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Coupable

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Message  obi Mer 12 Nov 2014 - 14:19

Coupable


        D'un élan j'ai donné mon âme toute entière
        Comme un seul pain qui rassasie

        Pourquoi vous accuser ? 

        Vous ne saviez pas ce que vous receviez
        Comme les torchons, pièces lourdes décousues d'un drap trop usé,
        Voici que vous m'avez retourné les morceaux de mon cœur,
        L'os sale qu'on rejette quand on a consommé

        Pourquoi vous accuser ?

        Coupable je suis seul

                                         d'avoir rêvé...

obi

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Message  David Jeu 13 Nov 2014 - 4:24

Salut,

"Le poème est l'amour assouvi du désir demeuré désir", c'est de René Char, mais la culpabilité  du coup, ça fait double peine, le fameux "trompes moi une fois, honte sur moi". Je trouve cela trop direct, malgré que ça n'en dise pas tant que ça, c'est comme un moulin à eau qui tournerait sans meule, alors qu'il pourrait moudre du grain.
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Message  jfmoods Dim 16 Nov 2014 - 17:18

La mise en apposition du complément de manière ("D'un élan"), l'hyperbole ("toute entière") et l'adjectif qualificatif ("un seul pain") signalent la charge importante d'idéal portée par le locuteur. Au dernier vers, l'infinitif passé suivi de ses points de suspension ("d'avoir rêvé...") avalisera les termes de cette entame. Le champ lexical du cycle de la consommation ("donné", "rassasie", "receviez", "rejette", "consommé") fixe l'enjeu mortifère du poème. Un investissement affectif manifestement trop fort a transformé le rapport amoureux en acte de prédation de l'un par l'autre (métonymie : "vous m'avez retourné les morceaux de mon coeur"). À l'image d'un linge neuf ("drap"), le cœur humain, amoureux et trop ardent, subit, en retour, de la part de la personne aimée, des torsions de toutes sortes qui le dévitalisent, en dénaturent la fonction, les aspirations (champ lexical du rebut : "torchons", "pièces", "morceaux", "décousues", "trop usé"). Le présentatif ("Voici que") appuie sur l'évidence de ce constat accablant. Cependant, l'autre se voit exonéré du fait de ne pas s'être mis à hauteur de passion, d'être, par conséquent, conjointement responsable de l'échec...

"Vous ne saviez pas ce que vous receviez"

La question ouverte ("Pourquoi vous accuser ?"), anaphorique, marquée du sceau insistant de l'italique, la mise en apposition de l'adjectif qualificatif ("Coupable"), la présence d'un second l'adjectif qualificatif ("seul"), tout cela entérine la volonté du locuteur de ne pas se défausser sur l'autre de ce qu'il considère comme son propre fourvoiement : s'être trop impliqué, s'être exposé trop passionnément dans la relation, au point de s'y être brûlé les ailes. Le pronom indéfini à valeur universelle ("on") et la vérité générale particulièrement impitoyable qui l'accompagne ("L'os sale qu'on rejette quand on a consommé") font en quelque sorte office de leçon à tirer de cette expérience amoureuse particulièrement douloureuse.

Merci pour ce partage !
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