Lendemains fertiles
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Lendemains fertiles
À l'envers des points cardinaux, franche ardeur, où les fenêtres s'ouvrent seules, il est un chemin bordé de ronces qui vous accorde la prière.
Je garde l'humilité de l'ouvrier devant le travail accompli, enfin, et qui s'en va sans récompenses la main sur le chaume de son crâne rejoindre la femme attentive.
Je garde la poussière de craie entre les doigts du professeur qui sent la sueur des chaises moites couler sous la rivière de l'assèchement jusqu'à l'instant, jusqu'au propice, jusqu'au précipité.
Je garde le fou yeux roulant, tête écorchée, bras retenus, corps en serments de vigne ; quel feu brûle son âme pour que ses pierres scintillent si ardemment sans que leurs reflets l'éblouissent ?
Je garde la nuit qui a mangé ses étoiles sans se tenir, si haut que j'en eus le vertige.
Je garde ta main et reprends souffle à la courbure du jour nouveau, là-bas s'élance l'épine à la saveur citronnée.
Est-ce le bon moment de partir ?
J'ai encore faim.
Je garde l'humilité de l'ouvrier devant le travail accompli, enfin, et qui s'en va sans récompenses la main sur le chaume de son crâne rejoindre la femme attentive.
Je garde la poussière de craie entre les doigts du professeur qui sent la sueur des chaises moites couler sous la rivière de l'assèchement jusqu'à l'instant, jusqu'au propice, jusqu'au précipité.
Je garde le fou yeux roulant, tête écorchée, bras retenus, corps en serments de vigne ; quel feu brûle son âme pour que ses pierres scintillent si ardemment sans que leurs reflets l'éblouissent ?
Je garde la nuit qui a mangé ses étoiles sans se tenir, si haut que j'en eus le vertige.
Je garde ta main et reprends souffle à la courbure du jour nouveau, là-bas s'élance l'épine à la saveur citronnée.
Est-ce le bon moment de partir ?
J'ai encore faim.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Lendemains fertiles
(Une faute de frappe s'est glissée dans le texte, je corrige ; j'en profite aussi pour changer "retenus" par "tordus")
À l'envers des points cardinaux, franche ardeur, où les fenêtres s'ouvrent seules, il est un chemin bordé de ronces qui vous accorde la prière.
Je garde l'humilité de l'ouvrier devant le travail accompli, enfin, et qui s'en va sans récompenses la main sur le chaume de son crâne rejoindre la femme attentive.
Je garde la poussière de craie entre les doigts du professeur qui sent la sueur des chaises moites couler sous la rivière de l'assèchement jusqu'à l'instant, jusqu'au propice, jusqu'au précipité.
Je garde le fou yeux roulant, tête écorchée, bras tordus, corps en sarments de vigne ; quel feu brûle son âme pour que ses pierres scintillent si ardemment sans que leurs reflets l'éblouissent ?
Je garde la nuit qui a mangé ses étoiles sans se tenir, si haut que j'en eus le vertige.
Je garde ta main et reprends souffle à la courbure du jour nouveau, là-bas s'élance l'épine à la saveur citronnée.
Est-ce le bon moment de partir ?
J'ai encore faim.
À l'envers des points cardinaux, franche ardeur, où les fenêtres s'ouvrent seules, il est un chemin bordé de ronces qui vous accorde la prière.
Je garde l'humilité de l'ouvrier devant le travail accompli, enfin, et qui s'en va sans récompenses la main sur le chaume de son crâne rejoindre la femme attentive.
Je garde la poussière de craie entre les doigts du professeur qui sent la sueur des chaises moites couler sous la rivière de l'assèchement jusqu'à l'instant, jusqu'au propice, jusqu'au précipité.
Je garde le fou yeux roulant, tête écorchée, bras tordus, corps en sarments de vigne ; quel feu brûle son âme pour que ses pierres scintillent si ardemment sans que leurs reflets l'éblouissent ?
Je garde la nuit qui a mangé ses étoiles sans se tenir, si haut que j'en eus le vertige.
