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Fragments (p)résidentiels.

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Fragments (p)résidentiels. Empty Fragments (p)résidentiels.

Message  Marine Mer 26 Avr 2017 - 20:51

Fragments (p)résidentiels.

Dans cet amas de cris et de colère, comme une étreinte mal digérée. Encore tendresse, épaule = besoin. le ciel couleur des pluies ; je rêve à une vacance de l'âme ; je ne dirais plus rien du monde. Une grange ; m'endormir sous du foin ; du vin et une cuisine pas trop loin du lit.

Un professeur que je respecte me dit une parole sensée ; ma radicalité m'apparaît ; pour un temps, elle m'a flatté et elle m'a fait du bien. Je vivais de ma colère utile. J'utilisais mes ennemis pour me consolider dans mon pouvoir. Mon accusation valait moins que le plaisir du lyrisme et de la vigueur de mon accusation. Je me sentais vivant.

Le rêve apolitique est le besoin du canapé dans les couloirs de l'âme.
Trop de vents. Je suis ébouriffé des colères macroniennes.
L'hypallage veut dire que j'ai besoin de Macron pour faire vivre ma colère. Post-moderne cette élection est mon pire et mon souhait ; car l'Histoire renaît dans l'impression de la comprendre ; le groupe m'est a nouveau possible, et ma morale est charognarde.
Pourtant, je déteste vraiment. Le cadavre est sincère.
C'est dire que
Ils aménagent notre colère comme le seul espace de groupe possible
Le libéralisme me rend seul et j'ai besoin du libéralisme pour ne plus être seul
sinon objets perdus de la colère
les gens sont contents d'être en colère
ces discussions sont horribles et pourtant elles nous font
du bien

Une démocratie se répète comme aux derniers instants de la démocratie
la démocratie libérale fait disparaître la démocratie dans l'action (l'ennui) du quotidien
la démocratie libérale n'est possible que dans l'endroit de sa crise
L'élection de nos tyrans est-elle le désir enfoui de notre retour du politique ?
Après la ruse de la raison la ruse
Du post-modernisme

sa volonté de puissance
de moi

Grâce à M. je suis vivant ; dois-je remercier M. ?
Le néolibéralisme devait m'amener à ce point de mon désir où je n'aurais plus envie de lui
mais où ma non-envie de lui
flatterait le sentiment de mon intelligence
flatterait le sentiment de ma puissance
le néolibéralisme sait faire de ma colère anti-libérale un nouveau libéralisme

le secret de l'époque : retournements conceptuels
quand vous pensez être dans l'anti-domination
vous êtes la gloire et la pensée et l'esprit et le corps
de
cette
domination : médaille pour les revers

votre colère vous maintient dans l'individuel qu'il flatte en vous donnant l'impression de rejoindre le groupe
Le sophisme de l'époque est la veste bi-colore. La Révolution est maintenue par le système dans son statut de Révolution. Jamais la réalité ne serait autre ; puisque le désir de l'Autre est une des Institutions prévues par le Système comme sas expurgatoire nécessaire à la survie du système
le "système" - dévaluation progressive du terme à chaque fois que je l'affirme - demande ma Révolution
le système politique actuel est un oesophage monté à l'envers
ma colère que je crois politique
nourrit l'absence de politique du système politique actuel
Le sas

Plein comme un sac d'aspirateur
Dégage aujourd'hui
quelque chose de

D'anti- «? » et fasciste : toi et moi les nombres premiers de la colère ne feront pas une addition.

La complaisance est le sentiment difficile que la seule force possible n'est plus que dans l'apitoiement. La radicalité naît quand on commence à aimer la catastrophe pour avoir encore le désir de l'éveil, au loin, maintenu. S'en approcher se révolue.

HM

*
J'ai besoin d'être valorisé
Tu as besoin d'être valorisé
J'ai peur de passer pour maladroit
donc je le suis
mais si je n'ai pas peur de passer pour maladroit
pour autant rien ne change
alors je cherche à faire de ma maladresse
le lieu d'une séduction possible

Le RENVERSEMENT est la FIGURE QUADRUPLE du siècle
Tout à tout moment peut se retourner en son contraire
les fascistes défendraient la liberté
les libertaires se défendraient du « fascisme" (qui est le nom provisoire de ce qu'on ne peut pas encore nommer)
Oublier cette France et aller se coucher
Marine
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Message  Gobu Jeu 27 Avr 2017 - 12:36

Hi Julien.

