Je ne pensais pas un jour vous voir ainsi

Ce ne sont pas les rides sur vos visages,
La douleur dans vos reins, ni vos têtes chenues
Rien de tout ça ne fait de vous des vieux,
Mais c’est l’attente, le désespoir qui brille dans vos yeux
Quand vous me demandez « tu pars déjà ? »
Et que je sais que vous savez.
Votre petite fille n’existe plus, mais elle vous manque.
Vous êtes vieux depuis que vous avez pris la mesure
De tout ce que vous avez perdu en chemin.

On n'a pas le temps
jamais le temps
d'apprendre à vivre avec ses enfants.
Sitôt saisi
sitôt enfui, et lui
ne sait pas qu'il a perdu
aussi.

Bonjour M-arjolaine,

Je trouve le poème très poignant, glaçant même. J'aime bien le "vrai" titre, qui n'est pas un vers du poème, mais j'ai un peu senti la répétition de "vieux".

L'avantage à la poésie, ici, c'est qu'elle n'est pas à priori classée.
Alors, je me promène dans le catalogue et trouve ce poème.
Les deux derniers vers sont terribles, vraiment. Surtout après ce "Et que je sais que vous savez."

Puissent-il exister, les anciens qui n'auraient rien perdu ?

"mourir cela n'est rien mais vieillir oh vieillir"
le grand Jacques

Oui c'est poignant ce sentiment d'éloignement, rarement mis en poésie.Le vertige de la jeunesse qui mesure avec effroi la vitesse de la chute.