Je garde ta main et reprends souffle à la courbure du jour nouveau, là-bas s'élance l'épine à la saveur citronnée.
Est-ce le bon moment de partir ?
J'ai encore faim.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
peinture au couteau
Je garde aussi cet échevelé hasardeux et vibrant dans le choix des images
je garde ce côté buissonnant du phrasé,
je garde enfin cette infinie fraîcheur, cette immédiateté.
merci
je garde ce côté buissonnant du phrasé,
je garde enfin cette infinie fraîcheur, cette immédiateté.
merci
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Lendemains fertiles
"À l'envers des points cardinaux, franche ardeur, où les fenêtres s'ouvrent seules, il est un chemin bordé de ronces qui vous accorde la prière."
Et tout le texte. Petite merveille.
Et tout le texte. Petite merveille.
Re: Lendemains fertiles
je garde l'odeur de mon enfance, l'encrier , le plumier , plus cette insaisissable atmosphère de rentrée qui marquait la fin des vacances , adieux beignets, iode et crème a bronzer
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Lendemains fertiles
je comprends rien
pourquoi les fenetres s'ouvrent seules
pourquoi les ronces accordent la priere
pourquoi la nuit a mangé ses etoiles sans se tenir
pourquoi les fenetres s'ouvrent seules
pourquoi les ronces accordent la priere
pourquoi la nuit a mangé ses etoiles sans se tenir
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Lendemains fertiles
L'entête annonce d'emblée que la démarche qui s'affirme, démarche vigoureuse (expression : « franche ardeur »), s'effectue vers l'intérieur (complément de lieu : « À l'envers des points cardinaux »). Marquée par l'image de la dépossession (forme pronominale : « les fenêtres s'ouvrent seules », forme impersonnelle : « il est un chemin ») et nécessitant une attention de tous les instants (expression : « bordé de ronces »), la voie qu'il s'agit d'emprunter présente les caractéristiques d'un territoire à caractère sacré dont l'accès est promis à celle, à celui qui sera susceptible de s'éprouver dans une forme particulière de ferveur (verbe à visée élective : « vous accorde la prière »). Dès lors, l'image de la page blanche vouée au travail de l'écriture poétique s'ébauche.
L'anaphore (« Je garde ») guide la lecture, sert de fil conducteur au poème, définissant un lien implicite qui unirait, au fil d'une chaîne, divers intercesseurs à cette plume qui court sur le papier (professions : « ouvrier », « professeur », statut : « le fou », figure métaphorique : « la nuit », métonymie : « ta main »).
Si l'on s'appuie sur la métaphore qui le caractérise (« le chaume de son crâne »), le premier élément de cette chaîne, l'ouvrier, est lié à la fois au travail de la terre et à celui de l'esprit. L'image d'une moisson métaphorique à venir se lève alors. Insoucieux du succès et de la postérité (« sans récompenses », « l'humilité »), le poète inconnu n'est qu'exigence de la tâche intime à mener à bien (« le travail accompli »). La périphrase (« la femme attentive ») semble incarner la muse, figure tutélaire de l'inspiration.
Le second élément de cette chaîne, le professeur, met en perspective les conditions dans lesquelles le processus de l'écriture va véritablement pouvoir s'enclencher. La métaphore (« la poussière de craie ») et la métonymie figurant le processus d'enseignement aux élèves (« la sueur des chaises moites ») matérialisent l'image de la classe à présent désertée, tandis que le paradoxe (« sous la rivière de l'assèchement ») et la gradation (« jusqu'à l'instant, jusqu'au propice, jusqu'au précipité ») avalisent la fulgurance du débondement de l'écrit dans le silence intérieur retrouvé.
À ce stade, l'énumération hallucinée (« yeux roulant, tête écorchée, bras tordus »), associée à l'image du fou, met en lumière une sorte d'état de transe. L'expression « en sarments de vigne » suggère la promesse de riches vendanges poétiques. La version initiale du poème, qui jouait sur le glissement assonantique (« sarments de vigne », « serments de vigne »), m'apparaît toutefois plus efficace. Au fil de la question ouverte, insoluble, qui suit (« quel feu brûle son âme... ? »), le champ lexical de la clarté vive et fascinante (« feu », « scintillent », « ardemment », « éblouissent ») s'impose.
