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Mouvement

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Message  roun Mer 23 Aoû 2017 - 0:44

Comme un soupir éteint qui n’est plus que voyage,
Comme un train qui se perd au détour d’un virage,
Comme un oiseau fixé sur la ligne d’horizon,
Comme un mot prononcé à la fin d’une chanson.

Comme un deuil endeuillé des illusions admises,
Une émotion ancrée qui refait sa valise,
Comme un chemin tracé qui a prit son envol,
Une idée arrachée du fond d’une parole.

Comme un geste parfait perdu dans son langage,
Un visage redéfait, naufrage après naufrage,
Une vie arrêtée dans la ride d’un visage.

Comme un doute de lune au matin d’un été,
Un croquis d’astre gris que le souffle a quitté,
Qui s’efface sans bruit comme un dessin de craie.

Comme un engin traçant jusqu’au bout de la nuit,
La nostalgie du jour dans une litanie,
Comme une pluie d’étoile à l’état d’agonie.

Comme un rêve échoué racontant des histoires,
Où les mots chuchotés sont comme des miroirs,
Écoutés comme vrais, et puis comme illusoires,

Comme un vieux souvenir, enterré sous des songes,
Qui vit et qui meurt seul fleurissant de mensonges,
Que la mémoire éclaire, éblouit et prolonge.

roun

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Message  HELLION Mer 23 Aoû 2017 - 10:39

roun,

C'est avec intérêt que je viens de lire votre poème. J'aurais plaisir à vous en faire un commentaire plus structuré en fin de soirée…

cordialement
HELLION
HELLION

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Message  Annie Mer 23 Aoû 2017 - 16:34

Salut à vous roun,
votre texte est intéressant.

...Mais je ferai qqs remarques critiques.

L'usage de l'anaphore est un classique mais - à mon avis - vous en abusez, d'autant plus qu'on attend à la fin un répondant à ce "comme". Et aucun mot ne répond.

Vous semblez avoir voulu faire des alexandrins, plusieurs sont inexacts. Je suis une perfectionniste en matière d'alexandrins : personnes n'est obligé de s'y coller, les octosyllabes et les autres rythmes sont beaux aussi, et les vers libres aussi.
Mais quand on se mêle d'écrire en alexandrins il doivent être parfaits (selon mon goût)
Or
Comme un oiseau fixé sur la ligne d’horizon,
13syllabes
Comme un mot prononcé à la fin d’une chanson.
idem + un hiatus "éa"
et qqs autres

pluie d'étoiles

Voilà, j'ai sorti ma science... un sans faute me permettrait de mieux goûter vos images qui sont belles.

Annie

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Message  roun Mer 23 Aoû 2017 - 18:34

Bonjour Hellion,
Je suis ravie que mon poème ait suscité chez vous un certain intérêt, et j'attends votre commentaire avec impatience.

Bonjour Annie,
Oui je suis consciente que ces vers sont quelque peu bancals, que certains sont de 13, au départ je n'avais pas prévu de faire des alexandrins mais plutôt des vers libres ou quelque chose comme une chanson, mais je vois que les alexandrins sont sans doute trop ancrés chez moi. Il y a aussi une faute, "prit". Pour l'usage du "comme", j'ai peut-être un peu trop appuyé mais j'ai voulu vraiment privilégier la musicalité du texte.
Merci pour vos remarques.

roun

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Message  HELLION Mer 23 Aoû 2017 - 21:48

Il existait le « café allongé », voilà que vous inventez le « sonnet allongé » :deux quatrains et… 5 tercets ! Non, ne paniquez pas, je plaisante. Je plaisante mais je m'interroge néanmoins sur cette singulière construction.

Avant toute autre chose, je tiens à vous dire que vous avez à l'évidence le sens politique. En effet, votre texte ne manque pas de belles formules tel ce premier verre :

« Comme un soupir éteint qui n’est plus que voyage,  

Comme un chemin tracé qui a prit son envol, »

ou encore :

«Un visage redéfait, naufrage après naufrage,
Une vie arrêtée dans la ride d’un visage,

Comme un doute de lune au matin d’un été,
Un croquis d’astre gris que le souffle a quitté,
Qui s’efface sans bruit comme un dessin de craie.

comme une pluie d’étoile à l’état d’agonie.
»

(J'aime moins « l'engin traçant jusqu'au bout de la nuit une litanie… »

Et puis le dernier tercet :

« Comme un vieux souvenir, enterré sous des songes,
Qui vit et qui meurt seul fleurissant de mensonges,
Que la mémoire éclaire, éblouit et prolonge
 !!


Voilà ! Cela fait déjà pas mal, non ?

