Impersonnel

Impersonnel
(sciure)

On se pique aux chemins
au dur de la pente
à la pierre qui roule
au jour qui s’use comme un genou
.........- tombe

On se heurte
à ce qui s’écroule
à ce qui disperse la trace
on se heurte au doute
.........- au silence

Les pas s’égrènent, l’horizon se dissout

- vaine durée, le temps me scie

On voudrait tout recouvrir d’herbe blanche
et se coucher sous le froid
.........- naissant


20 octobre 2014 Melrand, les eaux rouillées de la Sarre

J'aime beaucoup cheminer avec l'auteur dans ce minéral qui nous dit de mille voix : un jour tu me rejoindras.

les derniers mots sont déchirants. J'ai aimé ma lecture.
Bonne journée,

M.

c'est rond.
un peu comme un rond qui ne sortirait pas de son rond.

oui, c'est trop mono-thème, monochrome, trop homogène pour mon goût. C'est rocailleux et acéré mais on n'accroche pas.

Well, je revendique cette minéralisation, cette inclusion dans le décor, cet immobilisme. Cet égocentrisme, ce retour constant sur soi. Ici, j'entends. Dans ce contexte. Et dans l'écriture en poésie, souvent. C'est l'autre, qui peut créer le mouvement, l'histoire. Mais on passerait plutôt dans le texte long. Et encore, même dans mes textes longs, une fois sur deux j'ai écrit des circulaires qui revenaient à leur point de départ. On n'se refait pas, hé?

J'aime le poème mais son titre me gêne. Je préfèrerais "Impersonnelle sciure" encore que ce soit peut-être plus indéfini qu'impersonnel ou bien "Sciage" qui aurait l'avantage de ne pas être personnel, ferait écho au "on" omniprésent et, phonétiquement, proposerait un éventuel sillage à suivre ou à observer.
De même je préfèrerais "des pas" pour tout dissoudre hormis le "me" personnel mais scié.

Merci pour cette lecture

Alors là ....
Je ne prends des notes que très rarement, mais en règle je me souviens du "pourquoi j'ai suivi cette voie-là", du thème, et du comment.
Là, pas du tout !
Pourtant je me souviens de cette rivière, et de m'être perdu.
D'avoir tourné en rond...
Le titre ? Je ne me rappelle plus. On pourrait se poser la question des titres qu'on donne, souvent a posteriori, plutôt au moment où on publie qu'à celui où on écrit. Il y a une part de hasard dans le titre. Parfois le hasard, c'est comme le vent. C'est favorable. Je me pose toujours la question de ce que je pourrais lui confier.

Déjà j'apprends qu'il existe une rivière Sarre en Bretagne, puisque l'auteur localise son texte.

le temps me scie

ce vers me semble affecté, le reste du poème me touche, son côté incolore décrit bien le silence et l'absence.

Je pense pourtant que ce "temps me scie" a porté tout ce qui restait à écrire, c'est ce qui m'en reste.
Peut-être j'avais vu une coupe d'arbre, avec les cercles sur le tronc, dont on se sert pour dater.