Demain

Demain
la poussière du sud soufflera
sur les plaines du Nord
et les marées de plomb
qui cendrent l’horizon.

Tu retourneras aux pluies
qui noyaient d’autres absences.

Ici, ta main cessera de battre
Elle s’endormira brisée
comme une poupée morte.

Tu retourneras aux pluies.

Aux instants regrettés
dans la moiteur lucide
d’une terre mosaïque.

Ici, résonneront encore les pas
de ton silence qui tarira
la mer
jadis nourrie d’étoiles.

J'ai lu ce texte, et Brise Marine, d'Hellion. Le temps est à la tempête, c'est bientôt la Toussaint.
C'est dramatiquement beau, vos trucs. Mais je dirais, presque trop concentré en lignes de force, ici.
D'une ligne à l'autre, les coups pleuvent. Et c'est comme si je rêvais d'une petite accalmie entre deux vagues,
pour m'affronter la suivante. Tu vois ce que je veux dire ?
- Non, pas du tout. Et puis c'est bien à toi de dire ça...

ça change des commentaires reçus autrefois par un Directeur de Centre Culturel à qui je proposai des textes pour une expo et qui qualifiait mes écrits de verbiages d'adolescent...Remarque, ça rend humble et ça m'a été bien utile. Merci pour ce commentaire, content que cela t'ait bouleversé.

Moi j'étais aux anges jusqu'à "tarira". Coup de trompette mal venu, pour moi. Qui m'a débarquée. Quel dommage!
J'ai adoré le tu, le futur, l'injonction "prophétique", je frémissais qu'elle se réitère une troisième fois...
J'ai adoré la terre mosaïque, avec l'adjectif mosaïque! Et "les marées de plomb qui cendrent l'horizon" dont la puissance envoûtante m'avait soulevée!
J'aime ce poème intense et filandreux.

J'aime beaucoup jusqu'à "tu retourneras aux pluies"

à partir des "instants regrettés", il me semble que le ton, se fait pplus banal.

Merci, je vais me laisser aller à une autre fin. Effectivement, après relecture, celle-ci n'est pas très planante...