Encore du grain à moudre. Ça tombe à pic : ma meule est affûtée aux couteaux de l'air plombé du temps.

Ressenti premier : que fout cet OVNI textuel dans la rubrique poésie ? Et puis le ton. La hargne. Le miroir qui se regarde lui-même. Dans un autre miroir. Comme un substrat d'éternité. D'éternité, oui. Mais quelle imprudence - ou impudence ? - de nous balancer la sauce dès le premier paragraphe :

"...du vin et une cuisine pas trop loin du lit." Ben oui. Qui ne souscrirait à ce programme ? Ils devraient s'en inspirer. A condition que le vin ne soit pas de la piquette et le pieu une paillasse, naturellement, mais ça c'est une autre affaire...

"...L'Histoire renaît dans l'impression de la comprendre..." Mettons l'illusion et topons-là.

"...Ma morale est charognarde..." Oui. Les vautours de la Morale ont faim du foie de l'Homme Libre. Cf Prométhée.

"...Le libéralisme me rend seul..." Tu n'es pas le seul. Et c'est bien là sa force.

"...Les gens sont contents d'être en colère..." Et comment ! Mais contre qui ? Contre quoi ?

"...La démocratie libérale n'est possible que dans l'endroit de sa crise..." Démocratie libérale, fascinant oxymore, is'nt it ? Le libéralisme économique, surtout dans sa version globalisante, n'est qu'une crise qui se perpétue de spasme en spasme.

"...le secret de l'époque : retournement conceptuels..." Les concepts ne sont que les oripeaux dans lesquels se drape la vacuité du débat. La Nature n'a pas horreur du vide : elle y aspire. Cette nature-, en tous cas.

"...Le sophisme de l'époque est la veste bicolore..." Et réversible, sans doute coupée chez Arnys. Au frais de la princesse, cela va sans dire !

"...Alors je cherche à faire de ma maladresse le lieu d'une séduction possible..." Pourquoi pas ? A supposer qu'une séduction puisse encore être possible.

"...Les fascistes défendraient la liberté..." Ben tiens. Ils l'ont toujours fait. La liberté de fouler aux pieds celle des autres.

"...Oublier cette France et aller se coucher..." Ah non ! Oublie la réalité, elle ne t'oubliera pas, disaient à peu près Döngen et les autres penseurs Zen. La boucle est bouclée : retour au vin et au lit.  Mais s'allonger n'empêche pas de rêver...

Bravo.

Alain
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Message  teverino Jeu 27 Avr 2017 - 22:54

Beau texte, très évocateur et qui sait à merveille rendre une atmosphère, nos remous intérieurs après que le futur vienne de se dissoudre dans un éternel recommencement de la merde triste. Entre la dame avec ses patibulaires et un trader promu par tous les médias et qui se la joue déjà à l'américaine (dire la première ou la seule mesure qu'il mettra en pratique sera celel de contraindre les chômeurs à bosser loin et pour des prunes car i z'auront déjà refusé 2 jobs...). Pfff, avec l'âge ça ne devient plus drôle du tout.
Je me suis comme Gobu posé la question de la localisation du texte, j'ai pourtant une conception assez limitante de la poésie (du rythme, des images, des assonnances et jeux de sons, quelque part un chant) mais j'avoue qu'ici le côté fragments, rendu d'atmosphère ou d'âme par le biais d'images, d'arrêts, un côté cinéma oui, ne me choque pas du tout en poésie. Le mettre en prose serait en noyer l'originalité et le caractère littéraire dans la masse, écoulement qu'est la prose. Ce texte est à la frontière et il est trop plein de trouvailles, il fait trop sonner les mots au profit des images et de la suggestion pour s'abîmer en prose. Bienvenu du côté onirique.
Dans ce texte il y a en outre sur le libéralisme, et qui en capte bien le jeu redoutable, un petit côté Stieglérien qui constitue une lecture puissante du système et de ses prises sur l'individu, l'individu dans sa relation au(x) groupe(s), sur des fondements neurobiologiques ("le libéralisme me rend seul" ou "les gens sont contents d'être en colère").
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