Le foyer de Laetitia
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Le foyer de Laetitia
La foyer de Laetitia
Elle est nue comme les murs de cette chambre d’hôtel. Repliée dans les draps blancs, des frissons parcourent le long de son dos. Pourtant, elle n’a pas froid, simplement terrifiée. Ses vêtements, soigneusement posés sur la chaise, attendent que ses mains les empoignent pour partir ailleurs. Elle voudrait omettre la raison pour laquelle elle est là.
Dans la rue, lorsqu’elle se promène, ses pieds fragiles sont prisonniers dans des chaussures étroites à talons trop hauts. Sa jupe excessivement courte remonte sur ses cuisses et laisse entrevoir sa culotte en dentelle. Son décolleté exagérément échancré découvre sa poitrine généreuse. Ses yeux sont outrageusement maquillés. Ses mains accrochées à son sac vide sont trop usés. Elle est exubérante, beaucoup trop femme. Elle découvre chaque jour dans son miroir une silhouette qui n’est pas la sienne. Depuis combien de temps s’est-elle séparée de sa vraie apparence ? Elle est orpheline depuis l’âge de cinq ans, placée dans un foyer d’accueil jusqu’à dix-huit ans. Maintenant, elle est en promenade, plutôt en cavale dans les rues de Paris à la recherche d’un emploi, d’un appartement, d’une vie sociale, d’un sourire.
Deux billets de cinquante euros qu’un homme va lui donner si elle fait tout ce qu’il veut. Elle grelotte sous les draps pour demander si peu. Tout ce qu’elle ne souhaitera jamais offrir. Son costume retiré sur les bras de ce siège sont la valeur de quelques repas longtemps oubliés. Son corps est affamé.
Le vent s’infiltre dans la chambre, ses collants chutent sur le sol. C’est un voile d’innocence qui vient de tomber. Un viol de femme. Comment s’appelle-t-elle ? La peur lui fait oublier jusqu’à son prénom. C’est la faim qui habille son être. C’est la fin qui habite cette chambre.
Un main posée sur son ventre, ses yeux fixent la porte. Elle a encore le temps de ne pas abandonner ses rêves et de quitter cet endroit. Sans un mot, sans un cri, juste la force de fuir et
d’oublier l’ argent qui l’a nourrira. Ce silence intérieur l’a fait vaciller vers une sombre vérité. Cet homme si grand, si protecteur lui a bien dit qu’elle n’était pas faite pour faire les ménages ou être serveuse dans un restaurant. Son sourire était si séduisant qu’elle n’a pas pu dire « non ». Il lui a pris le bras, raconté n’importe quoi et déjà l’amour témoignait l’oubli de son orphelinat. La promesse de voyages, d’une maison, d’un enfant, d’une vie de famille l’a fait basculée dans cette demeure aux murs blancs.
La chambre est nue. Elle l’ est aussi. Les murs respirent la pauvreté. Elle l’a respire tout autant.
Quelqu’un frappe à la porte. Figée, elle se cache comme une petite fille derrière l’oreiller. Son cœur cogne dans sa poitrine. Le visiteur tape plus énergiquement et impatient commence à s’énerver. La poignée s’affole, clique dans le vide. Son bruit résonne dans la chambre. L’individu s’énerve.
─ Ouvre cette porte !!
Elle étouffe un cri dans l’oreiller. Le silence.
─ Laetitia c’est moi, ouvre donc !
C’est lui et ses promesses.
L’homme soupire. Actionne encore quelques minutes la poignée et s’en va.
─ Tu vas me le payer, garce !
Les voyages, la maison, les enfants, la vie de famille disparaissent. Les murs absorbent toutes les promesses d’une vie tranquille.
Dans sa tête, elle marmonne son prénom « Laetitia ». Dans un cri qui fait trembler les murs de carton. Elle hurle :
─ JE M’APPELLE JULIE !!!!
Julie n’arrête pas de pleurer. Ses larmes sortent de son ventre de femme. Elle hoquète à chaque syllabe « je m’appelle Ju-lie, Ju-lie… ».
Dans une profonde souffrance, comme une prière, elle marmonne :
─ Maman, vient me chercher.
Elle est nue comme les murs de cette chambre d’hôtel. Repliée dans les draps blancs, des frissons parcourent le long de son dos. Pourtant, elle n’a pas froid, simplement terrifiée. Ses vêtements, soigneusement posés sur la chaise, attendent que ses mains les empoignent pour partir ailleurs. Elle voudrait omettre la raison pour laquelle elle est là.