Relayée par le marqueur d'intensité (proposition subordonnée circonstancielle de conséquence : « si haut que j'en eus le vertige ») et le verbe pronominal instituant une absence de contrainte (« sans se tenir »), l'allégorie (« la nuit qui a mangé ses étoiles ») appuie sur la formidable charge des mots qui font naître, grandir, fructifier le texte. Voici venu le temps d'une riche moisson.
La métonymie (« ta main ») réactive alors l'image première de la muse avec la promesse revivifiée d'une démarche prospective (verbe réduplicatif : « reprends souffle », groupe nominal élargi fixant l'avancée : « la courbure du jour nouveau », verbe pronominal : « s'élance », complément de lieu signalant la distance à franchir : « là-bas », métaphore illustrant la délicieuse étrangeté de la quête et assortie d'une inversion du sujet : « l'épine à la saveur citronnée »).
La question fermée (« Est-ce le bon moment de partir ? »), entérinant la poursuite possible d'un voyage métaphorique à l'intérieur du langage, prend l'aspect d'une question rhétorique tant la phrase qui suit et ferme le poème (« J'ai encore faim.») fait retentir l'évidence d'un constat : la satiété reste introuvable. Le poème se présente comme une conquête sans cesse repoussée (titre : « Lendemains fertiles »). Un texte chasse l'autre. Pour celle ou celui qui écrit, qui se voit engrené dans le mouvement de dire, le texte achevé n'est jamais rien d'autre qu'un avant-texte, le prétexte incessant à un après-texte. Rien ne s'inscrit dans la satisfaction d'atteindre un but. La seule chose qui compte, c'est de suivre ce chemin qui s'ouvre, encore et encore, obstinément, obsessionnellement, en nous.
Merci pour ce partage !
L'anaphore (« Je garde ») guide la lecture, sert de fil conducteur au poème, définissant un lien implicite qui unirait, au fil d'une chaîne, divers intercesseurs à cette plume qui court sur le papier (professions : « ouvrier », « professeur », statut : « le fou », figure métaphorique : « la nuit », métonymie : « ta main »).
Si l'on s'appuie sur la métaphore qui le caractérise (« le chaume de son crâne »), le premier élément de cette chaîne, l'ouvrier, est lié à la fois au travail de la terre et à celui de l'esprit. L'image d'une moisson métaphorique à venir se lève alors. Insoucieux du succès et de la postérité (« sans récompenses », « l'humilité »), le poète inconnu n'est qu'exigence de la tâche intime à mener à bien (« le travail accompli »). La périphrase (« la femme attentive ») semble incarner la muse, figure tutélaire de l'inspiration.
Le second élément de cette chaîne, le professeur, met en perspective les conditions dans lesquelles le processus de l'écriture va véritablement pouvoir s'enclencher. La métaphore (« la poussière de craie ») et la métonymie figurant le processus d'enseignement aux élèves (« la sueur des chaises moites ») matérialisent l'image de la classe à présent désertée, tandis que le paradoxe (« sous la rivière de l'assèchement ») et la gradation (« jusqu'à l'instant, jusqu'au propice, jusqu'au précipité ») avalisent la fulgurance du débondement de l'écrit dans le silence intérieur retrouvé.
À ce stade, l'énumération hallucinée (« yeux roulant, tête écorchée, bras tordus »), associée à l'image du fou, met en lumière une sorte d'état de transe. L'expression « en sarments de vigne » suggère la promesse de riches vendanges poétiques. La version initiale du poème, qui jouait sur le glissement assonantique (« sarments de vigne », « serments de vigne »), m'apparaît toutefois plus efficace. Au fil de la question ouverte, insoluble, qui suit (« quel feu brûle son âme... ? »), le champ lexical de la clarté vive et fascinante (« feu », « scintillent », « ardemment », « éblouissent ») s'impose.
