Quatrains, Frag'mants, ch'tites pauses
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Axel Dambre
So-Back
Annie
teverino
8 participants
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Quatrains, Frag'mants, ch'tites pauses
...................Quatrains, Frag’mants, ch’tites pauses
Entre nous on l’appelait le quart train.
6 H et quart, grinçant dans le matin
Il arrivait de quelque et nulle part
Le quart d’un jour et le quart d’une heure
Légèrement penchés à la courbe du quai
Dans la brume avançaient deux gros phares.
Il venait embarquer des travailleurs
Celui qui croyait au miel, à peine ayant lâché
Les seins sous l’édredon en feu
Celui qui broyait du fiel, serrant toute mâchée
Une haine sans matins heureux
Avec pour toute poésie et toute strophe
Les numéros perdus du Parisien Tiercé
Cherchant en vain un Dieu qui l’apostrophe.
Celui qui voyait le ciel sentait encore
Au creux de la main la tiédeur d'un petit corps
Délaissé à reculons pour partir hors du satin
Rejoindre des wagons endormis et las
A s’aligner comme les rimes de Sion.
Sur le quai le voilà tout en allitérations
Des boulons, des bouffées, des bousculez pas.
Entre nous on l’appelait le quart train :
Tout un poème.
...................Marvejols
Entre nous on l’appelait le quart train.
6 H et quart, grinçant dans le matin
Il arrivait de quelque et nulle part
Le quart d’un jour et le quart d’une heure
Légèrement penchés à la courbe du quai
Dans la brume avançaient deux gros phares.
Il venait embarquer des travailleurs
Celui qui croyait au miel, à peine ayant lâché
Les seins sous l’édredon en feu
Celui qui broyait du fiel, serrant toute mâchée
Une haine sans matins heureux
Avec pour toute poésie et toute strophe
Les numéros perdus du Parisien Tiercé
Cherchant en vain un Dieu qui l’apostrophe.
Celui qui voyait le ciel sentait encore
Au creux de la main la tiédeur d'un petit corps
Délaissé à reculons pour partir hors du satin
Rejoindre des wagons endormis et las
A s’aligner comme les rimes de Sion.
Sur le quai le voilà tout en allitérations
Des boulons, des bouffées, des bousculez pas.
Entre nous on l’appelait le quart train :
Tout un poème.
...................Marvejols
teverino- Nombre de messages : 460
Age : 67
Date d'inscription : 23/05/2014
Re: Quatrains, Frag'mants, ch'tites pauses
Je salue bien bas les travailleurs du matin et de toutes heures, heurs et heurts.
une seule critique (ben oui, quand même)
une seule critique (ben oui, quand même)
le poésié, me choque, ne peux-tu pas te passer du et ?toute poésie et toute strophe
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Quatrains, Frag'mants, ch'tites pauses
le v'là le train-train du peuple en marche, la France des travailleurs dirait Marchais le rouge
le train au quart de tour, sans pour cela passer un mauvais quart d'heure
c'est ce que j'ai ressenti
le train au quart de tour, sans pour cela passer un mauvais quart d'heure
c'est ce que j'ai ressenti
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Quatrains, Frag'mants, ch'tites pauses
Très chouette ce quart train, quart poème, quart mystère, quart prose... moi j'aime bien.
Il y a de chouettes trouvailles dans ces vers ! C'est étrange cette manière de ne mettre une rime de temps en temps que pour mieux sauter celle d'après! Ça créé un décalage pas inintéressant, mais à coup sur surprenant !
Bon, donc des vers très bien trouvés:
Le quart d’un jour et le quart d’une heure
Légèrement penchés à la courbe du quai
Celui qui croyait au miel, à peine ayant lâché
Les seins sous l’édredon en feu
Ça j'ai pas compris... j'ai loupé un wagon, à l'évidence :
A s’aligner comme les rimes de Sion.
Très sympa. À bientôt de tirelire
Axel
Il y a de chouettes trouvailles dans ces vers ! C'est étrange cette manière de ne mettre une rime de temps en temps que pour mieux sauter celle d'après! Ça créé un décalage pas inintéressant, mais à coup sur surprenant !
Bon, donc des vers très bien trouvés:
Le quart d’un jour et le quart d’une heure
Légèrement penchés à la courbe du quai
Celui qui croyait au miel, à peine ayant lâché
Les seins sous l’édredon en feu
Ça j'ai pas compris... j'ai loupé un wagon, à l'évidence :
A s’aligner comme les rimes de Sion.
Très sympa. À bientôt de tirelire
Axel
Axel Dambre- Nombre de messages : 9
Age : 41
Date d'inscription : 31/01/2017
Re: Quatrains, Frag'mants, ch'tites pauses
Salut Teverino
"...il arrivait de nulle part et d'ailleurs..."
