Blotissement

Les nuits ici n'éteignent pas grand chose
Les jours viennent demander conseil
L aube ne déclenche pas d'étirements en douceur
On attend l'orage comme le secret du monde
Méconnu

J en souffre aussi Seigneur
Sur la proie et sur la terre
On dévore nos solitudes enchevêtrées
J'ai dressé des banquets en l'honneur
D'animaux désespérés

Le jour se lève comme un chaton gras
La nuit désoeuvrée est un calme de plus
Parmi nos choses applaties
Dans tout notre monde
Et notre amour
cachés dans l'air

La nature est une soeur pacifique
Pour le sauvage j'aurais troqué mes rites
D'adulte à l aise
Mes vitesses aussi

Là peut venir le retour de toute gloire
Au fond nous avons toujours voulu changer

Je m'endors dans cette nuit
Pleine de sable

La nature est une soeur pacifique
Pour le sauvage j'aurais troqué mes rites
D'adulte à l aise
Mes vitesses aussi


j'aime bien cette vue de l'esprit

Je vous laisse dormir, blotti dans cette nuit pleine de sable, non sans vous dire que j'aime vraiment votre écriture.
(un peu moins les coquilles, mais elles sont aussi là, pour signifier que vous êtes humain et que l'erreur est humaine, merci.)

Une très grande lucidité poétique dans ce texte(ou poésie lucide).
Une construction qui me parait être votre marque, votre signe ; des paragraphes irréguliers en nombre de ligne. Des interlignes judicieux.
J'aurais voulu l'écrire, en temps et heure ; le temps est passé, mais pas l'envie d'écrire, j'écrirai autre et je me blottirai dans la nuit pleine de sable, aussi, la mienne, là, au chant du rossignol.

(ouais, je suis lyrique, je ne sais pas être autrement)

Une amplitude, quelque chose de posé, un espace pour circuler entre tes mots.

quelle atmosphère pleine d'attente et d'immobilité, on dirait un guetteur un peu fatigué, mais qui n'a pas renoncé à ce dont il a l'intuition ...

"On attend l'orage comme le secret du monde
Méconnu"

J'aime beaucoup et l'ampleur et la profondeur de ton texte.

Je m'endors dans cette nuit
Pleine de sable

le marchand de sable est passé, viennent les rêves
on attend, soit, mais pourquoi la gloire ?