Noir
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Noir
Tu as plongé ton regard dans mon café noir ; tu avais les yeux noirs, des cheveux sans couleur et ton cœur, ton cœur encore fragile, naissant, frissonnant ton cœur de petite fleur était gonflé d'espoir. Ou peut-être était-ce de désespoir, sait-on jamais : on voit mal dans le noir.
Des bottes et un blouson de cuir, noirs, une petite touche de noir sous les yeux, tu avais la beauté sincère et mystérieuse, nuancée, entre chien et loup, c'était le soir et toi tu étais curieusement superbe, comme la mer dans les histoires, pour ne pas dire la vérité
Ton nez cassé.
Ton corps en miettes.
Quelques éclats de rire et des morceaux d'Alicia Keys. Je te revois mordiller ta lèvre inférieure et puis grogner un peu, en baissant soudain la tête, comme un enfant qui veut faire l'adulte, comme l'adulte qui fait l'enfant. Comme un oiseau que rien n'arrête. Comme la joie d'avoir beau temps.
À vol de toi, à flanc de toi, au tout dedans de toi je pouvais vivre, et respirer, et tu me racontais tout, de tes enfants et de l'alcool, de l'ennui et de la mort, du shit, des amours malheureuses et des petits choux à la crème que tu achetais sous le manteau. Noir, évidemment.
De tes écrits de jeune maman. Et de te voir ainsi, rayonnante et brûlante de tendresse, me donnait à penser qu'il n'y a pas de plus beau poème qu'un enfant, que de faire, aider à se construire, élever un enfant, jusqu'au plus haut de sa foi, par-dessus soi, par-dessus la nuit, le noir, comme un père portant son fils sur ses épaules, comme une mère donnant le jour en pleine nuit.
Tu les aimais tes gosses, c'est la première chose que l'on voyait.
Et maintenant que c'est fini, que même notre chanson ne peut plus te faire revenir, que nos âmes sont parties chacune de leur côté, loin, jusqu'à se perdre totalement, maintenant je me rends compte que tous les visages me parlent de toi.
De tes yeux noirs
et de ta peau crémeuse.
De toi l'amoureuse,
de toi la piétinée, la trop naïve la pas gâtée,
de toi pi un peu de moi aussi, puisque nous étions,
et qu'il fallait bien que l'on s'aime,
puisque la vie voulait notre peau
*
Elle a plongé son regard dans mon café noir ; elle avait les yeux noirs, des cheveux sans couleur et son cœur, son cœur était sa force, sa gloire, son pire regret, son bourreau amoureux.
Connais-tu l'ombre des jonquilles ?
Des bottes et un blouson de cuir, noirs, une petite touche de noir sous les yeux, tu avais la beauté sincère et mystérieuse, nuancée, entre chien et loup, c'était le soir et toi tu étais curieusement superbe, comme la mer dans les histoires, pour ne pas dire la vérité
Ton nez cassé.
Ton corps en miettes.
Quelques éclats de rire et des morceaux d'Alicia Keys. Je te revois mordiller ta lèvre inférieure et puis grogner un peu, en baissant soudain la tête, comme un enfant qui veut faire l'adulte, comme l'adulte qui fait l'enfant. Comme un oiseau que rien n'arrête. Comme la joie d'avoir beau temps.
À vol de toi, à flanc de toi, au tout dedans de toi je pouvais vivre, et respirer, et tu me racontais tout, de tes enfants et de l'alcool, de l'ennui et de la mort, du shit, des amours malheureuses et des petits choux à la crème que tu achetais sous le manteau. Noir, évidemment.
De tes écrits de jeune maman. Et de te voir ainsi, rayonnante et brûlante de tendresse, me donnait à penser qu'il n'y a pas de plus beau poème qu'un enfant, que de faire, aider à se construire, élever un enfant, jusqu'au plus haut de sa foi, par-dessus soi, par-dessus la nuit, le noir, comme un père portant son fils sur ses épaules, comme une mère donnant le jour en pleine nuit.
Tu les aimais tes gosses, c'est la première chose que l'on voyait.
Et maintenant que c'est fini, que même notre chanson ne peut plus te faire revenir, que nos âmes sont parties chacune de leur côté, loin, jusqu'à se perdre totalement, maintenant je me rends compte que tous les visages me parlent de toi.
De tes yeux noirs
et de ta peau crémeuse.
De toi l'amoureuse,
de toi la piétinée, la trop naïve la pas gâtée,
de toi pi un peu de moi aussi, puisque nous étions,
et qu'il fallait bien que l'on s'aime,
puisque la vie voulait notre peau
*
Elle a plongé son regard dans mon café noir ; elle avait les yeux noirs, des cheveux sans couleur et son cœur, son cœur était sa force, sa gloire, son pire regret, son bourreau amoureux.
Connais-tu l'ombre des jonquilles ?
Re: Noir
Ces moments forts qu'on doit écrire avec beaucoup de sobriété et de force.
C'est le cas.
On voit bien les paroles, les gestes, les regards qui hésitent, se télescopent.
Une ou deux scories (le regard plongé, le cœur gonflé d'espoir, plus esthétiques que porteuses de sens,
la répétition des noirs ? Bon, pourquoi pas.
Une utilisation des pronoms possessifs qui accroche un peu).
Qui bene amat bene castigat
C'est le cas.
On voit bien les paroles, les gestes, les regards qui hésitent, se télescopent.
Une ou deux scories (le regard plongé, le cœur gonflé d'espoir, plus esthétiques que porteuses de sens,
la répétition des noirs ? Bon, pourquoi pas.
Une utilisation des pronoms possessifs qui accroche un peu).
Qui bene amat bene castigat
'toM- Nombre de messages : 278
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: Noir
oui, très beau portrait, célébration. Mériterait un tout petit coup de gomme/certaine choses qui sonnent comme des mièvreries.
"mère donnant le jour en pleine nuit"...comment tu fais pour trouver des trucs comme ça, que personne n'avait trouvé je crois ?
"mère donnant le jour en pleine nuit"...comment tu fais pour trouver des trucs comme ça, que personne n'avait trouvé je crois ?
Re: Noir
T'es tellement bon que tu peux même te permettre d'être sentimental sans être ridicule…un peu comme Alicia Keys qui est tellement bonne pianiste et chanteuse qu'on lui pardonne tout, même d'être juste un tout petit poil,trop commerciale… mais toi non, malheureusement pour toi, tu n'es pas “trop“ commercial. Tout va bien pour moi.Yoni Wolf a écrit:
Elle a plongé son regard dans mon café noir ; elle avait les yeux noirs, des cheveux sans couleur et son cœur, son cœur était sa force, sa gloire, son pire regret, son bourreau amoureux.
Aller, une petite critique ? je me passerai bien de ça : “Connais-tu l'ombre des jonquilles ?“. C'est de l'ordre de l'ornementation selon moi, pas de l'écriture. Tu ne la rattrapera pas de toutes façon, alors laisse tomber cette phrase idiote…
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