L'Esprit a fui la Chair

Que reviennent la force et l'envie seulement
unies pour un instant dans une aube éblouie
tisser la controverse et les ombres subtiles
ranimer ce corps las prisonnier d'un reflet

Quel est donc ce chemin sans nom sans élégances
à l'avers caillouteux balisé de malchance
déserté par la Vie

Quelle est cette saison ainsi qu'un long hiver
à l'horizon figé tous les jours le Gui vert
jamais rien ne dévie

Le mésespoir remplit sa coupe o mes amis
et ses lèvres chaque jour vont triste rituel
épouser le doute en un geste mécanique
que sont devenus les matins éblouissants

Magnifique Pussycat, très touchant. Me laisse sans voix

poésie de l'instant, de la souffrance
et si l'attente trouvait le réconfort dans l'espoir chevillé qu'on les êtres dans la vie

bravo

Un texte magistral, Pussicat, qu'on a envie de regarder comme un sonnet tourneboulé, renversé voire déchiqueté. J'aime tout particulièrement le travail sur le rythme : alexandrins très réguliers au début, ils trébuchent bien vite, s'effritent à mesure que progresse le mouvement pour finir, dans la dernière strophe hachée, "mécanique" ainsi que tu l'écris, par n'être plus que l'ombre d'eux-mêmes : alexandrins à nouveau mais à l'hémistiche errante. Splendide exemple d'alliance de la forme et du fond.
J'essaie toujours de trouver un axe d'amélioration dans les textes que je commente, histoire d'avoir l'impression de faire progresser quelque chose. Ici, j'y renonce, j'espère que tu ne m'en voudras pas.

Respectueusement

Silence écrit

De "l'aube éblouie" aux "matins éblouissants" quelque chose comme les stations d'un chemin de croix (si on permet cette référence à qui ne croit pas).
Or la voie est inéluctable "rien ne dévie".

Je me permettrai de proposer de faire tomber un R : le mésespoir emplit.

Merci beaucoup!

Au jardin, un chat


Oui, qu'elles reviennent
la force et l'envie
je prends tout: la boue d'un matin frais,
les trous où verse chaque heure écorchée....
je veux le caillou
l'éclaboussure inouïe, l'envolée verte aussi
d'un ciel qui s'ouvre et ne saura jamais
les compromis du soir, les demi-mesures,
la honte et ne plus pouvoir....

Chante, chante, petite plume fragile,
rouge coeur d'écorce et de vent....
Au bout de ta longue branche
on veut croire
sous l'accroche des pattes fines
la soif pour toujours asséchée....

Oui
vois le cerisier
vois sur sa feuille même arrachée
la goutte rosée
où viendra boire le geai....

t'assures de plus en plus ma poussi... superbe musique des mots...
coucousouvenir
fp

Que reviennent la force et l'envie seulement
unies pour un instant dans une aube éblouie
par l’éclat de sa peine éprise de lumières
ranimer ce corps las prisonnier d'un reflet

Quel est donc ce chemin sans nom sans élégances
à l'avers cailloutteux balisé de malchance
déserté par la Vie

Jamais rien ne dévie
à l'horizon figé tous les jours le Gui vert
quelle est cette saison ainsi qu'un long hiver ?

Le mésespoir emplit sa coupe o mes amis
ses lèvres chaque jour célèbre ce rituel :
effleurer en un geste éventuel le doute
que devenus sont les matins éblouissants ?