Dans la rue, lorsqu’elle se promène, ses pieds fragiles sont prisonniers dans des chaussures étroites à talons trop hauts. Sa jupe excessivement courte remonte sur ses cuisses et laisse entrevoir sa culotte en dentelle. Son décolleté exagérément échancré découvre sa poitrine généreuse. Ses yeux sont outrageusement maquillés. Ses mains accrochées à son sac vide sont trop usés. Elle est exubérante, beaucoup trop femme. Elle découvre chaque jour dans son miroir une silhouette qui n’est pas la sienne. Depuis combien de temps s’est-elle séparée de sa vraie apparence ? Elle est orpheline depuis l’âge de cinq ans, placée dans un foyer d’accueil jusqu’à dix-huit ans. Maintenant, elle est en promenade, plutôt en cavale dans les rues de Paris à la recherche d’un emploi, d’un appartement, d’une vie sociale, d’un sourire.
Deux billets de cinquante euros qu’un homme va lui donner si elle fait tout ce qu’il veut. Elle grelotte sous les draps pour demander si peu. Tout ce qu’elle ne souhaitera jamais offrir. Son costume retiré sur les bras de ce siège sont la valeur de quelques repas longtemps oubliés. Son corps est affamé.
Le vent s’infiltre dans la chambre, ses collants chutent sur le sol. C’est un voile d’innocence qui vient de tomber. Un viol de femme. Comment s’appelle-t-elle ? La peur lui fait oublier jusqu’à son prénom. C’est la faim qui habille son être. C’est la fin qui habite cette chambre.
Un main posée sur son ventre, ses yeux fixent la porte. Elle a encore le temps de ne pas abandonner ses rêves et de quitter cet endroit. Sans un mot, sans un cri, juste la force de fuir et
d’oublier l’ argent qui l’a nourrira. Ce silence intérieur l’a fait vaciller vers une sombre vérité. Cet homme si grand, si protecteur lui a bien dit qu’elle n’était pas faite pour faire les ménages ou être serveuse dans un restaurant. Son sourire était si séduisant qu’elle n’a pas pu dire « non ». Il lui a pris le bras, raconté n’importe quoi et déjà l’amour témoignait l’oubli de son orphelinat. La promesse de voyages, d’une maison, d’un enfant, d’une vie de famille l’a fait basculée dans cette demeure aux murs blancs.
La chambre est nue. Elle l’ est aussi. Les murs respirent la pauvreté. Elle l’a respire tout autant.
Quelqu’un frappe à la porte. Figée, elle se cache comme une petite fille derrière l’oreiller. Son cœur cogne dans sa poitrine. Le visiteur tape plus énergiquement et impatient commence à s’énerver. La poignée s’affole, clique dans le vide. Son bruit résonne dans la chambre. L’individu s’énerve.
─ Ouvre cette porte !!
Elle étouffe un cri dans l’oreiller. Le silence.
─ Laetitia c’est moi, ouvre donc !
C’est lui et ses promesses.
L’homme soupire. Actionne encore quelques minutes la poignée et s’en va.
─ Tu vas me le payer, garce !
Les voyages, la maison, les enfants, la vie de famille disparaissent. Les murs absorbent toutes les promesses d’une vie tranquille.
Dans sa tête, elle marmonne son prénom « Laetitia ». Dans un cri qui fait trembler les murs de carton. Elle hurle :
─ JE M’APPELLE JULIE !!!!
Julie n’arrête pas de pleurer. Ses larmes sortent de son ventre de femme. Elle hoquète à chaque syllabe « je m’appelle Ju-lie, Ju-lie… ».
Dans une profonde souffrance, comme une prière, elle marmonne :
─ Maman, vient me chercher.
RICHARD2- Nombre de messages : 160
Age : 63
Date d'inscription : 27/08/2010
Re: Le foyer de Laetitia
C'est un texte qui pourrait être assez fort, mais qui passe un peu à côté pour moi. Sans doute un problème de cohérence, est-elle avec un homme dans cette chambre (les deux billets de cinquante euros évoqués le laissait supposer), est-elle en train de rêver (Maman.. viens me chercher), je ne sais pas... Cette ambiguïté est à la foi intéressante et donne du relief à ton texte, mais dans l'ensemble je dirais qu'il pêche par manque de cohésion. Ou peut-être l'accumulation de trop d'éléments dans un texte court.
Les rêves promis par le mac sont assez convenus, je pense que tu pourrais les rendre plus vrais, moins généraux pour qu'on y croit davantage.
Le début fonctionne bien et on sent la déchéance de cette fille.
Les rêves promis par le mac sont assez convenus, je pense que tu pourrais les rendre plus vrais, moins généraux pour qu'on y croit davantage.
Le début fonctionne bien et on sent la déchéance de cette fille.
NikitaM- Nombre de messages : 9
Age : 35
Date d'inscription : 17/04/2015
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