Relayée par le marqueur d'intensité (proposition subordonnée circonstancielle de conséquence : « si haut que j'en eus le vertige ») et le verbe pronominal instituant une absence de contrainte (« sans se tenir »), l'allégorie (« la nuit qui a mangé ses étoiles ») appuie sur la formidable charge des mots qui font naître, grandir, fructifier le texte. Voici venu le temps d'une riche moisson.
La métonymie (« ta main ») réactive alors l'image première de la muse avec la promesse revivifiée d'une démarche prospective (verbe réduplicatif : « reprends souffle », groupe nominal élargi fixant l'avancée : « la courbure du jour nouveau », verbe pronominal : « s'élance », complément de lieu signalant la distance à franchir : « là-bas », métaphore illustrant la délicieuse étrangeté de la quête et assortie d'une inversion du sujet : « l'épine à la saveur citronnée »).
La question fermée (« Est-ce le bon moment de partir ? »), entérinant la poursuite possible d'un voyage métaphorique à l'intérieur du langage, prend l'aspect d'une question rhétorique tant la phrase qui suit et ferme le poème (« J'ai encore faim.») fait retentir l'évidence d'un constat : la satiété reste introuvable. Le poème se présente comme une conquête sans cesse repoussée (titre : « Lendemains fertiles »). Un texte chasse l'autre. Pour celle ou celui qui écrit, qui se voit engrené dans le mouvement de dire, le texte achevé n'est jamais rien d'autre qu'un avant-texte, le prétexte incessant à un après-texte. Rien ne s'inscrit dans la satisfaction d'atteindre un but. La seule chose qui compte, c'est de suivre ce chemin qui s'ouvre, encore et encore, obstinément, obsessionnellement, en nous.
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Lendemains fertiles
Invité je viens. J'avais déjà lu mais qu'ajouter après JFmoods.
Ce que j'aime c'est l'enthousiasme, l'élan, le crédo.
C'est bien d'avoir faim.
Et merci pour tes compliments, je connais trop mes faiblesses pour ne pas être reconnaissant. Surtout content que tu aies aimé Balade, je l'aime bien mon incomprise.
Invité- Invité
Re: Lendemains fertiles
Beau texte.
"Je garde" ... la forme est réussie; quelquefois j'ai eu envie d'écrire "j'ai" xxx... Nous sommes si riches.
"l'épine à la saveur citronnée" me plaît beaucoup.
d'accord avec jfmoods, sur serment/sarment.
Quelques réserves, le contenu un peu convenu : l'ouvrier qui revient vers sa ménagère... le professeur, en situation c'est "le maître".
« Est-ce le (bon) moment de partir ? » bon, je pose la question.
"Je garde" ... la forme est réussie; quelquefois j'ai eu envie d'écrire "j'ai" xxx... Nous sommes si riches.
"l'épine à la saveur citronnée" me plaît beaucoup.
d'accord avec jfmoods, sur serment/sarment.
Quelques réserves, le contenu un peu convenu : l'ouvrier qui revient vers sa ménagère... le professeur, en situation c'est "le maître".
« Est-ce le (bon) moment de partir ? » bon, je pose la question.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Lendemains fertiles
je profite de la remontée de ce texte posté en septembre pour vous remercier de votre passage, et de vos commentaires... j'ai écrit récemment, sous le texte de teverino "Le croque-mort de la République" : commenter un texte est une tâche ardue, et je le pense encore... plus encore à la lecture des posts de hi wen - qui ne comprend rien à rien, mais s'agit-il de comprendre avant toute chose, ou de se laisser porter par la musique des mots d'abord, et de lire puis relire, encore, un texte qui semble te désorienter avant d'écrire :
je comprends rien
pourquoi les fenetres s'ouvrent seules
pourquoi les ronces accordent la priere
pourquoi la nuit a mangé ses etoiles sans se tenir
et des réserves d'Annie sur lesquelles je reviendrai après ce propos sur la lecture et le commentaire.
