Petits bouts

Pour laisser place à la critique, les derniers bouts de choses lâchées ces mois ci.
J'écris par à coup, de toutes petites choses :

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Sur la forme (je commente juste le dernier spoiler) :

Je n’ai rien contre le fait de n’utiliser aucune ponctuation, sauf quand le travail doit être fait à la lecture par le lecteur ; ça déconcentre.

Je n’ai pas bien saisi le sens de cette horde multiple dans

Ma bouche aspire à
Toute étendue de
Ton corps de
Horde multiple

Là où le concept de nuit claire semble oxymorique, celui de nuit sombre est clairement pléonastique.

Une certaine utilisation des assonances dans ce poème.

Sur le fond :

Je ne sais trop quoi dire, je crois comprendre qu’on est en plein coït poétique.

J'ai tout déroulé, pour goûter l'ensemble, même d'éléments "disparates" ?
Pas vraiment disparates, puisque la "Main" hante l'ensemble.

J'aime bien ne pas trouver de ponctuation, surtout sur un format court. Ça me permet de lire, de m'arrêter où je veux, comme je veux. De me demander aussi pourquoi l'auteur a choisi ce découpage, la proximité de tel ou tel mot.
Beaucoup de sensualité traverse ces extraits choisis.
Le choix d'évoquer la main, le visage, le corps, différenciés les uns des autres, de réduire l'autre et soi-même à ses éléments, est intéressant, à mes yeux. (Je pense un peu à Pierre Reverdy, qui procède par petites touches sans jamais dévoiler de personnage dans son ensemble).

Dans le quatrième extrait, le dernier vers me semble de trop pour la lectrice que je suis.(Pourtant j'approuve le conseil, ou l'injonction.)
Dans le second, "combien" et "comment" sont employés de manière surprenante.
Dans le dernier, cette "main pelée" n'est pas du meilleur effet, la mort ? pourtant l'extrait se termine sur le mot "vivant".

Je n'aime pas trop expliquer ce que j'écris, pour des raisons évidentes, mais c'est un point de vue intéressant comme un autre donc ...

Je ne pense pas vraiment mes poèmes comme une sensualité amoureuse, même si c'est effectivement ce qui paraît le plus logique.
Il s'agit plutôt d'une recherche d'identité, la construction de je par le tu, de son corps par celui de l'autre, etc.
Ce qui répond peut-être à Eclaircie pour cette "main pelée", avec des bouts de l'autre devenant le je et inversement.

Pour le 4e extrait, si je sautais une ligne pour la dernière phrase ça irait ? c'est un peu comme ça que je la lis.
Pour le combien et comment, ça rejoint ce que je dis plus haut, à savoir définir quand l'apport de l'autre dans mon identité fait de moi quelqu'un, trouver l'équilibre.

Pascal, je n'ai pas grand chose à dire sur horde multiple, simplement essayer de saisir la pluralité de l'autre (c'est moins joli comme ça : p )
Pour la ponctuation c'est la première fois qu'on me dit ça. Je n'en mets jamais car la respiration est, selon moi, définie par les sauts de ligne, ou, et c'est ce qui rend la chose intéressante, les unités de sens, qui chevauchent souvent les lignes. Cela crée une grande richesse selon moi.

Sur la nuit sombre, ce n'est peut-être pas ce que j'ai fait de mieux ; mais pour moi sombre apporte une nuance dans les sens qu'il recouvre, ça ne me dérange pas trop.

Ce sont des petits bouts, qui se lisent principalement en corpus je pense, donc pas simple.

Merci à vous.

Au contraire du dernier, trop explicite et quasi discursif, j'ai beaucoup aimé les 4 premiers fragments. Condensés. Images expressives.

 Ils forment à mon avis matière à un poème puissant. C'est presque seulement une question d'arrangement.

 Quelques retouches peut-être, par exemple :

- dans le Ier je rejetterais le comment en début de vers suivant, je ne vois aucun intérêt à la placer après ma vie

- dans le 2d : je suis seul parmi ce visage : plutôt Dans ce visage ou Parmi un visage ?