Maintenant, posez-vous une question. Si vous juxtaposiez les seuls verres que j'ai retenus, votre poème en serait-il fondamentalement changé ? Pas vraiment ; peut-être même en serait-il renforcé. Et c'est là le problème ! En effet, votre texte s'offre au lecteur comme une succession d'images     dont la plupart sont heureuses, mais dont l'ensemble connaît un déficit de cohérence. Pour être plus précis, je crois qu'idéalement, un poème devrait tendre vers la perfection du diamant taillé où chaque facette (chaque verre et chaque mot) est indispensable à la lumière de l'objet. Je vous parlais tout à l'heure, sous forme de boutade, du sonnet et de sa construction rigoureuse en 14 vers, sous la forme 4 + 4 + 3 + 3. Cette structure n'est pas gratuite. Le sonnet s'offre au lecteur comme une mini tragédie. La première strophe constitue une scène d'exposition, la seconde suscite la tension dramatique, le premier tercet offre une piste de dénouement et le dernier, comme dans le théâtre classique doit combler l'attente tragique du lecteur avec un dernier verre culminant qui est l'aboutissement du drame vécu durant les 13 premiers vers. Évidemment, j'exagère un peu, mais il y a de cela dans le sonnet classique.  comme  la tragédie du même nom, il déroule tel un ressort qui se détend son fatum en cinq actes, le 14e verre étend précisément le dernier). Tout cela pour dire que l'inspiration qui ne vous manque pas, loin de là, doit être maîtrisée pour que chaque strophe, chaque verre, chaque mot s'inscrive dans une certaine convergence, quand bien même celle-ci ne serait pas décelable à première vue.

Cela dit, on discerne bien dans votre texte, d'un bout à l'autre, la belle idée de l'évanescence, de l'insaisissable  et du prolongement mystérieux des choses on nous. Cependant, cette idée finit un peu au bout de ces  sept strophes à s'étioler en l'absence d'une structure plus dynamique qui aurait pu précisément trouver sa tonicité dans un tri plus rigoureux de vos images.

Ainsi, toutes n'ont pas leur place ici. Par exemple, J'ai du mal avec « le train qui se perd au détour d'un virage » même si l'on perçoit la métaphore de la libération de l'être quittant son rail mais bon… j'ai du mal également avec « ledeuil endeuillé des illusions admises,» qui me paraît un peu tiré par le suaire pour rimer avec « valise ».

Comme Annie, je crois que l'anaphore ne vous a pas rendu service et vous a coincé dans un système de narration poétique, tout en vous donnant « l'illusion admise » (et donc un peu dangereuse) d'une liberté de composition un peu débridée.

Surtout, ne prenez pas un mal cette longue critique et souvenez-vous que vous êtes manifestement habités par le verbe poétique qui ne demande qu'à s'épanouir en vous.

PS : je vous prie de bien vouloir pardonner les erreurs orthographiques que peut contenir ce commentaire fruit d'une dictée vocaleq que je me trouve contraint d'utiliser en raison d'une pathologie visuelle qui m' interdit l'écriture et m'empêche de corriger.
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Message  HELLION Mer 23 Aoû 2017 - 22:39

HELLION a écrit:Il existait le « café allongé », voilà que vous inventez le « sonnet allongé » :deux quatrains et… 5 tercets ! Non, ne paniquez pas, je plaisante. Je plaisante mais je m'interroge néanmoins sur cette singulière construction.

Avant toute autre chose, je tiens à vous dire que vous avez à l'évidence le sens poétique. En effet, votre texte ne manque pas de belles formules tel ce premier verre :

« Comme un soupir éteint qui n’est plus que voyage,  

Comme un chemin tracé qui a prit son envol, »

ou encore :

«Un visage redéfait, naufrage après naufrage,
Une vie arrêtée dans la ride d’un visage,

Comme un doute de lune au matin d’un été,
Un croquis d’astre gris que le souffle a quitté,
Qui s’efface sans bruit comme un dessin de craie.

comme une pluie d’étoile à l’état d’agonie.
»

(J'aime moins « l'engin traçant jusqu'au bout de la nuit une litanie… »

Et puis le dernier tercet :

« Comme un vieux souvenir, enterré sous des songes,
Qui vit et qui meurt seul fleurissant de mensonges,
Que la mémoire éclaire, éblouit et prolonge
 !!


Voilà ! Cela fait déjà pas mal, non ?

Maintenant, posez-vous une question. Si vous juxtaposiez les seuls verres que j'ai retenus, votre poème en serait-il fondamentalement changé ? Pas vraiment ; peut-être même en serait-il renforcé. Et c'est là le problème ! En effet, votre texte s'offre au lecteur comme une succession d'images     dont la plupart sont heureuses, mais dont l'ensemble connaît un déficit de cohérence. Pour être plus précis, je crois qu'idéalement, un poème devrait tendre vers la perfection du diamant taillé où chaque facette (chaque verre et chaque mot) est indispensable à la lumière de l'objet. Je vous parlais tout à l'heure, sous forme de boutade, du sonnet et de sa construction rigoureuse en 14 vers, sous la forme 4 + 4 + 3 + 3. Cette structure n'est pas gratuite. Le sonnet s'offre au lecteur comme une mini tragédie. La première strophe constitue une scène d'exposition, la seconde suscite la tension dramatique, le premier tercet offre une piste de dénouement et le dernier, comme dans le théâtre classique doit combler l'attente tragique du lecteur avec un dernier verre culminant qui est l'aboutissement du drame vécu durant les 13 premiers vers. Évidemment, j'exagère un peu, mais il y a de cela dans le sonnet classique.  comme  la tragédie du même nom, il déroule tel un ressort qui se détend son fatum en cinq actes, le 14e verre étend précisément le dernier acte). Tout cela pour dire que l'inspiration qui ne vous manque pas, loin de là, doit être maîtrisée pour que chaque strophe, chaque verre, chaque mot s'inscrive dans une certaine convergence, quand bien même celle-ci ne serait pas décelable à première vue.