je prends l'exemple d'une maison que vous aimeriez louer, pour un séjour, un week-end ou plus... vous la voyez de loin, elle porte un nom, charmant ou pas, qui peut vous accrocher ou pas... la voiture s'arrête devant la maison, vous en descendez puis vous la regardez : premiers coups d'oeil, premières impressions, quand l'employé de l'agence - votre désir de lever le voile d'un nouveau texte posté sur VE - vous invite à pousser la porte... vous entrez, vous visitez l'ensemble des pièces sans en omettre aucune... vous regardez bien, partout, vous avez le temps, vous êtes venu pour cela... vous regardez dans les recoins, dans les placards, la remise, le grenier, la cave et le garage, tout ! puis vous revenez sur vos pas, l'employé referme la porte et vous la regardez à nouveau, de loin, d'un oeil nouveau... d'un oeil nouveau !
je vais répondre à tes questions hi wen en te présentant mon projet, en quelques mots simples, et de façon intelligible. Lendemains fertiles est une tentative de mettre en forme, ici un poème, le processus de création littéraire... c'est aussi simple que cela... bête comme chou, hibou, genou, caillou... ou, pour le dire autrement, une espèce de mise en abîme de l'écriture, de l'acte, du travail d'écriture, de la pensée à l'objet-texte fini... il suffit simplement de lire les mots et prendre avec soi les images qu'ils portent... il suffit de prendre le temps de lire un texte...
tous les autres l'ont bien compris... serais-tu incapable de l'entendre ?
les réserves d'Annie( je fais irrémédiablement le rapprochement avec Gainsbourg, c'est comme ça, et ce n'est pas de ma faute, mais de la mienne, j'me comprends ;)) merci pour le post, c'est sympa en ces temps de disette de commentaires - je vais d'ailleurs poster un petit sujet sur la question sur le fil bla bla bla, parce que ras-la-touffe des inscrits qui se plaignent de VE mais ne postent jamais rien et commentent rarement, c'est dit !
revenons à tes réserves ( que j'ai mis de côté comme tu l'auras remarqué - le meilleur pour la fin
Beau texte. merci, ça commence bien ;))
"Je garde" ... la forme est réussie; quelquefois j'ai eu envie d'écrire "j'ai" xxx... Nous sommes si riches. ouuuuhhh, là je me suis dit : elle commence par les p'tites douceurs avant de t'asséner le coup fatal... attendons, attendons...
"l'épine à la saveur citronnée" me plaît beaucoup. je me frotte les yeux ! que se passe t-il ? aurais-je convaincu Annie ???
d'accord avec jfmoods, sur serment/sarment. là, j'ai menti... j'ai prétendu une faute de frappe pour changer serment en sarment. j'ai eu peur que cela ne passe pas auprès des lecteurs et c'est idiot...
en revanche, il y a bien une faute que personne n'a relevé, c'est : Je garde le fou yeux roulant, roulant s'accorde avec yeux, donc il manque le "s" : roulants
Quelques réserves, le contenu un peu convenu : tu aimes visiblement bien ce mot "convenu"... il revient souvent dans tes commentaires, c'est étrange... enfin non, c'est comme une signature.
alors, qu'est-ce que tu trouves convenu ?
l'ouvrier qui revient vers sa ménagère... d'abord, il ne revient pas vers sa ménagère, comme tu l'écris, mais il s'en va sans récompenses la main sur le chaume de son crâne rejoindre la femme attentive, c'est différent !
la ménagère, comme tu l'avances, est un mot valise pour exprimer tout et n'importe quoi... il est utilisé en politique, en journalisme, par les agences de communication et de publicité... rien à voir avec mon poème, ou alors tu sous-entend quelque chose d'autre... (?)
et quoi d'autre ?
le professeur, en situation c'est "le maître". il ne s'agit pas, ici, de position morale, ou institutionnelle, mais de notion de passeur de savoirs, de connaissances, d'abord exprimé dans l'image des chaises : la sueur des chaises moites , relation au temps, au commencement, à l'apprentissage, suivie par celle de la rivière : couler sous la rivière de l'assèchement jusqu'à l'instant, jusqu'au propice, jusqu'au précipité. c'est à dire le long cheminement qui va de l'apprentissage de la langue jusqu'à la maîtrise des mots pour en tirer la substantifique moelle ( jusqu'au propice, jusqu'au précipité. ) qui va te-nous-vous permettre de mettre en forme une idée, d'écrire.
