Boulevard de la mer

Des gens (pipole)
des frères des sœurs des mères
des vieux se balançant sur des fauteuils/ ou : immobiles
Des télés (tivi, mochionne) – en mouvement
(alors c’est ainsi qu’on vieillit ?)
en mouvement, avant le sommeil, des centaines de corps allongés
hauteur devenue l’inutile/ des dortoirs
ne dormir que, sur des boulevards
des concessionnaires / voitures chics propres rutilantes
à l’abri/ des cabinets d’assurance
des transactions des conseils, des gestionnaires
Et d’un trottoir l’autre de petites veuves tirant leur cabas à roulettes
dans les contre-allées les couloirs de bus,
les – attention- traversée en deux fois/ vert rouge
leur colonne rompue vers un magasin caché en contrebas autres taches
salade fraîche/ oranges couleurs
Ici rideaux de fer tirés sur immo27 transaction toilettages pour chiens
et bail à céder, gris, affiches d’un quartier qui n’est plus un quartier
Rouge/vert Bus dans 7 minutes
Ce n’est plus un quartier, un tunnel
à ciel ouvert, bleu/ ou blanc/ ou blanc et gris
paraboles bac à fleurs à flanc de paroi
Tunnel tags barz et pitchi (approximativement)
approximativement vers une mer
une mer interdite et loin comme un ciel bleu/ blanc, blanc et gris mais trop haut
une ligne de sable chic/ cocktails fauteuils
(alors c’est ainsi qu’on ne) osier coussins coton glaçons colorés
et à travers la nuit les silhouettes noires des rats entre les rochers dont on se demande ce qu’ils,
et par quels navires quittés.

Désespérant uniforme des villes,
la présence de la mer peine à mettre un peu de désordre.

tags barz et pitchi

tags, je sais, mais barz et pitchi, what ?

Annie a écrit:
tags, je sais, mais barz et pitchi, what ?

Barz and Pitchi ? : - Tags !!!

(approximativement, eh ?)

Bonjour 'toM !

J'ai mis quelques temps à commenter, ton texte ne m'ayant pas parlé facilement. Il m'a fallu plusieurs lectures pour l'apprécier, tant la forme et les mots utilisés sont éloignés de mon usage habituel.
Quelques belles formules, cependant, et surtout une vigueur très intéressante. La diction, hachée dans ces vers courts, ces barres obliques, ces traductions, me fait penser à du slam (surtout avec ce côté urbain qui domine tout le poème).

Il me manque tout de même quelques clefs pour réellement apprécier ce style, mais je salue l'effort. Je ne désespère pas de finir par comprendre un jour, peut-être !

Circulation oculaire kaléidoscope intérieur
derrière le regard , le hagard, au hasard (je sais, c'est comme ça qu'on vieillit)
éléments prélevés à la réalité miel visuel, chacun le sien
la mer? amère
(les clignotements rouge/verts m'ont ramenée près du phare...)

On n'y est pas aveugle, mais quand même bien sourd(e)!