D'emblée on est plongé dans une poétique noirceur du siècle dernier. Cinématographique quasiment, fantastique social à la Carné et Renoir (celui de la "Bête Humaine", pas celui du "Carrosse d'Or" ou de "Moulin-Rouge ")
"...Celui qui croyait au ciel...celui qui croyait au fiel..."
Et comme par hasard paf ! référence aussi savante que discrète à ce bon vieux Louis (Aragon, pas Jouvet, naturliche)
"...une haine sans matin heureux..."
Eh oui, y a pas gourance. Tu filmes en noir et blanc, la guerre a laissé un chant de ruines et d'espoir de renouveau il n'en vibre guère dans ce quart-train qui véhicule en cahotant un quart-monde dont la désespérante lassitude, elle, est en revanche toujours d'actualité. Nostalgique moi-même, j'adhère.
Chapeau (borsalino à larges bords et bande noire, cela va sans dire, nous sommes entre initiés, n'est-ce pas ?)
A + dans une autre salle de ciné de (quart)tier...Les esquimaux, ce sera sur mes gants.
Gobu
"...il arrivait de nulle part et d'ailleurs..."
D'emblée on est plongé dans une poétique noirceur du siècle dernier. Cinématographique quasiment, fantastique social à la Carné et Renoir (celui de la "Bête Humaine", pas celui du "Carrosse d'Or" ou de "Moulin-Rouge ")
"...Celui qui croyait au ciel...celui qui croyait au fiel..."
Et comme par hasard paf ! référence aussi savante que discrète à ce bon vieux Louis (Aragon, pas Jouvet, naturliche)
"...une haine sans matin heureux..."
Eh oui, y a pas gourance. Tu filmes en noir et blanc, la guerre a laissé un chant de ruines et d'espoir de renouveau il n'en vibre guère dans ce quart-train qui véhicule en cahotant un quart-monde dont la désespérante lassitude, elle, est en revanche toujours d'actualité. Nostalgique moi-même, j'adhère.
Chapeau (borsalino à larges bords et bande noire, cela va sans dire, nous sommes entre initiés, n'est-ce pas ?)
A + dans une autre salle de ciné de (quart)tier...Les esquimaux, ce sera sur mes gants.
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 69
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Quatrains, Frag'mants, ch'tites pauses
De très belles trouvailles, teverino, dans un texte que j'ai mis longtemps à relire pour l'apprécier comme il se doit. Le chiffre me pique un peu les yeux mais c'est mon côté maniaque.
Deux vers qui me séduisent :
"Il arrivait de quelque et nulle part"
"Des boulons, des bouffées, des bousculez pas."
Ils encadrent heureusement ton texte et me font oublier, un peu, la douloureuse syntaxe que je trouve un peu lourde au milieu de ces légèretés : "Il venait embarquer des travailleurs / Celui qui croyait au miel, à peine ayant lâché / Les seins sous l’édredon en feu / Celui qui broyait du fiel, serrant toute mâchée / Une haine sans matins heureux / Avec pour toute poésie et toute strophe / Les numéros perdus du Parisien Tiercé / Cherchant en vain un Dieu qui l’apostrophe". La phrase est (à mon sens) un peu longue et freine la lecture, on a du mal à rattraper ce train-là.
Quant à la dernière strophe : oui, oui et oui. Neuf trois-quart sur dix.
Au plaisir de te relire bientôt
Silence écrit
Deux vers qui me séduisent :
"Il arrivait de quelque et nulle part"
"Des boulons, des bouffées, des bousculez pas."
Ils encadrent heureusement ton texte et me font oublier, un peu, la douloureuse syntaxe que je trouve un peu lourde au milieu de ces légèretés : "Il venait embarquer des travailleurs / Celui qui croyait au miel, à peine ayant lâché / Les seins sous l’édredon en feu / Celui qui broyait du fiel, serrant toute mâchée / Une haine sans matins heureux / Avec pour toute poésie et toute strophe / Les numéros perdus du Parisien Tiercé / Cherchant en vain un Dieu qui l’apostrophe". La phrase est (à mon sens) un peu longue et freine la lecture, on a du mal à rattraper ce train-là.
Quant à la dernière strophe : oui, oui et oui. Neuf trois-quart sur dix.
Au plaisir de te relire bientôt
Silence écrit
Poussée verticale 5:42
Prendre le souffle et
jeter
ses forces
son corps tout entier
sans filet
dans l’élan
dans le vide
l’aile sous le vent
se lever
vaincre la peur l’apesanteur
et partir en quête
.........................une signature
sans jamais oublier
le geste retenu
et comme un souvenir
voir son ombre s’enfuir
un matin
se lever
prendre le fil et
broder
jeter
ses forces
son corps tout entier
sans filet
dans l’élan
dans le vide
l’aile sous le vent
se lever
vaincre la peur l’apesanteur
et partir en quête
.........................une signature
sans jamais oublier
le geste retenu
et comme un souvenir
voir son ombre s’enfuir
un matin
se lever
prendre le fil et
broder
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Page 1 sur 1
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