« Est-ce le (bon) moment de partir ? » bon, je pose la question. entièrement d'accord avec toi... après le second post, je me suis dit : oup's ! pas terrible, pas beau à l'oreille et inutile ce "bon"... à oublier et lire : Est-ce le moment de partir ?
voilà, j'espère avoir répondu à vos interrogations... sinon, je vous donne pour conseil de lire le commentaire de jfmoods - je tire mon chapeau ! bravo et merci cher ami pour cette analyse de texte qui, pour sûr, ouvre des portes sur le texte, mais sur soi également, ce qui est simplement stupéfiant, rien à dire de plus...
je remercie Polixène, Armor, So-Back, hi wen, jfmoods, Condremon, et Annie pour leur générosité,
à bientôt de vous lire
je comprends rien
pourquoi les fenetres s'ouvrent seules
pourquoi les ronces accordent la priere
pourquoi la nuit a mangé ses etoiles sans se tenir
et des réserves d'Annie sur lesquelles je reviendrai après ce propos sur la lecture et le commentaire.
je prends l'exemple d'une maison que vous aimeriez louer, pour un séjour, un week-end ou plus... vous la voyez de loin, elle porte un nom, charmant ou pas, qui peut vous accrocher ou pas... la voiture s'arrête devant la maison, vous en descendez puis vous la regardez : premiers coups d'oeil, premières impressions, quand l'employé de l'agence - votre désir de lever le voile d'un nouveau texte posté sur VE - vous invite à pousser la porte... vous entrez, vous visitez l'ensemble des pièces sans en omettre aucune... vous regardez bien, partout, vous avez le temps, vous êtes venu pour cela... vous regardez dans les recoins, dans les placards, la remise, le grenier, la cave et le garage, tout ! puis vous revenez sur vos pas, l'employé referme la porte et vous la regardez à nouveau, de loin, d'un oeil nouveau... d'un oeil nouveau !
je vais répondre à tes questions hi wen en te présentant mon projet, en quelques mots simples, et de façon intelligible. Lendemains fertiles est une tentative de mettre en forme, ici un poème, le processus de création littéraire... c'est aussi simple que cela... bête comme chou, hibou, genou, caillou... ou, pour le dire autrement, une espèce de mise en abîme de l'écriture, de l'acte, du travail d'écriture, de la pensée à l'objet-texte fini... il suffit simplement de lire les mots et prendre avec soi les images qu'ils portent... il suffit de prendre le temps de lire un texte...
tous les autres l'ont bien compris... serais-tu incapable de l'entendre ?
les réserves d'Annie( je fais irrémédiablement le rapprochement avec Gainsbourg, c'est comme ça, et ce n'est pas de ma faute, mais de la mienne, j'me comprends ;)) merci pour le post, c'est sympa en ces temps de disette de commentaires - je vais d'ailleurs poster un petit sujet sur la question sur le fil bla bla bla, parce que ras-la-touffe des inscrits qui se plaignent de VE mais ne postent jamais rien et commentent rarement, c'est dit !
revenons à tes réserves ( que j'ai mis de côté comme tu l'auras remarqué - le meilleur pour la fin
Beau texte. merci, ça commence bien ;))
"Je garde" ... la forme est réussie; quelquefois j'ai eu envie d'écrire "j'ai" xxx... Nous sommes si riches. ouuuuhhh, là je me suis dit : elle commence par les p'tites douceurs avant de t'asséner le coup fatal... attendons, attendons...