Cela dit, on discerne bien dans votre texte, d'un bout à l'autre, la belle idée de l'évanescence, de l'insaisissable  et du prolongement mystérieux des choses on nous. Cependant, cette idée finit un peu au bout de ces  sept strophes à s'étioler en l'absence d'une structure plus dynamique qui aurait pu précisément trouver sa tonicité dans un tri plus rigoureux de vos images.

Ainsi, toutes n'ont pas leur place ici. Par exemple, J'ai du mal avec « le train qui se perd au détour d'un virage » même si l'on perçoit la métaphore de la libération de l'être quittant son rail mais bon… j'ai du mal également avec « ledeuil endeuillé des illusions admises,» qui me paraît un peu tiré par le suaire pour rimer avec « valise ».

Comme Annie, je crois que l'anaphore ne vous a pas rendu service et vous a coincé dans un système de narration poétique, tout en vous donnant « l'illusion admise » (et donc un peu dangereuse) d'une liberté de composition un peu débridée.

Surtout, ne prenez pas un mal cette longue critique et souvenez-vous que vous êtes manifestement habités par le verbe poétique qui ne demande qu'à s'épanouir en vous.

PS : je vous prie de bien vouloir pardonner les erreurs orthographiques que peut contenir ce commentaire fruit d'une dictée vocaleq que je me trouve contraint d'utiliser en raison d'une pathologie visuelle qui m' interdit l'écriture et m'empêche de corriger.
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Message  roun Jeu 24 Aoû 2017 - 20:09

Merci beaucoup Hellion pour ce riche et pertinent commentaire ! Effectivement, le poème est assez long, je pense que c'est en partie dû au fait que je n'ai pas été totalement satisfaite dans mon désir d'expression. Je voulais retranscrire comme vous l'avez évoqué l'évanescence, l'évanouissement de certaines choses/images/êtres de nos perceptions, l'insaisissable, l'évolution et quelque chose de l'impuissance aussi. Mais plus que cela, j'aurais aimé que soit mieux retranscrit ce doute qui peut nous habiter par rapport à l'existence même de notre vie intérieure, ce doute qu'il peut y avoir vis-à-vis de notre subjectivité que l'on peut sentir quelquefois niée par le monde. Comme si (décidément...) l'on se retrouvait étranger vis-à-vis de soi, là où l'on peut s'interroger sur la valeur de nos perceptions, de nos interprétations des choses. J'évoque un peu de cela de façon plus marquée dans le dernier tercet qui parle des souvenirs qui peuvent apparaître comme des déformations grotesques de ce que l'on a pu vivre. Il y a ici des mécanismes psychologiques, et des explications qui peuvent nous échapper, mais j'ai voulu retranscrire ici ce sentiment de désœuvrement, sans rentrer dans des détails ou des descriptions de situations vécues.

Je partage votre engouement pour la forme du sonnet que je trouve aussi très belle et "concise", mais ici les rimes ne correspondent pas du tout au schéma quand bien même j'ai commencé par des quatrains pour finir avec des tercets. Ceci dit, je veux bien croire qu'il manque à ce poème de la cohérence qui est toujours difficile à trouver, quand on ne sait pas comment "trier" ces images sans faire une confiance totale au lecteur, et donc exposer notre écrit. Et puis se dire qu'une image est plus belle et parlante qu'une autre, c'est une tâche difficile quand on a mis du sens dans chacune d'entre elles. Et on est souvent confronté à une "hiérarchisation" qui n'est pas celle de notre lectorat.

En réalité, j'ai tellement construit mes vers dans le passé (pas autant que cela puisque je n'ai jamais osé le classique) que je me demande si je n'ai pas dénaturalisé tout à fait l'essence de ce que doit être la poésie. En tout cas, c'est une question que je me pose.

Je vous remercie pour votre commentaire, vos compliments et vos remarques. Il est tellement rare de recevoir de longs commentaires que le vôtre m'enchante.

Je retravaillerai bien ce poème quand ce ne sera plus un supplice d'enlever du texte hahah Il faut croire que je les chéris d'autant plus que cela fait quelques années que je n'ai quasiment rien écrit.

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Message  HELLION Jeu 24 Aoû 2017 - 21:22

Surtout, ne renoncez pas ! Ce serait du gâchis. Et souvenez-vous de ce qu'écrivait le grand Boileau :

Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez
.
HELLION
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Message  roun Ven 25 Aoû 2017 - 15:56

Merci, je ne compte pas m'arrêter

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