je rêve pour passer le temps petit qu'il me reste de vivre

chercheur de pluie la gorge sèche sans un bruit
petit garçon marche le pas léger
pressé il va d'une plaine à l'autre
cueillir son silence sa solitude
de ville en ville il vole des plaintes
grises comme en un jour de pluie
il se demande souvent ou mène le ciel
par quel chant relier les étoiles
il a l'air un peu ivre
en plein vol au-dessus du rêve
léger comme un mouchoir invisible
ballotté par le vent
c'est tous les jours la nuit sur sa peau
il parle la bouche pleine
de buée et d'ombre
que veut-il dire on ne sait pas
un beau mystère

d'une gaieté divine il effleure chaque arbre
comme de la porcelaine
puis
le regard fatigué des écorces mauves
des aubes rouges crépitant dans ses yeux
de l'alcool silencieux des prés et des ruelles
il se dénude
se couche sur l'herbe fraîche
de son lit
sa chambre ouverte jusqu'à l'autre bout du monde
et meurt
« au réveil il était midi »

où* mène le rêve

Toi qui chantes, as-tu le cœur content?

C'est beau.

Petit garçon revient dire au monde l'immensité de ses pourquois: le monde en reste coi.
Petit garçon si léger à l'âme si lourde, ne t'efface qu'en rêve: le monde croit en toi.

J'aime bien votre monde Art Ri. Je ne comprends pas tout car il me manque des références mais quelque fois des échos, des visions, des soupirs s'éveillent en moi.
J'ai remarqué aussi que vous aimez bien clôturer vos poèmes pas des formules décalées, comme pour rajouter un ton surréaliste.