"l'épine à la saveur citronnée" me plaît beaucoup. je me frotte les yeux ! que se passe t-il ? aurais-je convaincu Annie ???
d'accord avec jfmoods, sur serment/sarment. là, j'ai menti... j'ai prétendu une faute de frappe pour changer serment en sarment. j'ai eu peur que cela ne passe pas auprès des lecteurs et c'est idiot...
en revanche, il y a bien une faute que personne n'a relevé, c'est : Je garde le fou yeux roulant, roulant s'accorde avec yeux, donc il manque le "s" : roulants
Quelques réserves, le contenu un peu convenu : tu aimes visiblement bien ce mot "convenu"... il revient souvent dans tes commentaires, c'est étrange... enfin non, c'est comme une signature.
alors, qu'est-ce que tu trouves convenu ?
l'ouvrier qui revient vers sa ménagère... d'abord, il ne revient pas vers sa ménagère, comme tu l'écris, mais il s'en va sans récompenses la main sur le chaume de son crâne rejoindre la femme attentive, c'est différent !
la ménagère, comme tu l'avances, est un mot valise pour exprimer tout et n'importe quoi... il est utilisé en politique, en journalisme, par les agences de communication et de publicité... rien à voir avec mon poème, ou alors tu sous-entend quelque chose d'autre... (?)
et quoi d'autre ?
le professeur, en situation c'est "le maître". il ne s'agit pas, ici, de position morale, ou institutionnelle, mais de notion de passeur de savoirs, de connaissances, d'abord exprimé dans l'image des chaises : la sueur des chaises moites , relation au temps, au commencement, à l'apprentissage, suivie par celle de la rivière : couler sous la rivière de l'assèchement jusqu'à l'instant, jusqu'au propice, jusqu'au précipité. c'est à dire le long cheminement qui va de l'apprentissage de la langue jusqu'à la maîtrise des mots pour en tirer la substantifique moelle ( jusqu'au propice, jusqu'au précipité. ) qui va te-nous-vous permettre de mettre en forme une idée, d'écrire.
« Est-ce le (bon) moment de partir ? » bon, je pose la question. entièrement d'accord avec toi... après le second post, je me suis dit : oup's ! pas terrible, pas beau à l'oreille et inutile ce "bon"... à oublier et lire : Est-ce le moment de partir ?
voilà, j'espère avoir répondu à vos interrogations... sinon, je vous donne pour conseil de lire le commentaire de jfmoods - je tire mon chapeau ! bravo et merci cher ami pour cette analyse de texte qui, pour sûr, ouvre des portes sur le texte, mais sur soi également, ce qui est simplement stupéfiant, rien à dire de plus...
je remercie Polixène, Armor, So-Back, hi wen, jfmoods, Condremon, et Annie pour leur générosité,
à bientôt de vous lire
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Lendemains fertiles
Post-scriptum : après "Les Météores", je considère "Lendemains fertiles" comme l'un de mes textes les plus aboutis sur le thème de l'écriture.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Lendemains fertiles
Juste critique pussicat, sur le mot "convenu".
J'ai (souriez) une phobie des expressions, des sensations, des images toutes faites, et ça me gratte de suite.
Les profs, les ouvriers, si on ne crée pas une distance, c'est un repoussoir.
C'est comme la Marche turque de Mozart ! c'est un petit bijou, mais on l'a tellement entendue (et c'est pas fini) sur des pubs ou comme musique d'ascenseur (comme on dit) qu'elle est devenue insupportable.
J'ai vraiment bien aimé ton poème.
***
Très peu pour moi, les odes va-t-en guerre,
et le charme attendri de l'invention.
Ma strophe à moi doit s'abstenir d'équerre,
pas comme l'opinion.
****
Anna Akhmatova, les Secrets du métier 2
J'ai (souriez) une phobie des expressions, des sensations, des images toutes faites, et ça me gratte de suite.
Les profs, les ouvriers, si on ne crée pas une distance, c'est un repoussoir.
C'est comme la Marche turque de Mozart ! c'est un petit bijou, mais on l'a tellement entendue (et c'est pas fini) sur des pubs ou comme musique d'ascenseur (comme on dit) qu'elle est devenue insupportable.
J'ai vraiment bien aimé ton poème.
***
Très peu pour moi, les odes va-t-en guerre,
et le charme attendri de l'invention.
Ma strophe à moi doit s'abstenir d'équerre,
pas comme l'opinion.
****
Anna Akhmatova, les Secrets du métier 2
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Lendemains fertiles
quelque chose de très méditatif et mystérieux derrière la profusion des images.
