Saine lecture
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Saine lecture
Saine lecture
Il avait deux petites mains tremblantes.
Il me tendit un chocolat, et patienta que je sois surpris.
– Comment tu trouves ?
J’ai attendu un moment, et puis j’ai desserré les sourcils.
– C’est…. c'est comme un livre, un goût de livre. Avec des mots durs, dedans.
Il m’en a donné un autre.
– C’est pour plus tard. Et tu me diras.
Ça pétillait, entre nous ce jour-là, comme un feu.
Tu me diras… Mais je ne l’ai jamais revu. Il est mort entre-temps. Vite et bien.
Lui : - On ne s’embarrasse pas de choses comme ça.
J’ai fini par trouver le goût tout seul et j’ai essayé d’imiter. Le cèpe, c’est un morceau de chemin arraché à la pointe du couteau. Là commence la patience, une lente justice à lui rendre dans un geste précis d’écrivain. Pour l’étaler sur le papier, comme une page d’écriture au soleil.
Je voyais les vieux mineurs de Folcheran enfiler les morceaux sur une ficelle tendue sur le chambranle de leur fenêtre comme une corde à linge. Le cèpe, continuant son trajet dans la proximité de la chaussette. Quand le séchage était à point le parcours littéraire s’achevait dans l’hermétisme d’une boîte en fer pour le chemin du retour.
L’ouverture, c’est comme une chasse. Violent, sauvage.
Tout un terrier à couler dans la ruse noire du chocolat.
Une saine lecture.
Il avait deux petites mains tremblantes.
Il me tendit un chocolat, et patienta que je sois surpris.
– Comment tu trouves ?
J’ai attendu un moment, et puis j’ai desserré les sourcils.
– C’est…. c'est comme un livre, un goût de livre. Avec des mots durs, dedans.
Il m’en a donné un autre.
– C’est pour plus tard. Et tu me diras.
Ça pétillait, entre nous ce jour-là, comme un feu.
Tu me diras… Mais je ne l’ai jamais revu. Il est mort entre-temps. Vite et bien.
Lui : - On ne s’embarrasse pas de choses comme ça.
J’ai fini par trouver le goût tout seul et j’ai essayé d’imiter. Le cèpe, c’est un morceau de chemin arraché à la pointe du couteau. Là commence la patience, une lente justice à lui rendre dans un geste précis d’écrivain. Pour l’étaler sur le papier, comme une page d’écriture au soleil.
Je voyais les vieux mineurs de Folcheran enfiler les morceaux sur une ficelle tendue sur le chambranle de leur fenêtre comme une corde à linge. Le cèpe, continuant son trajet dans la proximité de la chaussette. Quand le séchage était à point le parcours littéraire s’achevait dans l’hermétisme d’une boîte en fer pour le chemin du retour.
L’ouverture, c’est comme une chasse. Violent, sauvage.
Tout un terrier à couler dans la ruse noire du chocolat.
Une saine lecture.
'toM- Nombre de messages : 278
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: Saine lecture
Un goût de livre, avec des mots durs dedans. Je ne connaissais pas les chocolats aux cèpes, mais c'est dans l'air du temps. Et aussi dans celui de l'ancien temps, dirait-on, pasqu'y a plus de mines à Folcheran. Ni de mineurs. Nulle part, d'ailleurs. J'aime bien la ruse noire du chocolat.
Une saine lecture, comme tu dis.
Une saine lecture, comme tu dis.
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 69
Date d'inscription : 18/06/2007
text'o'pom
On connaît les tartes aux pommes, mais moins les textes aux pommes: celui-ci en est un . (Pour la variété petits oignons, voir Gobu)
Même la tournure "patienta que je sois surpris" -peu orthodoxe- ne choque pas, c'est dire!
Même la tournure "patienta que je sois surpris" -peu orthodoxe- ne choque pas, c'est dire!
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
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