Je suis d'accord avec Annie pour le côté un peu "chromo" de certaines évocations. Il suffirait de glisser quelque chose de plus contemporain au milieu, quelque chose qui donne l'impression que tu viens de le voir en vrai, non ?
Je suis d'accord avec Annie pour le côté un peu "chromo" de certaines évocations. Il suffirait de glisser quelque chose de plus contemporain au milieu, quelque chose qui donne l'impression que tu viens de le voir en vrai, non ?
Re: Lendemains fertiles
ce poème est une recherche sur le processus de création, sur l'acte d'écrire, qui prend appui sur une forme - l'anaphore - et, par delà, c'est aussi un texte qui s'écrit en même temps que se poursuit la quête... comment dire... un texte dans le texte... Louis a trouvé les mots justes pour coller au plus près de mon projet...seyne a écrit:quelque chose de très méditatif et mystérieux derrière la profusion des images.
Je suis d'accord avec Annie pour le côté un peu "chromo" de certaines évocations. Il suffirait de glisser quelque chose de plus contemporain au milieu, quelque chose qui donne l'impression que tu viens de le voir en vrai, non ?
l'écriture est un travail, il faut cent fois remettre l'ouvrage sur le métier - d'où le choix du mot "ouvrier", et non "travailleur" ou "artisan", pour marquer la différence, "celui qui ouvre" écrit Louis, qui fait "oeuvre"... je me suis également appuyé sur certaines définitions du Littré, comme :
De main d'ouvrier, de la main d'un homme habile.
"Quand une lecture vous élève l'esprit, et qu'elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage ; il est bon et fait de main d'ouvrier", [La Bruyère, I]
La marque de l'ouvrier, de l'ouvrière, ce qui indique l'excellence du travail.
"Je reçois avec plaisir toutes vos petites lettres : Il y a toujours la marque de l'ouvrière, qui ne peut jamais ne me pas plaire",[Sévigné, 139]
http://www.littre.org/definition/ouvrier
ce que je cherche à dire seyne, c'est qu'un texte, une nouvelle, un poème, est le résultat d'un travail et non pas l'assemblage de mots, de vers, tombés du ciel, inspirés par je ne sais quelles muses...
tout est image dans ce texte, il faut lire derrière les mots, ne pas prendre au pied de la lettre un vers comme :
"Je garde l'humilité de l'ouvrier devant le travail accompli, enfin, et qui s'en va sans récompenses la main sur le chaume de son crâne rejoindre la femme attentive."
ce n'est pas l'ouvrier qui sort de l'usine, le soir, et qui va retrouver sa maison, sa femme, sa "ménagère" comme a écrit Annie ;)))
jusqu'à la fin, est-ce une fin ?... le texte est-il fini ? "J'ai encore faim" semble dire le contraire, qu'il y a encore possibilité pour d'autres texte, pour écrire, encore et encore...
"métatexte" ! voilà le mot que Louis avait choisi, j'ai retrouvé son commentaire que j'avais imprimé :
"Le texte n'est pas un simple texte poétique, mais un métatexte sur l'écriture d'un texte poétique."
c'est exactement ce que j'ai tenté de réaliser... alors, ai-je touché au but ?
je lis des commentaires sympas et cela m'encourage !
une question seyne, quand tu dis :
"Je suis d'accord avec Annie pour le côté un peu "chromo" de certaines évocations. Il suffirait de glisser quelque chose de plus contemporain au milieu, quelque chose qui donne l'impression que tu viens de le voir en vrai"
je ne comprends pas de quoi tu parles... comme je l'évoque ci-dessus, il faut passer derrière le décor et non pas se poser sur les mots-images qui te sembles dépassés comme "chaume" par exemple, "ouvrier" ou "professeur", ne pas s'arrêter à ce que toi tu mets dans ce mot, dans cette image... ils jouent le rôle d'interface, ils n'ont pas de temporalité, il sont sont hors-temps... j'ai du mal à mettre en forme ma pensée, argh !
merci pour ton passage et le commentaire,
à bientôt de te lire,
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